Mais le ramage est-il aussi beau que le plumage ? Telle est la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans cet article.
Design
Il est un fait que les ingénieurs de Nikon se sont essentiellement concentrés sur l'aspect du Coolpix SQ. Le résultat est tout simplement surprenant puisque l'appareil est facilement comparable à un petit bijou de technologie ce qui lui a valu le prix TIPA européen du design. Doté d'un boîtier métal à l'aspect argenté, le dernier-né de Nikon est particulièrement léger et compact grâce à sa forme carrée. Sa taille de guêpe lui permettra de se faire oublier dans vos poches ou bagages puisque son poids n'excède pas 130 grammes pour les dimensions suivantes : 39x21x77mm (LxHxE). Ce nouveau Coolpix reprend le concept cher à Nikon du bloc optique orientable : celui-ci tourne donc sur un axe supérieur à 210° (120° à l'avant et 90° à l'arrière) ce qui permet de prendre quelques libertés pour le cadrage. Notez à ce sujet que lorsque le bloc atteint sa limite de rotation, un clic assez audible est émis ce qui évitera à certaines personnes de forcer le mécanisme.Nikon Coolpix SQ : un look d'enfer !
Malgré un look franchement inhabituel, la prise en main de l'appareil est étonnamment agréable : une fois le bloc optique déployé l'appareil tient sans problème dans votre main et la surface du bloc optique assure un excellent maintien. L'arrière de l'appareil héberge un écran ACL TFT de 117600 pixels dont la diagonale mesure 4cm. Cet écran a, en théorie, la particularité d'être suffisamment lumineux pour être utilisé en plein jour et en plein soleil. On verra qu'en vérité ce n'est pas vraiment le cas. Autre précision au sujet de l'écran : sa luminosité est ajustable par le biais du menu. L'écran est entouré des habituels boutons de commande : outre le pad directionnel, on dénombre trois boutons en dessous de l'écran, et trois boutons au dessus, dont deux permettent d'actionner le zoom. Au sommet de l'appareil, le bouton déclencheur est cerclé d'une molette de mise en route, alors qu'une seconde molette permet de sélectionner le mode de fonctionnement du Coolpix. La base de l'appareil est munie d'un pied de vis et d'un connecteur propriétaire utilisé par l'appareil pour transférer les images via sa base Cool Station. Enfin le flanc droit de l'appareil comporte deux trappes : la première permet d'insérer ou de retirer la batterie rechargeable ou la carte Compact Flash (Type I), alors que la seconde cache une prise d'alimentation secteur et une connexion vidéo en sortie. Le Coolpix SQ est fournit avec un capuchon prenant place sur l'objectif : celui-ci est muni d'un fil élastique fort désagréable qui, de part sa taille trop étriquée, se ballade fréquemment devant l'écran ou sur les boutons de l'appareil.
L'un des autres attraits du Coolpix SQ réside dans sa base baptisée CoolStation et livrée avec l'appareil. La CoolStation est une base argentée munie d'une prise pour l'alimentation secteur et d'une mini-prise USB. On trouve sur la tranche un logement pour recharger une seconde batterie, puisque lorsque l'appareil est inséré sur son support la batterie principale se recharge automatiquement. A cet effet la base est dotée d'une diode indiquant le rechargement de la seconde batterie, alors qu'une petite diode rouge clignote sur le Coolpix lorsque la batterie principale est en charge. Autre fonction de la base : son bouton de transfert, qui une fois le logiciel NikonView 6 installé, permet de transférer d'une seule pression l'ensemble des photos sur votre disque dur.
Nikon Coolpix SQ et sa base
Caractéristiques techniques
Le Coolpix SQ cache sous sa robe argentée un capteur DTC de "seulement" 3,34 millions de pixels (pour 3.1 millions de pixels effectifs) ce qui peut paraître un peu faible de nos jours. Bien que le nombre de pixels ne soit pas fantastique, cette résolution est dans l'absolu parfaitement suffisante pour réaliser des photos d'une taille maximale de 2016x1512. Le capteur ne fait pas tout dans un appareil photo numérique, et tout comme dans l'argentique, l'optique a un rôle tout aussi déterminant à jouer. Nikon a ici doté son dernier bébé d'un objectif Nikkor à l'ouverture comprise entre 2,7 et 4,8. L'objectif incorpore un zoom 3x qui correspond à une focale 24x36mm de 37-111mm. Le zoom optique est naturellement complété d'un zoom numérique 4x. L'appareil est naturellement doté d'un mode macro qui permet de se rapprocher à 4cm du sujet.L'obturateur autorise une vitesse maximale de 1/2000 secondes, ce qui devrait convenir à bien des usages avec un ralenti à 2 secondes. Le flash choisi par Nikon est pour sa part plutôt faiblard, taille de l'appareil obligeant, avec une portée maximale annoncée de 5 mètres. Autre lacune du flash, son système de mesure n'est pas du tout à la hauteur des prétentions du Coolpix SQ, comme nous le découvrirons plus bas dans ce test.
