La cyberguerre larvée entre la Russie et ses voisins pourrait bien avoir repris de plus belle du côté de l'Ukraine.
Ce matin, plusieurs sites officiels gouvernementaux demeurent inaccessibles et sont la cible de messages intimidants. Une enquête a été ouverte aussi bien par l'Ukraine que par l'Union européenne.
L'Ukraine subit (encore) une cyberattaque de masse
Ce vendredi 14 janvier 2022, une cyberattaque a été lancée contre plusieurs sites officiels ukrainiens. À midi par exemple, le site du cabinet gouvernemental n'était toujours pas accessible. En plus de celui-ci, les sites internet des conseils de défense et de sécurité, mais aussi du ministère de l'Éducation sont affectés.
Plusieurs messages intimidants ont par ailleurs été laissés en trois langues, le russe, l'ukrainien et le polonais, sur les sites en question. Selon The Verge, il aurait été écrit : « Ukrainiens ! Toutes vos données personnelles ont été téléchargées sur le réseau public. Toutes les données sur l'ordinateur sont détruites, il est impossible de les restaurer. Toutes les informations vous concernant sont devenues publiques, ayez peur et attendez-vous au pire. C'est pour votre passé, votre présent et votre futur ».
On croirait regarder un mauvais téléfilm ayant pour thème un piratage de masse sur une obscure chaîne, et pourtant. Ce n'est, hélas, pas la première fois que l'Ukraine est victime d'une telle attaque. Déjà en 2015, notamment, une cyberattaque menée via le cheval de Troie Black Energy à l'encontre d'une centrale nucléaire ukrainienne avait plongé 230 000 personnes dans le noir six heures durant un 23 décembre (et il ne faisait pas seulement -1 dehors). Cette fois (encore), le pays derrière cette attaque était la Russie.
La Russie pourrait bien être derrière l'attaque (étonnant)
C'est donc presque naturellement que tous les regards se portent ce vendredi matin vers Moscou. Du côté ukrainien, l'euphémisme est de rigueur : « Il est trop tôt pour tirer des conclusions, mais il existe un long bilan d'agressions russes contre l'Ukraine ». Même son de cloche du côté de Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. S'il « n'avait aucune preuve de qui était responsable », il a laconiquement ajouté que « nous pouvons imaginer qui est derrière cela ».
Les cyberattaques russes sont devenues monnaie courante dans la région depuis de longues années, notamment envers l'Ukraine, et cela dans l'objectif d'assouvir la mainmise russe sur certains territoires avec succès (la Crimée) ou convoités (le Donbass). Véritable arme de pointe chamboulant les relations internationales traditionnelles, ces attaques à répétition ont aussi contribué à forger des capacités de riposte hors du commun. Le cas de l'Estonie est un exemple notoire. Un pays dont l'Ukraine serait bien tentée de s'inspirer si elle ne veut pas subir de nouvelles attaques d'ampleur.
Reste à attendre les conclusions potentiellement surprenantes (non) de l'enquête en cours. L'UE, selon Sky News, a d'ores et déjà prévu une réunion d'urgence pour répondre à cette attaque.
Source : The Verge