Atos, qui tente de redresser la barre après des mois de turbulences financières, aurait été victime d'une cyberattaque. Le groupe de hackers Space Bears menace de dévoiler des données sensibles de l'entreprise.

Atos pourrait mal finir l'année 2024 © Alexandre Boero / Clubic
Atos pourrait mal finir l'année 2024 © Alexandre Boero / Clubic

Est-ce la goutte qui pourrait faire déborder le vase d'Atos ? L'ancien fleuron du numérique français, qui emploie autour de 80 000 personnes dans le monde, serait sous le coup d'une attaque informatique très sérieuse. Le groupe de hackers Space Bears dit avoir compromis l'entreprise à l'aide d'un probable rançongiciel (ransomware, en anglais), le menaçant de dévoiler des informations sensibles qui lui appartiennent. Ce dimanche 29 décembre 2024, Atos a publié un démenti, qui n'en est peut-être pas un. Nos explications.

Des pirates menacent de publier une base de données sensibles d'Atos

Le groupe Space Bears, connu pour ses pratiques de double extorsion (chiffrement des données volées et publication de ces dernières si la rançon n'est pas payée) a lancé un compte à rebours le samedi 28 décembre. Celui-ci annonce la publication autour des 7-8 janvier 2025 d'une prétendue base de données d'Atos.

L'entreprise française a rapidement réagi en publiant dimanche un court communiqué dans lequel elle indique que les premières analyses de ses équipes « ne montrent aucun signe de compromission ou de rançongiciel affectant les systèmes Atos/Eviden dans aucun pays ».

Derrière cette formule, il faut comprendre que le groupe ne dit pas expressément ne pas avoir été victime d'une cyberattaque. Si attaque informatique transformée il y a eu, il faut que l'entreprise puisse fermer les brèches.

Voici ce qu'a publié le groupe Space Bears sur son site, avec le fameux compte à rebours en bas © Clubic
Voici ce qu'a publié le groupe Space Bears sur son site, avec le fameux compte à rebours en bas © Clubic

Atos prend les allégations du groupe de hackers « très au sérieux »

Atos, qui gère des infrastructures critiques notamment pour la défense française, dit avoir immédiatement lancé une investigation approfondie. La société, qui « prend ces allégations très au sérieux », mène l'enquête tout en assurant ne pas avoir (encore ?) reçu de demande de rançon.

Cette possible attaque survient en tout cas dans un contexte particulier pour Atos, qui traverse une période de transformation majeure.

L'entreprise vient d'annoncer la finalisation de son plan de restructuration financière, réduisant sa dette brute de 2,1 milliards d'euros et obtenant 1,6 milliard d'euros de nouveaux financements. Un nouveau départ qui pourrait déjà être perturbé par cette menace cybernétique.