Panasonic Lumix DCM-G1 : un appareil mi-bridge, mi-reflex
Peu d'appareils auront fait couler autant d'encre au moment de leur annonce, et peu auront connu une telle popularité dès leur lancement. Dans le premier cas, la raison tient au caractère hybride du G1 qui - avec sa visée électronique et ses objectifs interchangeables -, n'est ni vraiment un reflex ni vraiment un bridge. Quant à sa popularité, surprenante si peu de temps après son lancement, elle est largement imputable à la communication télévisuelle de Panasonic. De mémoire de testeur, jamais autant de personnes n'ont identifié de premier coup d'œil l'appareil présent sur mon bureau ou que je portais au cou ! Si la marque s'est ainsi donné les moyens de communiquer, c'est parce que son appareil vise largement le grand public, plus précisément les néophytes qui ont peur de passer au reflex et qui veulent trouver la même simplicité d'utilisation que sur un compact, sans faire de compromis sur la qualité d'image. L'une des questions que nous soulèverons au travers de ce test est celle de savoir s'il y a bien une clientèle pour le G1 et si Panasonic a ouvert une voie prometteuse.
Comment définir le G1 ? Comme un appareil « manifeste » qui refuse qu'un appareil performant soit encombrant, lourd et complexe d'utilisation. Ses dimensions réduites - son encombrement est comparable à celui d'un bridge de la marque -, il les doit à l'absence de visée reflex, le miroir et le dépoli étant remplacés par un écran et un viseur électroniques qui permettent la prévisualisation en temps réel et l'affichage d'informations sur l'écran. La distance réduite entre le capteur et les objectifs permet ensuite à ces derniers d'être plus compacts, ce qui participe à réduire l'encombrement et le poids de l'appareil en fonctionnement. Un schéma valant souvent mieux qu'un long discours, en voici un qui détaille l'architecture intérieure du G1.
En remplaçant le miroir et le dépoli par un viseur électronique, Panasonic a pu concevoir un appareil à objectifs interchangeables beaucoup plus compact que les reflex classiques
En ce qui concerne la simplicité d'utilisation, le G1 fait ensuite avancer les choses en se dotant d'un mode automatique intelligent qui regroupe six dispositifs : celui de stabilisation optique qui s'active en cas de bougé, celui d'Iso intelligent en cas de présence d'un sujet en mouvement, celui de détection des visages pour une meilleure mise au point et une meilleure exposition, celui de détection de la scène pour une commutation automatique dans le mode le plus approprié, celui de détection de la luminosité pour un ajustement automatique de celle de l'écran et enfin celui de suivi autofocus pour faciliter la capture des sujets en mouvement. On note ensuite que, tout complet qu'il est au niveau des modes manuel et priorité, le G1 fait largement appel aux modes scène (environ 25 sont présent ici) destinés à rassurer les utilisateurs débutants. Au final, qui saura se reconnaitre dans cet appareil à la fois simple et avancé ?
Panasonic Lumix DMC-G1 | |
Capteur | Live MOS 4:3 de 12,11 millions de pixels |
Objectifs du kit | Lumix G VARIO 14-45 mm f/3,5-5,6 ASPH Lumix G VARIO 45-200 mm f/4-5,6 |
Ecran / viseur | LCD de 3" de 460 000 pixels / Viseur 100% de 1 440 000 pixels, grossissement 1,4 x |
Alimentation | Batterie Ion lithium |
Carte | SD / SDHC / MMC |
Vitesse | De 1/4 000 à 60 secondes |
Sensibilité | De 100 à 3 200 Iso |
Dimensions | 124 x 84 x 45 mm / 380 grammes |
Prix comparateur | En kit avec le 14-45 mm : En double kit avec le 14-45 et le 45-200 mm : |
Prise en mains et ergonomie
Si le principe d'un boîtier de couleur peut surprendre au premier abord (bordeaux pour l'appareil qui nous a été prêté, le G1 étant également décliné en bleu et noir), on s'y habitue en fait assez vite.Un boîtier de couleur sur lequel se greffe un objectif noir : au final, ce mini-reflex coloré a plutôt bonne allure
La poignée est moins profonde que celle de nombreux reflex. Elle reste toutefois confortable, même si les grandes mains n'y trouveront pas leur compte, en particulier lorsqu'il s'agira d'intervenir sur la molette avant qui ne tombe pas naturellement sous l'index et qui obligera à déplacer l'index voire à décaler la position de la paume ce qui entrainera une perte de prise sur la poignée. Dans la mesure où le G1 est léger, ce n'est pas si contraignant que cela, tout en sachant que le phénomène est accentué lorsque l'écran est totalement sorti latéralement.
