Bureautique : quelle suite pour le grand public ?

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher, Spécialiste informatique.
Publié le 24 mars 2009 à 17h48
Comme celui des navigateurs web, le marché des suites bureautiques est massivement dominé par un acteur, Microsoft, qui bénéficie d'une telle avance auprès des entreprises que l'on avait presque oublié, pendant un certain temps, qu'il y avait eu des concurrents à Microsoft Office. Il en existe pourtant quelques-uns mais ils n'ont que des miettes à ramasser, Microsoft jouant à fond la carte de la continuité : les entreprises et les administrations sont des structures parfois rigides et le changement peut coûter cher, en argent comme en temps (baisse de productivité des employés qui doivent réapprendre à utiliser leurs logiciels). La situation dans les entreprises se répercute également dans l'usage domestique de ces logiciels : l'utilisateur lambda souhaite utiliser les logiciels qu'il utilise au bureau, ou n'a tout simplement plus conscience qu'il existe des alternatives.

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Ces dernières années ont néanmoins vu apparaître deux concurrents de poids. Le premier est OpenOffice.org, la suite bureautique libre et sa version commerciale StarOffice. Outre ses qualités intrinsèques, OpenOffice.org doit essentiellement son succès à deux atouts majeurs : sa gratuité totale et sa compatibilité avec Microsoft Office, même si cette dernière est encore loin d'être parfaite. L'autre concurrent, plus inattendu, est Apple, revenu sur le devant de la scène avec une suite iWork qui, sans faire encore de l'ombre à Microsoft, évolue de version en version. Parti d'un simple logiciel de présentation, Keynote, Apple a su ajouter un logiciel de traitement de texte et de publication personnelle assez puissant (Pages), puis un tableur à l'approche grand public très originale (Numbers). Cependant, Microsoft conserve toujours une certaine avance et continue à dominer le marché : les dernières versions d'Office en date commencent à accuser leur âge mais ont su faire évoluer leur interface pour devenir plus abordables. Ceci nous amène à nous poser la question suivante : quelle est la meilleure suite bureautique pour le grand public ? Même si ces produits s'adressent également aux professionnels, leurs usages sont suffisamment variés pour intéresser l'utilisateur lambda qui peut en avoir souvent besoin pour rédiger des courriers, créer des documents divers (cartes de vœux, brochures associatives, calendriers...) ou gérer son budget. Nous avons donc passé en revue quatre suites bureautiques : les dernières versions Etudiants de Microsoft Office 2007 et Microsoft Office Mac 2008 seront opposées à OpenOffice.org 3 (et sa version commerciale StarOffice 9) et à la dernière version d'iWork, la suite d'Apple.


Précisions concernant le comparatif

Tester une suite bureautique n'est pas chose facile. Les fonctionnalités offertes par ce type de logiciel sont multiples, et les utilisations peuvent être très diverses. C'est pourquoi nous avons souhaité orienter notre comparatif autour des trois grandes familles d'applications communes à tous les logiciels de notre comparatif : le traitement de texte, le tableur et le logiciel de présentation. Il faut néanmoins préciser qu'OpenOffice.Org et StarOffice proposent également un logiciel de dessin et un gestionnaire de base de données. StarOffice inclut en outre, sur un CD distinct, Mozilla Thunderbird et son extension calendrier Lightning. La version Mac d'Office intègre quant à elle le client mail/gestionnaire de PIM Entourage. Etant donné que ni iWork '09, ni Office 2007 Famille et Etudiants n'intègrent ce type de logiciels, ils n'entreront pas en compte dans notre comparatif.

Interface : organisation de l'espace de travail

Les logiciels bureautique sont des outils de travail : il convient donc que leur interface soit conçue de manière à ce que l'utilisateur soit immédiatement productif. En la matière, il existe néanmoins un problème de taille : Microsoft Office s'est attribué une telle part de marché que la suite a plus ou moins éliminé ses concurrents. C'est ainsi qu'à peu près n'importe quel employé ou étudiant a été amené à maîtriser Microsoft Office, dont l'interface n'a jamais vraiment brillé par son côté accessible et intuitif, mais sur lequel la majorité des utilisateurs ont désormais développé des automatismes. Ironiquement, cette situation est même problématique pour Microsoft lui-même : en introduisant une interface complètement neuve avec Office 2007, le géant de Redmond s'est retrouvé face à une certaine résistance des utilisateurs des versions précédentes. Pourtant, l'interface d'Office 2007 a de réelles qualités. Voyons cela de plus près.

Microsoft Office 2007

Il serait complètement mensonger d'affirmer que Microsoft Office n'a pas évolué en 15 ans. Néanmoins, pour des raisons évidentes d'habitudes acquises au fil des différentes versions, Microsoft s'en est toujours tenu à la même disposition globale des éléments, et notamment aux barres d'outils et aux menus caractéristiques de la suite. Avec Office 2007, la firme de Redmond a complètement revu sa copie, supprimant notamment la barre de menus au profit d'un système d'onglets, le « ruban ». Celui-ci réunit les éléments en différentes catégories : un onglet Accueil qui regroupe les fonctionnalités essentielles de chaque application, telles que les polices, les options d'alignement ou les styles, un onglet Insertion regroupant les objets (graphiques, wordart, tableaux, formes) et des onglets spécifiques aux applications (Publipostage, Formules, Référence...). Cette disposition divise : nous la trouvons particulièrement ergonomique, même s'il faut admettre qu'elle nécessite un temps d'adaptation qui s'est certainement avéré pénalisant en entreprise à la sortie de la version. Aujourd'hui, deux ans après sa sortie, cette disposition doit être plus ou moins intégrée.

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Le ruban de Microsoft Office 2007 est plutôt agréable à utiliser


D'autres utilisateurs lui reprochent au contraire son côté trop « gadget » : les grandes icônes, les panneaux dépliants, les multiples modèles de diagrammes, de tableaux, ou de thèmes, et les graphiques 3D aux couleurs acidulées ne sont pas du goût de tout le monde mais ils ont le mérite de rendre Office moins aride et nettement plus accessible à un utilisateur qui n'a jamais touché une suite bureautique. Des nombreux modèles aux prévisualisations des styles en passant par l'insertion facile de multiples objets (graphiques, formes, diagrammes), Office 2007 prend constamment l'utilisateur par la main. Peut être trop au goût de certains mais la plupart des choix de Microsoft nous semblent pertinents, aussi bien au niveau de la productivité en entreprise que dans le cas qui nous intéresse ici, à savoir l'utilisation domestique.

