Intel Z68: nouveau chipset Sandy Bridge, 3 cartes en test!

Julien Jay
Publié le 11 mai 2011 à 09h00
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Le lancement de la plate-forme Sandy Bridge (voir notre dossier), en début d'année, n'a pas été sans heurts pour Intel. Si les performances étaient assurément au rendez-vous, les déboires rencontrés par le chipset P67 ont fait couler de l'encre, beaucoup d'encre, et pénalisé plusieurs acteurs de l'industrie : des fabricants de composants, aux fabricants de PC sans oublier les utilisateurs finaux.

Sans compter qu'à l'inverse des processeurs Core de seconde génération, le P67 n'avait pas forcément convaincu, du fait de ses fonctionnalités limitées (on pense à l'absence d'USB 3.0) ou des limitations artificielles imposées par Intel. L'un des reproches étant que le P67 était le seul chipset à permettre l'overclocking des processeurs K de seconde génération à condition de sacrifier leur cœur graphique intégré, le fameux HD 3000. Cœur graphique intégré ou overclocking... il fallait choisir ! Sans compter qu'avec le sacrifice du cœur graphique, on se prive également du bloc QuickSync chargé d'accélérer les opérations de transcodage vidéo.

En ce mois de mai, Intel apporte une réponse à cet épineux problème avec le lancement du Z68, un chipset censé combiner les deux fonctionnalités : overclocking ET utilisation du cœur graphique. Et si l'USB 3.0 n'est toujours pas géré en natif, ne rêvons pas, une nouvelle fonction entre en scène : le SSD Caching.

Gros plan sur le chipset Z68, ses fonctionnalités et les premières cartes mères l'utilisant.

Intel Z68 : ce que le P67 aurait dû être ?

Avec les processeurs Core de seconde génération, certaines fonctions dépendant précédemment du chipset se retrouvent dans le processeur. C'est ainsi que tout processeur Sandy Bridge intègre son propre contrôleur mémoire, son propre contrôleur PCI-Express ainsi qu'un cœur graphique intégré. Du coup, le chipset a un rôle finalement assez mince dans la plate-forme puisqu'il se contente de gérer les interconnexions. Il est du reste relié au processeur via un bus DMI dont le débit annoncé est de 20 Gb/s.

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Se présentant sous la forme d'une seule et unique puce, le Z68 intègre un contrôleur USB 2.0 pouvant gérer un total de 14 ports, l'USB 3.0 n'étant toujours pas d'actualité chez Intel. Un jour peut-être... Le Z68 dispose fort logiquement d'un contrôleur Serial-ATA 6 Gb/s sur deux des six ports Serial-ATA. Bien entendu, les puces Z68 ne sont pas concernées par le problème détecté il y a plusieurs mois sur la révision B2 des chipsets P67 au niveau de la fiabilité du contrôleur. On devrait donc pouvoir dormir tranquille. On retrouve logiquement les fonctions RAID habituelles : RAID 0, RAID 1, RAID 5, RAID 10 et la possibilité de créer des grappes RAID avec des disques de plus de 2,2 To, du moins avec les derniers pilotes Intel.

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Le Z68 vu par le gestionnaire de périphériques de Windows 7


Côté PCI-Express, nous avons droit à huit lignes PCI-Express 2.0 tandis que la puce reste compatible avec l'Intel HD Audio et propose un MAC réseau intégré qu'il faudra utiliser conjointement avec un contrôleur Intel additionnel. Sur le papier, les nouveautés fonctionnelles face au P67 ne sautent pas aux yeux. Et pour cause puisque les caractéristiques sont en tout point identiques sauf en ce qui concerne deux particularités.

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Le chipset Z68 vu par CPU-Z

Overclocking toujours contrôlé... mais avec graphique intégré !

La première particularité du Z68, et nous l'évoquions dès l'introduction, concerne l'overclocking. Précédemment, il fallait choisir entre P67 et H67. Le premier, c'est-à-dire le P67, permettait l'overclocking des processeurs, mais sans offrir aucune sortie vidéo. Exit donc le HD 3000. Le second, H67, offrait certes la prise en charge du circuit graphique intégré avec des sorties vidéos, mais l'overclocking du processeur était... impossible.

