Introduction
NVIDIA a lancé courant octobre, en grandes pompes, un tout nouveau chipset pour Processeurs Athlon : le nForce 2. Comme nous avions pu le voir dans cette preview les spécifications du nForce 2 sont plus que sympathiques et ouvrent la voie à des performances élevées grâce notamment à l'architecture DualDDR du contrôleur mémoire. Toutefois la machine que nous avions reçu n'étant qu'un prototype nous ne pûmes exécuter qu'un nombre limité de tests. Il nous tardait donc de recevoir une carte mère utilisant la version finale du nForce 2 afin de la tester complètement et ce dans l'optique de nous forger une opinion définitive sur le dernier né des chipsets NVIDIA. C'est aujourd'hui chose faite puisque nous venons tout juste de recevoir l'une des toutes premières Cartes mères dotées de ce chipset, la Leadtek Winfast K7 NCR18D.
Leadtek, fabricant asiatique fondé en 1986, a opté pour l'utilisation de chipsets NVIDIA dès l'avènement du nForce premier du nom. C'est donc sans surprise que le constructeur poursuit sur sa lancée en nous proposant aujourd'hui une carte mère bâtie autour du nForce deuxième génération. Pour la Winfast K7 NCR18D Leadtek a choisi la sobriété en employant la version SPP (System Platform Processor), donc sans graphique, du nForce 2.
Un chipset novateur
Le northbridge du nForce 2 est à l'heure actuelle le seul chip capable de gérer la DDR sur deux canaux via l'utilisation de deux barrettes mémoires et ce grâce à son architecture TwinBank, renommée cette année en DualDDR. De quoi s'agit-il me direz-vous ? Tout simplement d'une architecture doubles canaux, héritée du Crossbar memory controller des GeForce, qui intègre en fait deux contrôleurs mémoire de 64-bit chacun, pour doubler la bande passante afin d'améliorer les performances. Le chip NVIDIA évite donc les traditionnels goulets d'étranglement et gère donc la mémoire sur 128 bits via des accès simultanés de manière à réduire les temps de latence.
Comme on pouvait s'y attendre, le nForce 2 est certifié DDR400 afin de délivrer une bande passante totale de 6.4Go/sec qui se décompose de la sorte : ~2Go/s pour le processeur, ~2Go/s pour la mémoire et ~2Go/s pour l'IGP intégré si disponible. Le nForce 2 peut donc gérer jusqu'à 3Go de mémoire de types DDR200/266/333/400 en utilisant des bus mémoire de 64 ou 128-bit. Le chipset fonctionne indifféremment en modes synchrones (DDR266 & Athlon XP FSB266 ou DDR333 & Athlon XP FSB333) ou asynchrones (DDR400 et Athlon XP FSB333) et supporte les différents timings mémoire (CAS 2/2.5).
Conçu exclusivement pour les Processeurs AMD, le nForce 2 supporte naturellement tous les processeurs AMD Athlon & Duron utilisant des fréquences de bus de 66/100/133 ou 166MHz. Tout comme le nForce numéro un, le nForce 2 inclut un DASP. Ce Dynamic Adaptative Speculator Pre-Processor, de deuxième génération, agit comme un cache intelligent, et stocke dans sa propre mémoire cache, en utilisant la mémoire système inutilisée, les données qu'il prédit comme étant probablement requises plus tard par le processeur.
Cette opération a pour effet d'améliorer sensiblement les performances puisque NVIDIA parle d'un gain de l'ordre de 20% en comparaison des plateformes dépourvues de ce système. Par rapport au premier DASP NVIDIA annonce que les algorithmes ont été retravaillés et optimisés afin d'être encore plus efficaces.
La grande nouveauté du nForce 2 est son support complet de l'AGP (Accelerated Graphics Port) 8x, dont les spécifications finales n'ont été achevées que très récemment. L'AGP 8.0x est cadencé à 533MHz et délivre une bande passante de 2132Mo/sec ce qui aujourd'hui peut paraître surdimensionné si on considère que peu de jeux utilisent des textures de plus de 64Mo réduisant de ce fait le recours à la connexion AGP. Par contre avec l'avènement proche de DirectX 9.0 et du cortège de jeux conçus pour, l'AGP 8x se révélera très utile pour le transfert des vertex shaders et autres calculs géométriques qui seront massivement employés par DirectX 9.0.
