VPN

On trouve aujourd'hui un très large choix de services VPN sur Internet. Bien que la plupart des fournisseurs VPN de confiance imposent de souscrire un abonnement payant pour accéder à leur parc de serveurs ainsi qu’aux options de sécurité des données et d'anonymat en ligne, on peut être tenté de se tourner vers des services VPN gratuits.

Toutefois, face aux scandales réguliers de commercialisation des données privées des internautes par des fournisseurs peu scrupuleux, peut-on réellement faire confiance à un VPN gratuit pour garantir la sécurité de ses données personnelles et son anonymat en ligne ?

Pourquoi choisir un VPN payant plutôt qu’un VPN gratuit ?

Si, aujourd’hui, les meilleures offres VPN sont accessibles après souscription d’un abonnement payant, ce n’est pas sans raison : acquérir, étendre, améliorer et mettre à jour régulièrement un réseau de serveurs VPN coûte beaucoup d’argent. On parle bien évidemment des frais de maintenance imputés aux serveurs VPN en tant que tels, mais également de la rémunération de l’ensemble des équipes (techniques, commerciales, ou autres) qui maintiennent l’entreprise VPN à flot, lui permettent d’évoluer sur un marché dense, pour ne pas dire saturé, et garantissent la qualité des services et fonctionnalités VPN proposés.

Il va sans dire qu’un abonnement VPN payant peut coûter cher. En moyenne, les prix varient entre 10 € et 13 € par mois chez les plus gros fournisseurs. À titre d’exemple, le trio de tête NordVPN, ExpressVPN et CyberGhost facturent respectivement leur service VPN de base (c’est-à-dire sans toutes les fonctionnalités additionnelles que sont les gestionnaires de mots de passe, espaces de stockage dans le cloud, scanner de vulnérabilités, etc.) 10,49 €/mois, 13,08 €/mois et 11,99 €/mois. Des sommes qui représentent un budget conséquent, bien que les tarifs tendent à baisser pour les abonnements longue durée.

Considérant les prix parfois excessifs pratiqués par des entreprises VPN jouissant de leur ancienneté et d'une aura d’autorité, nombreux sont les utilisateurs préférant sacrifier une partie de la qualité du service VPN fourni (réseau de serveurs réduit, assistance technique peu réactive, vitesse de connexion amoindrie, bande passante bridée) au profit de sa gratuité.

Or, il ne faut pas oublier que lorsque vous utilisez un VPN, toutes vos requêtes et données personnelles (adresse IP, heures et dates de connexion, nom, prénom et coordonnées en cas d’inscription obligatoire, etc.) transitent par les serveurs VPN du service. Si vous vous tournez vers un fournisseur VPN gratuit, gardez à l’esprit que l’absence apparente de revenus génère forcément des contreparties peu avantageuses pour l’utilisateur. Nous avons rapidement évoqué les possibles limites de fonctionnalités, de vitesse et de bande passante, mais on parle également de dysfonctionnements et failles d’infrastructure VPN rarement et/ou mal corrigées, portes ouvertes à la fuite et/ou au piratage des données, ou encore de la collecte, du stockage, du traitement et de la revente des données privées (identification et activités en ligne) à des tiers par le fournisseur VPN lui-même.

Il est donc important d’opter pour un fournisseur VPN et un réseau de serveurs VPN de confiance pour limiter les risques de compromission de la sécurité et de l’intégrité de ses données privées, plus encore si l’on décide de se tourner vers un outil gratuit.

VPN gratuit : un service partiellement limité

Quand on utilise un VPN gratuit, on est parfois limité en quantité de bande passante. Il s'agit de la quantité totale de données que vous pouvez transférer sur les serveurs du VPN lors de l'utilisation du service. Cette limite est variable d’un VPN à l’autre. À titre d’exemple, la version gratuite de Bitdefender VPN et TunnelBear offre respectivement 200 Mo et 500 Mo de données par jour, AtlasVPN, 5 Go de données par mois, Hide.me et Windscribe, 10 Go de données mensuels. Une fois cette limite dépassée, le service VPN ne fonctionne plus jusqu’au rechargement des droits de transferts. Vous serez alors probablement invité à souscrire une offre payante.

Au-delà de la quantité de données, il est également important de prendre en compte la vitesse de téléchargement desdites données. Un VPN gratuit limite bien souvent l’accès au service à un nombre de pays et de serveurs restreints. Ainsi, le forfait gratuit de ProtonVPN n'offre à ses utilisateurs que trois pays de connexion. Chez Ivacy VPN et Hotspot Shield, il faudra se contenter d’un seul pays de connexion VPN.