La poignée est moins profonde que celle de nombreux reflex, et la molette ne tombe pas naturellement sous les doigts (à gauche le Pentax K10D, à droite le Panasonic G1)
Aujourd'hui, seuls quelques (trop) rares modèles disposent d'un écran orientable : il s'agit des Olympus E-3 et E-30 et des Sony Apha 300 et 350. Tous ces modèles sont équipés du Live View, c'est-à-dire d'un dispositif de visée au moyen de l'écran arrière. Si une telle possibilité est assurément un plus sur les reflex en ceci qu'elle permet une prévisualisation de la scène (profondeur de champ, température de couleur...) elle reste d'une utilisation malaisée du fait d'un retard à l'affichage et à la mise au point. Rien de tel sur le G1 dont tant l'écran que le viseur renvoient une image électronique certes, mais remarquablement lumineuse et précise. Le G1 bénéficie ensuite d'un système de commutation automatique de la visée, qui identifie la présence de l'œil pour basculer l'affichage de l'un vers l'autre. La manipulation peut également être faite manuellement au moyen de la touche « LVF / LCD » située à gauche du viseur. Si vous êtes adapte des contorsions et des cadrages délicats, pensez à le désactiver dans les menus de façon à éviter qu'un vêtement ou tout autre objet qui frôle accidentellement le viseur fasse perdre l'affichage sur l'écran, précisément au moment où l'on fignole un cadrage délicat.
C'est la présence de l'œil qui détermine l'activation de l'écran ou du viseur
La molette de sélection des modes se double de deux curseurs, l'un pour la mise sous tension, l'autre pour le choix de la cadence d'acquisition (prise de vue simple, rafale, bracketing et retardateur). C'est une disposition astucieuse, qui n'est pas sans rappeler celle du défunt Konica Minolta Dimage A1, car elle permet de diminuer l'encombrement du boîtier. Ce qui n'empêche pas le G1 de s'équiper d'une commande externe qui n'est pas des plus indispensables : celle appelée « Film mode » qui permet d'intervenir sur le rendu de l'image en jouant sur quatre paramètres (contraste, netteté, réduction du bruit et saturation).
Le G1 permet de modifier finement le rendu de l'image, et ce dès la prise de vue. Il faudra toutefois réaliser de nombreux essais ou avoir une idée très précise en tête avant de jouer avec ces différents curseurs, car il s'agit de modifications que l'on pratique d'ordinaire en post-traitement
Le nombre de touches est toutefois limité, sans que cela ne se ressente sur le nombre de commandes avec accès direct depuis le boîtier, Panasonic ayant largement investi les cinq touches du pad pour y placer les principaux réglages.
Panasonic a limité le nombre de touches en attribuant une fonction à chacune de celles du pad
Le caractère avancé du G1 se remarque plus nettement lorsque l'on aborde les menus. S'il n'y a rien à redire sur l'organisation et la navigation, de nombreux réglages en revanche peuvent surprendre même l'utilisateur averti, qui ne pourra pas prétendre à une complète maitrise de l'appareil sans avoir passé un peu de temps en compagnie du mode d'emploi. Le G1 est ensuite assez finement paramétrable, comme en témoigne la touche FN (à laquelle on peut attribuer la fonctionnalité de son choix), la possibilité de rappeler les réglages précédemment utilisés, les nombreux ratios et qualité d'image, etc.
Pas de testeur de profondeur de champ à la base de l'objectif, mais une commande équivalente à l'arrière, sous le pad. Cette touche permet de simuler la profondeur de champ en fermant l'obturateur sur la valeur de diaphragme que l'on a entrée. Cette touche, utilisée en combinaison avec la touche « Display », permet également de visualiser les effets d'une vitesse d'obturation donnée. Intéressant lorsque l'on cherche à réaliser des effets comme celui bien connu de l'eau qui s'écoule.
