La société Octave, spécialisée dans le développement de logiciels et installée en France, a été placée en liquidation judiciaire, après une cyberattaque dévastatrice. Un vrai drame, puisque 38 salariés ont été sacrifiés.

D'abord française avant de passer sous pavillon canadien après le rachat de Valsoft en 2023, la société Octave, installée en France, semblait promise à un bel avenir. Mais une cyberattaque survenue le 16 août 2024 a changé la donne. Malgré une résistance de huit mois et un redressement judiciaire, le tribunal de commerce d'Angers a prononcé la liquidation de l'entreprise le 19 mars 2025.
Après des mois de lutte, la cyberattaque a eu raison d'Octave
La cyberattaque dont a été victime l'entreprise Octave il y a plusieurs mois à Angers a paralysé près de la moitié de son système d'information. Si Octave a réussi à se remettre techniquement sur pied en six semaines, les dommages économiques étaient déjà trop importants. Pendant cette période critique, ses clients n'ont pas eu accès au service de trésorerie, ce qui a fragilisé leurs relations commerciales.
Le directeur général d'Octave, Pierre Alloux, a souligné l'extraordinaire résilience dont ont fait preuve ses équipes face à cette situation de crise. « On a été extraordinairement valeureux. Mais l'impact économique a été très long dans ce marché concurrentiel », a-t-il déclaré à nos confrères de Ouest-France.
Les difficultés financières sont hélas rapidement devenues insurmontables. Dès le mois d'octobre par exemple, Octave ne pouvait plus payer ses créanciers, ce qui a mené à un placement en redressement judiciaire en novembre de la même année. Malgré six mois d'observation, l'entreprise n'a pas pu redresser la barre.
La cybersécurité est une question de survie pour les entreprises
Cette liquidation, qui va priver 38 personnes de leur emploi, montre encore une fois la vulnérabilité des PME face aux cybermenaces, même pour celles appartenant à des groupes internationaux. Un incident de cybersécurité peut rapidement devenir fatal pour une entreprise, même lorsqu'elle parvient à restaurer ses systèmes informatiques.
L'engagement des salariés d'Octave mérite tout de même d'être souligné. Comme l'indique Pierre Alloux, « il faut noter le sérieux, l'éthique des salariés. Ils n'ont rien lâché jusqu'à la fin. Ils sont restés extrêmement professionnels. Il n'y a eu aucune démission. » Une loyauté que même leurs avocats ont trouvée remarquable.
Voilà une affaire qui rappelle l'importance cruciale d'investir dans la cybersécurité, et de disposer de plans de continuité d'activité solides. Pour de nombreuses PME, une cyberattaque ne représente pas seulement un risque opérationnel, mais une menace existentielle, comme l'illustre tristement le cas d'Octave qui, malgré tous ses efforts, n'a jamais pu se relever.