L'été dernier deux simulation d'équipes cyclistes avaient surpris un peu tout le monde car ce sport n'est pas un habitué du monde du jeu vidéo. Cycling Manager avait d'autant plus étonné que son succès fut bien réel et il poussa d'ailleurs Cyanide et Focus à se remettre au travail. Aujourd'hui la suite arrive et avec elle les nombreuses promesses du développeurs : modèle financier détaillé, modélisation des courses extrêmement précise, choix de l'équipement et réalisation technique ad-hoc !
Cycling Manager 2 : le retour de la vengeance ?
En bonne suite qui se respect, Cycling Manager 2 reprend beaucoup à son prédécesseur, alors plutôt que de répéter ce que de nombreux joueurs savent déjà, nous allons plutôt nous attacher à mettre en évidence les améliorations apportées par Cyanide à son bébé. Ceux qui ne connaîtraient pas du tout Cycling Manager peuvent toujours se reporter à notre ancien article (en cliquant ici) afin de recoller les wagons.Cycling Manager 2 repose donc sur le même concept que le premier volet : il propose aux joueurs de prendre en main les rênes d'une équipe cycliste au travers de différentes compétitions. Vous aurez bien sûr à en gérer le moindre des aspects extra-sportifs mais surtout à contrôler l'ensemble de l'équipe pendant les courses : choix de la tactique à adopter, sélection des coureurs et
Enrichissement de la simulation
On avait beaucoup reprocher au premier volet de faire complètement l'impasse sur ce qui constitue le nerf du sport de haut niveau : l'argent ! Les développeurs l'avaient promis, un modèle financier complet à donc été intégré au jeu. Très détaillé, il prend en compte les salaires des coureurs, la négociations des contrats, les transferts, les sponsors et permet même de gérer les primes de courses.L'entraînement et le choix de l'équipement sont plus importants qu'il n'y parait !
Cycling Manager 2 innove également dans le déroulement de la saison. Le nombre des options proposées est décuplé et le joueur débutant regrettera rapidement qu'une fois encore Cyanide n'ait pas jugé bon d'inclure de didacticiel. Il faudra s'en remettre à la vingtaine de pages du petit manuel fournit avec le jeu et surtout compter sur son bon sens pour arriver à se dépatouiller de cette quantité d'options. Sélection des coureurs, mise au point des entraînements, choix de l'équipement, gestion du calendrier, vérification des blessures et mise au point des stratégies d'avant courses, il faudra apprendre à tout gérer puisque dès la première partie vous serez la clef de voûte de votre équipe. Certaines de ces options comme l'entraînement ne montrent leur intérêt que sur le long terme, lorsque le mode "carrière" est sélectionné.
En mode "course unique" ou en mode "carrière", le moment le plus intense de la partie est atteint lorsque toutes les options correctement définies, on se lance dans la course. Certaines étapes, les contre-la-montre par exemple, ne sont pas très intéressantes car la tactique est relativement basique. En revanche les étapes plus conventionnelles permettent de réellement s'amuser. Il faut en effet contrôler son équipe au mieux de ses capacités. Notre effectif apparaît dans la partie inférieur de l'écran et à côté de chaque coureur figurent les ordres qu'il est possible de donner. Ceux-ci sont plus nombreux et plus précis que dans le premier volet mais les explications fournies par le manuel ne sont hélas pas meilleures. Aux ordres individuels s'ajoutent maintenant des ordres de groupe qui permettent d'agir sur tout ou partie de l'équipe pour par exemple prendre en main la course ou organiser une échappée. Les relais bénéficient d'ordres plus nombreux qui permettent par exemple de protégé le leader ou de bloquer très clairement les attaques des équipes adverses.
Sprint final, ascensions délicates et voiture balais, les joies du Tour !