Les touches « Profondeur de champ » et « Display » permettent de prévisualiser l'effet d'une pose longue
Que signaler encore au sujet de cet appareil ? Qu'il se contente d'une seule molette pour l'ouverture et la vitesse. Qu'à cela ne tienne, un astucieux dispositif permet de faire comme si de rien n'était : il suffit en effet de presser la molette pour commuter de réglage. Astucieux.
Du côté des modes
Bien chargée, la molette de sélection des modes donne accès tant aux modes avancés que se doit de posséder tout bridge ou reflex, qu'à ceux de type scène ou automatique dont ont besoin les débutants.
Modes manuel et priorité
Ainsi que nous le disions plus haut, le G1 se contente d'une seule molette pour faire varier les paramètres d'ouverture et de vitesse (de 60 à 1/4 000 seconde). Une pression sur la molette permet de passer d'un paramètre à l'autre ; c'est au final presque aussi rapide que d'avoir deux molettes distinctes.
Une pression sur la molette permet de changer successivement l'ouverture et la vitesse
Le G1 dispose d'une fonction d'assistance qui prend la forme d'une plage d'exposition présentant ou non un décalage, les valeurs inadéquates étant par ailleurs signalées en jaune voire rouge clignotant. Autre particularité du mode manuel : la présence d'une position B (Bulb) dans laquelle l'obturateur reste ouvert aussi longtemps que le déclencheur est maintenu enfoncé.
Modes scène
Les modes scène les plus courants (portrait, paysage, sport, macro et paysage de nuit) bénéficient d'un accès direct depuis la molette. Les autres sont accessibles depuis la position « SCN ». Tous se déclinent en quatre sous-modes ou plus, avec par exemple dans le cas du mode Portrait : normal, grain de peau, extérieur, intérieur et créatif. Il n'est pas dit que les amateurs de modes scène (normalement les débutants) aient l'envie d'aller chercher dans les menus des réglages aussi fins. Il y a en effet plus rapide pour faire à la fois vite et bien : les automatismes intelligents.
Les autres modes scène sont regroupés derrière la position « SCN » de la molette : crépuscule, fête, bébé 1, bébé 2 et animal domestique.
Les automatismes intelligents
Les automatismes intelligents se sont largement développés au cours de cette année. Plus subtils qu'un mode auto un peu passe-partout, ils sont en mesure de décoder certaines caractéristiques de la scène pour choisir les réglages les plus adaptés.
Concrètement, cela se traduira à l'écran par la présence d'un pictogramme représentant le type de scène (paysage, portait, macro...). Dans le cas de photographies de personnes, le G1 sera capable de détecter les visages présents dans le cadre et d'ajuster la mise au point et l'exposition sur eux. Dans le cas de sujets à contre-jour, il introduira une correction d'exposition pour éviter que le sujet ne soit trop sombre.
CUST
Dans ce mode, l'appareil réutilise les paramétrages programmés au préalable et sauvegardés sous les intitulés C1, C2 et C3.
Couleur
Dernier mode proposé, et qui se rapproche des réglages accessibles derrière la touche « Film Mode », celui représenté par une icône de palette et qui regroupe les curseurs suivants : Couleur, luminosité et saturation.
La question des optiques
Dans le cas du G1, ce qui peut surprendre les habitués des bridges amateur, c'est l'absence de commande de zoom automatique. Le déplacement sur la plage focale se fait en effet ici au moyen de la bague de l'objectif, ce qui permet une progression plus rapide et mieux dosée.Ensuite, si Panasonic (et Olympus) proposent sur le papier des objectifs dont la plage focale est plus grand angle que celles des objectifs des autres constructeurs, c'est parce que le facteur de conversion est plus important, et donc défavorable au recul. Ainsi... :
- un 18-50 monté sur un K10D devient un 27-75 mm (facteur de conversion x 1,5)
- un 14-45 mm monté sur le G1 devient un 28-90 mm (facteur de conversion x 2).