Un Southbridge étonnant
Le southbridge du nForce 2 est surprenant à plus d'un titre. En premier lieu il contient deux contrôleurs IDE Ultra ATA133 indépendants, surnommés DualFast. Chaque contrôleur peut être défini en mode primaire ou secondaire et permet de relier deux périphériques IDE pour un total de 4 périphériques IDE supportés. Ces contrôleurs DualFast supportent les opérations PIO & DMA ainsi que les modes Ultra DMA 33/66/100/133 offrant un taux maximal de transfert de 133Mo/s par canal. La présence de deux contrôleurs IDE séparés permet d'améliorer, de manière significative, les performances du sous-système disque.
Il est toutefois surprenant de constater que NVIDIA n'ait pas opté pour le SerialATA mais ce choix se comprend puisque très peu de Disques durs SATA sont disponibles. De plus les constructeurs de Cartes mères pourront s'il le souhaitent intégrer un contrôleur Serial ATA de marque Silicon Image sur leurs produits. De même NVIDIA n'a pas jugé bon d'intégrer de contrôleur RAID dans le nForce 2. Comme pour le Serial ATA les OEM sont libres d'intégrer, ou non, un contrôleur Promise sur leurs cartes afin de gérer le RAID 0. Le chip NVIDIA inclut en natif un contrôleur Ethernet 10/100 de fabrication NVIDIA.
Le nForce 2 supporte nativement les connexions USB 1.1 et USB 2.0 atteignant des vitesses de transfert de l'ordre de 60Mo/s (soit l'équivalent de 480Mb/s), ainsi que le FireWire, alias IEEE 1394, qui supporte pour sa part une vitesse de transfert de 50Mo/s (soit 400Mb/s). Le nForce 2 peut gérer jusqu'à six ports USB en même temps. Afin d'assurer une vitesse de communication optimale entre le northbridge et le southbridge, le nForce 2 utilise l'architecture AMD HyperTransport qui permet d'atteindre un taux de transfert de 800Mo/s alors que les concurrents en sont, au mieux, à 533Mo/s. Le MCP, ou Media Communication Processor gère, quant à lui, jusqu'à cinq slots PCI 32 bits et est capable d'émuler un modem 56k.
Un APU pas comme les autres
L'APU ou Audio Processing Unit intégré au nForce 2 n'a pas évolué par rapport à celui du nForce 1, malgré un nouveau nom d'usage 'SoundStorm'. L'équipe marketing de NVIDIA a en effet décidé d'affubler toute carte mère dotée d'un southbridge MCP-T du nom de 'SoundStorm'. On retrouve donc les qualités indéniables du processeur audio embarqué, à savoir l'encodage 100% matériel et donc temps réel du Dolby Digital et du Dolby Surround. Le chip sort le son Dolby Digital en AC-3 ce qui permet d'avoir un son 5.1 d'excellente facture avec les enceintes adéquates. Notez que les plateformes nForce 2 sont les seules au monde à être officiellement certifiées Dolby Digital par les laboratoires Dolby. Bien sûr l'APU peut gérer 2, 4, ou 6 enceintes et sort le son en 16 ou 20bit alors que le traitement des signaux entrants n'est assuré qu'en 16 bits.
Lors du naufrage d'Aureal, NVIDIA a littéralement débauché leurs ingénieurs qui ont eu pour mission de concevoir cet APU. Comme nous avons pu le voir plus haut l'APU du nForce 2 excède de loin les spécifications AC'97 et regroupe pas moins de cinq DSP dont trois normaux et deux programmables. Cet APU, entièrement conçu pour répondre au cahier des charges de DirectX 8.0, gère 64 voix en 3D et 256 voix en 2D. Il permet de lire des DVD-Audio en 24 bits et 96KHz et de sortir le son en passthrough soit en reliant l'APU à un amplificateur compatible soit en reliant l'APU directement à un coffret d'enceintes compatible 24bit & 96KHz.