OpenOffice.org 3.0/StarOffice 9

Face à cette conception, celle d'OpenOffice.org et de sa version commerciale StarOffice peut paraître rétrograde, et il ne faut pas attendre de changement radical avec la version 3.0, puisqu'elle reste exactement dans la lignée des précédentes, c'est-à-dire dans la lignée de « l'ancien » Office. On retrouve donc les barres d'outils superposables, les menus multiples et les icônes de petite taille. Quelle est la meilleure conception ? Difficile de répondre à cette question. Une réponse simple serait de dire que l'interface d'Office 2007 est plus agréable pour un utilisateur néophyte et celle d'OpenOffice.org est plutôt destinée à un utilisateur déjà habitué aux précédentes versions de Microsoft Office. C'est en fait un peu plus compliqué que cela : Microsoft Office 2007 redéfinit complètement la manière de travailler avec Office, en limitant au maximum les boites de dialogue et autres panneaux de configuration. La plupart des éléments et réglages de mise en page sont accessibles depuis le ruban.

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L'interface d'OpenOffice.org 3.0 reste très proche des anciennes versions d'Office


D'un côté, on peut accéder rapidement à l'ensemble des fonctionnalités. De l'autre cette approche peut déconcerter par son manque de hiérarchisation. Le fait de retrouver au même niveau des options basiques d'alignement et des paramètres de mise en page peut être déconcertant même si l'approche nous semble pertinente et aidée par quelques trouvailles appréciables comme les barres qui surlignent les onglets destinés à certains éléments (graphiques, tableaux...). A l'inverse, le problème de la suite bureautique libre est son manque d'originalité. Alors que des projets comme Mozilla ont montré que le libre pouvait innover et influencer les « poids lourds » du logiciel commercial à rénover leurs interfaces, OpenOffice.org, dans sa version 3.0, ne fait toujours que copier ce qui a été entrepris (entre autres) par Microsoft. Cette optique a son avantage, et le site d'OpenOffice.org n'hésite pas à insister sur le fait que la migration d'une ancienne version d'Office vers OpenOffice.org est plus simple et moins coûteuse (logique) que vers Office 2007 : pas besoin de réapprendre ses reflexes, à quelques intitulés et raccourcis près, les utilisateurs d'Office 2000, XP (voire 2003) trouveront facilement leurs marques... mais ne vaut-il pas mieux une phase d'apprentissage un peu plus longue pour s'habituer à une interface mieux conçue et plus abordable à terme ? Précisons enfin qu'OpenOffice.org/StarOffice propose la même interface pour les trois versions (Windows, Mac OS X et Linux), à quelques visuels près. La dernière version du logiciel, enfin native pour Mac OS X, bénéficie d'une intégration Aqua assez rudimentaire mais suffisante.

Interface : Microsoft Office Mac 2008

Développée par la Mac Business Unit (MBU) de Microsoft, la version Mac OS de Microsoft Office a toujours suivi une évolution relativement différente de sa grande sœur pour Windows : le Mac obéit à des conventions d'interfaces différentes de celles de Windows, et s'adresse à un public plus « créatif ». Dans les précédentes versions d'Office, la différence principale entre les deux versions tenait notamment aux barres d'outils flottantes et uniques pour tous les documents, alors que ces derniers disposent de fenêtres individuelles. Office 2008 tend à réduire l'écart entre les deux versions : chaque fenêtre de document intègre désormais les barres d'outils, à la manière d'iWork. Cela n'est pas la seule similitude avec la suite d'Apple : par défaut, les icônes de la barre d'outils sont également accompagnées de texte pour les rendre plus lisibles.

Compte tenu des spécificités du Mac, Microsoft ne pouvait pas non plus adapter telle qu'elle l'interface d'Office 2007. L'interface d'Office 2008 pour Mac adopte paradoxalement une disposition plus « traditionnelle » que celle de la version Windows, gardant notamment la barre de menus et la disposition classique des icônes dans la barre d'outils (nouveau, ouvrir, enregistrer, imprimer...). En revanche, si le ruban de la version 2007 n'est pas présent, Microsoft a ajouté une barre permettant d'accéder à différents types d'éléments : tableaux, graphiques, pages de garde, éléments Wordart ou encore organigrammes. Cliquer sur un des onglets ouvre une barre laissant apparaître les éléments, eux-mêmes rangés par sous-catégories, avec des effets graphiques certes plaisants mais inutiles et plutôt lourds. Notons également un autre point agaçant : la suite gère très mal les bureaux virtuels Spaces de Mac OS X Leopard. Ouvrez deux fenêtres Word, déplacez l'une d'entre elle sur un autre bureau virtuel et vous aurez l'agréable surprise d'y voir également la première ! Certes, Office 2008 pour Mac est sorti plusieurs mois avant Mac OS X Leopard mais de nombreuses applications dans le même cas ne souffrent pas de ce défaut. Spaces est une fonctionnalité très pratique et cela pourra être un argument en faveur d'iWork ou StarOffice/OpenOffice.org.

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L'autre élément principal d'Office 2008 est la boite à outils, l'équivalent de l'Inspecteur dans iWork. Ce panneau vertical et flottant permet d'accéder aux principales options de modification de la mise en forme (police, styles, espacement, puces, marges...), et à divers modules tels que le dictionnaire ou la vérification de la compatibilité avec les versions précédentes d'Office. Malheureusement, ce panneau est assez mal conçu dans la pratique : les options les plus utiles sont regroupées dans le premier onglet (mise en forme), et se présentent sous la forme de panneaux dépliants. Ceux ci peuvent rapidement s'étaler et à moins d'utiliser un iMac 24 pouces, on se sentira vite à l'étroit. Au final, on préférera donc empiler les barres d'outils plutôt que d'utiliser ce panneau, qui est également un cauchemar pour les adeptes de Spaces. Dommage...

iWork '09

Comme nous l'avons vu, l'interface d'iWork, qui se différenciait nettement de celle d'Office pour Mac, a fait des émules avec Office 2008. On retrouve ainsi une disposition assez proche avec une barre d'outils « unifiée » et des icônes accompagnées de texte (par défaut). A la différence d'Office, cependant, la barre d'outils d'iWork ne s'embarrasse pas de boutons Nouveau, Ouvrir ou Enregistrer et se focalise sur les options d'affichage et l'insertion d'éléments (figures, tableaux, graphiques...). Depuis la version '08, la suite d'Apple s'est dotée de ce qui lui manquait le plus cruellement : une barre de mise en forme permettant d'accéder directement aux options de mise en forme ou d'alignement.