Le Z68 réunit les deux fonctions. Il est donc possible d'overclocker au choix la mémoire du système, la fréquence de son processeur et la fréquence du contrôleur graphique intégré Intel, tout en profitant de ce dernier.

À l'inverse du P67, le Z68 permet donc de se dispenser d'une carte graphique additionnelle même si au vu du public visé, des utilisateurs avancés, il y a peu de chances qu'ils se contentent du cœur graphique intégré Intel. On pourra donc profiter du moteur QuickSync du HD 3000, lequel accélère certaines opérations de transcodage vidéo, tant que l'on ne branche pas une carte graphique. Précédemment, sur P67, celui-ci était tout simplement désactivé.

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Overclocking de notre Core i7 2600K avec coeur graphique activé


Naturellement s'il est possible d'overclocker son processeur tout en bénéficiant du HD 3000, les limitations en terme d'overclocking de la plate-forme Sandy Bridge restent d'actualité. Rappelons donc qu'avec les processeurs Core de seconde génération, la fréquence de bus système est pratiquement gravée dans le marbre : fixée par défaut à 100 MHz, elle dépasse rarement dans la pratique les 108 MHz. De fait, la marge de manœuvre est infime et c'est un choix architectural qui est à l'origine de cette limitation. La fréquence des différentes interfaces du système (PCI-Express, USB, Serial-ATA, etc) est fixée de manière synchrone sur la fréquence système de base, et non de manière asynchrone comme précédemment. Bug ? Choix délibéré aux conséquences mal maîtrisées ? Volonté d'empêcher l'overclocking ? Difficile à dire...

Conscient du problème, Intel a déjà annoncé que ses prochaines plates-formes corrigeraient le tir. En attendant, le fondeur propose pour les processeurs classiques la liberté d'overclocker la mémoire ainsi que la possibilité d'augmenter le coefficient multiplicateur de 4 crans soit un gain potentiel de 400 MHz (y compris sur quatre cœurs), s'ajoutant au gain offert par le mode Turbo (ce dernier variant en fonction du nombre de cœurs utilisés). Il faudra opter pour un processeur K ou unlocked pour modifier librement le coefficient multiplicateur de ce dernier à la baisse comme à la hausse !

En pratique, les capacités d'overclocking du Z68 ne semblent en rien altérées par rapport au P67. Durant nos tests, en air cooling, nous avons pu atteindre sans souci les 5 GHz avec un Core i7 2600K dont la fréquence de bus était fixée à 105 MHz et le coefficient multiplicateur à 48x.

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Overclocking à 5 GHz pour notre Core i7 2600K


Intel Smart Response Technology

L'autre particularité du Z68 c'est la technologie Smart Response d'Intel, également connue sous l'appelation SSD Caching. Disons-le d'emblée, cette technologie est purement logicielle et n'a rien de spécifique au Z68 même si pour l'heure Intel crée un effet de gamme artificiel en la réservant à ce seul chipset. Il s'agit avec Smart Response d'utiliser un disque SSD comme d'une mémoire tampon, et ce afin d'accélérer les débits et taux de transfert du disque dur principal. Cela ne vous rappelle rien ? Souvenez-vous ! C'était en 2006 avec la technologie Turbo Memory... alias Robson. À l'époque... la technologie n'avait pas séduit.

Aujourd'hui le Smart Response nécessite un ensemble de prérequis assez impressionnant. Compatible Windows Vista et Windows 7 (mais aussi Windows Server 2008), Intel Smart Response nécessite un SSD qu'il vous faudra acheter séparément. Celui-ci devra offrir au minimum 20 Go d'espace libre et au maximum 64 Go. Un seul disque SSD dédié au Smart Response est autorisé par système.

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La technologie Smart Response vue par le BIOS RAID Intel


Il faudra par ailleurs configurer le système en RAID et utiliser les derniers pilotes Rapid Storage d'Intel dans leur version 10.5. Attention le passage de l'AHCI au mode RAID dans le BIOS pour un disque système empêchera Windows 7 de démarrer. Bonne nouvelle, il est possible d'utiliser la fonction Smart Response avec un volume de disques RAID qu'il s'agisse des modes RAID 1/5/10.

