Le gouvernement russe a officiellement bloqué Tor sur l’ensemble de son territoire le 7 décembre, privant des journalistes et des personnalités publiques de l'accès à des sites sensibles.
Une censure qui affiche clairement son nom, mais que les créateurs du navigateur anonyme entendent contourner avec la mise en place d’un site miroir. Pour la gestion des serveurs, ils feront appel à des volontaires. La contre-attaque s’organise, pendant que le gouvernement multiplie les opérations pour restreindre la liberté d’information.
Tor, plus de 300 000 utilisateurs en Russie
Les menaces de censure planaient depuis 2017, lorsque de nombreux sites ont capté l’attention du Kremlin. Le site torproject.org était déjà classé parmi les sites illégaux depuis un jugement de 2017. C’est donc un blocage attendu, détaillé sur un récent post GitLab qui indique que le mode opératoire est bien l'œuvre du gouvernement. Une unité spéciale nommée Roskomnadzor s’est chargée de bloquer les nœuds de certains serveurs pour les rendre inaccessibles.
Tor comprend plus de 300 000 utilisateurs en Russie, soit 15 % du trafic mondial. C’est un outil crucial dans un pays où les connexions internet sont étroitement surveillées et les sites censurés. En usant de logiciels malveillants, les autorités ont pu dupliquer des nœuds sur des serveurs Tor pour les rendre inutilisables.
La contre-attaque des créateurs de Tor consiste à fournir un « site miroir » pour garder l'accès aux nœuds principaux et naviguer librement. Cette initiative, même temporaire, constitue une bonne solution, surtout pour un navigateur qui n’utilise pas de VPN.
Appel aux volontaires pour héberger les serveurs
La situation de Tor en Russie est en suspens, mais les fondateurs de Tor appellent les volontaires à gérer les serveurs pour faire fonctionner le site miroir, disponible ici. « Si vous avez déjà envisagé d'héberger un pont pour un serveur, c’est le moment, car votre aide est demandée d’urgence », affirment les responsables du navigateur.
Le Roskomnadzor, véritable organe de censure des médias, justifie ce blocage en arguant de la mauvaise réputation du Dark Web et de ses commerces illicites, notamment de drogues ou d'armes. Le gouvernement russe a tendance à se focaliser sur tous les médias qui pourraient se faire la voix des dissidents, comme en témoigne le récent rachat du réseau social de VKontakte par le groupe Gazprom Media.
- Anonymat
- Réseau Tor
- Extensions du catalogue Firefox
Source : ArsTechnica