Xavier Niel est revenu lors d'une interview sur le lancement de la Freebox Delta. Conçue en partenariat avec Devialet, le produit, intéressant sur le papier, n'a pas vraiment rencontré son public.
Le lancement de la Freebox Delta à la fin de l'année 2018 a été un petit évènement dans le monde des fournisseurs d'accès à internet. Fidèle à leur réputation de disrupteur du marché, Xavier Niel et ses équipes ont souhaité révolutionner le décodeur TV en proposant un appareil haut de gamme et tout-en-un. Plus qu'un simple player multimédia, la Freebox Delta était en plus une barre de son avec plusieurs haut-parleurs développés conjointement avec Devialet. Le produit était intéressant sur le papier, mais les ventes ont été plus contrastées, si bien que Free a progressivement abandonné son player premium après quelques années de service.
Une nouvelle box très chère, et uniquement disponible à l'achat
À l'occasion d'un entretien accordé sur l'antenne de France Culture, Xavier Niel est revenu sur le lancement compliqué de la Freebox Delta. Pour rappel, cette nouvelle Freebox inaugurait un tout nouveau modèle économique pour l'opérateur, et qui a pu crisper de nombreux abonnés.
Plutôt que de proposer le player sans surcoût, ou sous la forme d'une location durant la période d'abonnement, Free a préféré obliger ses nouveaux abonnés à acheter la Freebox Delta Devialet. Ces derniers pouvaient régler la somme de 480€, ou opter pour un financement en 24 ou 48 mois via un partenaire de paiement. C'est sans compter le prix de l'abonnement mensuel, fixé à 49,99€/mois, l'un des plus élevés du marché à l'époque.
L'idée derrière la tête de Xavier Niel était de mettre à disposition des abonnées une box qui pourrait être utilisée en tant qu'enceinte ou barre de son, même si l'on quitte l'opérateur pour une autre marque après l'achat. La Freebox Delta proposait en effet un accès à Netflix, Spotify ou YouTube, toujours utilisables même après la résiliation.
Xavier Niel fait son mea-culpa et reconnait une erreur de positionnement
Cette formule n'a pas été du goût de tout le monde, et Xavier Niel convient aujourd'hui que ce modèle économique premium était une faute, en totale contradiction avec les valeurs affichées de l'entreprise depuis sa création.
« À un moment, je pense qu’on s’embourgeoise. C'est-à-dire qu’on se dit tout va bien, les Français sont tous très riches, on va faire une box à 500€… Et puis un matin, on se lève et on en a vendu des centaines de milliers, c’est pas mal. Mais il faut nous ramener à notre condition, on vend un produit à l’ensemble des Français et quand on fait cela, il ne faut pas l’oublier ». Il ajoute : « Et après des dizaines années de vie de privilégiés, ça nous oblige à nous rappeler que la réalité, c'est que la grande majorité des Français galèrent de quelques euros et qu’à ce moment-là notre offre était adaptée à quelques Français, tant mieux pour eux ».
La Freebox Delta n'a pas été un échec cuisant, et s'est finalement vendue à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires. Free a entre-temps revu son modèle économique, pour proposer la Freebox Delta en location, avant de retirer l'offre de son catalogue. Depuis, l'opérateur n'a pas abandonné son offre premium avec la Freebox Ultra, mais se concentre sur l'ajout de services pour justifier un prix plus élevé, et a connu un très beau succès avec la Freebox Pop, disponible à un prix bien plus acceptable pour la majorité des foyers.
Source : France Culture
30 décembre 2024 à 11h40