Face aux pratiques controversées de l'extension Honey, Google resserre sa politique concernant les extensions Chrome. Le géant du web interdit désormais le détournement de revenus d'affiliation sans bénéfice clair pour l'utilisateur.

Logo Honey © Honey
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L'extension de navigateur Honey, propriété de PayPal depuis 2019, se trouve depuis plusieurs mois dans la tourmente suite à des accusations de détournement massif de commissions d'affiliation. Cette controverse a visiblement poussé Google à réagir en modifiant les règles qui régissent son écosystème d'extensions.

Une réponse directe aux pratiques contestées

Google vient de publier une mise à jour de sa politique concernant les extensions Chrome. Selon ces nouvelles directives, les extensions ne peuvent désormais ajouter des « liens d'affiliation, codes ou cookies » que lorsqu'elles fournissent « un bénéfice direct et transparent pour l'utilisateur lié à la fonctionnalité principale de l'extension ».

Cette règle interdit spécifiquement l'insertion de liens d'affiliation sans action connexe de l'utilisateur et sans lui offrir un avantage tangible. Google précise également qu'une « action de l'utilisateur est requise avant l'inclusion de chaque code, lien ou cookie d'affiliation » - ce qui vise directement le comportement reproché à Honey. Le géant de Mountain View cite comme exemples de violations le fait d'insérer des liens d'affiliation lorsqu'aucune réduction n'est fournie, ou une extension qui injecte continuellement des liens d'affiliation en arrière-plan sans action de l'utilisateur.

Honey remplaçait ou ajoutait discrètement un lien d'affiliation dans l'URL. © Honey
Honey remplaçait ou ajoutait discrètement un lien d'affiliation dans l'URL. © Honey

Pour rappel, l'extension Honey avait été accusée de remplacer subrepticement les liens d'affiliation des créateurs de contenu par ses propres liens. Cette pratique permettait à l'extension de s'approprier des commissions destinées à l'origine aux influenceurs.

Une enquête avait révélé que l'extension ouvrait discrètement un mini-navigateur en arrière-plan, simulant un « dernier clic » qui attribuait la commission à Honey plutôt qu'au créateur de contenu original. Dans certains cas, comme démontré avec NordVPN, une commission de 35 dollars destinée à un influenceur se transformait en simple cashback de 89 cents pour l'utilisateur, tandis que Honey empochait la différence.

Cette affaire a pris une ampleur considérable après qu'un YouTubeur nommé MegaLag a exposé ces pratiques dans une vidéo visionnée plus de 17 millions de fois. Plusieurs poursuites judiciaires ont été engagées contre PayPal, dont une action collective menée par la chaîne YouTube Legal Eagle.

Des implications plus larges pour l'écosystème

Les nouvelles règles de Google auront un impact significatif sur l'ensemble des extensions utilisant des systèmes d'affiliation. Désormais, ces extensions devront explicitement divulguer l'utilisation de programmes d'affiliation dans leur description sur le Chrome Web Store. Cette transparence accrue devrait permettre aux utilisateurs de mieux comprendre comment les extensions génèrent des revenus.

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Il est intéressant de noter que cette mise à jour intervient alors que Google opère par ailleurs une transition controversée vers Manifest V3, un nouveau système qui limite notamment les capacités des bloqueurs de publicités comme uBlock Origin. Avec cette nouvelle politique, Google tente visiblement d'assainir le marché des extensions tout en soulevant des questions sur l'équilibre entre sécurité, vie privée et liberté d'usage dans l'écosystème numérique.

Source : The Verge

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