EX-F1 : un bridge caméscope s'offre la pole position

Un appareil hybride, mi-caméscope mi-appareil photo

Casio fait partie de ces constructeurs discrets mais dont les produits sont capables de réveiller le marché et l'inciter à passer à l'étape suivante. C'est ainsi cette marque qui a été à l'origine du premier compact de 10 millions de pixels (voir notre test) et qui a contribué à populariser les ultra-compacts doués en vidéo. Et c'est aujourd'hui à nouveau Casio qui déclenche une nouvelle révolution, en l'occurrence celle de la vidéo Full HD. A l'heure où rares sont les caméscopes capables d'enregistrer des séquences en 1 920 x 1 080 à 60 images par seconde, le EX-F1 se hisse à leur niveau d'acquisition en s'autorisant même à monter jusqu'à 1 200 images par seconde à la résolution de 336 x 96 pixels ! Si les bridges sont souvent considérés comme des hybrides entre compacts et reflex du fait de leur corpulence et de leur zoom puissant, cet appareil peut en plus être qualifié de mixte entre appareil photo et caméscope. Dans la pratique, que peut-on donc attendre de cet appareil fortement hybride ?

Pour son premier bridge, Casio a donc mis le paquet sur les fonctions vidéo. Pour le reste, l'EX-F1 est un bridge relativement classique, c'est-à-dire doté de modes avancés, capable d'enregistrer des fichiers bruts et équipé d'un zoom de forte amplitude. Son autre singularité lui vient de son capteur, un simple 6 millions de pixels, à l'heure où les appareils (compacts, bridges ou reflex) flirtent avec les 10 et 12 millions de pixels. Signé Sony, ce capteur à première vue dépassé pour ce qui est de la résolution est en fait le nerf de la guerre et le secret de la capacité d'acquisition d'image étonnante de l'EX-F1. Sachant que Sony est un grand pourvoyeur de capteurs, verrons-nous ce 6 millions de pixels apparaître dans d'autres modèles au cours des prochains mois, contribuant ainsi à réduire toujours plus la frontière entre photo et vidéo ?

Prise en mains et modes

L'EX-F1 est un bridge et il ne s'en cache pas. A l'heure où la plupart des appareils de cette catégorie jouent la carte de la miniaturisation (on pense notamment aux Kodak EasyShare Z812 IS et Panasonic DMC-FZ18), lui affiche clairement son caractère d'appareil avancé équipé d'un zoom puissant.



Que ceux qui trouvent l'EX-F1 encombrant se rassurent toutefois : il ne le sera pas plus en utilisation, son zoom ayant la bonne idée de se déployer à l'intérieur du fût de l'objectif, sans venir accroître les dimensions générales de l'appareil. On apprécie pour le reste la poignée extrêmement profonde qui permet de tenir l'appareil fermement d'une seule main, ce qui est véritablement pratique lorsque l'on photographie en orientation portrait.



A première vue relativement économe pour ce qui est des commandes externes, l'EX-F1 en dissimule trois sur le fût de l'objectif. Si les principales fonctions sont finalement au rendez-vous, on s'étonnera toutefois de ne pas trouver de bague pour le réglage de l'ouverture et/ou de la vitesse ni de commande directe pour le réglage de la sensibilité. Aucune commande externe ne permet par ailleurs d'activer le flash. Pour l'enclencher, un détour par le panneau de commande (avec choix du réglage approprié : yeux rouges, forcé...) s'impose.

L'EX-F1 voit en revanche fleurir des commandes ésotériques, posées là pour les besoins de ses fonctions d'acquisition rapide. On peut le dire, l'interface de cet appareil a de quoi déstabiliser un temps même les utilisateurs avertis habitués à passer d'un appareil à un autre.



Quelles sont les autres particularités de l'EX-F1 ? La présence d'une griffe porte-accessoire qui permet par exemple de lui greffer un flash externe. On note également que l'objectif est équipé d'une seule et une unique bague sur le fonctionnement de laquelle nous reviendrons plus loin.

