Splinter Cell : Pandora Tomorrow

Nerces
Par Nerces, Spécialiste PC & Gaming.
Publié le 23 avril 2004 à 17h50
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Un an presque jour pour jour que la menace incarnée par le président Kombayn Nikoladze a été écartée. Inutile de vous en rappeler les principaux faits puisque vous étiez probablement déjà aux commandes et après les montagnes de Géorgie, c'est en Indonésie que la NSA a décidé de vous envoyer. Enfin quand je dis "vous", je pense bien sûr à votre alter-ego vidéo-ludique, le super agent américain Fisher, Sam Fisher. Vous connaissez sans doute déjà bien le bonhomme pour l'avoir incarné quelques heures durant au printemps 2003. Après son excursion caucasienne, le "Man In Black" est donc de retour et si j'en crois le succès tant commercial que critique du premier volet, ce n'est pas pour nous déplaire.

Adapté sur toutes les plate-formes principales du moment (PC et Xbox mais aussi Playstation 2 et GameCube), Splinter Cell avait fait forte impression lors de sa sortie le 28 février 2003. L'infiltration sur PC était alors le seul fait d'un certain "47" et si l'homme au code barre excellait dans son domaine, les joueurs n'étaient visiblement pas contre un peu de variété. Puisque "47" ne sera pas de retour avant le 30 avril prochain, c'est à Sam Fisher de jouer les premiers rôles. Une aventure indonésienne donc et une sombre histoire de terrorisme biologique... Tout cela ne me dit rien qui vaille.


Un éternel recommencement ?

Certains philosophes estiment que l'histoire est cyclique, que la vie n'est qu'un éternel recommencement. Je ne me lancerais pas dans un débat sans fin opposant le pour et le contre de cette théorie mais je reste cependant certain que dans le cas très précis du jeu vidéo c'est parfaitement exact et ce n'est pas le pauvre Sam Fisher qui va me contredire. Moins d'un an après son escapade géorgienne, l'agent très spécial est donc envoyé en Indonésie pour une mission de la plus haute importance. Un groupe de rebelle s'est en effet emparé de l'Ambassade Américaine au Timor Oriental région particulièrement troublée depuis que les gouvernements occidentaux ont laissé l'Indonésie en prendre le contrôle (NDLR : ce dernier élément n'est pas du jeu vidéo, c'est la réalité). De nombreux otages sont retenus prisonniers au sein même du bâtiment et c'est donc l'ami Fisher qui est appelé à la rescousse. Il faut dire que parmi lesdits otages se trouve une vieille connaissance de Fisher, un certain Douglas Shetland. Shetland est à la tête d'une entreprise militaire privée et serait en possession de nombreux dossiers secrets.

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Vision "normale", "nocturne" ou "thermique" : pas de doute, c'est bien l'ami Fisher que l'on retrouve !

Parachuté à quelques encablures de l'Ambassade, Sam doit tout d'abord se frayer un chemin à travers les quelques habitations qui le séparent du bâtiment. Ce petit parcours simplissime n'est en fait que le prétexte à un petit didacticiel finalement mieux intégré que la séance d'entraînement du premier volet. On y apprend une nouvelle fois les mouvements de base et on y découvre quelques petites nouveautés le rendant intéressant même pour les habitués du Splinter Cell originel : c'est par exemple grâce à cet exercice que l'on comprend l'utilité de la vision thermique en présence de mines. Relativement court et donc pas foncièrement inintéressant, cet intermède s'intègre très bien à l'aventure : il se termine au moment même où Sam Fisher parvient à grimper le long d'une gouttière pour pénétrer à l'intérieur de l'Ambassade. La deuxième partie de la première mission débute et l'aventure peut alors véritablement commencer... Tout au long de la campagne solo, c'est ainsi huit missions qui s'enchaînent de la sorte, chacune étant subdisivée en deux ou trois sections de longueur assez variable.


