Après d'interminables semaines, Shuttle est enfin en mesure de nous proposer le SN41G2 et son chipset nForce 2. Il faut dire qu'entre les déboires de production de NVIDIA, les annonces prématurées et la mise au point du mini-PC par Shuttle, ce ne sont pas les possibilités de retard qui manquent. Aujourd'hui tout cela appartient toutefois au passé, le SN41G2 est là et il est plus que tant de vérifier si le ramage se rapporte au plumage !
Si nous en publions le test aujourd'hui, il vous faudra encore attendre quelques jours pour vous procurer cette petite machine puisque toutes les boutiques hexagonales n'ont pas encore été approvisionnées par Morex l'importateur officiel. Cela ne devrait toutefois pas prendre bien longtemps et nous pouvons compter, au plus tard, sur la fin de la semaine prochaine.
nForce 2 kézako ?
NVIDIA est évidemment célèbre pour ses solutions graphiques renommées et connues sous le nom de GeForce, mais, depuis quelques temps, la firme de Santa Clara s'est aussi lancée dans le développement de chipsets destinés aux Processeurs AMD et baptisés nForce. Leur premier modèle ne fut qu'un succès d'estime en grande partie du fait d'un coût un peu trop élevé et peut-être d'un relatif manque de communication. Aujourd'hui, NVIDIA propose la deuxième version de son nForce et entend bien le diffuser à grande échelle.
Nous n'allons pas revenir en détail sur ce chipset que nous avons déjà étudiée en long, en large et en travers au cours de deux articles que nous vous invitons évidemment à lire ou même relire ! Le premier de ces dossiers se focalisait sur la version simplifié de ce chipset, la version dite SPP c'est à dire dénuée de solution graphique. Le second, paru tout juste cette semaine, envisageait lui la version la plus intéressante du nForce 2, celle équipée d'un véritable GeForce 4 MX à l'intérieur du northbridge.
Au travers de ces deux articles vous apprendrez tout ce qu'il y a à savoir sur ce chipset, forces comme faiblesses. Vous aurez l'occasion de comprendre le fonctionnement et l'intérêt du système DualDDR ainsi que de juger des performances de la solution graphique intégrée. Vous comprendrez enfin pourquoi Shuttle a fait tant de publicité autour de son mini-PC basé sur ce chipset tout simplement hors-normes.
Depuis le temps que nous testons des Mini-PC en provenance de Shuttle, on peut dire que leur conception ne nous est pas étrangère, loin de là même ! C'est d'autant plus vrai que depuis le SS51G l'architecture de ces petites machines n'a pas fondamentalement changée. Les nouveaux-venus pourraient de ce fait être un peu perdus et nous les invitons cordialement à se reporter aux précédents articles afin de "raccrocher les wagons".
Présentation générale
Shuttle a clairement revu le public auquel il destine ses mini-PC avec ce modèle et cela se ressent dès que l'on regarde la boîte même du produit : un jeune cadre, aussi dynamique que le veut l'expression consacrée, se tient sur une chaise avec un journal dans les mains. Il est grand, il est beau, il sentait bon le sable chaud (NDLR : hum hum tu t'égares Nerces !) et sur son bureau dans le fond de la pièce trône un SN41G2 relié à un superbe écran, bien évidemment aussi plat que possible ! Au sortir du carton, la surprise continue avec le changement opéré par Shuttle sur la façade de son mini-PC. Terminé le panneau en plastique que certains trouvaient un peu trop "flashy", le SN41G2 arbore une façade toute de grise vêtue et qui divisera assurément les acheteurs potentiels. Pour ma part l'aspect terne qu'elle donne à l'ensemble ne m'a pas convaincu et plusieurs personnes autour de moi ont eu cette phrase symptomatique : "on dirait l'arrière"... Sans commentaire !Le SN41G2 inaugure une nouvelle façade mais conserve les connecteurs standards.