Au niveau des jeux, l'APU supporte l'EAX, l'EAX2 et l'I3DL2 pour des effets de positionnement et de spatialisation très réalistes. L'I3DL2 ou Interactive 3D Audio Level 2 permet des effets de réverbération, d'occlusion et d'obstruction pour vous immerger toujours plus dans les jeux. D'après NVIDIA l'APU accapare moins les ressources systèmes qu'une carte Sound Blaster Live. Le DSP permet d'utiliser des ambiances sonores telles : underwater, arena, etc. pour rendre le son plus captivant. Egalement au menu, l'APU supporte le DLS2 (Downloadable Sounds Version 2.0) pour appliquer des filtres ou autres couches utilisant des flux stéréo comme source. Les musiciens en herbe trouveront une implémentation MIDI des plus complètes. Tandis que l'equalizer 7 bandes ravira les amateurs de musique.
Design de la carte mère
Pour sa K7NCR18D Leadtek ne s'est pas bien cassé la tête. En effet le design reste à peu de choses près identique à celui utilisé par les cartes nForce 1 de la marque. Arborant un PCB quatre couches de couleur or, la carte au format ATX semble au premier coup d'oeil un peu dépouillée. Au sommet de la carte on retrouve un support Socket 462 destiné à accueillir le processeur AMD de votre choix. Comme on ne badine pas avec la sécurité ces temps-ci, Leadtek a pourvu sa carte du système OTS (Over Temperature Shutdown) qui, via la présence d'une sonde positionnée juste sous le processeur, arrêtera immédiatement le système si celui-ci chauffe trop. Le connecteur d'alimentation ATX est plutôt mal positionné et se retrouve en dessous du support CPU. Non loin de là on retrouve deux bancs mémoire positionnés côte à côte alors qu'un troisième banc, déplacé par rapport aux deux premiers, permet d'accueillir une troisième barette mémoire portant la capacité totale à 3Go. Afin d'activer le mode DualDDR il faudra mettre une barette dans le premier banc et une seconde barette dans le banc numéro 3. Pour raccorder vos Disques durs et autres périphériques IDE deux connecteurs ATA133 sont présents sur la carte en sus du traditionnel connecteur pour lecteur de disquette.
La carte que nous avons reçue pour test embarque la révision A02 du SPP, ce qui correspond à la version finale du chipset. Le northbridge du nForce 2 est recouvert d'un élégant radiateur métallique frappé du logo Leadtek. Curieusement ce dissipateur thermique n'est pas doté d'un ventilateur (alors qu'un emplacement prévu pour un ventilateur chipset est dessiné sur la carte), pire l'alliage dans lequel il est réalisé s'avère être un très mauvais conducteur de chaleur. La meilleure preuve étant qu'au bout d'une heure de fonctionnement le radiateur est tout simplement bouillant. Il conviendra donc de remplacer ce radiateur pour garantir la fiabilité du système en cas d'overclockage.
Question connectique la carte offre un connecteur AGP 8x, doté d'un ergot de maintien, et quatre connecteurs PCI. Le nombre de connecteurs d'extension au format PCI est clairement insuffisant pour garantir une évolutivité maximale de votre système. Ce critère détournera malheureusement nombre d'utilisateurs de la carte Leadtek. A proximité des quatre connecteurs PCI, on note la présence d'un cinquième connecteur ressemblant à un connecteur PCI, ayant le goût d'un connecteur PCI sauf que ce n'en est pas un. En effet en regardant avec attention ce cinquième connecteur on s'aperçoit que c'est en réalité un connecteur PCI inversé destiné à recevoir la carte fille NVIDIA offrant une connectique audio supplémentaire. Malheureusement cette carte dont l'utilité est incontestable n'est pas livrée par LeadTek. L'alimentation de la carte mère est assurée par un connecteur ATX standard. Pour relier les ventilateurs de votre boîtier trois connecteurs prévus à cet effet sont présents sur la carte.
