© sinonimas / Shutterstock
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La Commission européenne établit actuellement une réglementation autour de ces outils afin de protéger le grand public ainsi que les institutions et les entreprises.

ChatGPT est l'application qui connaît la croissance la plus fulgurante à ce jour. Ses performances sont telles qu'il peut rédiger des articles, des essais, voire des poèmes. Du moins, pour l'instant. L'outil, destiné à évoluer davantage, s'avère aussi fascinant qu'effrayant. Il est l'emblème d'une technologie qui se développe si vite qu'il est encore assez difficile de se figurer ce qu'elle pourrait devenir dans les années, ou même dans les mois à venir.

Les régulateurs tentent de suivre le rythme

Les chatbots peuvent être utilisés abusivement à des fins de plagiat, de fraude ou de fake news, et la nécessité d'un cadre juridique pourrait rapidement devenir vitale. C'est ce que pense Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur. Il veut répondre au plus vite à ces inquiétudes et créer un précédent qui pourrait entraîner dans son sillage le reste du monde. L'Union européenne s'impose toujours plus frontalement aux géants de la tech, il n'est donc pas si étonnant de la voir entreprendre une telle démarche aussi rapidement.

Cependant, ces nouvelles IA présentent pour elle un défi un peu plus difficile à relever, et plutôt inédit. En effet, leur développement très rapide oblige les législateurs à travailler à plein régime. Breton, qui avait proposé de réguler l'intelligence artificielle dès 2021, affirme que la Commission européenne travaille déjà avec le Conseil de l'Union et le Parlement européen pour clarifier les règles qui finiront dans de futures lois. Alors que le chatbot ChatGPT n'est sorti qu'en novembre 2022 !

De plus, face aux nouveaux usages provoqués par les outils comme ChatGPT, le cadre juridique reste à définir. Breton souhaite une étroite collaboration avec les développeurs pour les aider à se conformer facilement à la nouvelle réglementation, mais il milite également pour une intégration profonde de celle-ci dans le fonctionnement même des IA. L'homme politique européen résume :

Comme l'a montré ChatGPT, les solutions d'IA peuvent offrir de grandes opportunités aux entreprises et aux citoyens, mais peuvent aussi présenter des risques. C'est pourquoi nous avons besoin d'un cadre réglementaire solide pour garantir une IA digne de confiance basée sur des données de haute qualité.

Une industrie qui craint les répercussions

Si Microsoft, qui soutient l'éditeur de ChatGPT, n'a pas officiellement commenté ces annonces, son dirigeant a toutefois souligné que de telles réglementations devraient se concentrer sur les usages les plus risqués. Brad Smith, comme d'autres acteurs du secteur, craint que les futures réglementations ne classent ces IA dans une catégorie « à haut risque », augmentant ainsi les exigences de conformité et les coûts de développement. Cela marquerait un ralentissement des activités, limitant peut-être les innovations futures. Il confie : « Il y a des jours où je suis optimiste et des moments où je suis pessimiste sur la manière dont l'humanité mettra l'IA à profit. »

Pour Breton, l'essentiel est de défendre les utilisateurs : « Ils devraient être avertis s'ils ont affaire à un chatbot et non à un être humain. La transparence est également primordiale concernant le risque de partialité et de fausses informations. » Ces outils n'ont pas fini de faire parler d'eux, et l'intervention de la Commission européenne montre à quel point le sujet est important. Ceci alors même que des géants comme Google, ou son équivalent chinois Baidu, se lancent également dans la course et que de grandes écoles interdisent désormais formellement leur utilisation.

ChatGPT
  • Chat dans différentes langues, dont le français
  • Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
  • Générer, optimiser et corriger du code
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Source : Reuters