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Voyage, voyage

Sans trop entrer dans les détails de cette campagne solo et ainsi vous en dévoiler tous les mystères, on peut tout de même dire que l'agence de voyage de Fisher a peut-être moins bien réussi son boulot que lors du premier épisode. L'Indonésie fait bien sûr partie des destinations au programme, mais en dehors de cela rien de vraiment exotique puisque nous sommes simplement amenés à découvrir très brièvement la Capitale française et la deuxième ville des Etats-Unis : Los Angeles. Pas question cependant de goûter aux joies des nuits parisiennes ou de visiter les studios de cinéma : Sam Fisher ne mélange jamais le travail et le plaisir. Cette diminution des destinations ne s'explique pas par les réductions budgétaires de la NSA mais plutôt par un resserrement du scénario. La campagne de Pandora Tomorrow semble en effet un peu plus dense, un peu mieux construite que celle de Splinter Cell. Dans le précédent opus, le résultat était déjà très convaincant mais là, il semblerait que les scénaristes se soient attachés à rendre le tout un peu moins décousu.

Ils se sont d'ailleurs parfaitement acquitté de cette tâche et force est de constater un enchaînement plus évident des événements, une limpidité plus nette dans la progression dramatique de l'histoire. En ce qui concerne le contenu même des nouvelles aventures de Fisher, il n'est par contre pas question de réelles surprises. Notre super héros est toujours aussi doué et l'âge ne semble pas avoir de prises sur lui. Impressionnant de souplesse, il se déplace aussi discrètement qu'un chat et peut adopter les positions les moins confortables pour rester parfaitement invisible (NDLR : Sam, ti ondules ton corps...). Les déplacements sont identiques à ce que l'on pouvait déjà relever dans Splinter Cell et Fisher peut donc faire des roulades, rester suspendu par les pieds, faire le grand écart entre deux parois et tirer dans à peu près n'importe quelle position. Le petit gars a tout de même appris quelques petites choses supplémentaires et il est maintenant capable de siffler (NDLR : trop fort !) pour attirer l'attention d'un garde ou bien encore de faire un 360° pour passer d'un côté à l'autre d'un pilier par exemple.

De la même manière, Sam Fisher dispose toujours de nombreux accessoires pour se frayer un chemin. Tantôt il doit enregistrer la conversation téléphonique d'un agent double et tantôt c'est à l'aide de sa caméra thermique qu'il pourra identifier la bonne personne. Les accessoires sont à peu de choses près identiques à ce que l'on avait déjà pu relever lors du test du précédent volet. On retrouve donc les balles en plastique, les caméras de diversion ou encore les différents types de grenades. Chaque objet a une utilisation bien précise et comme ils sont rarement en très grand nombre, il est important de ne pas les gâcher inutilement. Sam avait deux armes de prédilection dans sa première aventure et ce sont les deux mêmes joujoux que l'on retrouve ici : un pistolet équipé d'un silencieux et le précieux SC-20K à tout faire. Ce fusil multi-fonctions permet bien évidemment de profiter du traditionnel mode de visée indispensable pour les "headshots" et les développeurs ont ajouté un mode "laser rouge" pour compenser l'imprécision du classique réticule : par contre soyez prudent, les gardes ont tendance à réagir nerveusement lorsque le laser pointe leur visage !

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Si les gadgets sont toujours d'actualité, il faudra également faire appel aux aptitudes physiques du gars Fisher


Rien de nouveau sous le soleil ?

Si l'on en reste à ce descriptif rapide des fonctions disponibles dans le jeu, force est de constater que l'originalité n'est pas au cœur de Pandora Tomorrow. Pour un peu, on considérerait même que cette nouvelle aventure n'est qu'une vulgaire extension. Il faut bien admettre que les arguments pour étayer cette thèse sont assez nombreux, à commencer par la réalisation technique qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de Splinter Cell. Reconnaissons d'ailleurs que cette dernière n'a pratiquement pas vieilli et que la beauté des différents décors reste assez stupéfiante malgré la sortie de Far Cry. Pour notre plus grand bonheur, les excellents doubleurs du premier volet ont également rempilé et Pandora Tomorrow s'offre donc une réalisation de très haute volée. Pourtant, les joueurs les plus critiques à l'égard de Splinter Cell seront sans aucun doute déçus de voir que leurs remarques n'ont pas été prises en compte. Les missions sont toujours aussi linéaires, les éléments de décor restent tout à fait accessoires et il faut, une fois encore, rester au plus près de la solution imaginée par les développeurs pour s'en sortir.