Outre le fait qu’il soit donc difficile de masquer son IP et de troquer son pays réel contre un pays virtuel de son choix, ces limites d’accès au réseau de serveurs VPN engendrent très régulièrement une baisse des débits impactant la vitesse de transfert des données. En cause : la surcharge des serveurs gratuits sur lesquels se retrouvent l’ensemble des utilisateurs ayant opté pour un forfait gratuit. Il arrive également parfois que les fournisseurs VPN brident eux-mêmes la vitesse de connexion, à l’image de ZenMate, dont les débits sont limités à 2 Mb/s dans son forfait gratuit.

Enfin, en plus de ces restrictions de transferts de données, d’accès aux serveurs VPN et de vitesse de connexion, certains VPN gratuits imposent des limites techniques. Dans ce cas, les utilisateurs doivent faire une croix sur un certain nombre de fonctionnalités spécifiques. Chez Hotspot Shield, par exemple, impossible de profiter des serveurs VPN optimisés pour le streaming (Netflix, HBO, Amazon Prime Video) et le gaming. Chez Ivacy VPN, les serveurs VPN dédiés au P2P ne sont pas accessibles. Chez ProtonVPN et Hide.me, il ne sera possible de se connecter au VPN qu’avec un seul appareil à la fois.

A contrario, la majorité des VPN payants proposent des formules illimitées comprenant un accès sans restriction à l’ensemble de leurs serveurs VPN (standard, streaming, P2P, gaming, Tor), une vitesse de connexion non bridée, une quantité de données transférées non limitée.

Seule exception au concept de VPN payant illimité : le nombre d’appareils qu’il est possible de connecter en même temps au service. On observe généralement une limite – honnête – de connexions simultanées chez l’ensemble des fournisseurs VPN payants. À titre d’exemple, ExpressVPN et Private Internet Access (PIA) prennent en charge jusqu’à 5 appareils simultanément, là où NordVPN, CyberGhost et PureVPN gèrent respectivement jusqu’à 6, 7 et 10 appareils en même temps.

On relève toutefois quelques exceptions comme nous avons pu le voir dans notre avis sur Surfshark, notre test d'AtlasVPN et notre prise en main de ZenMate. Les trois VPN en version payante prennent en effet en charge un nombre illimité d'appareils, desktop (Windows, macOS, Linux) comme mobiles (Android, iOS).

VPN gratuit, illimité et sécurisé : le mouton à cinq pattes

Nous l’avons vu, trouver un VPN gratuit ne pose pas de difficulté majeure mais impose de faire des concessions sur les options disponibles.

En revanche, mettre la main sur un service VPN gratuit ET illimité est un pari bien plus risqué au regard de la sécurité et de l’intégrité des données privées des internautes. L’adage est certes galvaudé, mais il prend ici tout son sens : si le service est gratuit, vous êtes le produit.

Comme expliqué ci-dessus, un VPN gratuit pour l'utilisateur ne l'est jamais pour le fournisseur. Développer et maintenir un réseau de serveurs VPN est nécessairement coûteux, tant en termes de frais techniques que de dépenses salariales. Pour continuer à dispenser un service VPN gratuit aussi exhaustif que possible, certains fournisseurs font donc le choix que de financer le développement de leur entreprise et de leur service VPN en monétisant les données personnelles de leurs utilisateurs.

Méfiez-vous donc systématiquement des offres VPN trop alléchantes qui semblent donner satisfaction en tous points. Pensez, par ailleurs, à toujours lire les conditions générales d’utilisation et la politique de confidentialité de VPN en apparence complets et performants afin de prendre connaissance de leur stratégie concernant la collecte, le traitement et la revente des données privées et des logs d’activités. C’est également l’occasion de contrôler la juridiction dont dépend le VPN et de vérifier quelles lois restrictives vis-à-vis de la vie privée et de l’anonymat en ligne s’appliquent, ou non, à l’entreprise VPN.

Attention aux services VPN gratuits malveillants

Au cours de la rédaction de cet article, nous avons été amenés à tester de nombreux services VPN gratuits. Nombre d’entre eux se sont révélés dangereux pour la sécurité et l’intégrité des données personnelles. On pense notamment aux VPN gratuits basés en Chine.

Nous sommes par ailleurs régulièrement tombés sur des VPN malveillants, injectant malwares et autres virus sur le système en vue de siphonner des données personnelles directement sur notre PC.

Enfin, une troisième catégorie de VPN à fuir se détache du lot : celle des services insuffisamment sécurisés, compromettant malgré eux les données personnelles et de navigation des utilisateurs (faible niveau de chiffrement, protocoles VPN obsolètes, proxy déguisés comme nous l'avons évoqué dans notre avis sur Opera VPN, etc.).

