L'un des cofondateurs d'Apple, Steve Wozniak, appelle de ses vœux à une réglementation de l'intelligence artificielle, inquiet des contenus qu'elle pourrait générer.
Serait-ce de l'inquiétude, ou une mise en garde ? Peut-être bien les deux. Quelques jours après la sortie remarquée de l'ex-monsieur IA de Google, qui craint que l'on ne puisse « plus savoir ce qui est vrai », c'est au tour de Steve Wozniak, informaticien et cofondateur d'Apple (avec Steve Jobs et Ronald Wayne), de s'exprimer sur l'intelligence artificielle. L'inventeur du tout premier ordinateur de la marque à la pomme tire la sonnette d'alarme.
Les voix s'élèvent pour appeler à une régulation de l'IA
L'intelligence artificielle est partout, et tous les grands acteurs des nouvelles technologies investissent en masse pour gagner cette bataille qui crée un engouement exceptionnel, porté par les ChatGPT, Midjourney et autres. Forcément, l'avis d'un Steve Wozniak compte, en ce qu'il a accompli dans la Tech.
Et le Californien de 72 ans se range dans la catégorie des prudents en la matière, appelant à une régulation du secteur, une déclaration qui fait d'ailleurs écho à celle de madame concurrence de l'Union européenne, Margrethe Vestager, qui presse les institutions de l'UE à faire consensus autour d'une réglementation de l'IA.
« Woz », comme il est surnommé dans le monde de la Tech, estime que « l'IA est si intelligente qu'elle est ouverte aux mauvais joueurs, ceux qui veulent vous tromper sur qui ils sont », faisant ici référence à la question éthique qui consiste à démêler le vrai du faux, à dénicher le piège de la sincérité, la fausse information de la bonne information.
Wozniak craint que les régulateurs n'aient pas le cran de réglementer l'IA
Le cofondateur d'Apple ne va pas jusqu'à voir en l'IA un système capable de remplacer les êtres humains, puisqu'elle ne ressent pas d'émotions. Mais il prévient néanmoins qu'elle rendra les mauvais acteurs (les cybercriminels, notamment) encore plus convaincants, toujours plus efficaces, avec une capacité de nuire plus importante. Les malwares redoutables que ChatGPT peut mettre au point en sont l'une des nombreuses preuves.
Pour Wozniak, la responsabilité de l'homme va devoir prendre tout son sens. « Un humain doit vraiment assumer la responsabilité de ce qui est généré par l'IA », indique-t-il, demandant aux régulateurs du monde entier de faire peser sur les géants technologiques la responsabilité de leurs actes, puisqu'ils « pensent qu'ils peuvent en quelque sorte s'en tirer ».
Steve Wozniak n'est pas convaincu par la volonté de certains régulateurs de réglementer l'intelligence artificielle, ajoutant que « nous ne pouvons pas arrêter la technologie », mais qu'il est possible de sensibiliser les utilisateurs sur ces deux fléaux actuels et exacerbés par l'IA : les escroqueries et la désinformation.
Source : The Guardian