L'EX-F1 est alimenté par une batterie d'une bonne endurance (l'autonomie est estimée à 520 prises de vue et à 3h30 d'enregistrement vidéo). Le temps de charge est lui aussi conséquent : comptez 4h30 pour recharger la batterie à bloc. L'enregistrement se fait sur des Secure Digital mais également sur des cartes d'une capacité supérieure (il faut bien stocker les longues heures d'enregistrement vidéo), à savoir les SDHC dont la capacité s'élève aujourd'hui jusqu'à 32 Go. L'interface est pour le reste composée des connecteurs suivants :
L'EX-F1 pour donc être relié directement à un téléviseur HD compatible pour une lecture des images et vidéo sur grand écran. Pendant l'enregistrement des séquences, il pourra également profiter d'un microphone externe : ce ne sont pas tous les caméscopes à l'heure actuelle qui peuvent en dire autant.

Du côté des modes

Qu'en est-il des modes de prise de vue proposés par l'EX-F1 ?

On remarque d'entrée de jeu que la capacité de la molette n'a été qu'à moitié utilisée avec seulement cinq modes présents. Une éventuelle perte de temps a toutefois été évitée en limitant les déplacements à la seule zone utile : la rotation complète de la molette n'est donc pas possible, mais qu'à cela ne tienne, car rares sont ceux qui parcourent couramment toute la palette des modes lorsqu'ils photographient. On s'étonnera toutefois que le champion des modes scène (appelés chez lui BestShot) qu'est Casio n'ait pas profité de cet espace pour donner un accès rapide aux plus utiles d'entre eux (on pense principalement aux classiques Portrait et paysage).

Mode automatique
Vert chez la plupart des constructeurs, le mode Automatique de l'EX-F1 est ici représenté par un carré rouge. Cela s'explique par le fait que Casio ait légèrement bousculé le code couleur habituel en attribuant la couleur verte aux fonctions de lecture et le rouge à celles de prise de vue.

Modes manuel et priorité
On ne pourra manquer de s'étonner de l'absence de molette pour le réglage de la vitesse et/ou de l'ouverture, d'autant plus que l'EX-F1 joue dans la catégorie des bridges avancés. Comment procéder alors pour modifier ces valeurs ? Il faut se rapporter à l'écran arrière et utiliser les touches gauche et droite du pad, et verrouiller la valeur au moyen de la touche Set avant de chercher à modifier le réglage suivant. Assez astucieux et relativement simple à mettre en œuvre, ce procédé ne saurait être aussi convaincant qu'une molette qui permet de modifier les paramètres évoqués sans quitter le viseur de l'œil.



Les modes scène
Au nombre de 26, les modes scènes sont tous regroupés derrière la position BS de la molette. Aux classiques Portrait et paysage viennent s'ajouter des modes beaucoup plus contextuels (Portrait aux chandelles, Animal, Vert naturel...) et d'autres plus techniques (Antibougé numérique, Eau coulant doucement, Eau jaillissante) dont la connaissance des règles d'ouverture, vitesse et sensibilité permet de complètement s'affranchir.

D'autres en revanche se signalent en tirant totalement parti de la cadence d'acquisition surprenante de l'appareil. C'est le cas des modes « Sortie sujet » et « Entrée sujet » qui se proposent de déclencher au moment où le sujet sort ou entre dans le cadre. Cette problématique est celle que rencontre tout photographe naturaliste à l'affût d'un mouvement de l'animal, tout photographe de spectacle attentif aux réactions des acteurs ou, plus près de nous, tout parent d'une progéniture un peu remuante.



Que peut-on attendre de ces modes ? Ils peuvent être mis à profit pour réaliser des prises de vue délicates du type de la très classique goutte d'eau qui rebondit dans un verre ou de l'oiseau qui sort du nid. Toutefois, pour avoir essayé, nous devons dire que les fonctions de l'EX-F1 ne permettent pas d'opérer des miracles, en premier lieu parce que ces prises de vue sont très délicates à réaliser, en second lieu parce que le déclenchement à distance connait parfois des ratés (un déclenchement trop précoce ou trop tardif, et la prise de vue est à refaire). La raison peut être un manque ou un excès de sensibilité, l'appareil proposant un curseur (Elevé / Normal / Faible) pour modifier ce réglage. Malgré cela, il y aura des déclenchements aléatoires, mais rien que de très normal pour un automatisme, sachant que les essais et erreurs sont généralement la condition sine qua non d'un cliché réussi.