Comme toujours chez Panasonic, c'est la partie optique qui est stabilisée. Sauf qu'ici les optiques sont interchangeables, et qu'il faudra l'avoir à l'esprit lorsque l'on agrandira son parc
Autre inconvénient des objectifs interchangeables : le fait que le capteur soit exposé aux poussières à chaque changement d'objectif. C'est particulièrement vrai dans le cas de celui du G1 qui n'est protégé par aucun miroir. Pour limiter les dégâts, Panasonic a toutefois équipé son G1 d'un dispositif anti-poussières qui prend la forme d'un filtre à vagues supersoniques. A chaque mise sous tension de l'appareil, le filtre vibre 50 000 fois à la seconde de façon à déloger toutes les poussières qui sont ensuite emprisonnées.
En l'absence de miroir, le capteur du G1 est particulièrement exposé aux poussières (à gauche un reflex classique, à droite le G1)
Et puisque nous parlions plus haut d'agrandir son parc, il faut savoir à ce sujet que la gamme optique fait bien pâle figure aujourd'hui, puisqu'elle uniquement constituée de deux objectifs, le 14-45 et le 45-200 du kit. Malgré tout, les possibilités sont moins limitées qu'il n'y parait au premier abord. Cela tient en premier lieu aux bagues d'adaptation qui permettent de monter sur le G1 des optiques en monture 4:3. Avantage : on a accès à l'ensemble du parc Olympus / Panasonic qui comprend de nombreuses optiques d'excellente qualité. Inconvénients : la compacité moindre des optiques 4:3, le surcoût de la bague et la sur-représentation des focales fixes au détriment des zooms. Une autre ouverture toute récente nous vient de Novoflex, un fabricant allemand qui va proposer une gamme de bagues adaptatrices pour le format Micro 4/3. Les montures concernées sont nombreuses : Nikon, Contax/Yashica, Olympus OM, Pentax, Minolta MD, Leica R et Leica M. De quoi redonner le sourire à ceux qui ont des optiques qui prennent la poussière dans un placard faute de boîtier numérique capable de les accueillir. Pour les possesseurs d'optiques Leica, cette ouverture représente une alternative des plus intéressante au fort coûteux Leica M8.
Du côté de la visée
Que peut-on attendre, en terme de confort de visée, d'un appareil qui se veut l'équivalent d'un reflex mais qui fait l'impasse sur la visée du même nom, si justement louée pour sa précision et sa luminosité ? Deux dispositifs viennent ici en remplacement du viseur reflex : l'écran arrière et le viseur électronique. Alors que les dispositifs de visée électronique n'avaient jamais égalé les dispositifs optiques, on peut se dire aujourd'hui qu'un pas a été franchi, son viseur et son écran bénéficiant d'une résolution particulièrement élevée, d'un rafraichissement de l'ordre de 60 images par seconde et d'une fonction d'ajustement automatique de la luminosité en fonction de l'environnement.Dans la pratique, cela se traduit par un confort de visée irréprochable, et d'autant plus convaincant que l'écran orientable y participe en facilitant certains types de prise de vue. Quand on a un écran d'une telle qualité, on n'a plus envie de cadrer au moyen du viseur, tout simplement... Autre argument en faveur des écrans en général : le fait qu'ils ne requièrent pas d'ajustement dioptrique (pas toujours évident à effectuer), et que l'on peut ainsi utiliser un appareil à plusieurs sans gêne ou temps d'adaptation.
Au sujet de la visée, on note ensuite que Panasonic a opté pour un dispositif que commute automatiquement l'affichage sur le viseur ou sur l'écran en fonction de la position de l'œil. Les cadrages originaux (au raz du sol, au-dessus d'une foule), seront facilités par le fait que l'écran est orientable (180° horizontalement et 270° verticalement). Enfin, pour ce qui est des positions que peut prendre l'écran, nous regretterons qu'il soit impossible de l'orienter vers soi comme celui des regrettés Minolta Dimage A1 et A2, cette orientation étant vraiment la plus pratique pour la photographie discrète et en plongée.
