Polaroid PoGo : une imprimante mobile et sans encre
Le marché nous a habitués depuis quelques années à des imprimantes d'un genre nouveau, uniquement dédiées aux photos et bien plus compactes que les imprimantes A4 de bureau dont nous avons tous l'habitude. Mais autres temps autres mœurs, et un pas supplémentaire vient depuis d'être franchi en terme d'encombrement comme en témoigne la nouvelle imprimante PoGo (pour « Polaroid on the Go ») dont les dimensions sont grosso modo celles d'un smartphone. Issue d'un partenariat avec Zink, cette nouvelle imprimante peut se prévaloir du nom d'une marque emblématique de la photo argentique : Polaroïd. Son appartenance au passé s'arrête toutefois là dans la mesure où la PoGo est pensée pour répondre aux besoins des utilisateurs équipés en numérique et placés en situation de mobilité.La grande originalité de cette imprimante tient au fait qu'elle imprime sans utiliser la moindre goutte d'encre ou le moindre ruban. Pour délivrer ses clichés, l'imprimante fait appel à un papier qui contient des cristaux de couleur (jaune, magenta et cyan) protégés par une couche protectrice et révélés ensuite au moyen d'une technologie thermique. Cette imprimante imprime donc véritablement sans encre et épargne ainsi aux utilisateurs toute la manutention liée aux cartouches (achat de la bonne référence, chargement, impossibilité d'imprimer faute d'avoir acheté à temps une cartouche de rechange...).
Polaroid PoGo | |
Technologie | Zink |
Format d'impression | 5 x 7,6 cm |
Alimentation | Batterie Lithium Ion / Secteur |
Interface | Bluetooth 2.0 et PictBridge |
Dimensions | 12 x 7,2 x 2,3 cm / 227 g |
Prix conseillé | 129 euros |
Prise en mains
A l'utilisation, on remarquera - en raison de la technologie thermique -, que l'extrémité de l'imprimante par laquelle sortent les tirages devient très chaude au bout de quelques moments. Même si nous sommes habitués à ce phénomène, en particulier au sujet des appareils photos dont la poignée monte souvent de quelques degrés, il n'en reste pas moins que la montée en température est ici plus importante de plusieurs degrés par rapport à ce que l'on peut voir ailleurs.Zoom sur la construction
La PoGo est considérablement plus fine que les imprimantes photo 10 x 15 cm évoquées en introduction, et ainsi tout à fait transportable. Pour vous permettre de mieux apprécier les dimensions de l'imprimante, nous l'avons photographiée à côté d'un Nokia N95 et d'un iPhone.L'imprimante PoGo entourée par un Nokia N95 et un iPhone
L'imprimante de Polaroid est on ne peut plus sobre. Elle se contente en effet d'un bac de chargement d'une capacité d'une dizaine de feuilles, d'une trappe qui dissimule la batterie en dessous, d'un connecteur pour le chargement sur secteur, d'un port USB pour l'impression Pictbridge depuis un périphérique et enfin d'un interrupteur. Si la batterie intégrée rend l'imprimante nomade, l'autonomie reste toutefois limitée à environ 15 impressions par charge.
Ce tour d'horizon de la PoGo ne fait donc apparaitre aucun logement pour cartouches, les couleurs étant, comme nous l'avons indiqué en introduction, directement contenues dans le papier.
Les consommables
Les consommables se présentent sous la forme de sachets de 10 feuilles au format 5 x 7,6 cm, soit des dimensions qui correspondent au quart de celles du format qui fait office de référence en photo, à savoir le 10 x 15 cm. Le format des clichés délivrés par la PoGo est donc plus à rapprocher de celui d'une carte de visite que de celui d'une photo traditionnelle. On appréciera toutefois sont homothétie avec le format 10 x 15 cm (ratio 3:2) dont il vient d'être question, ce qui permettra aux possesseurs de reflex d'obtenir des impressions sans recadrage dévastateur. Ceux qui impriment depuis un téléphone portable ou un compact (et il s'agit là de la majorité des utilisateurs) dont le ratio est cette fois de 4:3 verront en revanche leurs photos recadrées.On met quatre impressions PoGo dans un tirage 10 x 15 cm classique
Le verso autocollant est une bonne idée sur le papier. Reste à voir ensuite quelle utilité vous en aurez au quotidien. Sachez à toutes fins utiles que cette face autocollante n'est pas très autocollante et que vous pourrez facilement retirer la photo du support sur lequel vous l'avez placée pour la repositionner ailleurs. Autre avantage de ce papier : le fait qu'il est sec tout de suite et que l'on peut donc manipuler l'image immédiatement sans crainte de faire baver les couleurs.
