Margrethe Vestager, ici au FIC en 2022 © Alexandre Boero
Margrethe Vestager, ici au FIC en 2022 © Alexandre Boero

La vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager, l'affirme : il n'y a plus de temps à perdre dans le processus de régulation de l'IA dans la zone.

Margrethe Vestager monte au front. Connue de longue date pour ses coups de force et sanctions envers les géants du numérique, la vice-présidente de la Commission européenne, en charge des questions de concurrence, veut accélérer le mouvement et pousser les eurodéputés à s'accorder sur une régulation de l'intelligence artificielle. Un projet de règlement datant d'avril 2021 existe bien, mais les choses tâtonnent.

« Il est important d'aller vite », pour Margrethe Vestager

L'Union européenne n'a « pas de temps à perdre ». Margrethe Vestager a durci le ton, lundi lors d'une conférence de presse donnée à Berlin, pour encourager l'adoption rapide d'un texte sur l'IA qui, aujourd'hui, est discuté au sein du Parlement européen. Mais les choses ne vont pas assez vite du côté de Strasbourg, ce qui a tendance à faire perdre patience la dirigeante.

« Il est important d'aller vite. Nous avons vraiment besoin que notre législation s'adapte », a-t-elle déclaré, rappelant que l'IA Act était dans les mains des eurodéputés. Face à la popularité grandissante du robot conversationnel ChatGPT, entre autres IA, Madame Vestager espère son adoption d'ici la fin de l'année.

Ce texte, qui est dans la forme une proposition de règlement, a été dévoilé il y a plus de deux ans (en avril 2021) par la Commission européenne. Long de plus de 100 pages, le document vise à déployer des règles harmonisées concernant l'intelligence artificielle, qui permettront à la fois un développement, une commercialisation et une utilisation de l'IA dans le respect des valeurs de l'Union.

© Popel Arseniy / Shutterstock.com
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Une régulation de l'IA nécessaire, qui ne fait pas consensus chez les eurodéputés

Avec cet IA Act, l'Union européenne s'attaque à des sujets majeurs, comme l'utilisation de l'intelligence artificielle dans la surveillance biométrique, la protection de la vie privée des citoyens, la redéfinition de la notion d'espace public, la lutte contre les discriminations et le risque de l'exploitation social. Tous ces éléments, que l'on retrouve dans le texte, sont débattus entre les députés.

En théorie, les eurodéputés devront, par vote, adopter une position commune ce jeudi à Strasbourg. Ensuite, arrivera le plus dur. Car dans la foulée, le Parlement, la Commission européenne et les États membres entameront une période de négociations qui promet d'être houleuse, tous les pays n'avançant pas au même rythme sur la question et ne faisant pas tous preuve du même désir de légiférer en urgence sur l'IA.

Mais la sécurité des droits et libertés des utilisateurs face à cette utilisation croissante de l'intelligence artificielle est devenue fondamentale. ChatGPT, qui fait la Une de l'actualité tech depuis des mois, n'a fait que tendre davantage les discussions chez les députés européens. Margrethe Vestager a rappelé que la future législation « pourra s'appliquer aux IA comme ChatGPT », même si ce texte ne doit constituer qu'une première pierre, qu'un début en somme.

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