Fonctions principales
Miniature et beau à mourir, ce Coolpix SQ n'est pas pour autant démuni de fonctions et il propose un ensemble fort convaincant de fonctionnalités. Lors de la mise en route, l'utilisateur a le choix entre quatre modes différents : le mode tout automatique, le mode 'Scène', le mode manuel et le mode clip vidéo. Le premier mode permet tout simplement de viser et de prendre une photo sans autre forme de procès alors que le mode scène vous permet de choisir un programme résultat. Parmi les divers programmes disponibles on notera les modes scènes suivants : portrait (sélectionné par défaut), fête/intérieur, portrait de nuit, sport, plage/neige, paysage, coucher de soleil, aurore/crépuscule, paysage de nuit, gros plan, musée, feu d'artifice, contre-jour et panorama assisté. Ce dernier mode permet naturellement de réaliser une série de photos que vous réunirez ensuite pour créer une seule scène ce qui sera utile pour des panoramas de paysage.Lorsque vous prenez une photo en mode scène, vous pouvez sélectionner la zone de mise au point en déplaçant le curseur sur l'une des neuf plages disponibles via le joystick présent à l'arrière de l'appareil ce qui n'est pas possible en mode automatique. Une petite bizarrerie intéressante à signaler tient à l'activation du mode macro : celui-ci peut fonctionner en mode automatique et aussi en mode scène. Par contre il faudra impérativement passer par le programme résultat 'gros plan' en mode scène, alors qu'en mode automatique il suffit de presser le bouton représentant une fleur. Quelque soit le mode sélectionné, l'appareil vous permet de contrôler manuellement le flash : vous pouvez le désactiver, le mettre en automatique, le forcer ou activer le mode réducteur d'yeux rouges en automatique.
Nikon Coolpix SQ : De dos et de profil...
En mode automatique, l'appareil vous permet simplement de choisir la résolution de la photo (640x480 à 2016x1512) et la qualité (basic à fine). Le mode manuel permet par contre d'effectuer bien d'autres réglages comme le réglage de la Balance des blancs, le type de mesure (matricielle, spot ou pondération centrale), le mode de fonctionnement AF (continu ou ponctuel), et le choix des zones AF. Il est en outre possible d'activer le mode BSS cher à Nikon qui sélectionne automatiquement la meilleure photo d'une série. Enfin l'appareil propose en mode manuel, divers modes de prise de vues : vue par vue, continu, ou planche de 16 vues. Il n'est par contre pas possible de régler la vitesse d'obturation ou l'ouverture du diaphragme.
Dans tous les modes il est possible de régler manuellement l'exposition du cliché (de -2 à +2). L'appareil offre naturellement un retardateur et Nikon n'a pas oublié les traditionnelles fonctions gadget et l'appareil permet d'enregistrer un mémo vocal pour chaque photo ou bien d'enregistrer des minis clips vidéo d'une durée de 40 secondes au maximum.
Convivialité
On peut féliciter Nikon d'avoir particulièrement soigné l'ergonomie des divers menus de réglages du Coolpix SQ. Au démarrage l'appareil affiche un logo Coolpix assez charmant et émet une petite musique. Bien sûr libre à vous de désactiver ces petites animations. La navigation dans les menus est agréable et très simple, d'autant que Nikon a fait le choix judicieux de ne pas les surcharger. La plupart des fonctions de l'appareil sont représentées par des pictogrammes plutôt explicites alors que la molette de navigation contribue à renforcer l'aspect convivial de l'appareil. Lorsque vous prenez une photographie, l'écran affiche bien entendu la scène qui se déroule devant vos yeux mais également quelques informations fort utiles comme : une estimation du nombre de photos que vous pouvez encore prendre, la résolution sélectionnée, le mode de fonctionnement actuel (auto, scène, etc.) et le réglage du flash. Les photographes amateurs seront par contre déçus de ne voir apparaître aucune indication quant à la vitesse d'obturation et à l'ouverture du diaphragme lors de la prise de vue. Dommage, mais l'orientation grand public de l'appareil explique ce choix. Une fois votre photo prise, l'appareil affiche pendant quelques secondes une vignette de la photo finale et vous avez la possibilité de supprimer l'image ou de la conserver.Tout comme les derniers appareils numériques du moment, le Coolpix propose un mode QuickView qui permet d'une simple pression sur le bouton ad-hoc de visualiser les photos stockées actuellement sur la carte Compact Flash. En mode de visualisation, l'appareil affiche pendant un court instant la date et l'heure de la prise de vue, la résolution sélectionnée et le numéro de la photographie. Nikon n'a pas oublié la traditionnelle et inévitable fonction zoom qui permet de regarder à la loupe les détails de vos oeuvres, chose fort pratique sur un écran d'appareil numérique. Pour ce qui est de visualiser les photographies déjà réalisées, le Coolpix dispose d'un mode vignettes affichant quatre photos en simultané sur l'écran. Une fonction diaporama a également été incluse par Nikon ce qui permet de faire défiler automatiquement les photos que ce soit sur l'écran du Coolpix ou sur votre téléviseur.