Mis à part ce changement de "look", les différences entre ce modèle et les précédents produits Shuttle sont presque inexistantes. Les dimensions du produits sont identiques et les connecteurs disponibles en face avant également. On retrouve donc les deux ports USB, le connecteur FireWire, une sortie digitale optique et deux jack pour brancher micro et casque. La disposition des boutons de mise sous tension et d'initialisation est un peu différente comme la présentation des voyants lumineux.
La face arrière ne présente pas plus de nouveautés. Nouveautés inhérentes au choix du chipset : nous avons en effet la possibilité de brancher deux moniteurs grâce aux deux connecteurs VGA 15 broches intégrés à la machine. En dehors de cela c'est du classique : deux ports USB, deux FireWire, les trois sorties audio analogiques pour brancher des systèmes 5.1, la sortie S-Video, le connecteur RJ45 et les deux ports PS/2. On regrettera d'emblée que Shuttle n'ait pas intégré de port DVI pour gérer les écrans plats ou de second port RJ45 pour profiter du double contrôleur réseau du nForce 2. Plus gênant encore : l'absence de sortie numérique (optique ou coaxiale) à l'arrière de la machine.
Terminons ce rapide tour du propriétaire par la petite boîte livrée traditionnellement par Shuttle avec tous ses mini-PC et qui contient les différents accessoires du SN41G2. On y trouve bien sûr le manuel de montage et celui de la carte mère, abondamment illustrés de photos couleurs mais hélas tout en anglais. Trois nappes sont également présentes, elles sont de tailles et de formes différentes mais le manuel viendra assez facilement au secours des utilisateurs perdus. Enfin, on trouve les deux petits pieds destinés à surélever l'avant du Shuttle pour une utilisation plus "tendance", le cordon S-Video / Composite pour la sortie TV (capable d'afficher votre bureau Windows en 1024x768 avec une qualité tout à fait convenable) et le spacer Athlon. Attention toutefois ce spacer n'est pas plus que celui du SK41G compatible avec les Athlon XP en 0.13 micron.
Après cette sommaire présentation générale, il est plus que temps de passer aux choses sérieuses en ouvrant la bête. L'intégration d'un chipset aussi particulier que le nForce 2 ne devait pas manquer de provoquer quelques changements dans la conception même du mini-PC, reste donc à voir comment Shuttle s'y est pris et surtout si ce produit tant attendu aura été l'occasion de modifications plus profondes !
Athlon XP et nForce 2
Le capot du boîtier se retire de la même manière et aussi facilement que celui des précédents modèles. En l'enlevant, on découvre une carte mère baptisée FN41, déjà en version 1.4 et très proche de celle du SK41G lui aussi destiné aux Processeurs AMD. Le socket A occupe évidemment une grande partie de l'espace disponible et le heat-pipe qui le surplombe n'a pas vraiment changé. On appréciera tout de même que Shuttle ait remplacé les vis de fixation du heat-pipe autour du socket : les nouvelles sont plus simples à mettre en place. Ce socket A est évidemment compatible avec l'ensemble des processeurs AMD qu'ils soient Athlon ou Duron, il est même compatible avec les très récents Athlon XP sur bus 133 MHz et en principe avec les futurs Barton (Athlon XP dotés de 512 Ko de mémoire cache interne).Trois vues intérieures du SN41G2 : heat-pipe, IGP et MCP-T
Le nForce 2 IGP est aussi facilement identifiable que le socket A : il s'agit du seul composant doté d'un système de refroidissement actif (comprenez qu'un petit ventilateur surmonte le radiateur). Ce ventilateur est évidemment là pour évacuer la chaleur produite pour l'essentiel par la solution graphique intégrée au nForce 2 IGP. Cette solution est à base de GeForce 4 MX et à peu de choses près équivalente au MX440. Il est cependant possible que la présence d'un ventilateur augmente un peu les nuisances sonores du mini-PC. Le nForce 2 gère évidemment les deux connecteurs mémoires capables de recevoir jusqu'à 2 Go de DDR266, DDR333 ou, en théorie, DDR400. Cette dernière n'est supportée qu'en théorie, car il s'agit d'une spécification du nForce 2 mais que Shuttle, avec raison vu la stabilité des solutions actuelles, a choisi de ne pas reprendre à son compte.