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Comme Office 2008, l'essentiel des fonctionnalités d'iWork passe par l'Inspecteur, une palette flottante verticale qui permet notamment de définir de manière détaillée les options de mise en forme ou encore d'éditer les paramètres des graphiques ou des tableaux. Cette palette est nettement mieux conçue que son équivalent chez Microsoft : les options sont réparties en sections et sous sections accessibles depuis des onglets horizontaux. Le problème de place rencontré dans Office 2008 ne se pose donc pas. On remarquera enfin, dans tous les logiciels, la présence d'un panneau dédié permettant d'accéder aux bibliothèques photo, vidéo et audio des logiciels de la suite iLife. C'est sans doute peu utile en ce qui concerne les vidéos et la musique, pour du texte ou une feuille de calcul. Ca peut l'être davantage pour une présentation. Apple oblige, iWork est également la suite qui s'intègre le mieux à Mac OS X et ne présente aucun problème avec Spaces.

Traitement de texte (1/2)

Le traitement de texte est sans doute l'application phare d'une suite bureautique : si les tableurs et les logiciels de présentation peuvent avoir leur utilité dans un cadre personnel (exposé en cours, impression de tableaux, gestion de budget familial...), leur portée est moins « universelle » que celle d'un logiciel de traitement de texte : qui n'a jamais eu à rédiger un courrier, un mémoire ou une annonce ? Voyons ce que les quatre suites proposent à ce niveau.

Word 2007

On ne fera pas l'affront de vous présenter Word, aussi revenons sur ce qui fait de la dernière version en date, qui a tout de même deux ans, une référence en matière de traitement de texte. Au bout de deux ans, on a eu le temps de « digérer » l'interface de la version 2007. Concrètement, dans Word, elle offre un niveau de confort très appréciable, et notamment un accès immédiat aux éléments d'insertion (tableaux, images, en tête, pieds de page, page de garde...), de référence ou de publipostage. Le logiciel se distingue également par son excellente gestion des styles : le ruban permet de visualiser un aperçu graphique de ces derniers, mais on dispose en plus d'un aperçu en direct sur le texte sélectionné lorsqu'on survole un style. Ce genre de détail fait la différence, tout comme la barre contextuelle qui apparaît progressivement lors d'une sélection de texte, et qui permet de modifier à la volée les propriétés du texte sans aller chercher une barre en haut de l'écran.

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Word 2007 s'avère également être le logiciel le plus agréable lorsqu'il s'agit d'agrémenter ses documents de formes ou de graphiques. La version 2007 a toujours plusieurs longueurs d'avance sur ses concurrents au niveau des graphiques au rendu inégalé, et bénéficie également des fameux Smart Arts, une bibliothèque de diagrammes et autres organigrammes aux nombreux thèmes disponibles et au rendu là encore très « pro ». Cette dernière fonctionnalité aura certainement un intérêt plus limité dans le cadre d'une utilisation familiale ou personnelle, mais les Smart Art pourront sans doute agrémenter certains rapports ou mémoires de manière convaincante, tout comme les multiples modèles de page de garde et la bibliothèque de modèles de documents Office, une offre assez pléthorique qui permet de ne pas commencer de zéro (même si certains modèles datent des versions précédentes d'Office). Dernier point important pour un logiciel de traitement de texte : la gestion de l'orthographe et de la grammaire. Word intègre des outils certes imparfaits, mais ils sont malgré tout les plus complets parmi les quatre suites bureautiques comparées ici. A cela, il faudra tout de même ajouter que toutes les suites bureautiques de notre comparatif s'intègrent à des correcteurs tiers comme Antidote, et ces derniers sont beaucoup plus poussés que ce qui est proposé par Microsoft en standard. En définitive, et malgré les problèmes de compatibilité introduits par le format OpenXML, il faut bien admettre que Word demeure une référence.

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OpenOffice.org 3 / Star Office 9

OpenOffice.org Writer a toujours été un traitement de texte plus que capable de convenir à la plupart des tâches, mais encore un peu en retrait par rapport à Word sur certains points. La version 3.0 vient corriger plusieurs de ces points pour se mettre à la page par rapport à son concurrent commercial. La principale amélioration réside dans la gestion des notes. Appelés « commentaires » chez Microsoft Office, elles disposaient d'une interface peu lisible et plutôt dépassée par rapport à Office 2003. Writer 3.0 remet OpenOffice à la page en adoptant la disposition de Microsoft, à savoir la bulle à l'extérieur du texte reliée au passage concerné par le commentaire. Le tout permet de conserver la lisibilité du texte et de voir immédiatement à quoi se rapporte le commentaire et qui l'a écrit. Il s'agit plus d'une mise à niveau que d'une réelle nouveauté, mais c'était un des gros points noirs de Writer dans ses versions précédentes : les commentaires chevauchaient le texte sous forme de notes post-it.

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Les commentaires se mettent enfin à la page par rapport à Microsoft Office


L'autre amélioration, également empruntée à Microsoft Office mais tout aussi appréciable, est l'intégration d'un potentiomètre de zoom, même plus pratique que celui de Microsoft puisqu'il propose un repère magnétique à 50% en plus de celui à 100% de la taille du document. Ce potentiomètre rend également possible, comme sur la suite de Microsoft, la visualisation de plusieurs pages du document simultanément. En plus du potentiomètre, il est possible d'utiliser la molette de la souris, tout en maintenant enfoncée la touche Ctrl, pour activer le zoom avant ou arrière dans le document. Pour le reste, même si les fonctionnalités essentielles sont là, il faut bien admettre que Writer est moins agréable à utiliser que son concurrent Word. Comme nous l'avons évoqué précédemment, l'impression d'utiliser une ancienne version de Word est très présente. Selon le point de vue, on pourra voir ça comme un avantage ou un inconvénient, mais deux ans après la sortie de Microsoft Office 2007, nous avons l'impression de disposer d'assez de recul pour trouver l'interface de Word supérieure lorsqu'il s'agit d'accéder facilement aux fonctionnalités essentielles. On note néanmoins un effort pour fournir automatiquement un module de correction orthographique et grammaticale qui nécessitait, il fut un temps, une méthode assez pénible. L'initiative est louable pour un logiciel libre. Star Office propose en outre de nombreux modèles de documents supplémentaires alors qu'OpenOffice.org est plus que minimaliste sur ce point.

