Ces dernières années, la division de sécurité de Microsoft renforce ses efforts pour lutter contre le spam. Outre les travaux effectués sur les filtres de ses logiciels, Microsoft s'attaque directement aux botnets en partenariat avec les forces de l'ordre, Interpol et divers spécialistes de la sécurité.
Microsoft a ainsi pris part aux enquêtes et mené à bien la fermeture de plusieurs réseaux d'ordinateurs zombis comme Waledac, Kelihos, Rustock, Nitol ou encore Simba. Ce dernier, par exemple, avait infecté 770 000 machines en six mois en téléchargeant des malwares pour la prise de contrôle à distance des PC.
Selon le magazine The Register, John Frank, vice-président des affaires gouvernementales chez Microsoft Europe, explique : « Nous pouvons détecter jusqu'à quatre fois par heure lorsque votre PC est infecté et renvoie des informations à un tiers ». L'homme affirme que la lutte pourrait être plus efficace avec une meilleure coordination entre les sociétés technologiques et les différentes autres autorités.
M. Frank soulève quelques questions qui pourraient redessiner la sécurité informatique dans sa globalité. « Dans votre voiture, vous seriez immédiatement arrêtés si quelque chose ne fonctionnait pas », affirme-t-il. Et d'ajouter que si les voitures non sécurisées n'ont pas le droit de circuler librement, pourquoi un PC infecté pourrait-il se connecter sur Internet, surtout s'il est indirectement utilisé pour commettre un crime ?
La position de Microsoft est donc assez ambiguë. D'une part, John Frank est précisément chargé de veiller à ce qu'aucun backdoor ne soit mis en place permettant aux autorités d'accéder aux données non chiffrées des utilisateurs européens sans leur consentement, mais d'autre part il suggère pouvoir accéder aux PC des internautes pour en couper leur accès à Internet lorsqu'ils sont infectés.