L'inventeur du Web Tim Berners-Lee a pour habitude d'être assez critique sur la manière dont la Toile évolue. Cette fois, il pointe les intelligences artificielles génératives.

"Mais pour qui travaillent vraiment les IA ?" L'inventeur du Web jette un pavé dans la mare
"Mais pour qui travaillent vraiment les IA ?" L'inventeur du Web jette un pavé dans la mare

À l'occasion du festival SXSW, plusieurs voix de la tech s'élèvent et après la présidente de Signal, c'est au tour de Tim Berners-Lee de fustiger contre les IA. L'homme cumule aujourd'hui plusieurs postes et n'hésite pas à recadrer les géants de la tech sur leurs stratégies.

Vers une perversion généralisée des IA ?

Les intelligences artificielles nous permettent de relire des textes, de les traduire, de les synthétiser, de les reformuler... Mais selon l'inventeur du Web, aujourd'hui président de l'Open Data Institute, "la vraie question, c'est : pour qui l'IA travaille-t-elle?".

Puisque Google a aujourd'hui le monopole de la recherche, pour beaucoup, les résultats affichés reflètent bel et bien le Web dans son ensemble. Or, on le sait, la firme californienne tend à mettre en avant ses partenaires… au détriment des autres. Pour les IA génératives d'aujourd'hui, le professeur de recherche à l'université d'Oxford laisse penser que la situation n'est pas si différente.

Selon Cnet US, qui rapporte l'information, l'homme affirme ainsi : "une société peut rendre ses modèles d'IA fiables, précis et impartiaux. Mais comme ils ont été créés par de grandes entreprises, la question se posera toujours de savoir s'ils ont à cœur l'intérêt du fabricant ou de l'utilisateur."

Intelligence artificielle - échecs

Alors que la division Advertising de Microsoft vient tout juste de présenter ses prochains formats publicitaires pour le chatbot Copilot, Tim Bernes-Lee explique qu'au regard de l'opacité qui plane sur le secteur, la situation deviendra de plus en plus ambigüe. Si vous comptiez demander à une IA de préparer votre voyage, elle pourrait bientôt vous suggérer des hôtels, restaurants ou agences de location partenaires du fournisseur de cette IA.

Ce que pointe surtout le fondateur du W3C, c'est le manque de collaboration sur le secteur de l'intelligence artificielle alors que pourtant, les géants d'autrefois, comme Microsoft et Netscape, avaient collaboré sur la mise en place du World Wide Web.

En début de semaine, c'est Meredith Whittaker, la présidente de la fondation Signal qui tirait la sonnette d'alarme, notamment au sujet des IA agentiques prenant pleinement le contrôle du système des utilisateurs au détriment de leur vie privée.