Dans de nombreux cas, on remarquera les efforts déployés par les concepteurs pour permettre un chouia plus de liberté, mais cela reste malgré tout très succinct et on ne retiendra finalement que deux approches : infiltration ou "grosbillisme". C'est d'autant plus regrettable que certains décors particulièrement riches auraient permis beaucoup plus de choses, je pense en particulier à la jungle indonésienne où la végétation ne sert finalement qu'à délimiter une sorte de passage obligé pour notre héros. Dans le même ordre d'idées, on regrettera que les développeurs n'aient pas pris le temps de peaufiner la localisation des dégâts ou l'intelligence artificielle. Vous avez beau tirer dix fois dans le pied droit d'un adversaire, tant que son niveau de vie n'a pas atteint zéro, cela ne lui posera aucun problème ! Même regret avec la gestion de l'obscurité chère à notre ami Fisher. Dans le premier volet les gardes de la CIA semblaient vivre carrément dans le noir... On dirait bien que les terroristes indonésiens soient aussi à l'aise dans les ténèbres que les agents américains : ils n'essayent jamais d'allumer les lumières ou ne s'inquiètent pas de l'explosion régulière des néons !
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Toujours meilleur à plusieurs !

Ces défauts pourraient évidemment agacer ceux qui les avaient relevés dans le premier volet et ce n'est bien sûr pas Pandora Tomorrow qui risque de convertir aux exploits "samfisheriens" les réfractaires à Splinter Cell. Pourtant, cette nouvelle aventure est parfaitement pensée. Elle n'offre certes pas beaucoup d'originalité (encore que la mission en TGV est bien sympathique), mais l'efficacité est au rendez-vous et c'est bien ça le plus important. Aucun doute à avoir, si vous avez aimé le premier épisode, vous replongerez comme moi dans ce mélange d'action / furtivité. L'ambiance est toujours au rendez-vous, le stress également et pourvu que vous n'abusiez pas du système de sauvegarde (comme pour le premier épisode, Ubisoft n'a pas repris le principe des checkpoints des versions consoles), l'aventure sera relativement difficile. En simple joueur, Pandora Tomorrow n'est donc qu'une sorte de grosse extension et à vrai dire ce n'est guère surprenant quand on pense au temps de développement qu'a dû demander LA véritable innovation de Pandora Tomorrow : le multi-joueurs.

Oui, UbiSoft a décidé d'adjoindre une partie réseau à son titre phare et si je dois bien reconnaître avoir été plus que sceptique à cette annonce (comment rendre correctement l'aspect infiltration en multi-joueurs), je dois également reconnaître avoir été passablement bluffé ! Les quatre joueurs sont répartis en deux équipes de deux : les espions de ShadowNet et les mercenaires d'Argus. Chacun des deux camps dispose de caractéristiques et de gadgets qui lui sont propres mais surtout la représentation elle-même diffère selon le camp choisi. Les espions sont évidemment très proches de Sam Fisher et profitent d'une vue à la troisième personne autorisant un grand champ de vision au contraire des mercenaires qui doivent eux faire avec une vue subjective beaucoup plus limitée. Schématiquement, on peut dire que les espions ont plutôt le rôle d'attaquant alors que les mercenaires "défendent", mais selon le mode de jeu, les objectifs varient considérablement. En "Neutralisation", les espions doivent pirater des terminaux sachant que lorsqu'ils sont en train d'accéder à la machine, ils sont parfaitement visibles des mercenaires chargés de les stopper.

