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Censée être sécurisée, la vignette Crit'Air est pourtant l'objet d'arnaques de la part d'escrocs avides de vos coordonnées bancaires.

Répondant au nom de « certificat de qualité de l'air », la vignette Crit'Air que vous avez déjà peut-être pu apposer sur le pare-brise de votre véhicule est une source d'inspiration supplémentaire pour les malfaiteurs. L'arnaque n'est pas nouvelle, le certificat ayant fait son apparition en 2017, mais elle est en train de prendre de l'ampleur, à mesure que les zones à faibles émissions (ZFE) sont délimitées partout en France.

Avec la prolifération des ZFE, le potentiel arnaque de la vignette Crit'Air se renforce

À ce jour, 11 agglomérations ont instauré des zones à faibles émissions, selon les données transmises par le gouvernement : après Paris, Grenoble et Lyon, Rouen et Reims ont suivi le mouvement en 2021, rejointes par Marseille, Nice, Toulouse, Montpellier et Saint-Étienne l'an dernier, et enfin Strasbourg depuis le 1er janvier 2023.

À l'intérieur de ces zones vivent plusieurs millions d'habitants, quasiment 5 millions pour la seule région Île-de-France, plus de 8 millions au total. Autant dire que le nombre de personnes devant commander leur vignette à 3,72 euros et pouvant potentiellement être plus sensibles aux tentatives d'arnaques est relativement important.

Comme souvent lorsqu'une démarche publique prend une certaine ampleur, les escrocs en profitent pour partir à la chasse aux victimes. Depuis plusieurs mois, les SMS et sites frauduleux visant à dérober les informations bancaires des conducteurs se multiplient, ce qui a fini par pousser la police à alerter nos confrères de l'AFP.

Par SMS, mail ou par le biais d'un site imitant l'original : tous les moyens sont bons

Ainsi, et parfois même si vous n'avez pas le permis, vous avez peut-être déjà reçu un SMS de phishing ou bien un courrier électronique comportant un lien, quelques petites fautes d'orthographe et un appel à rapidement vous équiper de votre vignette Cit'Air, évidemment. L'arnaque peut aussi prendre la forme d'un faux site internet, qui essaie d'imiter au mieux la page officielle, que l'on retrouve à l'adresse certificat-air.gouv.fr (uniquement).

Si en 2020 et en 2021, 43 faits ont été signalés à la police et à la gendarmerie, 56 nouveaux faits ont été rapportés pour la seule année 2022, dont 38 pour la période courant de juillet à décembre. Tout le monde ne procédant pas à un signalement ou ne déposant pas plainte, le nombre réel est nul doute beaucoup plus grand.

« Parfois, après un premier appel, l'escroc téléphone à la victime en se faisant passer pour son banquier venu l'avertir qu'elle a été escroquée et lui demande l'accès à ses comptes pour soi-disant annuler la transaction », explique le chef du Service d'analyse stratégique de la criminalité organisée (d'ailleurs rattaché à la direction centrale de la police judiciaire), William Hippert. De quoi pousser certains automobilistes ou motards paniqués à tomber plus facilement dans le piège.

Source : AFP, franceinfo