Le Prince de Perse signe son grand retour...

Nerces
Par Nerces, Spécialiste PC & Gaming.
Publié le 13 décembre 2008 à 13h45
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Véritable triomphe des années 80, les aventures du Prince de Perse ont été une première fois remises au goût du jour au travers de la trilogie Les Sables du Temps, L'Âme du Guerrier et Les Deux Royaumes entre 2003 et 2005. Depuis, les développeurs d'Ubisoft Montréal ont mis leur créativité au service d'un autre adepte de la G.R.S. (Gymnastique Risquée voire Suicidaire), le vénérable Altaïr d'Assassin's Creed, mais comme pour s'offrir une pause, ils nous reviennent cette année avec une orientation « encore plus nouvelle » pour notre Prince adoré... Mais doté d'une patte graphique radicalement différente, d'une prise en main toute en souplesse et destiné à un public aussi large que possible, cet énième retour du héros imaginé par Jordan Mechner ne risque-t-il pas de « manquer le coche » ?

Un Prince auquel il faut goûter...

Plus vagabond qu'aristocrate, nous débutons l'aventure perdu au milieu de nulle part, en pleine tempête de sable, alors que notre compagnon, une ânesse prénommée Farah, manque à l'appel. C'est en partant à sa recherche que nous faisons la connaissance d'une bien plus séduisante créature, la princesse Elika. Pourchassée par les sbires de son père, celle-ci accepte finalement notre aide. En quelques coups d'épée, nous éliminons sans trop de difficultés les « vilains pas beaux » et la belle peut alors nous expliquer de quoi il retourne en nous emmenant du côté d'un mystérieux. Là, sans pouvoir faire grand-chose, nous assistons à la destruction de l'Arbre de Vie qui maintenait prisonnier l'esprit du vil Ahriman. Libéré, celui-ci peut contaminer le monde et déverser la corruption sur les si jolies terres du Royaume.

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Avant de purifier le monde, il faudra en faire des grimaces et des glissades à travers la Corruption

Afin de remédier à la situation et que les oiseaux puissent à nouveau chanter librement sur des prairies en fleur, nous n'avons d'autre choix que de faire équipe avec Elika. Descente des Ahuras, celle-ci est effectivement capable de purifier le monde, mais elle ne peut le faire sans l'aide de notre Gentleman de Perse qui, de toute façon, n'avait rien de mieux sur son agenda. Cette purification passe par la visite des quatre grandes régions du Royaume, chacune tombée aux mains d'un puissant ennemi qu'il faudra affronter à plusieurs reprises jusqu'à le vaincre dans son fief : la Citadelle au sein de laquelle on trouve le Chasseur, la Vallée est le domaine de l'Alchimiste, le Palais Royal est contrôlé par la Concubine et, enfin, le Guerrier se rencontre dans la Cité de Lumière.

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Ces quatre grandes régions sont découpées en 25 zones qu'il faudra visiter et purifier. On notera tout de même que les développeurs n'imposent aucun ordre et que nous sommes donc libres d'aller où bon nous semble. Pour nous repérer au sein de cet univers finalement très vaste, on peut compter sur une carte ou, surtout, sur Elika. Celle-ci peut effectivement lancer une traînée lumineuse qui nous indique où se trouve l'objectif que nous avons choisi. Cet exemple est d'ailleurs assez symptomatique du rôle dévolu à la pauvre princesse : celui de potiche destiné à aider le joueur dès lors qu'il se trouve en difficulté. Elle nous permet de retrouver notre chemin, elle peut nous rattraper au vol si un saut est un peu court, mais surtout, elle est toujours là pour nous sauver la vie et éviter ainsi le fatidique game over.

Nous touchons ici à l'un des points clefs du jeu et sans doute aussi à celui qui risque de faire grincer quelques dents. Dans Prince Of Persia, il est effectivement impossible de mourir, mais surtout, les développeurs se sont arrangés pour que le joueur ne soit jamais bloqué. Tout d'abord, il est important de préciser qu'au niveau des contrôles (à la manette, évitez le clavier / souris), les choses sont très intuitives : saut, escalade, pirouette... aucune acrobatie ne devrait poser de réel problème, et ce, même aux moins habitués des joueurs. En outre, Elika est donc là pour nous venir en aide si un saut est manqué ou lors d'un combat qui tourne mal. On reprend alors quelques mètres plus tôt ou l'ennemi récupère un peu de vie et c'est reparti pour un tour serait-on tentés de dire !