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Activation du Smart Response


Deux SSD pour le Smart Response

Pour accompagner la fonctionnalité Smart Response, Intel lance un nouveau SSD, avec l'Intel SSD 311. Répondant au nom de code Larson Creek, celui-ci propose 20 Go d'espace de stockage et utilise l'interface Serial-ATA 3 Gb/s. Ses puces mémoire sont de type SLC et sont gravées en 34nm. Intel annonce un prix de 110 dollar pour ce SSD 311 par quantité de mille, c'est assez cher au regard de la capacité.

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SSD Intel Série 311 20 Go


D'autres acteurs de l'industrie devraient proposer des SSD de faible capacité pour être utilisé avec la technologie Smart Response. Le fabricant Kingston propose ainsi dans sa gamme SSD Now un modèle V+ d'une capacité de 64 Go : la taille maximale pour le Smart Response !

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SSD Kingston V+ 64 Go


Les performances synthétiques

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Rapide coup d'oeil sur les performances synthétiques du Larson Creek versus le modèle Kingston. Nous avons effectué notre série de tests sous AIDA avec des blos de 4 et 512 Ko en lecture et écriture sur quatre SSD différents. Notre référence est ici le Vortex 2 d'OCZ. Afin de simplifier la lecture des résultats nous faisons figurer ces derniers sous la forme d'un indice par rapport au Vertex 2. On s'aperçoit que le SSD 311 d'Intel est bien positionné devant le Postville et devant le modèle Kingston.

Les performances pratique

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Mais comme souvent avec les SSD, les performances pratique racontent une toute autre histoire. C'est ainsi que l'indice de performance de notre Larson Creek retombe largement passant derrière les SSD concurrents qu'il s'agisse d'un ancien Postville d'Intel ou du Kingston de 64 Go.

Lucid Virtu : un Optimus logiciel...

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Avec les cartes mères Z68, certains fabricants proposent une nouvelle fonction développée par Lucid, une société dans laquelle Intel détient des parts. Il s'agit de la fonction Lucid Virtu. Par le passé, nous nous étions déjà intéressés aux technologies Lucid avec le fameux Hydra Engine permettant de mixer deux cartes graphiques de marque différente pour des résultats à tout le moins peu convaincants. Si jusqu'à présent la technologie Lucid passait par une puce, le Virtu lui est totalement logiciel.

Proposée par certains fabricants de cartes mère (elle ne dépend donc pas d'Intel ni du chipset Z68), la technologie Virtu a plusieurs objectifs, dont celui d'utiliser au choix le cœur graphique HD 3000 du processeur ou la carte graphique additionnelle installée dans le PC. En clair, on se retrouve avec une sorte d'Optimus logiciel (en référence à la technologie de NVIDIA) où le HD 3000 du processeur est utilisé pour l'affichage du bureau et l'utilisation quotidienne des logiciels et où la carte graphique additionnelle est appelée à la rescousse pour les jeux et tout ce qui a trait à la 3D. L'autre avantage est bien sûr de bénéficier en permanence des blocs QuickSync de son processeur, et ce afin d'accélérer tout ce qui concerne le transcodage vidéo.

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La technologie QuickSync d'Intel ici disponible pour un encodage vidéo


Sur le papier donc, Lucid Virtu semble plutôt intéressant. On dispose d'ailleurs de deux modes de fonctionnement : l'i-Mode où tout passe par le HD3000 et c'est du reste le mode qui a retenu notre attention, et le d-Mode qui permet d'utiliser la carte graphique additionnelle en virtualisant le HD 3000. En pratique, le fonctionnement en i-Mode est déjà plus archaïque. Sur une plate-forme Z68 compatible, une fois sa carte graphique additionnelle installée et alimentée, il faut relier son écran non pas à cette dernière, mais aux sorties vidéos de la carte mère. C'est ennuyeux, car cela ferme d'emblée la porte à certains moniteurs et à certaines résolutions : puisque le HD 3000 d'Intel ne supporte toujours pas le DVI Dual-Link, les écrans 30 pouces... ne pourront pas profiter de leur résolution native de 2560x1600 pixels par exemple.