L'autre composant "made in" NVIDIA important sur cette carte mère est le nForce 2 MCP-T. Il s'agit du southbridge du chipset NVIDIA et il s'occupe principalement de la gestion des Disques durs, du son et des ports d'extension. Il est pratiquement identique à celui qui équipait déjà le nForce premier du nom et permet entre autre chose une excellente gestion du son. L'APU intégrée au MCP-T est effectivement de très haut niveau puisque réalisée par les anciens ingénieurs de feu Aureal. Au programme, nous avons donc l'encodage et le décodage au format Dolby Digital, la compatibilité DirectSound, EAX 1.0 et EAX 2.0, tout ça avec une excellente qualité de rendu, une occupation processeur encore meilleure que sur les Sound Blaster Live! et des pilotes de tout premier ordre !
Poursuivons la visite !
Le reste des composants est moins intéressants quoique tout aussi important pour le système dans son ensemble. On trouve par exemple la puce, IT8712F-A d'ITE, dédiée au "monitoring" (surveillance de la tension, de la température...) qui se charge aussi de gérer la fonction dite de Fan Guardian (gestion de la rotation du ventilateur en fonction de la température du processeur). Enfin, les derniers composants intéressants sont de marque Realtek. Au nombre de trois, ils servent à rediriger les ports de certaines fonctions vers le nForce 2 : le FireWire, le réseau et la gestion du son analogique sur six canaux.Le reste de la carte mère n'est pas très intéressant puisque très proche de ce que l'on pouvait déjà observer avec les anciens modèles de Shuttle. L'alimentation est toujours la même depuis la SS51G. Sa puissance de 200W suffit sans problème étant donné la taille du mini-PC et le nombre d'extensions qu'il est possible d'y mettre. Elle est relativement silencieuse mais gênera l'utilisateur désireux de brancher un lecteur de disquettes du fait de la mauvaise position du connecteur floppy. En ce qui concerne les deux ports IDE compatibles UDMA 133, il y a du progrès puisqu'ils sont maintenant en ligne et seront de ce fait plus faciles à connecter.
Port AGP 8X, gestion de l'UDMA 133 et DualDDR sont trois caractéristiques du SN41G2
Le port AGP facilement identifiable est toujours accompagné d'un petit ergot bien pratique pour maintenir un peu plus solidement une éventuelle carte graphique lors des déplacements en LAN. En revanche on regrettera qu'elle masque toujours l'accès au cavalier à déplacer pour effacer le CMOS. Ce n'est pas quelque chose qu'on fait tous les jours mais tout de même ! Même si c'est assez nettement visible sur les photos n'oublions pas de préciser que le SN41G2 permet d'ajouter à tout ce qu'il embarque un périphérique sur sa baie 5"1/4 externe, un autre sur son unique baie 3"1/2 externe et enfin un disque en interne.
Ce qu'il faut en retenir
Notre analyse détaillée du SN41G2 permet de mettre en avant quelques points clefs qui font de lui un mini-PC "à part". Il faut tout d'abord parler du GeForce 4 MX et du système DualDDR qui devraient offrir des performances jamais obtenues sur ce genre de systèmes. N'oublions pas la présence d'un port AGP 8X afin d'offrir de bonnes perspectives d'évolution ainsi que la compatibilité avec les Athlons dotés de FSB à 166 MHz et, cela reste toutefois à vérifier, avec les futurs Bartons.On regrettera un peu que la DDR400 ne soit pas vraiment à l'ordre du jour mais cela reste négligeable : en l'état actuel des choses il n'est pas certain du tout que cette mémoire parvienne à s'imposer un jour. Enfin, on pourra aussi critiquer les choix de Shuttle au niveau des connecteurs embarqués : pas de S/PDIF à l'arrière, un seul connecteur RJ45, pas de prise DVI... C'est bien dommage ! Il est maintenant temps de voir si ce qui est idyllique sur le papier le reste encore une fois les outils de mesure passés par là !
