L'impression de certains usagers est confirmée par les conclusions de l'éditeur PassMark lequel étudie plus spécifiquement les performances CPU.
Peut-être pas le plus utilisé des outils de mesure des performances, le test CPU de l'éditeur PassMark reste malgré tout un logiciel considéré comme fiable. Alors, quand il tire quelques conclusions sur nos processeurs, on l'écoute.
Et les conclusions en question ne sont pas très tendres avec les dernières générations de processeurs qui auraient très nettement marqué le pas du côté des performances, et ce, depuis l'an dernier.
Une évolution sur plus de vingt ans
En deux graphiques, à priori presque anodins, l'éditeur PassMark a clairement jeté un pavé dans la mare. Il a pointé du doigt les performances des processeurs sur de nombreuses années, démarrant entre 2004 et 2012.
PassMark travaille depuis de très nombreuses années sur de multiples outils de mesures des performances et s'il n'est peut-être pas aussi en vue que des outils comme CineBench, son CPU Mark reste un indicateur largement utilisé pour évaluer les performances des processeurs au fil des générations. Il faut dire que l'éditeur est en mesure de compiler de très longues séries de données.
Ainsi, le PerformanceTest dont fait partie CPU Mark a évolué de la V5 à la V11 avec une V8 qui – lancée en 2012 – a été la première à se pencher sur les performances simple-thread de nos processeurs. Les graphiques publiés à la fois sur X.com et sur le site de PassMark apportent bien des éclaircissements.
Un tassement très net des performances
En se penchant sur le test multi-thread, on se rend ainsi bien compte d'une très nette amélioration des performances de nos processeurs depuis 2004. Forcément, la courbe est même largement écrasée sur les premières années du fait des écarts avec les générations les plus récentes.
Pourtant, un fait que certains soupçonnent depuis déjà quelques mois et que les tests de la presse ont également soulevé saute clairement aux yeux : les CPU voient l'augmentation de leurs performances d'abord ralentir depuis 2023 pour réellement se tasser à partir de 2024, voire carrément baisser. Une conclusion qui concerne tout autant le monde des PC de bureau que celui des PC portables.
Voilà qui tord évidemment le cou aux campagnes marketing des principaux fournisseurs de processeurs, même si, dans ses conclusions, PassMark se garde bien de pointer du doigt une génération ou une marque en particulier.
Sans clairement énoncer des coupables, PassMark donne quelques pistes pour expliquer ce tassement des performances CPU. En premier lieu, l'éditeur souligne que le passage de Windows 10 à Windows 11 n'entraîne pas d'amélioration des performances, il pourrait même les réduire. PassMark précise que de plus en plus de bloatwares (boufficiels) alourdiraient les derniers systèmes.
Les usagers boudent les CPU de plus de 8 cœurs
Autre remarque intéressante de la part de PassMark : un refus très net de la part des usagers de monter encore en puissance en adoptant les plus complexes des processeurs arrivés sur le marché.
Alors que des puces intègrent maintenant 12, 16 ou 24 cœurs, on observerait une sorte de plafond de verre avec des usagers qui se contentent très bien de leur processeur 8 cœurs et qui ne semblent avoir aucune intention d'aller plus loin… en tout pour le moment. La tendance est très clairement visible sur le graphique mis en ligne par PassMark.
Les taux d'adoption des processeurs de plus de 8 cœurs n'ont pratiquement pas bougé depuis 2020. Il faut toutefois reconnaître que le jeu vidéo – l'un des principaux moteurs d'évolution pour les PC grand public – peine à utiliser correctement plus de 8 cœurs. Une situation qui a évolué ces derniers mois alors à voir si cela tire le marché du CPU.
Chez Clubic, nous remarquons par ailleurs que le très vif succès remporté par le dernier-né des processeurs AMD tendrait à confirmer cette tendance à rester sur du 8 cœurs : le Ryzen 7 9800X3D compte exactement 8 cœurs Zen 5… et il ne s'en porte pas plus mal !