L'écran est si qualitatif et si pratique qu'on aura tendance à ne plus recourir au viseur. Il fait par ailleurs des merveilles lorsqu'il s'agit de réaliser des cadrages atypiques
Questions de mise au point
Alors que la mise au point manuelle a toujours été le point faible des compacts et bridges, il en va tout autrement avec le G1. Pourquoi est-elle si délicate sur les appareils précités ? Parce que la bague de mise au point est souvent de type automatique (donc difficile à doser) et parce que la visée est de qualité moyenne, voire très moyenne. Rien de tel ici, où tant l'écran que le viseur sont précis et fiables et où la mise au point se fait manuellement au moyen de la bague (peut-être un peu trop étroite sur le 14-45 mm) présente sur l'objectif. Dès lors que l'on essaie d'effectuer une mise au point manuelle, l'écran passe en mode « loupe » pour nous permettre de mieux distinguer les détails et faire ainsi une mise au point plus précise. A moins d'avoir des lunettes mal ajustées à sa vue, l'échec est impossible. C'est vraiment, vraiment convaincant.La mise au point manuelle se fait avec une précision déconcertante grâce à la bague de mise au point, à la qualité de l'écran et du viseur et à la loupe qui permet une excellente visibilité des détails
La fonction de suivi dynamique est elle aussi convaincante. Dans ce mode, comme dans celui d'autofocus en continu (AFC), l'autofocus se montre extrêmement réactif aux changements de cadrage ; il reste également parfaitement verrouillé sur le sujet qu'on lui propose, et ce quelles que soient la vitesse et la direction dans lesquelles on déplace l'appareil. Là aussi, une belle réussite.
Nous serons toutefois plus critiques sur la question du déplacement manuel du collimateur autofocus. A vouloir attribuer des fonctions à toutes les touches du pad, Panasonic a retiré la possibilité de s'en servir pour déplacer le collimateur. La manipulation est toutefois possible, tout en étant peu intuitive et pénible : il s'agit de sélectionner le mode AF ponctuel puis, lorsqu'on est toujours dans ce menu, de déplacer la zone AF au moyen du pad. Cette possibilité est toutefois ponctuelle, et il faut faudra repasser par cette série de manipulations pour déplacer à nouveau la zone AF.
A première vue, le déplacement sélectif de la zone AF est malaisée
Tout cela est malaisé, en tout cas tant que l'on ne s'est pas rendu dans les menus. Une option « Zone AF direct » permet alors de retrouver le contrôle du collimateur au moyen des touches du pad, celles-ci perdant alors le bénéfice des raccourcis qui leur sont attribués par défaut. On ne peut pas tout avoir. A noter également, la possibilité d'élargir la zone AF au moyen de la molette avant.
L'option « Zone AF direct » permet de retrouver le contrôle de la position du collimateur autofocus. Dans ce mode, il est également possible de modifier les dimensions du collimateur au moyen de la molette avant
Performances générales
L'une des situations les plus délicates lorsque l'on photographie avec un compact ou un bridge, c'est celle d'une scène très faiblement éclairée avec des protagonistes en mouvement. Comment le Lumix G1 s'en sort-il dans ce type de situation ? Voici un aperçu de ce qu'on peut attendre de lui dans ces conditions, sans stabilisateur, avec le stabilisateur en position « Mode 1 », avec le stabilisateur en position « Mode 2 », en position Iso automatique et enfin sur pied.Voici les spécificités de chacun des modes du stabilisateur :
- Mode 1 : la stabilisation est active en permanence
- Mode 2 : la stabilisation n'intervient qu'au déclenchement
- Mode 3 : le stabilisateur compense uniquement les mouvements qui se produisent sur l'axe vertical (intéressant dans le cas de prises de vue panoramiques).
Prise de vue à main levée sans stabilisateur, puis avec le stabilisateur sur Mode 1...
... puis le stabilisateur sur Mode 2 et enfin sur pied
Et de façon plus concrète, voici une réponse en images à cette même question, avec des prises de vue réalisées lors d'une soirée de théâtre d'improvisation qui s'est déroulée dans une petite salle fort peu lumineuse, avec le plus souvent des réglages du type 1 600 Iso f/5,6.