Toute la publicité faite autour du SN41G2 nous a rendu un peu méfiant et on peut dire que finalement on l'attendait au tournant ce mini-PC. Le nForce 2 allait-il être capable de faire des merveilles sur une machine de cette taille comme il l'avait fait avec nos machines standards ? Nous avions en tout cas décidé de ne pas nous laisser abuser par quelques paillettes et beaucoup de tapage marketing !
Protocole de test
Pour tester le SN41G2 dans les meilleures conditions nous avons choisi de l'équiper de composants très haut de gamme et bien évidemment assez peu représentatif du marché actuel mais à la vitesse à laquelle vont les choses, nul doute que dans tout juste deux mois des pièces comme les Athlons dotés d'un FSB à 166 MHz ou les barrettes mémoires DDR333 ne seront plus aussi élitistes qu'elles peuvent l'être aujourd'hui.
Nous avons donc opté pour un Athlon XP2600+ qui se caractérise par un FSB à 166 MHz auquel nous avons adjoint deux barrettes de 256 Mo de mémoire Corsair DDR333 et garanties pour un fonctionnement optimal en CAS 2. Ces deux barrettes étant rigoureusement identiques le DualDDR du nForce 2 est bien opérationnel et nous pouvons compter sur les meilleurs résultats. Le reste de la configuration est plus classique est se rapproche évidemment de ce que nous avons l'habitude d'utiliser pour nos tests.
- Shuttle SN41G2 (on s'est dit que ça pouvait servir)
- Athlon XP2600+
- 2x256 Mo DDR333 Corsair CAS2
- Disque dur 60GXP 40 Go
Afin de tester correctement le SN41G2 nous avons choisi de mesurer plusieurs choses. Tout d'abord il était indispensable de vérifier la puissance du système en lui-même en mesurant processeur, mémoire et interface disque avec Sandra 2003 et PC Mark 2002. Nous avons ensuite voulu tester ce qui constitue la seconde interrogation : la puissance du sous-système graphique. Nous avons pour cela mesurer les performances de la solution graphique intégrée avec 3D Mark 2001 SE et Quake III, puis avons reconduit ces tests en insérant une carte GeForce 4 MX440 dans le port AGP.
Sachez également que pour toutes les mesures, le BIOS était réglé au mieux avec le paramétrage le plus agressif possible et 64 Mo de mémoire vive allouée au sous-système graphique. Enfin et afin de vous donner une idée un peu plus précise des performances obtenues, nous avons intégré les résultats d'une machine de bureau standard dotée d'une carte mère nForce 2, d'un Athlon XP2600+ et d'une carte graphique GeForce 4 MX440.
Tests génériques
Nous avons pour commencer tenu à vérifier la qualité de l'intégration par Shuttle du nForce 2. SiSoft Sandra 2003 permet en effet de tester entre autre chose deux composantes essentielles : les performances brutes du processeur et celles de l'interface mémoire. Le SN41G2 se tire très convenablement des deux tests et ce qu'elle que soit la carte graphique sélectionnée. Si les performances sont un peu plus faibles lorsque la solution graphique intégrée est activée c'est tout simplement que nous lui avons alloué quelques 64 Mo de mémoire. Autant de méga-octets qui font défaut au reste de la machine.
Pour rappel, il vous est possible de constater l'intérêt du nForce 2 IGP sur les solutions concurrentes au travers de notre précédent dossier réalisé à l'aide de la Leadtek K7NCR18G Pro. On y voyait un nForce 2 nettement dominateur en particulier grâce au DualDDR.