Comme pour l'Hydra Engine, Lucid utilise une couche d'abstraction logicielle qui va intercepter les appels à l'API DirectX pour les router sur le GPU de son choix : Intel HD 3000 ou la carte graphique additionnelle installée. Si cette dernière est retenue, son rendu final est copié dans la mémoire allouée au HD 3000 pour un affichage à l'écran.

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Schéma de fonctionnement


À noter que la virtualisation proposée par Lucid permet d'utiliser les deux circuits graphiques en même temps : pour lire une vidéo dans une fenêtre avec le graphique intégré et jouer à un jeu dans une autre fenêtre avec la carte graphique additionnelle. Hélas, à l'inverse de l'Optimus de NVIDIA, lorsque le système utilise le HD 3000 pour l'affichage du bureau, la carte graphique additionnelle est toujours alimentée : la consommation électrique globale est donc supérieure une fois Virtu mis en route.

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Gestionnaire de périphériques Windows : carte graphique AMD Radeon HD 6970 et HD 3000


La technologie de virtualisation de Lucid se base sur des profils logiciels, ce qui ne sera vraisemblablement pas sans poser problème. Par le passé, le manque de profils Lucid a déjà largement handicapé la technologie Hydra Engine... Il n'y a pas de raison que cela change, hélas, et Lucid n'aurait à l'heure actuelle qu'une centaine de profils disponibles. Cela veut dire qu'avec des jeux comme Crysis 2 par exemple, le rendu s'effectue par défaut... sur le HD 3000... Du coup on vous laisse imaginer le carnage sur le framerate. Et si un jeu récent comme Crysis 2 est concerné, de nombreux titres plus ou moins récents le sont également : Fable, Anno 1404 ne sont que quelques exemples de jeux dépourvus de profils. Cela dit, il reste possible de créer manuellement un profil : charge à l'utilisateur de nommer le profil et de sélectionner le fichier exécutable associé. C'est ainsi que nous avons finalement pu jouer à Crysis 2 sur notre système avec Virtu et la Radeon HD 6970 aux commandes.

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Pilotes Virtu et création de profil


Quant à la mise en œuvre de la technologie Virtu, d'un strict point de vue pratique il faut installer Windows 7, installer les pilotes de sa carte graphique additionnelle, activer le mode Multi-moniteur dans le BIOS, régler ce dernier pour booter sur le HD 3000, démarrer Windows 7 avec le HD 3000, installer les pilotes Intel, et enfin installer le logiciel Virtu.

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Installation des pilotes Virtu


À l'heure actuelle, Virtu ne fonctionne que sous Windows 7 et il semblerait que l'utilisation de cartes graphiques AMD soit préférable bien que les GeForce soient prises en charge. Et n'oublions pas un détail : lorsque Virtu est activé, il n'est plus d'accéder à ses pilotes de carte graphique, tant chez AMD que NVIDIA.

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Avec Virtu, à chaque démarrage AMD vous rappelle que son pilote ne peut pas être chargé


À l'avenir, la technologie Virtu pourrait fonctionner avec plus de jeux, c'est un fait, mais également avec un plus grand éventail de puces graphiques alors que ses concepteurs planchent sur un mode de fonctionnement où l'on branche son écran à la carte graphique additionnelle et non au HD 3000.

Carte mère Asus P8Z68V-PRO

Chez Asus, le Z68 est bien entendu d'actualité. Alors que le fabricant devrait prochainement proposer jusqu'à cinq modèles différents de cartes mères Z68, c'est la P8Z68V-Pro qui ouvre le bal. À l'inverse de Gigabyte, Asus ne vise clairement pas le haut de gamme avec ce modèle. Le nForce 200 n'est donc pas d'actualité sur ce modèle et c'est... peut-être mieux ainsi ! Revenons-en à la carte qui au format ATX revêt un PCB noir aux embouts arrondis.