Pour la mise en œuvre de ce mode, il suffit de cadrer, d'effectuer la mise au point au moyen d'une demi-pression sur le déclencheur puis d'enfoncer celui-ci complètement une fois que la netteté est obtenue. L'appareil est alors en attente (vous pouvez tout à fait le poser sur un support et partir vaquer à vos occupations) et il ne se déclenchera que lorsqu'un changement interviendra dans la zone de cadrage. Vous pourrez au préalable configurer le nombre de prise de vues (jusqu'à 60). Une fois la séquence enregistrée, il vous est proposé d'enregistrer tout ou partie des images. La seconde option vous permet de visionner les clichés au ralenti et de retenir ceux de votre choix au moyen d'une simple pression sur le déclencheur, comme pour une prise de vue classique. Vous prenez donc réellement la photo avec un retard de plusieurs secondes par rapport au moment où la scène s'est produite. Cette façon de faire a un côté confortable (on peut finaliser la prise de vue, installé bien confortablement dans son canapé), mais aussi chronophage. Visionner une à une 60 images, cela revient à passer plus de temps le nez sur l'écran de l'appareil que l'œil derrière le viseur. Est-ce là l'avenir que l'on peut souhaiter à la photo ?



A noter enfin que l'enregistrement des 60 photos prendra du temps. Lors de nos essais, réalisés avec une SanDisk Extreme III de 2 Go, nous avons été confrontés à des délais d'écriture compris entre 16 et 26 secondes. Conséquent tout de même, sachant qu'à ce délai vient ensuite s'ajouter le temps de tri et de sélection sur l'ordinateur.



La seconde molette
La molette des modes est doublée d'une molette dédiée à l'acquisition en continu. Quelles sont les fonctions qui se cachent derrière ces icônes ésotériques ?



Les modes sont régis par les mêmes grands principes, à savoir :
Les variations de ces différents paramètres permettent d'obtenir les déclinaisons que voici :

Performances générales

Que peut-on attendre de la visée et l'objectif de l'EX-F1, et quelles sont les commandes et réglages avancés qu'il abrite ?

Qualité de la visée
Une partie de l'écran de 2,8 pouces (soit des dimensions légèrement supérieures à la moyenne) est mise à profit pour afficher des raccourcis vers les principales fonctions, ce qui permet un accès rapide et limite les allers et retours dans les menus. Cette présentation astucieuse contrebalance efficacement le faible nombre de commandes externes du boîtier.



Le rafraîchissement se fait sans temps d'attente ce qui est appréciable lorsque l'on photographie dans des ambiances lumineuses très contrastées. La lisibilité du moniteur est pour le reste bonne, qu'on le considère de face ou d'un point de vue décentré. Quant au viseur (0,2 pouce pour 201 600 pixels), il bénéficie lui aussi d'une bonne fréquence de rafraîchissement et sa définition est tout à fait correcte (on n'est pas gênés par le maillage des pixels). Les dispositifs de visée sont donc globalement très satisfaisants.

Le changement de visée (au moyen du viseur numérique ou bien de l'écran arrière) se fait ensuite par l'intermédiaire de la touche EVF/LCD. Même si cette commande vient très naturellement sous le pouce, elle n'offre pas le même confort que les systèmes de commutation automatique que l'on trouve sur certains modèles et qui activent le viseur dès que la présence de l'œil est détectée à proximité.

Affichage à l'écran
Les informations reproduites à l'écran sont particulièrement intéressantes, en particulier la longueur focale exprimée en millimètres qui vient compléter l'information fournie par la barre de progression du zoom. Autre indication précieuse fournie par l'appareil : l'histogramme d'exposition qui permet de savoir, avant même le déclenchement, si certaines zones de l'image risquent d'être sur ou sous-exposées. Ces informations viennent s'ajouter aux réglages actifs, à demeure dans la partie droite de l'écran et dont on peut prendre connaissance d'un simple coup d'œil.



