© Pixabay
© Pixabay

Guacamaya, un groupe d'éco-hacktivistes opérant en Amérique centrale et du Sud, serait derrière une considérable opération ayant ciblé les armées de plusieurs pays du continent.

La gigantesque fuite de données, obtenue grâce à une faille de Microsoft corrigée en 2021, vise à dénoncer la corruption, le pouvoir de l'armée et les actions de différents organismes ayant des impacts environnementaux terribles dans la région. Dans une conférence de presse, le président du Mexique a tenu à commenter certaines de ces révélations, notamment celles concernant sa propre santé.

Qu'est-ce que Guacamaya ?

Au cours d'une interview donnée en mars dernier, des membres de ce collectif de hackers se décrivent comme des descendants des peuples natifs d'Amérique, qui se sont fait déposséder de leurs terres depuis des siècles par les colons européens. Au moment de cet entretien, le groupe venait de faire un coup d'éclat, en obtenant puis publiant des informations confidentielles sur divers projets de minage dans la région, aux conséquences écologiques potentiellement désastreuses. La question de l'exploitation de la population locale dans des conditions terribles a également été soulevée par ces révélations.

Le groupe Solway, visé par celles-ci, y est également accusé de corruption de policiers et de politiciens locaux pour parvenir à ses fins. Ces hacktivistes, après ce premier coup, n'ont cependant pas décidé de s'arrêter là.

Les forces armées visées

Il y a près de trois semaines, Guacamaya a ainsi leaké plusieurs terra octets de documents dérobés à l'armée mexicaine en exploitant une série de failles de Microsoft découvertes en 2021. Ces informations confidentielles démontrent, entre autres, que l'armée exerce ainsi un contrôle très strict sur le gouvernement du pays et son président, Lopez Abrador, en plus de révéler les soucis de santé de ce dernier.

Au grand dam des hacktivistes, c'est cette dernière information qui a occupé la majeure partie de l'espace médiatique depuis qu'ils ont transmis leurs informations à de nombreux journalistes du continent. Pourtant, des mails et des documents officiels établissent selon certains la preuve de la corruption d'officiels et de policiers dans tous les pays visés. Car la fuite, en effet, n'est pas limitée au Mexique, comme l'a reconnu Lopez Abrador dans une conférence de presse. Selon lui, les armées chiliennes, salvadoriennes, colombiennes et péruviennes ont également été touchées. Pendant cette adresse, il a assuré ne pas être inquiet, expliquant que « celui qui n'a rien à cacher n'a rien à craindre ».

Les membres de Guacamaya, de leur côté, sont apparemment très irrités par le traitement médiatique de l'affaire, qui se concentre sur quelques informations personnelles obtenues sur le chef du gouvernement mexicain. Le groupe, qui explique ne pas avoir révélé toutes les informations à sa disposition, notamment pour ne pas mettre en danger des personnes travaillant avec des narcotrafiquants, pointe en revanche des détails bien plus importants aux yeux de ses membres dans les révélations, comme le projet d'une gigantesque voie de chemin de fer traversant le territoire encore relativement protégé de dizaines de communautés de natifs. Mais ils ne désespèrent pas des journalistes à qui ils ont transmis leurs informations : « Malheureusement, faire une enquête sérieuse prend du temps, alors que les tabloïds qui parlent de la santé du président peuvent être publiés rapidement ».