Dernier point important : la version 3.0 d'OpenOffice.org prend désormais en charge les fichers Docx de Word 2007. Néanmoins, cette compatibilité est encore loin d'être parfaite et supporte notamment assez mal les graphiques et les Smart Art du logiciel de Microsoft. En revanche, pour du texte « standard », cela permettra d'utiliser facilement des documents OpenXML sur plusieurs machines et la prise en charge est nettement meilleure pour les fichiers 97/2003. Evidemment, la compatibilité est un argument qui peut être renversé. Pour être tout à fait honnête, il faut préciser qu'OpenOffice.org utilise des formats de fichiers complètement libres, et que l'incompatibilité avec les formats de Microsoft ne leur est pas vraiment imputable. Néanmoins, la réalité est moins rose : les formats de Microsoft Office sont omniprésents. Pour l'utilisateur final, ce qui importera sera donc la compatibilité dans les faits. A ce niveau, OpenOffice s'en tire au final plutôt bien, d'autant plus qu'OpenOffIce.org/StarOffice sera la meilleure alternative offerte aux utilisateurs de Linux pour ouvrir des documents Word. Il faudra néanmoins tenir compte de cette prise en charge moyenne du format OpenXML afin d'éviter les mauvaises surprises d'un logiciel à l'autre.

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Word 2008 (Mac)

Comme nous l'avons vu précédemment, le public du Mac est sensiblement différent de celui de Windows, et notamment en ce qui concerne Microsoft Office. Du coup, Word 2008 répond à des besoins sensiblement différents et intègre des fonctionnalités de publication personnelle (cartes de vœux, brochures, annonces) et de prise de notes (hérité de la version 2004) que l'on trouve, côté PC, dans d'autres logiciels Office comme OneNote ou Publisher... ou, côté Mac, dans Pages, le traitement de texte d'iWork pour ce qui est de la publication. En pratique, Word 2008 s'avère agréable à utiliser, mais pas aussi intuitif que Word 2007 pour Windows, la faute à quelques détails absents de la version Mac, tels que le potentiomètre permettant de régler le zoom de la page, ou les aperçus en temps réel des styles dans le texte. De plus, le côté encombrant du panneau latéral que nous avons évoqué à la page précédente est particulièrement agaçant dans Word 2008 : même s'il est possible d'afficher une barre de mise en forme qui dispense en partie de son utilisation, on se retrouve vite à l'étroit, à jongler entre les panneaux, pour peu que l'on ait un écran de taille réduite (on pense notamment aux utilisateurs de MacBook ou de MacBook Air).

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Malgré ces défauts, et une certaine lourdeur sensiblement corrigée lors des mises à jour successives, Word 2008 pour Mac demeure un logiciel de traitement de texte très agréable : la bibliothèque d'éléments n'est pas vraiment aussi pratique que le ruban de la version Windows mais permet tout de même d'accéder en quelques clics aux principaux éléments de mise en forme. On appréciera également, pour les étudiants, le mode bloc notes qui est un véritable plaisir à utiliser pour prendre des notes ou retranscrire des conférences : grâce à une barre d'enregistrement audio, le logiciel enregistre la source sonore et les notes successivement saisies se rattacheront automatiquement au passage de l'enregistrement au moment de la saisie. Le mode publication de Word 2008 est également bienvenu pour réaliser des brochures, des cartes de vœux ou des annonces, mais tout de même un peu moins intuitif que ce que propose Pages dans ce domaine, notamment au niveau de la manipulation des images. Au niveau de la compatibilité des documents, c'est évidemment la meilleure option que l'on peut trouver sur Mac puisqu'il propose une prise en charge native des documents Docx. Les moins fortunés pourront se tourner vers OpenOffice.org mais comme pour la version Windows, il faudra alors s'attendre à une compatibilité moindre.

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Pages

Le logiciel de traitement de texte d'Apple a été initialement lancé comme un outil de publication personnelle plutôt que comme un traitement de texte « pur ». Depuis la version 08, Pages propose deux modes : le mode publication, hérité des fonctionnalités « historiques » du logiciel, et le mode Traitement de texte, plus adapté à la réalisation de courriers ou de rapports. Néanmoins, ce dernier mode n'était franchement pas très bien loti dans la version précédente. Pages '09 apporte essentiellement deux améliorations majeures. La première est la présence d'un mode Structure, comparable au mode Plan de Microsoft Word. Le mode permet, comme son nom l'indique, de faciliter la création d'un plan en ajoutant automatiquement des puces et des styles de titre en fonction des tabulations (Tab pour aller à un niveau inférieur, Maj+Tab pour revenir à un niveau supérieur). Par rapport au mode proposé par Word 2008, ce dernier s'avère légèrement plus pratique pour afficher ou masquer certains niveaux grâce à une barre d'outils dédiée. Pages ne propose pour cette tâche qu'un menu déroulant pas franchement très visible... La deuxième nouveauté concerne l'ajout de fonctionnalités de publipostage dignes de ce nom : il est désormais possible d'utiliser un tableau issu de Numbers, le tableur de la suite iWork, en plus du carnet d'adresses de Mac OS X. D'autres fonctionnalités plus spécifiques font leur apparition, telles qu'une gestion des bibliographies compatibles avec le logiciel EndNotes et un éditeur d'équations. Dans un domaine plus original, Pages offre une fonctionnalité plutôt intéressante pour les utilisateurs souhaitant travailler sans la moindre distraction : un mode plein écran intégral ne laissant apparaître que la page en cours d'édition. Plutôt élégant et bien intégré, il permet néanmoins d'afficher la barre de mise en forme en positionnant le curseur en haut de l'écran et la liste des pages en positionnant le curseur à gauche. Le mode sera particulièrement apprécié par les écrivains qui ont besoin de s'isoler.

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Au niveau de la publication, Pages '09 n'apporte pas grand-chose de neuf mais le logiciel était déjà très bien doté à ce niveau. Malgré la concurrence de Word 2008, il reste le logiciel le plus agréable pour créer des brochures ou des cartes de vœux. Pages offre ainsi quelques raffinements qui rendent la réalisation de mises en page encore plus fluide, notamment au niveau de la manipulation des photos dont on peut facilement régler le masque et les paramètres (saturation, niveaux...) de manière assez détaillée. Les zones de texte sont également plus pratiques à manipuler, notamment pour effectuer des rotations et la meilleure intégration de la photothèque iPhoto permet d'avoir ses images sous la main. En revanche, dans tous les cas, il faudra composer avec des formats de fichier propriétaires et une gestion assez lourde des documents Office qui passe nécessairement par des phases d'importation et d'exportation. Le correcteur orthographique est lui aussi assez limité : la correction grammaticale est même complètement absente. Bref, on l'aura compris, Pages souffre encore de quelques lacunes mais s'avère être un logiciel de traitement de texte de plus en plus compétent doublé d'un logiciel de publication personnelle d'excellente qualité.

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Le tableur est une application essentielle mais moins « grand public » que le logiciel de traitement de texte. Plus complexe et destiné à des usages spécifiques, il est néanmoins indispensable, ne serait-ce que pour réaliser des graphiques ou pour exploiter des données dans un tableau, par exemple pour réaliser des publipostages. Comme pour le traitement de texte, les quatre logiciels de notre comparatif se distinguent aussi bien par leur ergonomie que par leurs usages.