Mise au point
Alors que les appareils numériques autres que les reflex (les compacts et les bridges donc) se signalent en règle général par des commandes de mise au point manuelle fort peu ergonomiques (et le mot est faible), l'EX-F1 surprend par la pertinence des moyens qu'il met à disposition pour la mise au point manuelle. Cela commence par la commande présente sur l'objectif qui permet rapidement de faire défiler les différents modes autofocus (AF, macro, infini) jusqu'à atteindre celui de mise au point manuelle qui nous intéresse. Il suffit ensuite de se rapporter à l'écran et, en s'aidant de la zone centrale de l'image qui est automatiquement agrandie, de déplacer le curseur de netteté jusqu'à ce que la partie qui nous intéresse soit nette. L'ensemble des moyens déployés est suffisamment complet et pertinent pour permettre de réaliser une mise au point précise, de celles dont on a besoin en prise de vue macro ou naturaliste par exemple. La commande sera également active sur le viseur, mais moins facile alors à mettre en œuvre avec précision du fait des dimensions réduites de l'écran LCD.



A noter que l'EX-F1 permet d'effectuer une mise au point décentrée avec une très grande facilité au moyen d'un curseur que l'on déplace librement sur les axes vertical et horizontal. Ce système présente également l'avantage de réaliser facilement des mises au point très décentrées. Dommage juste qu'il faille le réactiver après chaque utilisation. Autre fonction appréciable, celle de suivi du sujet qui, une fois la mise au point verrouillée, permet de suivre automatiquement le sujet dans ses déplacements.



Zoom et objectif
On regrettera que la bague de zoom soit capable d'un mouvement sans fin : il arrivera ainsi parfois que l'on perde du temps à l'actionner alors que l'on est déjà en bout de zoom. Autre inconvénient de cette bague, corrélatif de la plage focale couverte, le fait qu'il faille presque cinq tours complets pour la parcourir d'un bout à l'autre. Difficile dans ce cas de soutenir la supériorité, en terme de rapidité, de la mise au point manuelle sur la mise au point automatique... Pour parcourir manuellement la plage focale d'un bout à l'autre, il faudra compter environ 3,5 secondes tandis que la même opération au moyen de la commande automatique située à l'extrémité de la poignée ne nécessitera que 2,9 secondes. A noter que la bague de l'EX-F1 peut également être configurée pour servir à la mise au point manuelle ou au réglage de la vitesse d'obturation pendant la prise de vue en continu.



Prise de vue à main levée
Quelles sont les fonctions proposées par l'EX-F1 pour faciliter la prise de vue en intérieur à main levée ? Vous pouvez de façon classique faire appel à la montée en sensibilité, jusqu'à 1 600 Iso sur cet appareil, de façon à augmenter la vitesse d'obturation et réduire ainsi le risque de bougé pendant la prise de vue. La seconde possibilité consiste à activer l'une ou l'autre des déclinaisons du mode Antibougé (il s'agit d'un système de stabilisation mécanique) :
Nous avons testé les deux premiers modes de stabilisation dans la série de prises de vue suivantes.





On note que le stabilisateur permet d'obtenir une légère amélioration, supérieure dans le cas du mode Auto, et qu'il sera donc judicieux de l'activer, en particulier lors de la photographie en bout de zoom, toujours plus sensible aux bougés du photographe.

Dernière solution : utiliser « l'antibougé numérique » qui enregistre plusieurs photos et les combine en une seule pour corriger le flou. L'assemblage se fait de façon transparente, directement depuis l'appareil, l'opération n'étant trahie que par un court message « Occupé... Veuillez attendre ». Nos essais se sont montrés plutôt convaincants, et ce alors même que nous avons volontairement tenté d'imprimer un léger mouvement à l'appareil au moment du déclenchement. Il faut dire que pour arriver à ses fins, l'appareil n'hésite pas à prendre le contrôle sur la sensibilité et à lui faire adopter des valeurs élevées (400 Iso dans notre exemple).