Prix unitaire et vitesse d'impression
Qu'en est-il ensuite de la vitesse d'impression ? Pour un tirage lancé depuis un appareil photo de 6 millions de pixels, il s'écoule environ 70 secondes entre le moment où l'on valide l'impression et celui où l'on récupère les clichés. L'impression est plus rapide lorsqu'elle est lancée depuis un téléphone portable : le délai tombe alors à 45 secondes. D'une façon générale, le délai reste raisonnable et surtout moindre (s'il faut faire une référence au passé) que celui requis par les Polaroid traditionnels qui nécessitent plutôt de 3 à 5 minutes pour se révéler.Et pour ce qui est du coût à la page, des plus faciles à calculer dans la mesure où l'encre et le papier ne font qu'un, il est de 0,29 euro dans le cas du pack de 30 feuilles (3 fois 10 feuilles) et de 0,40 euro avec le pack de 10 feuilles. A titre informatif donc, et ce même si les deux types de produits ne jouent pas dans la même catégorie, nous pouvons constater que la PoGo est à la fois plus onéreuse et un peu moins véloce que les imprimantes photo autonomes récentes qui délivrent en moyenne un tirage quatre fois plus grand en moins d'une minute pour un prix moyen de 0,30 euro (voir ce comparatif). Si le prix s'explique en partie par la technologie mise en œuvre (rappelons que l'encre est contenue dans le papier), il n'en reste pas moins prohibitif au point de devenir un frein à l'impression spontanée.
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On imprime : depuis un appareil photo ou un téléphone portable
Les deux interfaces de l'imprimante peuvent être mises à profit pour imprimer :- depuis un téléphone portable grâce au Bluetooth ;
- depuis un appareil photo, ordinateur portable ou caméscope, en Pictbridge au moyen du port USB.
Impression depuis un appareil photo
Avant toutes choses, il vous faudra vous assurer que votre appareil photo est compatible Pictbridge, c'est-à-dire qu'il est conforme à la norme proposée par de grands noms de l'imagerie (Canon, Fuji, HP, Olympus, Seiko/Epson et Sony) et créée pour permettre l'impression sans PC. L'impression se fait ainsi directement depuis l'imprimante à laquelle on relie le périphérique (appareil photo, caméscope...) qui contient les images. Cette technologie permet de supprimer un intermédiaire dans la chaine d'impression, ce qui représente un gain de temps et ce qui augmente les opportunités d'impression en mobilité. Pour vérifier la compatibilité Pictbridge de votre appareil, rien ne vaut un détour par le manuel utilisateur. Mais d'une façon générale, sachez que tous les appareils récents le sont.Les paramètres sur lesquels vous pourrez couramment intervenir lors d'une impression via Pictbridge sont les suivants :
- choix de la / des photo(s) à imprimer ;
- sélection du nombre d'impressions ;
- impression d'un index (miniatures des photos présentes sur la carte) ;
- impression des données ;
- impression de la date ;
- choix du cadrage ;
- sélection du format de papier.
L'impression Pictbridge est une bonne occasion de tirer parti des fonctions de correction et de modification accessibles depuis l'appareil photo, d'autant que celui-ci ne reconnaitra pas celles retouchées depuis un PC
Pour que le Pictbridge fonctionne, certains appareils obligent à sélectionner le mode USB pour permettre l'impression Pictbridge. Dans le cas du Nikon D80 qui nous a servi pour nos tests, voici l'enchainement des étapes qui nous ont permis de sélectionner un cliché.
Les différentes étapes d'une impression Pictbridge
Impression depuis un téléphone portable
L'interface Bluetooth de l'imprimante peut être mise à profit pour imprimer depuis un téléphone portable ou tout autre périphérique compatible (PC portable par exemple). Avant de vous essayer à l'exercice, pensez à vérifier la compatibilité de votre téléphone portable avec l'imprimante, car tous ne le sont pas, loin de là. Pour vérifier ce qu'il en est pour votre modèle, rendez-vous sur cette page. Et nous pouvons d'ores et déjà prévenir les possesseurs d'iPhone que la PoGo n'est pas faite pour eux...Pour les besoins de nos tests, nous avons utilisé un Nokia N95. Un scan permet de repérer rapidement l'imprimante qui sort sous la référence Polaroid Of 8a 63. Un mot de passe vous sera demandé : c'est le 6000. L'impression est ensuite délivrée en 45 secondes, soit plus rapidement que dans le cas d'un tirage lancé depuis un appareil photo. Pour ce qui est de la qualité, il devient ici très délicat d'en juger dans la mesure où celle du tirage dépend largement de celle du fichier de départ, rarement très qualitatif sur un compact si orienté photo soit-il.
