Cette DFI CD70-SC est la deuxième carte basée autour du chipset Apollo Pro 266 à passer entre nos mains. Nous avons effectivement déjà eu l'occasion de tester le modèle MS-6366 de MSI il y a quelques semaines. Nous n'entrerons donc pas dans les détails propres au chipset, si vous souhaitez de plus amples informations, n'hésitez pas à vous reporter au test du modèle de MSI.
Présentation générale
Comme à l'accoutumé, deux Cartes mères architecturées autour du même chipset se ressemblent énormément. DFI ayant toutefois mis en avant un "design original", il est intéressant de voir en détail ce que le constructeur taiwanais nous propose pour se démarquer de la concurrence pour le moins féroce.
Alors que l'Apollo Pro 266 permet de gérer de la mémoire SDR ou DDR, DFI a choisi de ne pas suivre certains constructeurs et de n'offrir que 3 connecteurs DIMM compatibles DDR pour un maximum de 3 Go. Si la solution mixte adoptée par MSI pouvait se comprendre il y a quelques semaines, il est vrai qu'avec la baisse rapide du prix de la DDR c'est de moins en moins le cas.
En dehors de cela la CD70-SC se démarque surtout pour deux raisons. La première concerne le nombre de connecteurs USB offerts. Alors bien sûr, toutes les cartes Apollo Pro 266 disposent de ces 6 connecteurs USB (dont 4 nécessitant des extensions non-fournies par DFI) mais cela reste quelques chose d'inhabituel qui surprendra agréablement les gros consommateurs.
La deuxième chose qui permet au modèle de DFI de se distinguer est la disposition générale des composants. Il n'y a pas grand chose à reprocher tant tout y est bien agencé... Le montage n'en est que plus simple ! Les connecteurs IDE sont déportés sur la partie inférieure de la carte et si cela gênera les utilisateurs de très grandes tours (les nappes IDE ont une longueur maximale), ça les rend aussi très accessibles. Le socket 370 est bien à l'écart et la place disponible autour permettra la mise en place des ventilateurs les plus gros.
Le connecteur d'alimentation ATX est, pour une fois, placé à l'extrémité de la carte et ne vient plus gêner l'accès aux autres composants. Le port AGP dispose d'un petit ergot plastique bien pratique pour s'assurer de la bonne insertion de la carte graphique. Seul petit bémol : les connecteurs DIMM croisent très légèrement l'AGP. Il peut alors devenir pénible de changer les mémoires lorsque ce dernier est déjà occupé. Enfin les connecteurs des LEDs du boîtier sont très pratiques car comme sur les autres modèles de la marque ils sont inclinés permettant un branchement très aisé.
En dehors de ce petites spécificités la carte est très classique, il faut dire qu'il semble très difficile d'innover dans la disposition des ports PCI ou des connecteurs séries. On trouve fort logiquement 2 ports Ps/2 (clavier/souris), 1 parallèle et 2 série. Les deux connecteurs IDE sont gérés par le Southbridge 686B et sont donc compatibles avec tout les standards actuels (UDMA 33, 66 et 100). On regrettera toutefois l'absence de solution RAID, qui aurait permis de bénéficier facilement de deux connecteurs supplémentaire pour un total de périphériques qui portés à 8 (au lieu de 4). Remarquons cependant que le prix plancher de la carte explique très bien cela.
Enfin pour compléter de tour d'horizon de la CD70-SC, il faut encore souligner la présence d'une solution audio intégrée avec les connecteurs idoines, et parler de ce qui accompagne la carte. On ne peut pas dire que DFI nous ait particulièrement gâté : un simple CD de pilotes (avec un antivirus), un manuel (dont seulement une partie est en français) et les différentes nappes. Pas d'extension USB, ni de logiciels sympathiques à ce mettre sous la dent, mais encore une fois l'argumentaire prix est là pour nous rappeler qu'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
Avant de passer à l'évaluation des performances, j'aurais une toute dernière remarque, plus proche de la critique, à formuler. J'avais à ma disposition deux ventilateurs pour tester la carte, un Neng Tyi SN02 et un ThermalTake américain très proche des Titan que l'on trouve France. Alors qu'ils marchent tout deux très bien sur toutes les autres cartes mères que j'ai eu à tester, il m'a été impossible de faire démarrer cette DFI avec le Neng Tyi. N'ayant pas trouvé de solution à ce drôle de problème, prenez ceci comme une mise en garde.
Performances
Forcément avec la mémoire DDR ce qui intéresse le plus ce sont les performances. Depuis le temps qu'on nous dit et répète que le problème avec les Processeurs actuels c'est la mémoire qui n'arrive plus à suivre la cadence, et que la DDR va changer tout cela ! Les comparaisons ne sont toutefois pas évidentes puisqu'à nouvelle mémoire, nouveau chipset. Il faut donc arriver à différencier les performances du chipset et de la mémoire.Le plus simple était bien sûr de configurer la mémoire en 100 MHz et de refaire les tests en 133 MHz comme cela avait déjà été le cas lors du test de la MSI Pro266 Master. Enfin pour évaluer la qualité du chipset en lui-même, nous avons comparé un système identique mais organisé autour d'une Abit BE6-2. C'est une vieille carte mais qui utilise le toujours très performant BX d'Intel (à noter qu'avec cette et le Pentium III 1 GHz, j'ai rencontré de nombreux plantages).