Excel 2007

Excel est évidemment le tableur par définition. Même s'il a écrasé une concurrence pas forcément inférieure, le tableur de Microsoft a su s'imposer comme un standard. Tout comme Word 2007, la dernière version en date d'Excel conserve toujours une certaine avance sur ses concurrents, et ce notamment grâce à la nouveauté majeure apportée la version 2007 : son moteur graphique. Celui-ci permet de réaliser des graphiques au rendu sensiblement meilleur que celui observé dans les autres suites : la levée de la limitation à 256 couleurs et la possibilité d'agrémenter les graphiques d'effets 3D sont très appréciables et les trois onglets du ruban dédiés à la création et à la modification des graphiques permettent une fois de plus d'avoir tout sous la main. En contrepartie, même si là encore l'interface d'Office 2007 est largement rentrée dans les mœurs, les utilisateurs qui en seraient restés aux versions précédentes devront passer par un temps d'adaptation pour retrouver leurs marques.

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Excel étant un tableur notamment destiné aux entreprises, la plupart des fonctionnalités n'aura que peu d'importance pour le grand public : on peut tout de même rappeler que la version 2007 portait le nombre de cellules à 1 million et le nombre de colonnes à 16 000 au maximum. Il est impensable d'atteindre cette limite dans un usage personnel du logiciel, tout comme on n'imagine pas un utilisateur néophyte exploiter les innombrables formules et fonctionnalités avancées d'Excel. Néanmoins, le tableur peut avoir plusieurs utilisations personnelles, notamment dans la gestion de budget. A ce titre, comme pour les autres composants d'Office, Microsoft met à disposition de nombreux modèles de feuilles de calcul : budgets prévisionnels, calendriers, planning des repas, organisation d'une fête, liste de cadeaux pour une naissance ou encore listes de courses sont à la disposition des utilisateurs d'une version authentique de la suite. De plus, l'interface de la version 2007 a le mérite d'améliorer en grande partie l'ergonomie du logiciel, notamment au niveau des styles de tableaux immédiatement accessibles. Tous ces points contribuent à faire d'Excel 2007 un logiciel nettement moins « barbare » que ses prédecesseurs pour les non spécialistes.

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OpenOffice.org / Star Office Calc

Face à Excel 2007, OpenOffice.org et sa version commerciale StarOffice proposent un tableur en nette amélioration mais toujours en retrait. Là encore, les limitations ne proviennent pas tant des fonctionnalités, qui sont relativement complètes, que de l'ergonomie. Commençons par les fonctionnalités, puisque la version 3.0 (9.0 pour StarOffice) offre plusieurs améliorations. La première est la prise en charge de feuilles pouvant contenir jusqu'à 1 024 colonnes. Les précédentes versions de Calc ne géraient que 256 colonnes. On est loin des 16 000 d'Excel 2007 mais on rappellera que dans le cadre d'une utilisation personnelle, cette limite sera vraisemblablement sans conséquence. Le logiciel se dote également d'un solveur, une fonctionnalité qui manquait jusqu'ici, et qui peut avoir son utilité pour résoudre des équations ou optimiser certains chiffres tels que des marges commerciales. Le solveur fonctionne exactement comme celui d'Excel : spécifiez une cellule cible pour laquelle vous attribuez une valeur (ou une valeur maximum ou minimum) et ajoutez éventuellement des contraintes pour d'autres cellules (telle cellule ne doit pas être inférieure ou supérieure à tel chiffre, par exemple) pour résoudre (si le module y parvient) votre problème. L'apparition du solveur est tout à fait opportune pour les utilisateurs de Mac OS X puisque Office 2008 n'inclut plus ce module (qui est toujours présent dans Excel 2007 pour Windows). Néanmoins, cette fonctionnalité sera majoritairement utilisée dans un contexte professionnel.

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Venons-en à l'ergonomie qui est le point sensible de la suite bureautique libre, et particulièrement du tableur, une application déjà suffisamment complexe en soi. Loin de nous l'idée de dire qu'OpenOffice.org Calc est inutilisable : ça n'est pas du tout le cas et un peu de pratique permettra sans doute d'en tirer des résultats suffisants. Néanmoins, le logiciel ne fait absolument rien pour faciliter son utilisation, et notamment dans un contexte personnel. L'exemple type réside dans la création de graphiques : alors qu'Excel 2007 place tous les éléments sous la main de l'utilisateur via des onglets, Calc oblige encore à jongler entre plusieurs boites de dialogues, et ne propose pas de moyen simple de modifier le thème d'un graphique. Le rendu de ceux-ci s'est amélioré depuis la version 2.4 de la suite qui proposait enfin un meilleur rendu pour les graphiques en 3D mais on reste largement en dessous des possibilités offertes par Excel 2007 dans ce domaine. En ce qui concerne les modèles, on fera là encore une distinction entre OpenOffice.org, fourni plus ou moins « nu » et StarOffice 9 qui inclut certes moins de modèles qu'Excel 2007, mais une sélection tout de même fournie. Pour le grand public, on notera un budget, un emploi du temps pour étudiants, une feuille de calcul de crédit ou d'hypothèque, des modèles pour le calcul des frais de véhicule ou encore pour le financement d'une voiture. Les documents fournis ne paient pas de mine mais s'avèrent assez efficaces. Rappelons également que les dernières versions de StarOffice et OpenOffice.org prennent en charge les fichiers XLSX d'Excel 2007 : le logiciel constitue donc une alternative à moindre frais à Excel, et la solution de choix pour utiliser ces documents sous Linux.

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Excel 2008

Pour les utilisateurs de Mac, Excel 2008 reste également la meilleure solution pour garantir une compatibilité optimale avec les documents d'Excel 2007 sous Windows. Il conserve le nouveau moteur graphique et permet donc de partager des documents sans perte de qualité au niveau du rendu des diagrammes. En revanche, plusieurs défauts entachent cette version Mac. Tout d'abord, même si ça n'aura pas forcément d'incidence pour tous les utilisateurs, Excel 2008 ne gère pas les macros VBA, tout comme les autres logiciels de la suite d'ailleurs. Il semble que Microsoft ait prévu de rétablir la fonctionnalité pour la prochaine version Mac de Microsoft Office, mais pour l'heure, les documents contenant ce type de macro ne seront pas pris en charge par la version Mac.