FutureMark, anciennement MadOnion, distribue un outil assez proche de Sandra 2003 au moins en ce qui concerne la mesure des performances : PC Mark 2002. Ce logiciel permet d'avoir une deuxième façon de calculer les performances obtenus par le processeur et la mémoire, nous y avons en plus ajouter le test disque dur afin de vérifier, là encore, le comportement de notre SN41G2 face à une machine dite "standard". Pas la peine de tergiverser, les résultats sont encore une fois très proches les uns des autres.
On remarquera tout de même qu'ici aussi le Shuttle SN41G2 est légèrement en retrait dès lors que la solution graphique intégrée au nForce 2 est activée. Nous lui avions attribué ici aussi 64 Mo de mémoire et nul doute qu'avec une allocation plus faible de mémoire les résultats auraient été meilleurs sur ce test. Aussitôt la GeForce 4 MX440 insérée, le SN41G2 est devenu aussi performant que notre configuration de référence.
Direct3D et OpenGL
Lui aussi développé par FutureMark, 3D Mark 2001 SE est l'incontournable des outils de mesure Direct3D. Il permet de tester les différentes composantes des Cartes Graphiques et nous sera évidemment d'un précieux secours pour évaluer les performances d'un côté de la solution graphique du nForce 2 IGP et de l'autre pour vérifier que le port AGP intégré à la carte mère se comporte normalement. Faute de matériel, nous n'avons pu tester le précédent modèle de Shuttle, le SK41G, avec notre Athlon XP2600+ mais un très rapide coup d'oeil sur les performances de ce mini-PC permet de voir que le SN41G2 ne boxe pas dans la même catégorie.
Sans atteindre des sommets, il permet d'obtenir des résultats très convenables sur les différents tests de 3D Mark 2001 SE. Ce faisant la plupart des jeux actuels devraient tourner convenablement sur cette plate-forme sans qu'il soit nécessaire d'ajouter une carte graphique. Il faudra bien évidemment faire quelques concessions mais cela représente déjà une sacré prouesse lorsque l'on regarde ce que les autres fabricants avaient réussi à fournir jusque là ! Les résultats restent tout de même inférieurs à une très modeste GeForce 4 MX440 et ne peuvent de ce fait prétendre satisfaire les amateurs de performances. Nos tests avec une MX440 montrent toutefois que le port AGP (capable d'accueillir des cartes AGP 8X je le rappelle) se comporte bien et les performances obtenues sont pratiquement identiques à celles d'une configuration standard.
Notre ultime test, Quake 3 Arena, n'a d'intérêt que pour la bibliothèque graphique qu'il met en avant. Le moteur mis au point par id Software exploite en effet l'OpenGL et permet donc de tester les performances graphiques avec une perspective légèrement différente. Prespective différente peut-être mais les conclusions sont identiques. Le SN41G2 dépasse la barre des 100 images par seconde (fps) même en 1024x768 alors que les autres mini-PC parvenaient avec peine à atteindre 30 fps en moyenne ! Sitôt repassé en 800x600, ce sont même les 150 fps qui sont atteintes par le GeForce 4 intégré au nForce 2... Une bien belle performance !
Toutefois, le montage d'une GeForce 4 MX440 sur le port AGP permet, là aussi, de nettement améliorer ces résultats afin que le SN41G2 puisse se mesurer aux machines ATX les plus puissantes. Les mini-PC dotés d'un port AGP nous ont habitués depuis déjà quelques modèles à offrir à peu de choses près la même puissance qu'un PC standard... Ce n'est pas le SN41G2 qui viendra déroger à cette règle !