Fonctions avancées
Plusieurs des commandes avancées se trouvent sur le fût de l'objectif. C'est notamment le cas de la touche AE-L / AF-L qui permet de mémoriser les réglages d'exposition et/ou de mise au point pour la prise de vue suivante. C'est également le cas de la fonction de correction des contrejours que l'on sollicitera quand le sujet est surexposé à cause d'un contrejour. On note ensuite la présence d'une fonction de bracketing (prises de vue rapprochées avec des variations subtiles d'un paramètre) qui profite non seulement à l'exposition, mais également à la balance des blancs et au zoom. L'EX-F1 est enfin capable d'enregistrer en mode Raw + Jpeg, c'est-à-dire dans un même des fichiers bruts (les Raw) et des fichiers auxquels un traitement logiciel a été appliqué (les Jpeg). Tout juste débarqué sur le segment des appareils photo avancés, Casio a fait le choix d'adopter le format DNG (à l'instar de reflex Pentax et Panasonic) pour les fichiers bruts délivrés par l'EX-F1. Choix judicieux puisqu'il s'agit du seul format dont les spécifications sont ouvertes et du seul à même aujourd'hui de tenir lieu de standard (voir notre guide sur les formats de fichiers photo pour plus de détails)].



En mode lecture
Pour quitter le mode lecture et revenir en mode prise de vue, il vous faudra presser la commande correspondante. C'est à nos yeux une manipulation superflue et qui peut faire perdre un temps précieux là où une simple demi-pression sur le déclencheur suffit sur la plupart des modèles.

Paysage, photo de nuit, macro et vidéo

De quoi est capable l'EX-F1 lorsqu'il s'agit d'enregistrer de réaliser des prises de vue variées ?

Paysage

Le zoom de l'EX-F1 est puissant, mais comparativement moins que celui des bridges 18 x que l'on voit se généraliser depuis plusieurs mois. Il couvre l'équivalent d'un 36-432 mm f/2,7-4,6 qui permet d'aller chercher des détails à bonne distance ainsi que le montrent nos deux clichés pris en grand-angle et bout de zoom.



Les images produites possèdent un assez bon niveau de détail, mais une légère sensation de « mollesse ». On note, tant en position grand-angle que téléobjectif, la présence d'aberrations chromatiques sur les extrémités de l'image. Toutes généralisées qu'elles sont, ces aberrations restent peu gênantes en raison de leur faible saturation.

Nuit

Pour cette prise de vue, nous avons sollicité le mode « Scène de nuit » qui a conduit l'appareil à adopter les réglages suivants : Temps de pose 1/3 seconde - Ouverture : f/2,7 - Sensibilité : 100 Iso



Les images produites par l'appareil dans ce mode ont ainsi un rendu relativement doux. Le bruit n'est pas visible, mais peut-être est-ce au prix d'un traitement qui donne à l'image ce rendu que nous venons d'évoquer. Cette vue, qui peut sembler un peu molle, reste convaincante pour ce qui est du niveau de détail comme en témoignent les inscriptions - bien lisibles - sur le fronton de l'école.

En mode macro

Le mode macro s'active au moyen de la commande « Focus » située sur le fût de l'objectif. Le rapprochement est possible jusqu'à à 5 cm en grand-angle, ce qui est plutôt convaincant.

On monte en sensibilité

La montée en sensibilité est une des épreuves les plus délicates pour un appareil. En effet, monter en sensibilité (c'est à dire opter des valeurs du type 400 Iso, 800 Iso et plus) s'accompagne inévitablement de l'apparition de « bruit numérique », c'est-à-dire de pixels colorés parasites disséminés dans l'image. Comment évolue ce bruit à mesure que l'on adopte des valeurs plus élevées ?



L'EX-F1 se tire assez bien de l'exercice. A 400 Iso, même si une granulation apparaît, celle-ci reste parfaitement exempte de traces colorées. A 800 Iso, les contours commencent à perdre de leur netteté, mais ce n'est qu'à 1 600 Iso que les tâches colorées apparaissent vraiment et de façon aléatoire dans l'image. Pour autant, l'image reste exploitable, et ce ne sont pas tous les appareils qui peuvent en dire autant à cette sensibilité.