Avec un chipset Intel Z68, la carte comporte un socket LGA-1155, quatre emplacements mémoire DDR3 et un étage d'alimentation numérique à 16 phases. Côté refroidissement, point question de heat-pipe : de simples radiateurs métalliques recouvrent les composants de l'étage d'alimentation et le Z68. L'alimentation s'opère du reste avec un connecteur ATX 24 broches et un connecteur 2x 12 volts.

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Sans fioriture ni logo Asus clignotant, la carte offre deux ports PCI-Express 1x, deux ports PCI et trois ports PCI-Express 16x, deux d'entre eux étant câblés sur 8x. La partie stockage offre huit ports Serial-ATA dont six sont gérés par le chipset, Asus ayant recours à un contrôleur additionnel Marvell 9172 (en PCI-Express 1x). Si l'USB 3.0 est de la partie sur cette carte, Asus a recours a des puces Asmedia. C'est bien sauf que sur notre modèle de test les ports USB 3.0 arrière n'étaient pas fonctionnels. Heureusement, il y a le connecteur 19 broches USB 3.0 sur la carte mère qui peut être relié à l'équerre comportant deux ports USB 3.0 livrée avec la carte. Le réseau Gigabit dépend d'un contrôleur Intel.

Étrangement, Asus nous propose ici une puce VIA pour le Firewire alors qu'on retrouve des boutons de mise en marche/reset à même le bas du PCB. Des switchs EPU et TPU, toujours aussi inutiles, sont présents au sommet de la carte mère.

Le chipset est ici surmonté d'un radiateur assez basique. A noter le circuit VIA pour le Firewire...
Trois connecteurs PCI-Express 16x 2.0 câblés pour le premier sur 16x pour les autres sur 8x.
Les boutons de mise en marche et de reset sont toujours les bienvenus.
Autour du socket, un étage d'alimentation plus mesuré que chez Gigabyte et des radiateurs relativement travaillés.
Les interrupteurs EPU et TPU... que personne n'utilisera.. vraisemblablement !
Huit ports Serial-ATA : du tout bon !
Une connectique complète qui ne fait pas l'impasse sur la vidéo et embarque même du Bluetooth !


La connectique arrière se compose de six ports USB 2.0, deux ports USB 3.0, un connecteur RJ45, un connecteur eSATA (il dépend d'un contrôleur JMicron) et surtout un ensemble de connecteurs vidéo. Asus nous propose en effet un vrai Z68 avec sortie DVI, VGA DB-15 et HDMI ! On retrouve des connecteurs audio classiques : six mini-jack et une sortie optique alors que la carte embarque un circuit Bluetooth a l'utilité peut-être discutable. On retrouve sur le PCB six connecteurs pour des ventilateurs boitier ou CPU, ceux-ci étant à notre sens mieux disposés que sur la carte Gigabyte par exemple.

En terme de BIOS, Asus nous propose du très bon tout simplement avec un BIOS UEFI dont l'interface graphique est pilotable à la souris. Par défaut la vue simplifiée donne accès aux informations essentielles du système alors que le mode avancé donne la main sur l'ensemble des réglages. Et naturellement il est possible de jouer sur les coefficients multiplicateurs cœur par cœur, sur la fréquence du bus système, sur les temps de latence mémoire ou bien sur les tensions d'alimentation des divers composants.

Carte mère Gigabyte Z68X-UD7-B3

Parmi les cartes mères que nous retenons pour ce test de la plate-forme Z68, nous retenons un modèle Gigabyte. La Z68X-UD7-B3 du fabricant taiwanais se positionne clairement sur le haut de gamme avec un format ATX. PCB noir, embouts arrondis autant d'attributs classiques pour le segment visé. À y regarder de plus près, cette Z68X-UD7-B3 rappelle vaguement quelque chose... une P67A-UD7-B3... Et autant être clair, sans tourner autour de pot, le design des deux cartes mères est identique Gigabyte recycle en effet ses PCB de cartes mères P67 en changeant simplement le chipset pour un Z68. Du coup, on se retrouve dans une situation assez grotesque : la carte Z68X-UD7-B3 si elle dispose bien d'un chipset Z68 n'en offre pas tous les avantages puisqu'elle dépourvue de tout connecteur d'affichage en sortie !