Bilan
Que dire, en résumé, des performances obtenues par le Shuttle SN41G2 ? Le choix du nForce 2 est évidemment à saluer. Le chipset de NVIDIA est une réussite totale et il permet de ce fait d'obtenir des résultats remarquables. L'association du DualDDR et des Athlon XP doté d'un FSB de 166 MHz fait des merveilles aussi sur les machines dites standards que sur les mini-PC ! Enfin, il faut reconnaître que NVIDIA est le premier à présenter un chipset capable de faire tourner correctement des jeux 3D relativement gourmands. Ce n'est pas encore ça qui contentera les joueurs invétérés mais devrait par contre largement satisfaire le joueur occasionnel !Après vous avoir présenté le SN41G2 dans le détail et en avoir décortiqué les performances, il était temps pour nous de vous présenter des éléments que nous n'avons pas forcément l'habitude de mettre en relief du fait du public visé par Shuttle. Mais aujourd'hui la compagnie taiwanaise s'intéresse aussi aux amateurs de performances d'optimisation avec ce SN41G2. Il était donc important pour nous de décrire le BIOS de cette machine, avant de terminer sur les habituelles considérations thermiques et sonores.
Un BIOS par trop dépouillé
Depuis le début de ses mini-PC, Shuttle nous a habitué à négliger quelque peu le BIOS de ces machines. Il faut dire que même si elles sont capables d'excellents résultats, la performance n'est pas le but premier de ces petites machines. Nous avons donc appris à faire avec ce que Shuttle nous donnait et à nous passer par exemple de réglages de la tension du processeur. Aujourd'hui les choses sont un peu différentes car le nForce 2 est un chipset capable de véritables prouesses pourvu que le BIOS de la carte mère nous laisse les coudées franches. Disons le de suite, ce n'est pas avec le SN41G2 que Shuttle va changer sa réputation. Les options avancées laissent en effet souvent à désirer, mais, heureusement, le point le plus important, la mémoire, est mieux loti. Les réglages proposés ne sont pas révolutionnaires, mais ils permettent de correctement paramétrer la mémoire et quelques autres éléments : c'est l'essentiel.Il faudra en premier lieu adapter le FSB au processeur que vous avez décidé de mettre dans le mini-PC : vous pourrez ainsi choisir une fréquence de 100 MHz à 200 MHz par pas de 1 MHz. On regrettera par contre que ni le coefficient multiplicateur du processeur, ni la tension de fonctionnement de celui-ci ne puissent être modifiés. Cela ne gênera pas la plupart des gens mais frustrera évidemment les bidouilleurs dans l'âme. Il ne sera d'ailleurs pas davantage possible de modifier la tension de l'AGP ou celle de la mémoire ! Pour cette dernière, il est préférable de choisir un fonctionnement dit "synchrone", c'est à dire à la même fréquence que le FSB. Ceci garanti en principe les meilleures performances pour le nForce 2 mais il est cependant possible de désynchroniser la DDR et de choisir l'une des valeurs qui suivent : 50%, 60%, 66%, 75%, 80%, 83%, 100% (synchronisation ;-)), 120%, 133%, 150%, 166% ou même 200% du FSB.
Il sera possible de paramétrer les classiques timings mémoire ou plutôt de laisser cela à la discrétion de la machine si cela ne vous dit rien qui vaille ! Enfin, d'autres réglages peuvent être effectués comme l'activation de l'AGP 8X ou la quantité de mémoire allouée à la solution graphique intégrée (8 Mo à 128 Mo pris sur la mémoire principale bien sûr).
Considérations thermiques et sonores
La dernière remarque qu'il est important de faire à propos du BIOS de la FN41 (la référence de la carte mère) rejoint les considérations thermiques et sonores. Il est donc tout à fait normal que nous en parlions maintenant. Il s'agit tout simplement de la gestion du système Fan Guardian. Ce système a la charge de faire varier la vitesse de rotation du ventilateur placé sur le Heat Pipe et destiné à refroidir l'ensemble du mini-PC. De marque Sunon, il est à la base relativement bruyant. Rien de catastrophique mais n'oublions pas qu'il est ici question d'un mini-PC et qu'il risque de se retrouver sur votre bureau, beaucoup plus proche de vos oreilles.