Autonomie et connectivité
Premier point au sujet de l'autonomie de ce Coolpix, l'alimentation de l'appareil est assurée par une batterie rechargeable Lithium Ion de 1000mAh. Pour éviter de gaspiller la batterie, l'appareil est pourvu d'une fonction d'extinction automatique à durée réglable. Le rechargement de la batterie s'effectue soit en posant l'appareil sur sa base soit en connectant directement l'adaptateur secteur à l'appareil. Notons à ce sujet l'effort louable de Nikon qui livre pour une fois un bloc d'alimentation ultra compact.La connectique PC de l'appareil est là aussi fort complète. La base d'accueil se connecte au port USB de votre PC et lorsque vous branchez l'appareil (et que vous l'allumez) Windows XP reconnaît instantanément un lecteur de disque ce qui vous permet d'accéder sans plus attendre à vos photos. Mais Nikon est allé plus loin, et le Coolpix SQ dispose d'un mode PTP (Picture Transfer Protocol). Dans cette configuration (ajustable depuis le menu setup de l'appareil), Windows XP reconnaît le Coolpix non pas comme un lecteur de disque mais comme un appareil photo numérique à part entière, et ce sans installer le moindre pilote. Cela permet notamment d'utiliser l'assistant de transfert d'images propre à l'architecture WIA de Windows XP.
Assistant de transfert d'image WIA de Windows XP
Aussi agréable à contempler soit-elle, la base dispose d'un inconvénient majeur ! En effet le connecteur qui la relie à l'appareil est propriétaire. Ce qui signifie qu'en déplacement vous devrez emporter la base si vous souhaitez connecter l'appareil à un PC en USB... Dommage ! L'appareil embarque un connecteur vidéo, qui permet de le relier à un téléviseur pour admirer ses photos directement sur n'importe quel téléviseur muni d'une entrée vidéo RCA.
Logiciel NikonView 6.0
Pour ne pas déroger à la tradition, Nikon livre son Coolpix SQ avec le logiciel NikonView ici en version 6.0. Ce logiciel est probablement l'un des meilleurs logiciels exploitant un appareil photo numérique jamais développé par un constructeur. Derrière une interface claire, légère et agréable à utiliser le logiciel se comporte comme l'explorateur Windows à ceci près qu'il n'affiche que les images au format JPG. Dans le cas d'un dossier comprenant plusieurs photos, ce qui est souvent le cas, le Nikon Browser affiche des vignettes pour chaque prise de vue (la taille des vignettes étant réglable). Cela permet donc de voir les images stockées sur votre disque et celles encore présentes sur le Coolpix. Pour chaque photo que vous affichez, le logiciel est capable d'extraire les informations concernant la prise de vue. Vous pouvez donc connaître l'ouverture, la vitesse d'obturation en sus de l'horodatage de la photo et d'autres renseignements utiles.NikonView 6.0 : un logiciel parfait ?
Le logiciel permet de zoomer sur la photo, d'agrandir ou de réduire la visualisation et propose un mode ajustant l'image à la taille de la fenêtre ainsi qu'un mode plein écran. Chaque photo peut être transmise par email ou imprimée. Dans le cas de l'envoi par email, NikonView 6.0 affiche un assistant qui vous permet d'optimiser automatiquement la taille de l'image pour réduire les temps de transferts. Vous pouvez même créer une planche-contact transférable par messagerie. Un autre assistant, un peu plus sommaire, permet de publier les photos qui vous intéressent sur le service FotoShare de Nikon : il s'agit d'un espace de stockage internet sur lequel vos amis peuvent se connecter pour consulter les photos de votre dernière soirée. Un assistant permet également de concevoir en deux clics de souris un diaporama. Parmi les autres fonctions proposées par NikonView, le logiciel intègre un éditeur d'images des plus sommaires. L'éditeur permet d'effectuer des rotations, de corriger les effets d'yeux rouges, et recadrer les images et de changer les paramètres de contraste, luminosité, colorimétrie de toute photo.