Aucun test n'a été fait avec une carte mère i815, en effet lors du test de la MSI, cette comparaison avait déjà été faite. Les performances étaient d'ailleurs quasiment identiques.
Voici la configuration utilisée pour les tests:
- DFI CD70-SC (VIA Apollo Pro 266)
- MSI Pro266 Master (VIA Apollo Pro 266)
- Abit BE6-2 (Intel BX)
- Mémoire DDR 128Mo 2.5ns.
- Mémoire SDR 128Mo PC133
- Intel Pentium III EB 1 GHz (FSB 133 MHz)
- GeForce 2 GTS (pilotes v6.50)
- Sound Blaster Live! 1024
- Disque dur 13.5Go Udma66 7200tr/mn.
- Windows 98SE
Pas de surprise notable du côté des Ziff Davis CPU et FPU Mark, les performances des deux Cartes mères sont tout à fait équivalentes. Il faut dire qu'avec le même chipset et le même processeur, le contraire eût été étonnant ! Rien à dire donc, si ce n'est que le Pentium III malgré son prix, reste un processeur tout à fait correct... Qui en doutait ?
SiSoft Sandra 2001 est assez pratique pour évaluer l'accès à la mémoire. En plus de donner des résultats précis, il a le bon goût de le faire rapidement ! Avec ce test, on s'aperçoit que le passage à une fréquence mémoire de 133 MHz apporte un gain non négligeable. On le savait déjà, mais il est toujours intéressant de le vérifier à chaque nouveau chipset. En revanche il faut reconnaître que le BX reste tout à fait compétitif malgré son âge ! Cela tient bien sûr à la qualité de ce composant mais aussi au résultats finalement faibles des systèmes DDR au regard de ce que l'on espérait. Il suffit de jeter un oeil au test de la MSI 6366 et y voir les résultats très honorables de la SDR pour s'en convaincre.
Pour compléter ces benchs les classiques 3D Mark 2000 et Quake 3 Arena étaient bien sûr de la partie. Pas de quoi s'éterniser car ici non plus rien de révolutionnaire à signaler. Les performances offertes par cette DFI sont tout à fait correctes mais pratiquement identiques à celles de la MSI et surtout pas vraiment au-dessus des vieilles BX ! Il faut tout de même dire qu'un BX à 133 MHz est très overclocké, l'AGP tournant alors à 89 MHz (contre 66 MHz normalement) et les PCI à 41 MHz (contre 33 MHz normalement). Peu de pièces acceptent de fonctionner dans de telles conditions d'overclocking mais cela donne une relativement bonne idée de la progression des performances depuis la sortie d'une carte comme la BE6-2 : progression finalement assez faible !
Overclocking
Sur le papier tous les ingrédients sont réunis pour que cette carte soit une reine de l'overclocking... Ou presque ! En effet, d'emblée on remarque quelque chose de surprenant : l'absence de réglages pour le voltage du processeur ! Alors que la plupart des constructeurs intègrent ce genre d'options à tout leurs modèles, DFI n'a pas juger bon de le faire.Alors bien sûr, le reste est plutôt positif et on a ainsi droit à un très grand nombre de fréquences de bus (de 66 à 166 MHz par pas de 1 MHz) hélas divisées en trois catégories (66-99, 100-132 et + de 132) identifiables par un cavalier. L'ensemble des réglages se fait simplement, directement à partir du BIOS (si ce n'est le précédent cavalier) et sera donc accessible à tout le monde.
Malgré ces aspects plutôt positifs ma conclusion sur l'overclocking de la CD70-SC sera peu ou prou la même que pour le test de la MSI Pro266. On ne jettera pas la pierre à ces deux constructeurs pour ce qui est de l'absence d'édition du coefficient multiplicateur mais il est assez dur d'accepter que les voltages ne soient pas modifiables alors que mêmes les moins chères des cartes proposent ce genre d'options. Ce n'est pas tout de sortir des modèles avant les autres, encore faut-il qu'ils soient complets.
Le résultat ne se fait bien sûr pas attendre et sans modification du voltage même les Pentium III ne peuvent monter très haut. Bien sûr ils ne chauffent pas beaucoup, mais rien à faire avec cette DFI le P3 700 MHz de test n'a pas voulu aller au-delà de 805 MHz (FSB de 115 MHz comme avec la MSI d'ailleurs), de son côté le petit Celeron 566, s'est montré plus coopératif en acceptant de tourner à la fréquence intéressante de 892 MHz (8.5*105).
Conclusion
Que dire de cette petite DFI ? A première vue c'est une bonne carte qui ne pêche que par ses faiblesses en overclocking. En revanche elle dispose d'une belle conception et d'un prix plutôt faible. Mais comme cela fut déjà le cas pour la 6366 de MSI, je ne pourrais pas conseiller l'achat de cette carte pour la bonne et simple raison qu'elle contraint à prendre de la DDR encore beaucoup plus chère que la SDR (du simple au double).Elle ne peut pas non plus constituer une réelle solution d'avenir puisqu'elle est vraisemblablement incompatible avec la nouvelle génération de Pentium III qu'Intel nous prépare (les Tualatins) et qui pourrait peut-être profiter pleinement des avantages de cette fameuse DDR.