Voici quelques exemples de photos prises dans une petite salle avec ambiance lumineuse très ténue
De cette expérience, on peut retenir que le G1 a vraiment donné satisfaction et que les clichés n'ont pas à rougir de la comparaison avec ceux d'un reflex dans la même situation. Nous avons, la plupart du temps, travaillé à 1 600 Iso. Si la stabilisation a été d'un grand secours pour compenser les éventuels bougés, elle ne remplace toutefois pas une grande ouverture, seule vraiment à même d'augmenter la vitesse d'obturation. Travailler dans ces conditions avec un 45-200 mm qui ouvre à f/4-5,6, ce n'est pas idéal, et l'amateur exigeant aura intérêt à regarder ce que contient le parc d'optiques 4/3 d'Olympus, ces dernières pouvant être montées via une bague d'adaptation.
Que retenir d'autre ? Que l'écran orientable fait des merveilles dans ces conditions où il est difficile de se contorsionner (il faut en général en passer par là pour réaliser des cadres atypiques) sans gêner ses voisins. Il est par ailleurs parfaitement lumineux et précis, et lisible sous tous les angles. Le seul problème que nous avons rencontré n'est pas uniquement imputable à l'appareil. Il tient au fait que, dans le noir, il est difficile de trouver le bon bouton tant ceux-ci sont petits, et celui de lecture a souvent été confondu avec celui de verrouillage de l'exposition.
Cadence d'acquisition
Que peut-on attendre du G1 en terme d'acquisition rapide d'images ? Pour cet appareil qui revendique la comparaison avec un reflex, il reste encore des progrès à accomplir de ce côté pour être pleinement à même de satisfaire les passionnés de sports rapides. En mode rafale, sa cadence est en effet moindre que celle d'un reflex expert qui n'est pourtant pas le plus véloce de sa catégorie. Alors que le K10D a enchainé les clichés toutes les 0,40 seconde, le G1 en a fait autant au rythme de 0,60 seconde.
En mode rafale, le G1 s'est montré capable d'enregistrer une image toutes les 0,60 seconde.
A titre de comparaison, voici la cadence d'acquisition dont a été capable un Pentax K10D.
Quant à l'ajustement de la plage de bracketing, il se fait de façon très intuitive, sur 3, 5 ou 7 paliers, avec des décalages de 1/3 ou 2/3 d'IL. Rappelons que cette fonction permet de mettre toutes les chances de son côté lorsqu'il s'agit de réussir l'exposition d'un cliché délicat, et que les prises de vue ainsi réalisées peuvent être mises à profit pour réaliser des images HDR (voir notre dossier Chronophotographie et HDR : 2 effets pour vos photos).
L'ajustement de la plage de bracketing se fait de façon très intuitive, sur 3, 5 ou 7 paliers
Le Panasonic G1 en images
De quoi est capable le Panasonic G1 lorsqu'il s'agit de photographier à de hauts niveaux de sensibilité et de nuit ? Pour donner plus de poids à ces essais, nous avons confronté les images produites par le G1 à celles produites par le Pentax K10D (un reflex amateur qui a environ 2 ans) et le Nikon D300 (un reflex expert dernière génération).On monte en sensibilité
La montée en sensibilité est une des épreuves les plus délicates pour un appareil. En effet, monter en sensibilité (c'est à dire opter des valeurs du type 400 Iso, 800 Iso et plus) s'accompagne inévitablement de l'apparition du « bruit numérique », c'est-à-dire de pixels colorés parasites disséminés dans l'image. Ce bruit, qui devient plus conséquent à mesure que l'on adopte des valeurs élevées, prend une apparence différente selon les appareils. Très coloré chez certains, très fin chez d'autres... les appareils sont inégaux devant le phénomène. Certains seront pénalisés pour gérer le bruit par des pixels trop nombreux sur un petit capteur, tandis que d'autres se sortiront bien de l'exercice de montée en sensibilité du fait de la qualité du traitement du signal qu'ils reçoivent. Pourquoi photographier comme nous l'avons fait, valeur après valeur, une même image ? Tout simplement pour savoir celle qui sera à ne pas dépasser, pour conserver une bonne qualité d'image.