Le Fan Guardian se configure dans le BIOS et il faut une fois que l'on a choisi de l'activer, lui attribuer une valeur "d'accélération". Cette valeur détermine à partir de quelle température du processeur le Fan Guardian fera accélérer le ventilateur. Plutôt efficace sur les Shuttle pour Pentium 4 il est ici moyennement utile du fait des valeurs accessibles. Alors que sur le SS51G ont peut décider de l'activer dès que le processeur atteint l'un des nombreux paliers disponibles (48°C à 80°C par pas de 4°C), il faut ici se contenter de quatre valeurs bien mal choisies : 40°C, 44°C, 48°C ou 52°C. Nul besoin de préciser qu'un Athlon XP comme notre 2600+ franchissait allègrement les 52°C à la moindre sollicitation et encore nous n'avions pas ajouté de carte graphique dernier cri !
Ce problème n'est peut être pas entièrement dû à Shuttle puisqu'il est bien connu que les Athlon XP chauffent plus que les Pentium 4 et sont moins résistants. Toujours est-il que dans de telles conditions et comme nous l'avions déjà signalé lors du test du SK41G, les Shuttle Athlon sont indiscutablement plus bruyants que leurs homologues Pentium 4. Il sera toujours possible de remplacer le ventilateur Sunon par un modèle PAPST ou Noiseblocker par exemple, mais alors que les SS51G et SB51G ne peuvent déjà prétendre au silence complet, la pièce sera plus bruyante avec un SN41G2.
Conclusion
A trop en attendre on finit toujours pas être un peu déçu et c'est vrai que le SN41G2 n'est peut-être pas tout à fait à la hauteur de nos espérances. Shuttle semble avoir sur certains points bien précis quelque peu bâclé son produit et l'intégration de l'excellent nForce 2 déçoit parfois. On regrettera en premier lieu que certaines spécifications du chipset de NVIDIA n'aient pas été prises en compte. C'est le cas du second contrôleur réseau ou bien de la sortie digitale 5.1 (on devra se contenter de l'optique en façade).Ces regrets sont toutefois largement compensés par les exceptionnelles qualités du nForce 2. La solution graphique intégrée, bien qu'insuffisante pour les joueurs invétérés, est largement au-dessus de tout ce que les autres chipsets peuvent offrir. Le SN41G2 permet de jouer très correctement sans que l'utilisateur ne soit obligé d'ajouter, de suite, une carte graphique AGP ! La solution sonore intégrée au southbridge est au moins aussi réussie et, bien supérieure à ce que proposent les chipsets concurrents, elle remplacera sans avoir à rougir le moins du monde une classique Sound Blaster Live! Certains défauts peuvent d'ailleurs être compensés par l'achat d'accessoires comme la Shuttle CA10. Il s'agit d'une petite extension qui bloque le port PCI (on n'a rien sans rien) mais qui offre une entrée et une sortie coaxiale ainsi qu'une entrée et une sortie optique le tout digital, bien sûr.
Enfin, on ne peut passer sous silence les très bonnes performances délivrées par le sous-système graphique mémoire lorsque le DualDDR est activé. Ces qualités sont toutefois à leur tour tempérées par un défaut déjà relevé lors du test du SK41G : le bruit ! Les Athlons chauffent davantage que les Pentium 4 et cela se ressent sur le système Fan-Guardian qui est obligé de faire tourner le ventilateur du SN41G2 plus rapidement et donc de faire plus de bruit. On regrettera enfin que Shuttle n'ait pas décidé de revoir la conception de ses machines pour renouveler un peu sa gamme ou que le BIOS n'ait pas été un peu plus soigné.
Il n'en demeure pas moins que le SN41G2 est sans conteste le Mini-PC le plus performant du moment, qu'il le restera certainement encore un bon bout de temps et qu'il permettra pour environ 450 € d'avoir les bases d'une machine vraiment polyvalente.