L'offre d'essai gratuit pour profiter d'un VPN payant

Vous l'aurez compris, pour préserver la sécurité de vos données personnelles tout en profitant d'une expérience utilisateur optimale, mieux vaut se tourner vers des VPN payants.

Certains fournisseurs VPN de confiance proposent des périodes d'essai gratuites pour leurs abonnements payants, à l’image de Bitdefender VPN (7 jours), Zenmate (7 jours), Avast Secureline VPN (7 jours). Ce type d'offre limitée dans le temps permet de tester gratuitement l’intégralité des fonctionnalités du VPN, d’accéder à l’ensemble des serveurs VPN disponibles, de profiter d’une vitesse de connexion optimale et de transférer autant de données que nécessaire.

À défaut d’une offre d’essai gratuite au sens littéral du terme, la plupart des VPN fiables payants comme NordVPN, CyberGhost, ExpressVPN, Mozilla VPN ou encore VyprVPN sont soumis à une politique satisfait ou remboursé de 30 jours. Il faudra toutefois avancer les frais d’abonnement pour la version souscrite et réclamer un remboursement auprès du service client du VPN avant la fin du délai d’un mois.

L'alternative : payer une fois pour une utilisation VPN à vie

Depuis quelques années maintenant, certains fournisseurs VPN ont opté pour un abonnement à vie. Le principe est simple : vous payez une fois et profitez ad vitam des services, fonctionnalités et performances du VPN.

Attention, toutefois : les formules proposées sont généralement onéreuses et ne garantissent pas le maintien du service VPN (réseau de serveurs, sécurité), ni le remboursement de votre achat en cas de cessation de l’activité de l’entreprise VPN. Veillez donc à choisir le service VPN le plus sérieux et le plus fiable possible si vous souscrivez ce type de forfait.

À quel VPN gratuit et (presque) illimité faire confiance ?

Au regard des problèmes de sécurité et de confidentialité soulevés dans le paragraphe précédent, impossible de vous conseiller un VPN gratuit et illimité sans prendre le risque évident de compromettre tout ou partie de vos données privées et de votre anonymat.

En revanche, sans transiger sur la sécurité de vos données personnelles, nous pouvons vous aiguiller dans le choix d’un VPN de confiance gratuit presque illimité. Comme évoqué plus haut, ces solutions impliquent nécessairement des limites en fonctionnalités, réseau de serveurs et performances. C’est toutefois un bien maigre prix à payer en échange de la garantie que vos informations personnelles ne serviront pas à financer le service VPN utilisé.

Parmi les meilleurs fournisseurs VPN vraiment gratuits, vous pourrez notamment trouver votre bonheur avec :

  • ProtonVPN : basé en Suisse, le fournisseur VPN bride partiellement la vitesse des transferts, mais ne limite pas la quantité de données téléchargées, comme nous avons pu le vérifier dans notre avis sur ProtonVPN. Seuls trois pays (une centaine de serveurs implantés aux États-Unis, aux Pays-Bas et au Japon) sont accessibles librement. Le VPN gratuit prend en charge 1 seul appareil à la fois.
  • Hotspot Shield : basé aux États-Unis (attention, membre de l’alliance internationale de surveillance et de renseignement Five Eyes), le forfait gratuit du VPN limite la connexion à un seul pays (États-Unis), un seul appareil à la fois et empêche l’accès aux serveurs optimisés pour le streaming et le jeu en ligne. Les transferts de données sont, quant à eux, plafonnés à 500 Mo/jour.
  • Hide.me : basé en Malaisie, le fournisseur VPN limite les transferts de données (10 Go/mois) et ne prend en charge qu’un seul appareil à la fois dans son forfait gratuit. Au cours de la rédaction de notre avis sur Hide.me, nous avons pu constater que nous pouvions accéder au reste des fonctionnalités disponibles dans la version Premium du VPN.
  • Windscribe : basé en Ukraine, le forfait gratuit du VPN ne propose d’autres limitations que 10 Go de transferts de données par mois. Des codes promo réguliers permettent de grappiller quelques Go de données supplémentaires sans débourser un sou. Attention toutefois, les récentes actualités concernant la guerre en Ukraine fragilisent la fiabilité du service VPN.
  • TunnelBear : basé au Canada (attention, membre de l’alliance internationale de surveillance et de renseignement Five Eyes), le service VPN gratuit limite la quantité de données transférées à 500 Mo/jour. C’est suffisant pour une navigation web classique, mais trop peu pour espérer regarder des contenus en streaming sur Netflix, par exemple. Certains serveurs VPN sont inaccessibles dans l'offre gratuite, notamment sur les territoires nord-américain et canadien. La rédaction de notre avis sur TunnelBear nous a permis de confirmer que le forfait gratuit du VPN offre les mêmes fonctionnalités que l'abonnement payant.