Les connexions disponibles à l'arrière de la carte mère sont des plus classiques, jugez plutôt : deux connecteurs PS/2 pour souris & clavier, deux ports USB 2.0, un connecteur RJ45, deux ports série et un port parallèle. Vu la multiplication des périphériques USB il est fréquent de voir sur les Cartes mères récentes six ou dix connecteurs USB. Il n'en est ici point question du moins de manière native. Si les ingénieurs de Leadtek ont bien pensé à inclure deux connecteurs pour relier des brackets USB supplémentaires à la carte, aucun connecteur d'extension n'est fourni dans la boîte !
Alors que le southbridge du nForce 2 propose des fonctionnalités audio avancées, Leadtek se contente d'offrir une connectique des plus dépouillée : seulement trois jacks audio sont présents à côté du connecteur MIDI. Deux connecteurs audio pouvant recevoir le son en provenance des lecteurs CD sont également de la partie. En étudiant le design de la K7NCR18D on constate qu'elle dispose d'un chip Realtek censé permettre le remapping des ports audios analogiques pour offrir une connexion 6.1. Leadtek fournit toutefois un T bracket doté d'un connecteur SPDIF permettant de sortir le son Dolby digital sur 6 canaux. La K7NCR18D supporte bien entendu le FireWire grâce au nForce 2. L'étrangeté réside dans le fait que, Leadtek recourt à une carte fille dotée d'un chip Agere chargé de distribuer les ports gérés par le nForce 2 sur les trois connecteurs de la carte. Le seul hic, est que cette carte ne peut s'enficher que dans le connecteur propriétaire au format PCI inversé. Cette contrainte fera que si jamais Leadtek vend séparément la carte fille audio NVIDIA qui décuple le nombre de connecteurs audio, il vous faudra choisir entre audio et firewire.
Carte mère Leadtek Winfast K7NCR18D
Le BIOS
Le BIOS de la K7NCR18D est tout à fait standard. Le système XBIOS II de Leadtek permet d'overclocker son système avec une certaine liberté car il est possible de changer les fréquences, les voltages et bien d'autres paramètres encore. Si le BIOS est plug and play et jumperless son comportement est plutôt curieux. En effet avec un processeur Athlon XP 2000+, le CPU est nativement reconnu comme un Athlon XP 2000+ mais la carte mère configure par défaut le Front Side Bus en 100MHz ! De ce fait le processeur ne tourne pas à sa pleine vitesse et les performances s'en retrouvent dégradées. Il faut donc modifier manuellement dans le BIOS la fréquence du FSB pour la passer à 133MHz. Le même phénomène se reproduit avec les Processeurs AMD utilisant un FSB de 166MHz : non seulement la vitesse du FSB doit être changée dans le BIOS mais il faut aussi manoeuvrer un petit cavalier présent sur la carte, non loin du socket CPU.
Contacté à ce sujet, Leadtek explique que cette attitude est volontaire afin d'éviter d'endommager des CPU de type Duron. Si cette argumentation est plausible, il ne faut pas oublier que les Duron sont en voie de disparition. De plus un utilisateur qui monte lui-même son système pourra ne pas prendre garde à la vitesse du FSB définie dans le BIOS d'autant que celui-ci est censé adapter automatiquement l'intégralité des paramètres en fonction du CPU détecté.