Le mode "Sabotage" est assez proche dans la mesure où les espions doivent une nouvelle fois accéder à des terminaux mais ici pour y placer un modem. Ceci fait, l'alarme se déclenche et les mercenaires doivent tout mettre en œuvre pour détruire ledit modem ce qui amène les espions à retenter leur chance et ainsi de suite. Enfin, le troisième mode, "Extraction", est un peu différent car davantage basé sur le "mouvement". Les espions doivent en effet s'approprier une fiole et la transporter à leur point de départ. Le problème étant que plus ils se déplacent vite, plus ladite fiole est visible par les mercenaires ! En plus de la représentation (première ou troisième personne), c'est bien sûr l'équipement qui fait toute la différence entre espion et mercenaire. Les premiers misent sur leur discrétion avec un pistolet paralysant et de quoi déclencher de fausses alertes avec différentes grenades (fumigènes, flash). De leur côté, les mercenaires disposent d'un équipement plus lourd (un bon gros fusil) et destiné à identifier les espions : détecteur de mouvements et détecteur électro-magnétique. Original et très varié, le mode multi-joueurs nécessite par contre de bien connaître les cartes, histoire de ne pas se faire piéger comme "un bleu", mais dès lors qu'un minimum d'expérience est acquis, il devient vraiment très amusant... Reste cependant à voir combien de temps et si le faible nombre de cartes disponibles (huit) ne risque pas d'en écourter la durée de vie.

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Si l'atmosphère est toujours aussi bien rendu et la tension très "palpable", on regrette l'intelligence artificielle "faiblarde"


Les héros ne meurent jamais...

Evidemment moins stupéfiant que Splinter Cell premier du nom, Pandora Tomorrow n'en demeure pas moins une franche réussite. Le cocktail action / infiltration est toujours aussi bien maîtrisé par des développeurs qui nous proposent un mélange détonnant quoique peu original et cette nouvelle aventure n'a vraiment pas à rougir de la comparaison avec son prédécesseur. J'aurais même tendance à trouver le scénario un peu plus abouti, un peu moins décousu que dans Splinter Cell. Les missions semblent mieux s'enchaîner et l'histoire est peut-être un peu plus limpide. Il ne fait de toute façon aucun doute que si vous avez aimé la ballade géorgienne de Sam Fisher, vous aimerez au moins autant partir à la découverte de ce que l'on appelait autrefois les Indes Néerlandaises. On appréciera les (trop rares) nouveautés et même si elle est très courte, la séquence en TGV fera son petit effet.

L'aventure reste malgré tout très linéaire et c'est sans aucun doute le reproche principal, avec le manque de "rejouabilité", que l'on peut adresser à Pandora Tomorrow. Alors bien sûr, plus de liberté accordé aux joueurs aurait certainement réduit la tension, le stress ressenti pendant les missions mais il faut bien admettre que cela reste parfois contrariant. Ce n'est d'ailleurs par Pandora Tomorrow qui risque de convaincre les réfractaires à moins qu'ils ne se laissent tenter par le mode multi-joueurs. S'il est encore un peu tôt pour juger de son intérêt dans le temps, ce mode est de prime abord très réussi et permet de se retrouver à quatre dans un jeu d'action sans équivalent à l'heure actuelle. Le comportement différent des deux classes de personnage permet une action vraiment variée et renouvelle constamment les parties. Alors que le réseau inquiétait pas mal de fans, les concepteurs s'en sont sorti avec brio.

Splinter Cell : Pandora Tomorrow s'impose donc sans trop de problème comme l'une des références actuelles en matière d'infiltration sur PC. Il faudra bien sûr suivre de près la troisième aventure du Hitman à paraître très bientôt, mais en l'état, Sam Fisher a déjà largement de quoi convaincre aussi bien les amateurs de jeux en solitaires que les aficionados du réseau.


Splinter Cell : Pandora Tomorrow

8

Les plus

  • Cocktail action / infiltration très efficace
  • Ambiance de premier plan
  • Doublage d'excellente qualité
  • Mode multi-joueurs très original

Les moins

  • Campagne solo un peu courte
  • Linéarité toujours au rendez-vous
  • Peu de cartes en multi-joueurs

Note globale8

Réalisation9

Prise en main10

Durée de vie7


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Nerces
Par Nerces
Spécialiste PC & Gaming

Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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