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L'ergonomie d'Excel 2008 est également moins satisfaisante que celle de son homologue sous Windows : là encore, l'essentiel des opérations, notamment la création et la modification de graphiques, passent par la boite à outils, ce panneau latéral peu pratique pour les écrans de petite diagonale comme ceux des MacBook (non Pro). Au rang des points positifs, cette boite à outils embarque en revanche un concepteur de formules qui peut aider les utilisateurs néophytes même s'il n'est pas très évident à prendre en main au premier abord. Au niveau des modèles, Excel 2008 ne propose pas d'accès à Office Live mais une sélection tout de même assez large de documents, comparable à ce qui est proposé par la version Windows : planning des repas, budgets divers et variés, calculateurs de prêts ou encore calendriers. Moins pratique que son équivalent sous Windows, Excel 2008 Mac reste une référence pour qui désire une compatibilité parfaite et des fonctionnalités complètes, mais devrait surveiller Apple, dont la dernière version de Numbers propose quelques fonctionnalités uniques en direction des néophytes.

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Numbers '09

Dévoilé avec la version précédente de la suite iWork, Numbers propose une approche assez originale du tableur, orientée notamment vers un usage domestique. La différence fondamentale entre une feuille de calcul Excel et un document Numbers est la possibilité, dans ce dernier, de créer une mise en page contenant de multiples tableaux ainsi que des images ou des graphiques. Pour se rendre compte de l'originalité de l'approche, il suffit d'ouvrir un des modèles proposés par Apple. Cette approche assez innovante est particulièrement efficace car associée à une ergonomie bien pensée : le panneau latéral traditionnel des applications Apple regroupe les différentes feuilles et, pour chaque feuille, les éléments inclus (graphiques ou tableaux). Par exemple, un document de type budget pourra contenir un tableau détaillé des dépenses, un tableau des sommes totales par catégorie de dépense et un graphique circulaire, le tout pouvant être agencé harmonieusement par des outils de mise en page assez intuitifs, proposant notamment des guides pour placer ses éléments. Cette approche est encore facilitée par une nouveauté de la version 09 : les catégories. Celles-ci permettent de grouper les données d'un tableau par type afin de pouvoir les réorganiser plus facilement. Par exemple, pour un tableau de dépenses contenant une colonne précisant le type de dépense (alimentaire, voiture, loisirs...), on pourra définir cette colonne comme référence pour les catégories. En effectuant cette action, le tableau sera automatiquement trié selon ces catégories que l'on pourra déplier et replier à loisir.

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Si l'approche originale de Numbers a ses avantages, on peut néanmoins se demander si le tableur d'Apple peut rivaliser avec Excel ou Calc pour des tâches plus classiques. La version 08 était très limitée sur ce point, accusant notamment un sérieux retard sur le nombre de formules disponibles. La version 09 améliore ce point mais leur nombre reste inférieur à celui proposé par Excel. En revanche, leur usage est facilité pour le grand public : le navigateur de formules offre ainsi des explications détaillées sur leur fonctionnement, ce qui s'avère très pratique pour les néophytes qui n'ont pas forcément de notions de cette syntaxe peu aisée à maîtriser au premier abord. La gestion des graphiques est également de très bonne facture : le logiciel permet la création de graphiques 2D ou 3D aux thèmes sobres mais efficaces, et offre quelques vraies trouvailles. Ainsi, après avoir sélectionné les cellules à utiliser pour le graphique, les intitulés de celles-ci sont automatiquement agrémentés des couleurs correspondantes du graphique. C'est depuis le tableau lui-même que vous pourrez également intervertir les axes. Le coup de main est à prendre au début et on cherche en vain cette possibilité dans une barre d'outils ou une palette flottante mais au final, l'idée s'avère excellente et bien intégrée. Reste un problème dans Numbers : sa compatibilité avec Microsoft Office. Comme tous les logiciels de la suite iWork, il ne gère pas directement les formats XLS ou XLSX, se contentant d'importer et exporter, pas toujours dans des conditions heureuses. L'OpenDocument est quant à lui tout simplement ignoré, tous comme les macros Excel qui seront supprimées du document à l'importation. Bref, Numbers fonctionne très bien avec lui-même dans le cadre d'une utilisation domestique, mais il ne sera pas franchement un bon candidat pour une utilisation plus avancée nécessitant de partager des documents avec des utilisateurs d'Excel ou OpenOffice.org Calc.

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Création de présentations

Dernier élément fondamental d'une suite bureautique, le logiciel de présentation est souvent associé à une image professionnelle un peu ronflante. Pourtant, il existe de multiples usages à PowerPoint, Pages ou Impress : réalisation d'exposés, supports de cours pour les professeurs, ou encore réunions associatives. Voyons ce que les quatre logiciels proposent dans ce domaine.

PowerPoint 2007

Au risque de se répéter, domination (presque) sans partage de Microsoft Office oblige, PowerPoint est presque devenu un nom commun pour désigner une présentation. La dernière version en date ne fait pas exception à la règle : sous Windows, PowerPoint 2007 demeure le meilleur logiciel de présentation disponible, en tous cas le plus simple d'utilisation. Ici, le ruban prend vraiment toute son ampleur et permet de créer des diapositives visuellement satisfaisantes en quelques clics grâce à un accès immédiat à de multiples thèmes de diapositives prédéfinis, que l'on peut elles-mêmes personnaliser, notamment au moyen de thèmes de couleurs facilement accessibles. De même, c'est PowerPoint qui bénéficie sans doute le plus des éléments SmartArt, une bibliothèque de diagrammes idéaux pour représenter des organigrammes, des processus, des cycles ou encore des listes. Si ces noms peuvent paraître pompeux, un coup d'œil aux modèles proposés suffit à se rendre compte de leur efficacité pour agrémenter un exposé ou un cours. Autre détail appréciable : ces éléments graphiques s'accordent automatiquement au thème de couleurs choisi.

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En contrepartie, c'est sans doute l'élément le plus problématique en ce qui concerne la compatibilité des documents. Soyons clairs : parmi les trois autres logiciels testés, le seul permettant l'importation satisfaisante d'une présentation PowerPoint 2007 est... PowerPoint 2008 pour Mac. Keynote réalise l'importation des SmartArt de manière assez basique (ils sont bien là mais dénués de leurs effets 3D, tout comme les graphiques qui perdent leurs données) alors que StarOffice/OpenOffice.org ne les importe pas du tout, en plus de réaliser de grosses erreurs sur les couleurs des arrière plans. Au niveau des transitions et animations d'objets, on est assez limité à des possibilités certes efficaces, mais assez classiques. Celles-ci peuvent néanmoins être personnalisées, mais on reste loin des folies permises par le Keynote d'Apple dans ce domaine. Les possibilités d'exportation sont également sans surprise mais l'essentiel est là : il est possible de convertir une présentation PowerPoint en PDF, en document HTML ou encore de les graver sur CD. Au final, Powerpoint s'améliore avec l'âge et demeure lui aussi une référence sous Windows, à moins de ne pas avoir besoin de ses graphiques léchés (ce qui est tout à fait concevable), auquel cas OpenOffice/Star Office suffira amplement.