Drivers
Comme à l'accoutumée, NVIDIA ne fournit qu'un seul driver UDA unifié (Unified Driver Architecture) qui installe tous les pilotes requis par le nForce : à savoir les pilotes IDE, AGP, Chipset, son, vidéo & Ethernet. Il est à noter que les pilotes IDE de NVIDIA vous permettent de changer le mode DMA de vos périphériques directement depuis le gestionnaire de périphériques Windows comme montré dans les captures ci-dessous. De même les drivers audio s'intègrent dans NVDVD (le logiciel de lecture DVD maison) pour vous permettre de contrôler avec précision la répartition du son sur vos diverses enceintes. Forts complets, les drivers audio incluent une myriade d'options telles le réglage des graves et des aigus, l'inversion de phase fort appréciable pour adapter le rendu sonore à son environnement, la façon dont le son est réparti, etc. De plus un système proche du Dolby Pro Logic permet de recréer, en temps réel, un environnement sonore de type cinéma qui procure un son criant de réalisme et enveloppant lors de la lecture de simples CD Audio ou de DivX.Les pilotes Audio du nForce 2
Pilote IDE du nForce 2
Le protocole
Pour évaluer les performances de la carte Leadtek et donc du nForce 2 nous avons utilisé ce qui se fait de mieux en matière de processeur chez AMD, à savoir l'Athlon XP 2700+ qui exploite un bus de 166MHz. Tous les tests ont été effectués sous Windows XP Professional Service Pack 1 en clean install. Afin de mesurer les performances du nForce 2 nous l'avons opposé à un KT400. Voici la configuration des machines de test :Leadtek K7NCR18D Pro (nForce 2)
Athlon XP 2700+
512Mo de DDR333 CAS 2.0 ou DDR400 CAS 2.5
Disque dur 40Go 7200RPM UDMA 100
MSI GeForce 4 MX 460 - 64Mo
Soltek SL-75FRV (KT400)
Athlon XP 2700+
512Mo de DDR266 CAS 2.5, DDR333 CAS 2.0 et DDR400 CAS 2.5
Disque dur IBM 40Go 7200RPM UDMA 100
MSI GeForce 4 MX 460 - 64Mo
Nous avons utilisé les derniers BIOS et Drivers disponibles à savoir les pilotes nForce 2 en version 2.91, les Detonator 41.03 et les pilotes VIA 4in1 4.43v.
Le contrôleur mémoire du nForce 2 ayant une importance toute particulière nous l'avons testé en mode synchrone (DDR333) et asynchrone (DDR400) en utilisant des barrettes mémoire de marque Samsung et Kingston. Vous remarquerez que nous avons utilisé un réglage CAS de 2.0 pour la DDR333 contre 2.5 pour la DDR400. Ce choix volontaire ne fausse nullement la comparaison entre DDR333 et DDR400 puisqu'en CAS 2.5 la DDR333 surpasse de toute manière la DDR400 du fait de sa fréquence synchronisée avec celle du processeur. Nous avons procédé de la sorte pour démontrer que le timing mémoire revêt une plus grand importance que la vitesse mémoire. Comme vous le constaterez il n'y a nul besoin d'aquérir de l'onéreuse DDR400 quand vous pouvez obtenir de meilleurs résultats en DDR333.
Ziff Davis CPUMark 99
Commençons par le commencement... Notre premier test, qui n'est plus tout jeune, mesure les performances brutes du processeur. Ici le nForce 2 devance de près de 6% le KT400. Le résultat le plus surprenant est celui obtenu par le couple nForce 2/DDR400. Alors que l'on aurait pu penser qu'il arrive premier, il n'en est rien puisqu'il se fait ravir la place par l'équipe nForce 2/DDR333.
CPU MathMark 3.0
Le test CPU MathMark mesure la rapidité du processeur à effectuer des calculs arithmétiques. Plus la barre est longue plus lent est le système. Nos quatre configurations se tiennent ici dans un mouchoir de poche, le bus mémoire n'influant que peu sur les résultats. Le vainqueur du test est le KT400 utilisé avec de la DDR333 CAS 2.0. Le bonnet d'âne, si j'ose l'écrire, revient au couple nForce 2 & DDR400 qui arrive bon dernier.
3D Mark 2001SE
Pour mesurer les performances 3D d'un système quoi de mieux que le célèbre 3D Mark 2001SE ? Pour ce test nous avons utilisé une résolution de 800x600x16 en rendu logiciel afin de mettre en avant les performances du système et non celles de la carte graphique. En tête on retrouve le nForce 2 qui, lorsqu'il est utilisé avec de la DDR333 CAS 2.0, devance de près de 13% le KT400 équippé pourtant de DDR400 en CAS 2.5. On constate une fois de plus que le nForce 2 utilisé avec de la DDR333 délivre un résultat environ 4% meilleur qu'avec de la DDR400.
