L'INPI a publié, lundi, le palmarès 2024 des déposants de brevets. Stellantis conserve sa première place, tandis que L'Oréal fait une entrée remarquée sur le podium. L'aéronautique et la défense sont bien représentées.

La France reste très dynamique en matière d'innovation. Dans son palmarès annuel dévoilé le lundi 24 mars, l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) fait état de 15 458 demandes de brevets enregistrées l'an dernier. Le nouveau classement révèle quelques surprises, notamment l'arrivée de L'Oréal à la troisième place du podium, mais aussi l'entrée historique de deux PME dans le Top 50. Une évolution qui témoigne de la démocratisation des stratégies de propriété industrielle dans l'écosystème français.
Stellantis domine le classement INPI 2024, avec près de 1 300 brevets déposés
Stellantis conserve sa position de leader avec 1 289 demandes de brevets déposées (autour de la connectivité, des équipements, des chaînes de traction innovantes etc), bien que ce chiffre soit en baisse par rapport aux 1 542 dépôts de 2023. Le groupe automobile démontre sa volonté de rester à la pointe de l'innovation technologique malgré un contexte économique tendu.
Derrière, Safran conserve solidement sa deuxième place avec 1 216 demandes, un résultat quasi stable comparé à l'année précédente (1 232). L'équipementier aéronautique et spatial français continue d'investir massivement dans la recherche et le développement, pour sécuriser son avantage compétitif sur les marchés internationaux.
La surprise vient de L'Oréal, qui bondit comme une puce sur la troisième marche du podium avec 740 demandes, une progression impressionnante de 30% par rapport à 2023. Le géant des cosmétiquesr relègue le Groupe Valeo et le CEA aux 4ème et 5ème places respectivement. Renault Group, le CNRS, Airbus, Thales, Michel, Orange, STMicroelectronics, Air Liquide, Saint-Govain et Forvia complètent le Top 15.
L'automobile et l'aéronautique propulsent la filière mobilité et l'innovation française
Pour la première fois, deux PME figurent dans le Top 50 des déposants. Il s'agit de Genvia (31 demandes), un pionnier de l'hydrogène décarboné, et du fabricant de batteries Verkor (29 demandes). Ces entreprises, plus particulièrement spécialisées respectivement dans les électrolyseurs haute température et les batteries lithium-ion bas carbone, nous montrent aussi que la France est capable d'innover dans les secteurs porteurs d'aujourd'hui et de demain.
Si l'on dézoome un peu, on se rend compte que la filière « mobilité » domine largement le classement. Elle représente en effet 32% des entreprises du Top 50. Ce secteur, composé principalement de constructeurs et d'équipementiers automobiles, aéronautiques et maritimes (et de défense), confirme sa position stratégique dans le paysage industriel français.
Un mot enfin des établissements publics. Ils maintiennent aussi leur importance avec onze institutions dans le Top 50, dont six universités. Le CEA (5ème) et le CNRS (7ème) figurent toujours parmi les dix premiers déposants, tandis que l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) enregistre la plus forte progression des établissements publics avec une augmentation de 35% de ses demandes de brevets.