Passons rapidement sur les caractéristiques de la carte : quatre emplacements mémoire DDR3, un socket LGA-1155, une alimentation 24 phases, un connecteur ATX 24 broches et un connecteur ATX 8 broches sans oublier un système de refroidissement avec caloduc des composants, système d'ailleurs assez stylé bien que pouvant poser quelques problèmes pour d'éventuelles cartes d'extension (on pense au connecteur PCI-Express 1x inutilisable en l'état à cause du radiateur à proximité).

Bâtie autour du Z68, la GA-Z68X-UD7-B3 a pour particularité de disposer d'un composant nForce 200. Celui-ci permet de disposer de deux connecteurs PCI-Express 16x câblés à pleine vitesse. À propos de PCI-Express, la carte offre donc deux connecteurs PCI-Express 16x, deux connecteurs PCI-Express 16x câblés sur 8x, et un connecteur PCI-Express 1x. On retrouve du reste deux ports PCI. Offrant huit ports Serial-ATA, dont 6 gérés par le chipset Intel, la carte a recours à une puce Marvell 88SE9128 hélas interfacée sur une seule voie PCI-Express 1x. On retrouve une deuxième puce Marvell de ce type sur la carte pour les ports eSATA.

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Au chapitre des composants annexes, nous avons droit à une relique du passé un contrôleur Texas Instruments pour le FireWire dont on ne sait guère l'utilité. On remarque deux composants Renesas pour la gestion de l'USB 3.0 et deux contrôleurs Realtek 8111E pour la gestion du double réseau Gigabit. L'audio est à la charge d'une puce Realtek ALC889.

On retiendra sur cette carte assez dense la présence de deux connecteurs USB 3.0 à 19 broches pour raccorder les connecteurs de votre boîtier sans oublier le bouton de mise en route Power situé au sommet du PCB ou l'écran numérique affichant des codes de diagnostic. Les boutons Reset et Clear CMOS, s'ils sont bien présents sur la carte, sont difficilement identifiables. Et de regretter l'emplacement de certains connecteurs pour ventilateurs : si la carte en comporte un total de 6, dont un réservé au processeur, trois sont au bas du PCB. Pas facile du coup d'alimenter les éventuels ventilateurs du haut de son boîtier, d'autant qu'aucun connecteur n'est présent à mi-hauteur de la carte.

La zone autour du processeur est assez dense : on observe qui plus est les nombreux composants de l'étage d'alimentation.
Huit ports Serial-ATA : un classique bienvenu.
Le radiateur recouvrant à la fois le chipset Z68 et le nForce 200.
Quatre connecteurs PCI-Express 16x 2.0, dont deux câblés sur 8x.
Contrôleur USB 3.0 Renesas... un grand classique.
Afficheur numérique pour codes de diagnostic.
Bouton de mise en marche facilement accessible au contraire des boutons "Reset" et "Clear CMOS" difficilement accessibles.
Une connectique arrière riche... sans connecteur vidéo. Une hérésie pour le Z68.


Un mot sur la connectique arrière de la carte : on retrouve six ports USB 3.0, un port PS/2, deux connecteurs USB 2.0, deux connecteurs eSATA, deux ports RJ45 de type Gigabit, deux connecteurs Firewire ainsi qu'un ensemble de connecteurs audio (six connecteurs mini-jack, un connecteur optique et un coaxial).

Parmi les curiosités de cette carte, il y a l'absence de sorties vidéos bien sûr, mais aussi les choix opérés par Gigabyte notamment au niveau du développement du BIOS. Nous sommes toujours en présence d'un BIOS classique quand la concurrence propose des BIOS UEFI sur chacun de ces modèles. Heureusement la prise en charge des disques durs de plus de 3 To est assurée. Et ne vous laissez pas berner par le Touch BIOS de Gigabyte : il s'agit ici d'un simple programme Windows permettant le contrôle du BIOS via une interface graphique et tactile si l'écran l'est lui aussi. Bref en 2011, ce choix apparaît comme saugrenu. Tout autant que l'absence de prise en charge de la technologie Virtu de Lucid. Forcément sans connecteur VGA physique, le Virtu de Lucid risque de beaucoup moins bien marcher même si Gigabyte aurait pu nous proposer une implémentation du seul d-Mode qui aurait permis de bénéficier des blocs QuickSync du processeur.

