Les victimes signalent rarement les faits. Pour améliorer la situation, les pouvoirs publics mettent en ligne une plateforme gouvernementale.
Simplicité et intelligence des attaques
Internet, ce far-west où les braves gens se font dévaliser par des truands. C'est en substance le portrait du Net que brosse l'éditeur américain d'antivirus Symantec dans son dernier Internet Security Threat Report 2017 (ISTR). Des vols de données à l'extorsion digitale, Symantec décrit « comment la simplicité des tactiques et l'intelligence des cybercriminels ont engendré des conséquences jamais vues dans l'activité des menaces mondiales. »Un brin emphatique, ce rapport ISTR puise dans les renseignements collectés dans le monde entier par Symantec et permet de dresser un tableau précis des menaces pays par pays. Et la situation française est plutôt inquiétante, à en croire l'éditeur : l'Hexagone figure au deuxième rang, derrière les Etats-Unis et devant la Russie, des pays les plus touchés par un segment très profitable de l'activité criminelle électronique, en l'occurrence le vol de données personnelles en ligne.
Une plateforme pour se faire aider
Symantec révèle que 85,3 millions d'éléments d'identité ont été dérobés en France entre octobre 2015 et octobre 2016. Nom, prénom, date de naissance, mot de passe, e-mail, autant d'informations pouvant servir à des usurpations d'identité. Il convient de préciser que chaque élément d'identité est comptabilisé individuellement : un vol global de vos informations personnelles peut donc compter pour plusieurs unités. La France reste tout de même quantitativement très loin derrière les Etats-Unis, qui ont recensé l'an dernier 791,8 millions d'éléments d'identité volés. Et encore : c'était avant les révélations sur Equifax (143 millions de comptes piratés) et l'ampleur réelle des dégâts chez Yahoo ! (3 milliards de comptes).Autre chiffre parlant révélé par Symantec : sur la même période, 13,7 millions de Français ont subi des attaques ou des atteintes en ligne de natures très variées : vol de données personnelles, mais aussi, très souvent, apologie du terrorisme. Le vol de mot de passe demeure l'infraction la plus fréquente (14 % des atteintes), devant les fraudes à la carte bancaire (10 %). Pour améliorer la lutte, les pouvoirs publics viennent d'ailleurs de généraliser à l'ensemble du territoire la plateforme cybermalveillance.gouv.fr, qui permet aux victimes de cyberattaques de facilement trouver des prestataires de services agréés.