Le déroulement des courses est globalement plus intéressant, mais aussi plus difficile, que dans le premier volet. Il est possible d'accélérer ou de réduire le déroulement du temps pour se concentrer sur les phases "intéressantes", les caméras "libres" permettent de toujours avoir un angle de vue agréable et l'intelligence artificielle a fait de gros progrès. Cette phase cruciale du jeu aurait toutefois pu encore être améliorée et on espère que les patchs à venir (le premier est déjà disponibles) corrigeront les quelques bugs que nous avons pu relever et en particulier la domination de quelques très grands coureurs présents partout même dans les sprints (Ullrich ou Armstrong par exemple), mais c'est peut-être la manière choisie par Cyanide pour critiquer le dopage dans le sport ?
Progrès et insuffisances techniques
Enrichir la profondeur de la simulation figurait bien sûr parmi les demandes les plus insistantes de la part des fans. Il est cependant une autre demander qui revenait régulièrement : d'importants progrès techniques. Aussi réussi qu'il fût, Cycling Manager avait en effet beaucoup déçu par son aspect graphique des plus austère ! Cyanide se devait donc de corriger le tir en offrant un jeu certes plus complet et avec davantage de potentiel, mais il devait aussi fournir un travail graphiquement plus abouti ! Si le résultat est encore largement perfectible, il faut bien reconnaître que le pari est en grande partie réussi. Après avoir goûté à Cycling Manager 2 il est même bien difficile de revenir sur le premier volet tant l'écart est important.L'interface du jeu est plus complète, plus agréable et plus conviviale que celle du premier opus. Il y a encore des progrès à faire pour éviter des clics de souris inutiles mais les progrès sont déjà très satisfaisants. Au niveau graphique c'est également le jour et la nuit avec des cyclistes beaucoup plus détaillés, des décors plus riches et des textures beaucoup plus nombreuses. On pourra toujours dire que les textures génériques sont répétitives, que les frères Bogdanoff sont partout et que l'on passe un peu vite de la forêt à la ville, mais encore une fois l'ensemble reste agréable.
L'ambiance sonore est pour sa part toujours aussi limitée, avec des musiques peu nombreuses, peu variées et qui tapent rapidement sur les nerfs. Heureusement qu'il est toujours possible de couper cette musique ou bien d'ajouter ses propres MP3 pour les écouter pendant les parties ! On regrettera également que les développeurs (sans doute poussés par l'éditeur et les sponsors) n'aient pas eu plus de temps pour fignoler leur titre : on aurait aimé un titre presque parfait avec des courses rappelant vraiment ce qu'on voit à la télévision, un aspect gestion plus étoffé, une intelligence artificielle plus rigoureuse et des réglages plus complets... Tant pis, ce sera pour le troisième opus !
Un jeu en nets progrès, mais avec encore de nombreux bugs.
Terminons par la configuration nécessaire pour jouer au jeu qui du fait des améliorations graphiques est nettement plus exigeant que le premier volet. Alors que ce dernier pouvait se satisfaire d'un simple Celeron 366, il me semble plus réaliste de tabler sur un Pentium III 500 et 128Mo de mémoire pour un résultat suffisamment fluide.
Conclusion
Cycling Manager 2 me laisse une opinion en définitive assez mitigée. Il est évident que les développeurs ont travaillé d'arrache-pied pour offrir à leur public une simulation tout ce qu'il y a de plus complète. Les aspects extra-sportifs apportent une réelle profondeur à l'ensemble et permettent de s'impliquer davantage dans la gestion de son équipe. On appréciera également les nombreux apports en terme de tactique de course ainsi que les progrès réalisés du point de vue de la réalisation.Mais, car il y a toujours un mais, avec toutes ces fonctions supplémentaires, Cycling Manager 2 s'adresse à un public encore plus restreint que son prédécesseur. La richesse offerte implique en effet que le joueur s'intéresse vraiment au monde du vélo et pour bien comprendre les entraînements, les prises de relais ou les techniques d'attaque, une certaine expérience est indispensable.
Ce n'est pas nécessairement un défaut et les amateurs de la petite reine pourront se jeter dessus les yeux fermés, mais alors que quelques options supplémentaires auraient permis de toucher un plus large public (avec des assistants pour prendre en main tel ou tel aspect du jeu), on peut se poser quelques questions sur le choix de Cyanide.