Le gouvernement a dévoilé son projet de loi de finances pour 2023 avec des moyens élargis pour la transformation numérique et la cybersécurité.
Le projet de loi de finances pour 2023, détaillé lundi par les ministres Bruno Le Maire et Gabriel Attal, vient poursuivre le déploiement du plan France 2030, dont la souveraineté numérique fait partie des principaux pans. Dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI), la transformation numérique est comprise dans le budget consacré à la place Beauvau, à hauteur de 15 milliards d'euros supplémentaires, avec pour objectif de créer 8 500 postes. Une partie de ces forces et au moins la moitié de ce budget seront consacrées aux nouvelles technologies et à la cybersécurité.
1 500 cyber-patrouilleurs vont être formés, et le « 17 Cyber » fait son nid
Concernant la cybersécurité, les crédits octroyés dans le cadre de la LOPMI permettront de créer 1 500 postes d'enquêteurs, ou plutôt de cyber-patrouilleurs. En parallèle, l'État souhaite créer une école de formation cyber et mettre sur pied ce qu'il appelle le « 17 Cyber ».
Cet équivalent numérique du 17 permettra de signaler, en direct, une cyberattaque ou une escroquerie en ligne, afin que « chacun puisse être mis en relation avec un opérateur spécialisé », nous expliquait l'État il y a quelques mois. Aujourd'hui, on sait que les policiers pourront, sur autorisation de la justice, saisir des actifs numériques.
Des crédits et des moyens supplémentaires pour l'ANSSI, la CNIL et l'ARCOM
En parallèle de ces mesures plus humaines, l'effort de la loi de finances pour 2023 sera porté sur les capacités de lutte contre les menaces qui pèsent sur la sécurité nationale en matière de cybersécurité. D'autant plus que l'Europe est toujours dans un contexte particulier, sur fond de guerre en Ukraine.
L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) va ainsi bénéficier d'une hausse de crédits de 4,6 millions d'euros et de la création de 46 emplois pour mener à bien et au mieux ses missions de cybersécurié. Sur trois ans (période 2023-2025), l'ANSSI bénéficiera de 17,3 millions d'euros supplémentaires. Différents organes pilotés par la Direction interministérielle du numérique (DINUM) verront leurs crédits augmenter à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros sur les trois prochaines années.
L'État veut aussi renforcer les budgets alloués aux autorités majeures liées au numérique. C'est le cas de la CNIL, qui verra ses effectifs augmenter de 38 personnes et son budget de 600 000 euros (hors masse salariale) jusqu'en 2025. Même chose pour l'ARCOM, dont le budget atteindra 51,3 millions d'euros en 2025, et les effectifs, 380 personnes (en équivalent temps plein).
Source : Gouvernement