Bundle
Nikon livre son Coolpix SQ avec un bundle constitué de divers accessoires. Outre l'appareil et son capuchon, on trouve dans la boîte la dragonne, la base CoolStation MV-10, un câble USB et un adaptateur secteur. Nikon livre également la batterie rechargeable, un câble propriétaire pour la sortie vidéo, et les traditionnels manuels d'utilisation. Côté logiciel Nikon est plutôt généreux avec un CD contenant le programme NikonView 6.0 et un CD de la version complète d'Adobe Photoshop Elements 2.0. Le grand absent du bundle, et c'est malheureusement un classique, est la housse. La carte mémoire Compact Flash livrée ne fait pour sa part que 16Mo de quoi stocker moins d'une dizaine de photos : un comble quand on connaît le prix de la Compact Flash aujourd'hui...Test
Maintenant que nous avons vu la théorie il nous faut aborder la pratique et c'est là que le bât blesse pour Nikon... Première chose flagrante dès l'allumage de l'appareil, l'écran dispose d'une résolution assez faible qui ne met pas du tout en valeur l'action se déroulant en face de vous. Censé être ultra lumineux et touti quanti, l'écran est tout aussi illisible en plein jour que celui de n'importe quel autre appareil photo numérique. Il ne faudra pas compter sur le secours du viseur optique vu que l'appareil en est dépourvu. Autre tare, en intérieur et en condition de faible luminosité l'écran affiche des images solarisées comprenant beaucoup trop de bruit.Prise de vue en 37mm puis en 111mm
En prise de vue le comportement du flash surprend également. Son mode de mesure par un simple capteur est peu fiable. En mode automatique, et dans des conditions de contre jour le flash ne se déclenche pas alors qu'il se déclenche parfois lorsque vous réalisez des photos de paysage. Etrange... En intérieur le flash a tendance à écraser les sujets par une illumination trop forte, alors que sa portée est beaucoup trop restreinte en général. Comme bien souvent avec ce type d'appareil le réducteur d'yeux rouges n'est pas des plus efficaces.
Le mode macro ne remonte guère le niveau. Dans des conditions de luminosité pourtant suffisante le mode macro peut parfois déformer les couleurs en les saturant de manière anormale, il faudra donc forcer le déclenchement du flash pour éviter cet effet des plus gênants.
Mode macro, sans flash et avec flash : observez la différence
Pour le reste l'optique semble sous dimensionnée par rapport au capteur DTC employé par l'appareil. En paysage certaines des photographies présentent un bruit évident, même en 640x480. La netteté n'est pas toujours au rendez-vous particulièrement lorsque vous photographiez des paysages. Globalement les photos sont moyennent bonnes mais manquent parfois assez cruellement de piqué alors que le respect des couleurs n'est pas toujours des plus fidèles avec des photos généralement un peu fades. Les temps d'accès et de réponse de l'appareil sont pour leur part tout à fait excellents, le Coolpix SQ étant toujours prêt à être utilisé.
Quelques paysages et quelques flous...
Conclusion
Comme vous l'avez probablement compris le bilan du Coolpix SQ est somme toute mitigé. Oui l'appareil est diablement sexy, oui il est horriblement séduisant, oui encore ses fonctionnalités sont relativement complètes et sa taille en fait à n'en pas douter l'un des plus petits appareils du moment. Hélas tous ces atouts (ou atours ?) au demeurant indéniables, ne pèsent pas bien lourd dans la balance face à la qualité des photos produites. Non que les photos soient mauvaises, mais force est de constater que nous avons malheureusement mis en défaut l'appareil dans bien des situations pourtant courantes.Si l'appareil devrait parfaitement s'en sortir pour réaliser des Photos de famille il ne faudra pas lui demander un trop grand respect des couleurs ni être trop à cheval sur la netteté de la mise au point. Comme nous l'avons mis en avant les paysages sont rarement parfaits, un flou persistant toujours à un niveau ou l'autre de la photographie. Le flash est véritablement à considérer comme un flash d'appoint, tant sa portée est limitée alors que son mode de mesure n'est pas du tout au niveau d'un tel appareil.
Le bundle livré par Nikon est satisfaisant grâce notamment au logiciel Photoshop Elements II et à la base livrée. On regrettera bien sûr la capacité limitée de la carte mémoire. Le critère prix n'est pas à négliger puisque l'appareil se négocie actuellement autour des 430€ soit un prix équivalent au Minolta Dimage F200 dont les prestations et la qualité sont sensiblement supérieures. Le Nikon Coolpix SQ semble donc s'adresser à un public très attentif au design et dont la préoccupation principale ne tourne pas autour des qualités intrinsèques de l'appareil.