Impression depuis un téléphone portable
Qualité des tirages
Qu'en est-il de la qualité des tirages produits par la PoGo ? Même si les tirages des Polaroid argentiques au rendu coloré si particulier n'ont jamais eu la prétention de passer pour des tirages d'art, ceux de la PoGo le sont encore moins. Les couleurs manquent en effet de fidélité et de saturation. On a dans certains cas plus l'impression d'avoir à faire à des photos recolorisées à la façon des vieux films qu'à des photos couleur. La PoGo peine à restituer correctement les aplats (ceux des ciels par exemple) et délivre des images assez bruitées. Reste le rendu des détails qui est en revanche correct et qui fait d'autant plus regretter que des rayures viennent trop souvent retirer de la lisibilité aux images.De la gauche vers la droite : impressions produites par la PoGo, impressions issues d'une imprimante photo 10 x 15, la Canon Selphy ES2...
... vient ensuite la photo originale.
De la gauche vers la droite : impressions produites par la PoGo, impressions issues d'une imprimante photo 10 x 15, la Canon Selphy ES2...
... vient ensuite la photo originale.
Le remède contre ces rayures sera le nettoyage des têtes d'impression, manipulation au demeurant simple puisqu'il suffit de passer une feuille à l'envers dans le bac lorsque l'imprimante est en position éteinte. La manipulation présente l'avantage de ne pas gaspiller de papier (vous réutilisez la feuille dont le verso vient de servir à l'alignement) et d'être efficace comme le montre cet avant / après. Le problème, c'est la fréquence à laquelle doit être fait le nettoyage, qui s'est imposé lors de nos essais toutes les deux à quatre images.
Avant / après alignement des têtes d'impression. Ne reculez pas devant cette manipulation simple et rapide qui a un impact important sur la qualité d'image, même si le bénéfice est de courte durée
Qu'en est-il enfin de la qualité des clichés noir et blanc ? Voici un essai obtenu après conversion d'une photo couleur directement depuis l'appareil. On remarque que le tirage a un rendu froid et qu'il tire ici vers le vert.
Un même cliché, en couleur puis en noir et blanc après conversion depuis l'appareil photo. Vient ensuite la photo originale
Une imprimante pour les nomades ou pour les geeks ?
Qui peut être le public de cette imprimante pas comme les autres ? Ceux qui se soucient moins de la colorimétrie que du rendu des détails, ceux qui n'ont pas besoin de passer par la case retouche car ils veulent juste une image immédiate et brute pour justificatif (cela peut être le cas dans certains métiers) ou simplement pour le plaisir de partager. A l'heure du numérique et de ses sempiternelles promesses - le fameux « Je t'envoie des photos quand j'arrive » -, la PoGo peut aussi permettre à tout à chacun de faire plaisir à son entourage en permettant à ceux qui le souhaitent de repartir immédiatement avec un tirage.
Autre public à même d'être intéressé par le concept de la PoGo et les tirages qu'elle produit : ceux qui surfent sur la vague actuelle de la photo « cheap », floue et mal cadrée, à la façon de celles produites par les Lomo, Holga et autres Polaroid argentiques justement. Le rendu des tirages de la PoGo n'est toutefois pas tout à fait comparable à celui des appareils pré-cités, pour la raison notamment qu'il demeure un rendu numérique et que l'impression est sujette à de fréquents ratés (des stries apparaissent dès que les têtes se décalent).
Pour en revenir au public qui a besoin d'imprimer en déplacement, on signalera que la solution la plus convaincante à l'heure actuelle consiste sans doute à acquérir une imprimante photo portable (en privilégiant l'un des modèles les plus compacts du marché) et à s'offrir dans le même temps la batterie qui la rend complètement autonome ainsi que l'adaptateur Bluetooth, soit deux accessoires couramment proposés en option. Cette solution présente l'avantage de délivrer des clichés dans un temps raisonnable, à un prix moindre ou égal à celui des tirages obtenus au moyen de la PoGo, d'une taille quatre fois supérieure à ces derniers et enfin d'une qualité bien meilleure. Plus qualitative, cette solution est en revanche moins « fun » que celle proposée par la PoGo.
Et c'est en évoquant le côté branché du produit que l'on s'approche le mieux de sa cible, qui est probablement moins faite de nomades et d'inconditionnels du rendu Pola que d'adeptes des tout derniers gadgets numériques. Ceux-là se feront sans doute plaisir avec la PoGo, même si force leur sera de constater que les tirages mis bout à bout reviennent à cher, très cher... Malgré ses défauts, la PoGo a donc sûrement un public capable de lui réserver un bon accueil, mais pour que le grand public s'en équipe aussi largement et volontiers que des anciens Polaroid, il reste à la PoGo à corriger quelques erreurs de jeunesse.
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