Florence Parly, ministre des Armées, au FIC 2021, le 8 septembre 2021 © Alexandre Boero
Florence Parly, ministre des Armées, au FIC 2021, le 8 septembre 2021 © Alexandre Boero

Au Forum international de la cybersécurité (FIC) à Lille, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé l'intensification des recrutements en matière de cyberdéfense.

« La guerre cyber a commencé et la France doit être prête à y combattre », déclarait-elle solennellement en janvier 2019, au moment de dévoiler la doctrine offensive de l'armée française en ce qui concerne la cybersécurité. Près de trois ans plus tard, les enjeux sont toujours les mêmes (faire de la France un champion de la sécurité informatique), et les menaces, plurielles (ransomware, déstabilisation, espionnage, guerre informationnelle…). Mercredi 8 septembre au FIC 2021 à Lille, la ministre des Armées a annoncé le recrutement de cybercombattants supplémentaires pour continuer à maîtriser le champ numérique face aux attaquants.

Une armée de 5 000 cybercombattants d'ici 2025

Dans le cadre de la loi de programmation militaire, l'État consacre 1,6 milliard d'euros à la cyberdéfense de la France, sur la période de 2019-2025. Initialement, cette loi était censée permettre de recruter 1 100 cybercombattants pour doter l'État d'une armée d'environ 4 000 cybersoldats à horizon 2025.

« Compte-tenu de la multiplication et de la gravité des cyberattaques, j'ai décidé d'intensifier les recrutements durant la période 2019-2025 », a indiqué Florence Parly au FIC, ce mercredi. Après avoir actualisé sa stratégie, le ministère des Armées a annoncé le recrutement prochain de 770 cybersoldats, en plus des 1 100 prévus.

Ces recrutements supplémentaires gonfleront les rangs de l'armée de combattants cyber à hauteur de 1 900 personnes, pour un total de 5 000 âmes d'ici 2025.

Des connaissances en codage requises, mais pas uniquement

Sur le profil des futurs cybersoldats, Florence Parly dit de ces derniers qu'ils seront « pour beaucoup d'entre eux des as du codage, mais pas seulement ». Ils auront en charge la défense d'un réseau géant de 200 000 postes de travail, que l'on pourrait comparer à celui d'un mastodonte du CAC 40, mais aussi celle de systèmes d'armes de pointe comme le porte-avions Charles de Gaulle, le Rafale ou le nouveau système Scorpion de l'armée de Terre.

Outre les compétences purement informatiques, l'armée cyber française enrôlera des psychologues, des linguistes et des spécialistes des relations internationales, « car il est essentiel d'avoir une fine connaissance des différents environnements culturels et politiques où nos armées sont engagées », explique la ministre.

Depuis l'an dernier, la France a doublé son nombre d'apprentis en cyber. « Il n'y a pas de parcours type, pas de cases à cocher », rappelle Florence Parly, qui fait un véritable appel à candidatures, aussi bien destiné aux hommes qu'aux femmes. Les futurs cybercombattants seront répartis entre les différents services rattachés au ministère des Armées : la DGSE, la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense, la DGA, le ComCyber (le Commandement de la cyberdéfense) et la direction du renseignement militaire.

Source : FIC 2021