OpenOffice.org / StarOffice Impress

Le Powerpoint d'OpenOffice.org, Impress, ne propose pas de nouveautés majeures mais bénéficie tout de même de petites améliorations. En premier lieu, on trouvera ainsi un outil de tableau intégré au logiciel, permettant de créer et personnaliser facilement des tableaux à l'intérieur des présentations. Dans les précédentes versions, les tableaux étaient gérés sous la forme d'objets Calc intégrés dans les présentations. L'outil de création est assez basique mais plutôt efficace, en revanche on cherchera en vain les thèmes de tableaux prédéfinis dans la barre de création des tableaux alors qu'il faut les trouver dans le panneau latéral de l'application, sous l'onglet « Ebauche de tableaux ». On trouve également un nouvel outil de rognage des images. Celui-ci permet d'éviter de passer par la boite de dialogue de rognage, peu pratique à utiliser, et de recadrer directement les images par simple déplacement des bords, après avoir cliqué sur l'icône de l'outil, qu'il faudra avoir préalablement localisé car celle-ci est non seulement minuscule, comme toutes les icônes du logiciel, mais en plus assez confuse : elle représente une paire de ciseaux, de quoi la confondre avec une icône Couper. L'outil de rognage est également intégré dans la nouvelle version de l'outil de dessin Draw.

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Au niveau des modèles proposés, on retrouve une fois de plus des disparités entre OpenOffice.org et StarOffice. Dans tous les cas, les modèles offerts n'ont rien de franchement extraordinaire visuellement parlant. En revanche, les deux versions proposent des mises en page de diapositives prédéfinies qui éviteront aux plus pressés de partir de zéro. La suite libre se retrouve une fois de plus handicapée au niveau du rendu des graphiques et des formes : même si on pourra concevoir des présentations claires et efficaces avec Impress, il est indéniable qu'elles auront moins de « classe » que celles réalisées avec PowerPoint ou, sur Mac, avec Keynote.

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PowerPoint 2008

La version Mac de PowerPoint ne propose pas de différence majeure avec la version Windows. Globalement, le logiciel est aussi agréable à utiliser mais un tout petit peu moins intuitif, la bibliothèque d'éléments et la boite à outils se révélant une fois de plus un peu confuses. Ainsi, la bibliothèque mélange l'insertion d'éléments (graphiques, SmartArt, WordArt...) et la définition d'éléments tels que les thèmes des diapositives ou les transitions. Du coup, on ne sait plus trop où regarder pour modifier tel ou tel paramètre et on perd le côté immédiat de PowerPoint 2007 sous Windows. Pour le reste, on retrouvera les qualités et défauts observés plus haut : le logiciel apparaît clairement comme une excellente solution pour réaliser en quelques clics des présentations attrayantes et soignées, notamment grâce aux SmartArt et à son excellent moteur de création de graphiques. En revanche les transitions et animations restent dans un domaine assez classique. Sous Windows, on ne trouvera pas mieux pour cette tâche. Sous Mac OS X en revanche, le Keynote d'Apple offre de nombreuses spécificités intéressantes.

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Keynote '09

Dévoilé en 2004, Keynote était le premier logiciel de la suite iWork, et la petite histoire veut qu'il ait été justement développé pour les keynotes de Steve Jobs, qui n'a pas manqué depuis de mettre en avant ses nouveaux effets lors de diverses présentations. Alors que PowerPoint est poursuivi par son image austère (à tort depuis la version 2007/2008), Keynote a mis depuis le début l'accent sur une surenchère d'effets permettant de dépasser la monotonie des balayages et autres volets qui peuvent caractériser une présentation. Keynote propose quant à lui des transitions animées du plus bel effet, de zooms en rotations en passant par divers effets d'apparition du texte et des images (balancier, flammes, étincelles...) et des effets faciles à réaliser pour l'affichage des graphiques (apparition séparée des portions d'un « camembert », croissance des barres, rotations avec effets d'éclairage...). S'il est facile de réaliser une présentation efficace et attractive avec Word 2008, Keynote permet sans aucun doute d'ajouter la petite touche de folie supplémentaire. Comme d'habitude il ne faudra pas abuser de ce type d'effets qui peuvent être rapidement assez lourds pour votre auditoire. Néanmoins, quelques effets bien placés peuvent être très efficaces.

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La version 09 de Keynote n'apporte pas d'amélioration fondamentale au logiciel. La principale nouveauté, également disponible dans Pages, concerne l'intégration de Keynote avec Numbers pour la gestion des graphiques. Il est ainsi possible de lier un tableau réalisé avec ce dernier à un graphique réalisé avec Keynote, les données étant mises à jour dans la présentation lorsqu'elles le sont depuis la feuille de calcul, malheureusement pas de manière automatique. On reviendra rapidement sur le moteur graphique du logiciel qui est tout à fait excellent et permet d'obtenir des graphiques très sobres et élégants, ou des résultats plus « tape à l'œil » en agrémentant les graphiques de textures (bois, marbre, métal...). Au niveau des possibilités d'exportation, on pourra convertir les présentations aux formats PowerPoint, PDF ou encore HTML. L'exportation vers un iPod (sous forme de vidéo) est également possible mais la fonctionnalité la plus intéressante concerne l'iPhone puisqu'il est possible d'utiliser celui-ci comme télécommande Keynote via une application payante, Keynote Remote. Celle-ci permet de faire défiler les diapositives en glissant du doigt les aperçus de celles-ci, en mode portrait ou paysage. Un plus appréciable au prix modique (0,79 euro) qui pourra séduire les utilisateurs professionnels du téléphone d'Apple. La compatibilité de Keynote avec PowerPoint est variable : l'importation de présentations PPTX nous a paru plus convaincante qu'avec OpenOffice.org 3.0 mais l'exportation vers PowerPoint peut poser quelques problèmes au niveau des animations. Si la compatibilité n'est pas votre priorité, Keynote pourrait bien être votre logiciel de présentation de choix sur Mac.