Quake III Arena
Quake III est incontournable, indéboulonnable pour ce qui est des tests 3D. En 800x600x16 la
carte mère Leadtek devance une fois de plus la Soltek avec un nombre de frames pas second 12% plus important que celui décroché par le KT400 et sa DDR400. Ce test montre, une fois de plus, que la DDR333 CAS2 s'allie mieux au nForce 2 avec des résultats en moyenne 3% plus élevés par rapport à la DDR400 CAS 2.5.
SiSoft Sandra 2002
SiSoft Sandra 2002 ne nous éclaire guère sur les différences intrinsèques de chaque plate-forme. En effet le résultat MFLOPS du nForce 2 est certes plus élevé que celui du KT400 mais de si peu que cela ne vaut pas le coup d'en parler. Question MIPS la situation est quasiment identique : le nForce 2 est en tête mais de peu.
Les choses deviennent plus intéressantes lorsque l'on s'attarde sur les résultats mémoire. Ici le nForce 2 est non seulement en tête mais d'une manière assez impressionnante. En DDR333 le nForce 2 obtient un score mémoire (virgule flottante) de 10% supérieur à celui du KT400 utilisé avec de la DDR333. On observe sensiblement la même chose avec le test mémoire des entiers : le contrôleur mémoire du nForce 2 est 9,7% plus véloce que celui du KT400.
PC Mark 2002
Dernier-né des outils de test de MadOnion, PCMark 2002 mesure trois paramètres essentiels : la bande passante mémoire, la vitesse du CPU et le débit du disque dur. Pour ce qui est des deux premiers tests le nForce 2 force le respect. Le résultat processeur est 10% plus élevé que celui du KT400 (en DDR333) alors que le contrôleur mémoire du nForce 2 atteint une fois de plus des sommets avec un résultat de 24% supérieur à celui du KT400 (en DDR333). Comme toujours les résultats du nForce 2 sont meilleurs avec de la DDR33 qu'avec de la DDR400. Le test disque dur est moins équivoque... Ici et contre toute attente le KT400 avec mémoire PC2700 obtient le meilleur indice et bat de 1,7% le nForce 2 en DDR333. Il est intéressant de noter que la DDR400 adjointe au nForce 2 permet d'obtenir un débit disque plus important qu'avec de la DDR333.
SYSMark 2002
SYSMark 2002, Benchmark applicatif par excellence évalue les performances d'un système en lançant des applications courantes et en simulant des charges de travail. Ce test met en avant les performances du couple nForce 2/DDR333 puisqu'une fois de plus le chipset de NVIDIA se retrouve en tête avec un score 9% plus élevé que celui du KT400. En DDR400 l'écart se resserre et n'est plus que de 4%.
DualDDR : esbrouffe ou vraie révolution ?
Parce que nous ne croyons que ce que nous voyons nous avons testé le nForce 2 en mode DualDDR (2x256Mo) et nous avons comparé les résultats à ceux obtenus en mode normal avec une seule barrette de 512Mo de mémoire. Voici ci-dessous un premier comparatif :Le mode single DDR donne dans les tests SYSMark 2002 & CPUMark 99 des résultats aussi bons ou supérieurs à ceux du mode Dual DDR. La seule exception est Quake III qui profite, bon an mal an, de l'apport de bande passante avec un résultat très légèrement supérieur (à peine 1 fps) à celui du mode single DDR.
Cette deuxième batterie de tests, montre que le mode Dual DDR n'offre un gain de performances que très limité, lorsque gain il y a... En DDR333, 3DMark 2001 SE donne les mêmes résultats en mode Dual DDR et en mode Single DDR. Par contre l'application phare de MadOnion obtient un résultat sensiblement meilleur en Dual DDR qu'en Single DDR lorsque la DDR400 est employée. A l'inverse avec la DDR400, PCMark 2002 nous dit que le mode Dual DDR est plus lent que le mode single alors qu'avec l'emploi de DDR333 la donne se retrouve bouleversée...
Athlon XP 2000+ : Quo vadis ?