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Qu'il s'agisse des phases d'exploration ou des combats, les animations sont toujours réussies

Plutôt bien trouvée et efficacement mise en place, cette idée évite la frustration que certains joueurs ont pu connaître sur la précédente trilogie Prince Of Persia. Le déroulement du scénario se fait de manière beaucoup plus fluide, et ce, d'autant qu'il est possible de sauvegarder à n'importe quel moment du jeu. Hélas, on se rend également bien plus compte de la vacuité du scénario. Certes nous sommes un peu méchants, mais le fait est que cette histoire de purification n'a rien d'original et les dialogues sont loin d'être inoubliables. Plus gênant encore, le personnage du Prince, tour à tour drôle, cynique ou mauvaise langue, ne trouve aucun écho en cette Elika pour ainsi dire transparente. Si quelques blagues fusent de temps à autre, la relation entre les deux tourne souvent à vide.

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Autre problème, ce Prince Of Persia s'avère un peu répétitif. Cela ne gênera sans doute que les habitués du jeu vidéo, mais ces derniers risquent d'être déçus de devoir traverser chaque niveau à deux reprises (avant et après purification), de même qu'ils risquent de trouver l'ensemble un peu trop simpliste, voire assisté. Certains passages se rapprochent même de ce que l'on appelle les Quicktime Events et, finalement, seules les séquences sur des plateformes trop fragiles pour supporter le Prince plus de quelques secondes ou les parois glissantes viennent corser un peu les choses. En effet, du côté des combats, le défi reste très modéré : ces derniers sont peu nombreux et il ne faut guère plus de quelques minutes pour comprendre / maîtrisé l'enchaînement parade / contre-attaque / succession de coups.

Il ne faut pourtant pas bouder son plaisir, car malgré des défauts liés à la volonté d'easy gaming affichée par Ubisoft, ce Prince Of Persia fonctionne vraiment bien. Ainsi, l'absence presque totale de frustration permet de mettre en place une ambiance très agréable. Le joueur se promène dans un comte des Milles et une Nuits très réussi mêlant ténèbres et couleurs lumineuses qui viennent taquiner la rétine. Parfois exagérés, les effets de lumière soulignent le dessin des artistes d'Ubisoft Montréal : animations et planches graphiques sont un régal qui ont en plus le bon goût de tourner à merveille (visez un processeur double-cœur 3 GHz avec 1 Go de mémoire vive et une GeForce 8800GT pour jouer confortablement en 1680x1050).



Conclusion

De manière un rien triviale, nous pourrions dire que ce Prince Of Persia a un peu « le cul entre deux chaises ». On ne peut effectivement pas nier la réussite incontestable des développeurs d'Ubisoft Montréal qui sont parvenus à réaliser un titre à même de convaincre le joueur occasionnel tout en faisant rêver le fou furieux de jeux vidéo. Hélas pour ce dernier, tout n'est cependant pas rose et entre les passages pour le moins répétitifs ou l'absence quasi totale de vrai défi, on se demande parfois un peu si on ne contemple pas un joli tableau partiellement interactif. Nous y allons un peu fort, mais il est fort dommage de voir Ubisoft ne pas avoir suffisamment creusé les choses pour offrir un divertissement de qualité à tout point de vue. Reste une aventure splendide, presqu'onirique, un Prince plus attachant que jamais et une progression tout en douceur histoire de passer un moment très agréable, à défaut d'être inoubliable.

Prince Of Persia

6

Les plus

  • Style graphique remarquable
  • Ambiance sonore de qualité
  • Qualité de l'animation
  • Progression toute en douceur
  • Pas d'activation ou autre singerie

Les moins

  • Défi pour ainsi dire inexistant
  • Assistances trop présentes
  • Manque de variété des ennemis / niveaux

0

Réalisation9

Prise en main8

Durée de vie8


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Nerces
Par Nerces
Spécialiste PC & Gaming

Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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