Panasonic Lumix G1 | Pentax K10D | Nikon D300 |
100 Iso | 100 Iso | |
200 Iso | 200 Iso | 200 Iso |
400 Iso | 400 Iso | 400 Iso |
800 Iso | 800 Iso | 800 Iso |
1 600 Iso | 1 600 Iso | 1 600 Iso |
3 200 Iso | 3 200 Iso | 3 200 Iso |
De cette série de prises de vue, on peut tout d'abord retenir le bon niveau de détail des clichés produits par le G1, de même que le grossissement plus important du au facteur de conversion x 2. On commence à noter une légère dégradation à 400 Iso, qui affecte principalement le niveau de détail. A 1 600, la perte de détail s'accentue, sans que le bruit coloré ne se fasse trop remarquer. A condition de ne pas être trop regardant sur la propreté de l'image, cette valeur de 1 600 Iso est tout à fait exploitable et peut même rendre de grands services en conditions de très faible luminosité (voir les photos en page précédente). Alors que la montée sensibilité a toujours été le point faible des appareils de la marque, il est agréable de constater qu'un pas important a été franchi a l'occasion de la sortie du Panasonic G1.
Quelle niveau de précision ?
L'optique fournie en kit avec le G1 se signale à nouveau par un très bon niveau de détail, et ce tant au centre de l'image que dans la périphérie, qui souffre souvent d'une précision moindre.
Panasonic Lumix G1 | Pentax K10D | Nikon D300 |
Détail bord | Détail bord | Détail bord |
Détail centre | Détail centre | Détail centre |
Voici les optiques montées sur chacun des boîtiers lors des tests :
- Panasonic Lumix DMC-G1 : 14-45 f/3,5-5,6
- Pentax K10D : 18-55- f/3,5-5,6
- Nikon D300 : 18-200 VR f/3.5-5.6G IF
Vue de nuit
Ce dernier type de prise de vue nous permet de constater que la tendance du G1 à produire des images très lumineuses, et ce malgré l'heure tardive, le G1 - calé sur 100 Iso comme les autres appareils - n'hésitant pas à adopter un temps de pose élevé pour compenser le manque de luminosité ambiant.
Panasonic Lumix G1 | Pentax K10D | Nikon D300 |
Détails : 100 Iso - 2 sec - f/5,6 | Détails : 100 Iso - 1/2 sec - f/4,5 | Détails : 200 Iso - 1/3 sec - f/4,5 |
Le G1 : avantages et inconvénients par rapport aux autres types d'appareils
Avant de répondre à la question que nous posions en introduction, à savoir - qui est le public du G1 ? - , il parait important de revenir sur ses principaux avantages et inconvénients.Par rapport aux compacts et bridges :
- La possibilité de changer l'optique pour profiter d'optiques plus spécialisées et plus qualitatives.
- Pas de mode vidéo
- Pas de mode macro
- Onéreux
- Possibilité de prévisualiser l'image sur l'écran arrière ou dans le viseur.
- Affichage d'un histogramme Live
- Plus onéreux que les actuels boîtiers entrée de gamme
- Gamme optique inexistante à l'heure de la sortie, sauf recours à des adaptateurs
- Moins encombrant que les boîtiers entrée de gamme
- Dispose d'une seule et unique molette
Notre principale mise en garde sera donc celle-ci : de bien évaluer ses besoins actuels et à venir, le risque étant pour celui qui finira par toucher aux limites du G1, de ne pas pouvoir monter en gamme ou de se trouver face à un parc optique trop réduit. Le G1 risque également de décevoir les possesseurs de compacts et bridges qui font grand usage des modes macro et vidéo, dont le ce premier représentant de la monture micro 4/3 est malheureusement dépourvu. Ces mises en garde et restrictions posées, le G1 se signale à nos yeux comme un l'appareil idéal pour une utilisation mixte, à la fois amateur et avancée. Le G1 peut tout à fait répondre au cahier des charges d'une famille qui chercherait un appareil à la fois performant, réactif et souple d'utilisation. Enfin, grâce à la récente annonce de Novoflex, la prochaine disponibilité des bagues d'adaptation permettra aux possesseurs d'optiques « oubliées » (Contax/Yashica, Olympus OM, Minolta MD, Leica R, Leica M...) d'adopter le boîtier du G1 et de goûter ainsi aux joies du numérique.
Galerie
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