Nous l'avons dit tout le monde n'aura la chance de disposer d'un système utilisant des fréquences mémoire et processeur synchronisées. Aussi il nous a paru intéressant de voir comment se comporte le nForce 2 lorsqu'il est utilisé avec un Athlon XP2000+ et de la mémoire DDR333 ou DDR400 face au KT400.Ici le nForce 2 arrive systématiquement en tête. Le test PCMark 2002 montre une avance de près de 3% pour le nForce 2 face au KT400. Il en va de même pour 3D Mark 2001 SE où le couple nForce 2/DDR333 devance le KT400 et sa DDR400 de 6%.
SYSMark 2002 montre ici très clairement que le nForce 2 devance le KT400 : avec de la DDR400 le chipset de NVIDIA devance celui de VIA grâce à des performances 7% plus élevées. L'autre fait notable le nForce 2 avec de la DDR400 obtient un meilleur résultat qu'avec de la DDR333. Ces observations sont également valables pour Quake III où le nForce 2 est pratiquement 10% plus véloce que le KT400 !
Les Performances Audio
Curieux comme nous le sommes nous n'avons pu nous empêcher de tester les performances du processeur audio intégré au nForce 2. Pour ce faire nous avons utilisé Quake III avec et sans le son pour comparer les résultats obtenus avec ceux d'une Sound Blaster Live 1024 et du Realtek ACL650 qui équipe bon nombre de Cartes mères.Les résultats sont plutôt probants ! La SoundBlaster Live! arrive certes en tête mais son avance de 0,7fps (soit un écart de 0,2%) sur le nForce 2 est dérisoire. Face au chip son intégré concurrent, le nForce 2 démontre avec splendeur son excellence en termes de performances audio puisqu'il devance la solution Realtek ACL650 de près de 7,5%. Ce test permet de constater que la solution RealTek est beaucoup plus gourmande en ressources CPU que le nForce 2 ou la Sound Blaster Live!.
Bilan : de l'utilité des fréquences synchrones
A première vue, NVIDIA a fait de l'excellent travail puisque dans tout les cas la plate-forme nForce 2 surpasse les solutions équipées de KT400. La première partie du contrat est donc remplie puisque NVIDIA a réussi le tour de force d'offrir un chipset plus performant que celui de son principal concurrent tout en garantissant une stabilité et une compatibilité très élevées. Mais tout n'est pas rose... Tous nos tests ont mis en avant, et ce de manière indiscutable, le fait que la plate-forme nForce 2 obtient de meilleures performances lorsqu'elle est utilisée avec de la mémoire DDR333 plutôt qu'avec de la DDR400.
Sur le papier et d'un point de vue marketing le nom 'DDR400' laisse pourtant entendre que les performances sont plus élevées avec ce type de mémoire qu'avec de la DDR333. En réalité ce n'est malheureusement pas le cas, comme nous avons pu le constater. Ce phénomène, surprenant pour le profane, est dû au fait que les équipes de développement de NVIDIA ont optimisé le chipset nForce 2 afin qu'il délivre les meilleures performances lorsque les fréquences mémoire & FSB sont synchronisées. Dans une telle configuration les temps de latence sont réduits de manière colossale : c'est précisément cet avantage qui permet au nForce 2 de damer le pion à VIA et son KT400. Le nForce 2 est donc doté de ce qui se fait de mieux en matière de contrôleur mémoire. Mais cette exigence fait que pour obtenir les meilleures performances, un processeur Athlon avec un FSB de 133MHz devra être utilisé avec de la DDR266, alors qu'un Athlon avec FSB de 166MHz fonctionnera au mieux avec de la DDR333.
Tout le monde n'aura donc pas la chance de pouvoir utiliser son système en mode synchrone. Le timing mémoire a quant à lui son importance puisque plus ce dernier est agressif meilleures seront les performances, ce que nous avons d'ailleurs pu vérifier avec notre DDR333 en CAS 2.0.