Mode vidéo

Le mode vidéo bénéficie d'une commande dédiée qui prend la forme d'une bague pour le réglage de la résolution au centre de laquelle est placé un déclencheur spécifique à ce mode d'enregistrement.
Lors de l'enregistrement, on note que la durée de la séquence et la capacité restante sont indiquées en minutes et secondes en haut à gauche de l'écran. Il est possible de prendre des photos pendant l'enregistrement de la photo, dans la limite de 20 pendant la séquence et ce à l'exception du mode vidéo ultra-rapide (HS). Le zoom, utilisable lors des séquences HD et STD, est remarquablement confortable, à la fois finement dosé et parfaitement silencieux. On note enfin qu'à la façon de certains caméscopes, l'EX-F1 intègre une prise qui permet de lui relier un microphone externe.



L'inconvénient majeur de ces modes vidéo à nos yeux est que chacun demande à être finement paramétré avant la prise de vue, en terme de débit et de résolution. Si tous les appareils proposent le choix du format et/ou de la taille de la séquence, aucun ne va aussi loin dans le détail, et l'abondance de réglages peut ici déstabiliser et faire longtemps hésiter quant à la préférence à retenir.

Un appareil pour les vidéastes ou pour les photographes amateurs ?

Comment se comporte à l'usage, ce bridge pas comme les autres, mi-caméscope mi-appareil photo ? Passé un temps d'adaptation rendu nécessaire par ses nombreuses commandes inédites (on pense principalement à la seconde molette dédiée aux réglages d'acquisition rapide), l'EX-F1 offre tous les repères que l'on est en droit d'attendre d'un bridge avancé. Les modes priorité et manuel sont bien-là, les possibilités de configuration avancée aussi, et cet appareil accepte même de recevoir plusieurs accessoires externes parmi lesquels un flash externe, un déclencheur à distance ou encore un microphone. La seule vraie surprise qu'il nous réserve au premier abord tient à l'absence de molette, tant avant qu'arrière, pour le contrôle de la vitesse et de l'ouverture. Autre originalité qui mérite d'être rappelée : la présence d'une bague de zoom qui peut être reconfigurée pour servir à la mise au point et au changement de la vitesse d'acquisition.

C'est dès lors justement lorsque l'on s'attarde sur les différentes possibilités d'acquisition rapide rendues possibles par son étonnant capteur que l'on se met à comprendre en quoi l'EX-F1 peut élargir nos horizons photographiques. L'EX-F1 s'adresse aux férus de vidéo, mais également à ceux qui ont besoin de déclencher rapidement et de façon parfaitement silencieuse. C'est à ce public qu'il destine ses modes inventifs et - cela mérite d'être salué -, utiles. Même si certaines dénominations font sourire (« Sujet sortant » par exemple) et que certains modes laissent sceptique (que peut-on attendre d'une fonction de stabilisation par assemblage ?), les nouveautés introduites par l'EX-F1 surprennent agréablement par leur valeur ajoutée. On arrive avec ce bridge à faire des photos que l'on n'aurait pas faites sans cela et à réussir mieux certaines prises de vue délicates.

Qu'offre ensuite cet appareil à ceux qui cherchent juste un appareil photo avancé ? Ceux-là trouveront en lui un bridge convaincant, complet, ergonomique et assez simple d'utilisation, mais au final un appareil dont les qualités en mode photo ne sauraient suffire à justifier un prix aussi élevé (environ 799 euros, soit un tarif trois fois plus élevé que celui de la majorité des autres bridges aujourd'hui), sachant que pour moins cher un reflex leur apportera des joies encore supérieures. Plus qu'aux photographes, l'EX-F1 semble donc se destiner aux vidéastes amateurs qui ne rechignent pas à réaliser également des prises de vue statiques, pour lesquelles les caméscopes ne sont jamais vraiment convaincants. A ces utilisateurs qui le compareront avec les caméscopes HD grand public, le tarif de l'EX-F1 paraîtra d'ailleurs beaucoup plus raisonnable, sans compter qu'ils retrouveront avec lui la souplesse de transfert des modèles à enregistrement sur disque dur ou sur carte. Nous conclurons en disant que l'EX-F1 est un hybride réussi et tout à fait fonctionnel et que l'on ne peut qu'espérer que ses fonctions astucieuses feront école, tant pour le profit des amateurs de vidéo que de photo.

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