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Conclusion

Quelle est la meilleure suite bureautique pour le grand public ? Comme souvent, la réponse n'est pas simple et encore compliquée par le fait qu'une suite bureautique n'est pas une application mais plusieurs logiciels dont les qualités et défauts sont eux mêmes distincts. Au niveau traitement de texte, le choix entre Star Office/OpenOffice Writer et Word sera avant tout une question de compromis : au niveau de l'ergonomie, notre préférence va clairement à Word 2007, à côté duquel le logiciel de Sun Microsystems paraît daté (même si là encore, on pourra considérer cela comme un avantage pour les utilisateurs ne souhaitant pas s'embarrasser avec l'apprentissage d'une nouvelle interface). Néanmoins, Word à un prix, et il n'est pas forcément justifié dans tous les cas. Il est tout à fait possible de créer de très bons documents avec StarOffice ou OpenOffice : simplement, on ne disposera pas des raffinements de Word pour cela. Mais tous les utilisateurs n'auront pas besoin de ces derniers. Sur Mac, l'équation est compliquée par Pages dont la partie traitement de texte a fait de gros progrès depuis la version '08. Néanmoins, il demeure un cran en dessous de Word 2008. Malgré les défauts de ce dernier, il reste une référence dans son domaine, et son mode bloc notes est très appréciable. Néanmoins, Pages bénéficie d'une meilleure intégration avec Mac OS X et d'un mode publication plus intuitif. OpenOffice/StarOffice bénéficie désormais d'une version Mac OS X native et peut également être une alternative dans la même mesure que sous Windows : il faudra faire des compromis sur l'ergonomie.

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Le même constat se répète plus ou moins pour les deux autres types d'applications. Malgré ses défauts, Excel reste le meilleur tableur et bénéficie notamment d'un moteur graphique difficile à égaler et PowerPoint fait toujours figure de référence. OpenOffice/StarOffice propose quelques améliorations dans sa dernière version mais demeure un cran en dessous, notamment au niveau du tableur. Là encore, la différence ne se situe pas tant au niveau des fonctionnalités que de l'ergonomie : on peut à peu près tout faire, mais moins facilement, et avec moins de modèles prédéfinis. Les conclusions sont moins évidentes sur Mac : Keynote est un logiciel de présentation surdoué au niveau des animations et des transitions. Celles ci ne sont pas toutes indispensables mais elles peuvent donner une touche supplémentaire qui brise la monotonie habituelle de ce genre d'exercice. Quant à Numbers, s'il ne rivalise toujours pas avec Excel en puissance, il propose une approche suffisamment originale pour être complémentaire : pensé notamment pour le grand public, il permet de réaliser des feuilles de calcul à la mise en page attrayante et aux tableaux multiples, ce qui change sensiblement l'utilisation que l'on peut avoir d'un tableur.

En définitive, au risque de ne pas se mouiller, on pourra conclure que ces suites s'adresseront à des publics différents. Si votre priorité est le prix et la compatibilité (même imparfaite en ce qui concerne l'OpenXML) et si l'interface datée ne vous dérange pas, OpenOffice.org sera largement suffisant : la suite ne paie pas de mine mais elle permet de faire son travail correctement. Pour quelques euros de plus vous pourrez bénéficier de StarOffice qui inclut un support technique et des modèles de documents supplémentaires. Dans les deux cas, il s'agit d'un choix tout à fait valable mais selon les profils d'utilisateurs, son interface pourra être un grave défaut ou une qualité (certains apprécient sa sobriété). Que vous ayez un PC sous Windows ou un Mac, si vous cherchez une compatibilité optimale avec les formats de Microsoft, et notamment avec ceux d'Office 2007, il vous sera difficile de vous priver du « vrai » Office. Néanmoins, outre le côté « obligatoire » (compatibilité avec les documents du lieu de travail ou de la fac, même si les formats ouverts se développent), les dernières versions d'Office disposent d'atouts réels : une ergonomie revue à la hausse (surtout sous Windows, la version Mac posant quelques problèmes sur ce point), un puissant moteur graphique ou encore de nombreux modèles de documents et d'éléments. Il s'agit cependant de la suite la plus chère même si la version Famille et Etudiants reste sous la barre des 150 euros, sans compter les promotions assez fréquentes, notamment en direction des étudiants. Néanmoins, sur Mac, iWork '09 pourrait bien être la première version de la suite bureautique d'Apple à faire réellement de l'ombre à Office : même s'il manque encore des fonctionnalités à Keynote, Pages ou Numbers, la mouture 09 de la suite affine les trois logiciels sur de nombreux points, et continue à creuser sa spécificité, sans compter que son prix reste inférieur. Nous la distinguons donc pour son originalité, tout en précisant que notre jugement est basé sur un usage domestique. Dans un contexte d'entreprise et avec des documents plus lourds, iWork ne fait sans doute pas encore le poids et sa compatibilité risque alors de poser davantage problème. Néanmoins, un regard sur le progrès accompli depuis la première version laisse présager qu'Apple ne compte pas s'arrêter en si bon chemin...

Pour en savoir plus

Si vous souhaitez en savoir plus sur les suites bureautiques, voici une sélection d'articles publiés précédemment sur Clubic.com :


Microsoft Office 2007 Famille et Etudiants

8

Les plus

  • Excellente ergonomie
  • Graphiques de qualité
  • Correction orthographe & grammaire

Les moins

  • Assez cher (hors promo)
  • OpenXML difficilement exportable

0

Texte9

Tableur9

Présentation8

Ergonomie9



OpenOffice.org 3 / StarOffice 9

6

Les plus

  • Gratuit (OpenOffice.org)
  • Bon marché (StarOffice)
  • Compatibilité Office (97/2003)
  • Formats ouverts

Les moins

  • Ergonomie datée
  • Peu de modèles et de thèmes
  • Compatibilité OpenXML à améliorer
  • (pénalisant pour l'utilisateur)

0

Texte8

Tableur7

Présentation7

Ergonomie6



Microsoft Office Mac 2008 Famille et Etudiants

6

Les plus

  • Compatible Office 2007
  • Excellent moteur graphique
  • Correcteur orthographe et grammaire
  • Mode bloc notes (Word)

Les moins

  • OpenXML difficilement exportable
  • Ergonomie perfectible
  • Assez lent
  • Un peu cher

0

Texte8

Tableur7

Présentation8

Ergonomie7



iWork 09

8

Les plus

  • Excellente ergonomie
  • Modèles nombreux et réussis
  • Approche originale (Numbers)
  • Très belles présentations (Keynote)

Les moins

  • Quelques fonctionnalités absentes
  • Compatibilité Office moyenne
  • Formats propriétaires

0

Texte8

Tableur8

Présentation9

Ergonomie9



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Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique

Tombé dans un Amstrad CPC quand j'étais petit, je teste des logiciels, des Mac, des claviers, des souris ou des tablettes pour Clubic depuis 2005. J'aime aussi écouter du rock et de la musique électronique, en faire même un peu, regarder des films pas trop bêtes, et rire d'humour absurde.

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