Introduit avec le nForce premier du nom, le système TwinBank ? aujourd'hui appelé DualDDR ? donne des résultats plus que mitigés avec le nForce 2. A vrai dire on pourrait même parler de flop puisque les résultats en mode Dual DDR sont systématiquement en dessous de ceux obtenus avec l'utilisation d'une seule barrette, exception faite de Quake III et 3D Mark 2001SE. Pourquoi ? Tout simplement parce que le bus EV6 d'un Athlon XP FSB166 ne traite que 2,48Go de données par seconde. Aussi tout apport de bande passante supplémentaire s'avère plus ou moins inutile dans la plupart des cas, sauf pour les applications gourmandes et lors de l'exécution de plusieurs process en simultané. Seules des applications réelles et donc professionnelles sont capables de tirer le meilleur parti du DualDDR, ce que nous avons pu constater avec Viewperf 7.0 où le gain mesuré avoisinne les 50% en faveur du système DualDDR. Mais le commun des mortels n'utilisera jamais une application de l'envergure de Viewperf... Ce qui nous amène à nous demander pourquoi NVIDIA a opté pour une architecture mémoire double canal supportant qui plus est de la DDR400 ? La réponse principale tient en trois lettres : IGP. En effet l'architecture DualDDR combinée à de la DDR400 offre une bande passante globale frôlant les 6Go et offrant 2Go pour le processeur graphique (intégré au Northbridge du nForce 2 en version IGP), 2Go pour la mémoire, et 2Go pour le processeur.
Un deuxième élément de réponse pourrait venir du fait que la vitesse du FSB des Processeurs Athlon XP est susceptible d'évoluer dans le futur. NVIDIA n'étant pas né de la dernière pluie, la société s'est donc assurée de la pérennité de sa plate-forme en intégrant dès maintenant le support de la DDR400, support qui sera nécessaire pour un fonctionnement en mode synchrone avec un hypothétique FSB tournant à 200MHz. NVIDIA a donc plus d'un atout dans son jeu d'autant que le Dual DDR prendra vraisemblablement tout son sens avec l'avènement des prochains jeux ou applications professionnelles exploitant l'AGP 8x et DirectX 9.0. Pour l'heure le DualDDR ne sert pas à grand chose pour le commun des mortels et constitue l'un des principal griefs que l'on peut formuler à l'encontre du nForce 2.
De plus, il nous paraît nécessaire de préciser que les premiers acquéreurs du nForce 2 n'utiliseront vraisemblablement pas leur système avec un processeur Athlon doté d'un FSB de 166MHz, ceux-ci étant rares et par conséquent beaucoup trop chers. Aussi ils devront se « contenter » d'un couple processeur avec FSB de 133MHz (comme l'Athlon XP 2000+) et mémoire DDR266, qui ne sera pas en mesure d'exploiter le plein potentiel du nForce 2.
Après la présentation quasi théorique et magistrale du nForce 2 par NVIDIA nous avions hâte de tester complètement les premières Cartes mères utilisant le dernier chipset du pape de la 3D. Cette première carte mère nForce 2 délivre des performances intéressantes à bien des égards surtout lorsque l'on prend en compte le nombre de fonctionnalités offertes, la stabilité du système, et le prix relativement agressif de la plate-forme Leadtek. Nos tests de performance démontrent clairement que l'utilisation du mode synchrone, où la mémoire et le FSB du processeur tournent à la même vitesse, est indispensable pour tirer toute la quintessence du nForce 2. De même plus le timing mémoire est agressif meilleurs seront les résultats.
La perfection n'est décidément pas de ce monde et nous avons évidemment quelques regrets au sujet du nForce 2. Le principal reproche que nous pouvons formuler est bien entendu l'inefficacité du mode Dual DDR avec les applications courantes et la nécessité d'utiliser son PC de telle sorte que la fréquence CPU soit synchrone avec celle de la mémoire. Côté carte, il semblerait que Leadtek ait plus ou moins bâclé le design de sa carte afin d'être le premier à proposer une plate-forme nForce 2. Ceci expliquerait bien des incohérences comme la présence de quatre connecteurs PCI, un radiateur chipset totalement inadéquat, des connexions FireWire utilisant le port ACR, un BIOS funky, etc. Mais à 150€ il faut bien admettre que la Leadtek K7NCR18D est un très bon produit qui ravira à merveille les aficionados d'AMD en leur permettant d'obtenir des performances bien supérieures à celles obtenues avec un KT400.