Pour le reste, le BIOS offre des options fort classiques avec contrôle des coefficients multiplicateurs, ajustement des tensions d'alimentation, possibilité d'ajuster la fréquence de base du bus (on sait que sur Sandy Bridge cela ne mène pas à grand-chose), contrôle des temps de latence mémoire, j'en passe et des meilleurs. À noter toutefois un comportement étrange de la plate-forme avec le Turbo puisque notre processeur Core i7 2600K n'a jamais opéré à sa fréquence maximale validée par Intel à savoir 3,8 GHz.

Intel DZ68DB

Intel propose naturellement sa propre carte mère basée sur le chipset Z68. Baptisée poétiquement DZ68DB, la carte est beaucoup plus modeste que nos modèles Asus et Gigabyte. Le PCB bleu aux embouts arrondis semble bien dépouillé et du reste assez mal conçu. Les emplacements mémoire sont par exemple trop près du socket ce qui fait qu'en utilisant le ventirad officiel Intel il y a risque de collision entre les barrettes mémoire et le radiateur.

Doté d'un socket LGA-1155 et de quatre emplacements mémoire DDR3, la carte dispose d'un étage d'alimentation à 4 phases. Au classique connecteur ATX 24 broches, Intel ajoute un connecteur ATX 4 broches tout simple !

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Le chipset sur surmonté d'un simple radiateur métallique, et nous avons droit à seulement cinq connecteurs Serial-ATA sur la carte ! Niveau extensions, nous retrouvons un seul et unique connecteur PCI-Express 16x, deux ports PCI-Express 1x et trois ports PCI.

Faute de gérer nativement l'USB 3.0 avec le Z68, Intel dote sa DZ68DB d'un contrôleur Renesas pour la gestion de l'USB 3.0.
Trois slots PCI... A défaut d'être utiles, ils peuvent occuper l'espace d'un PCB vraiment vide...
Seulement cinq ports Serial-ATA et une connectique fort peu commode.
On appréciera ici la connectique DisplayPort.


L'audio est à la charge d'un composant Realtek ALC892 quand Intel nous propose du Firewire via un composant VIA. Décidément la résurgence du Firewire sur ces cartes nous laisse perplexes. L'USB 3.0 est de la partie via un contrôleur Renesas. À l'arrière, la carte propose six ports USB 2.0, deux ports USB 3.0, un connecteur eSATA, un port FireWire, un connecteur Displayport, un connecteur HDMI, une prise DVI, un connecteur RJ45 et un ensemble de connecteurs audio : cinq prises mini-jack et une sortie optique.

Dépourvue de boutons de mise en route, la carte n'est pas non plus dotée de header USB 3.0 interne. Quant aux connecteurs pour ventilateurs, ils sont au nombre de trois dont un est dédié au processeur. Côté BIOS c'est la grande désolation comme souvent chez Intel : le BIOS ne dispose toujours pas d'une interface graphique pilotable à la souris alors que les fonctions qu'il propose sont réduites particulièrement en matière d'overclocking.

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Pour tester les performances du Z68, nous avons utilisé la plateforme suivante :
  • Carte mère Asus P8Z68-V PRO (BIOS 8801)
  • Intel Core i7 2600K
  • 4 Go mémoire DDR3-1600 Kingston
  • Disque dur Western Digital Raptor 300
  • Carte graphique XFX AMD Radeon HD 6970
Cette plate-forme, opérait sous Windows 7 édition Intégrale 64 bits Service Pack 1. Puisqu'il nous faut comparer la nouvelle d'offre d'Intel avec l'existant nous avons eu recours à une seconde plate-forme Intel, en Socket LGA-1155, dont le détail figure ci-dessous :
  • Carte mère Asus Maximus IV Extreme
  • Intel Core i7 2600K
  • 4 Go mémoire DDR3-1600 Kingston
  • Disque dur Western Digital Raptor 300
  • Carte graphique XFX AMD Radeon HD 6970
Toujours animée par Windows 7, cette configuration nous sert à vérifier les performances du Z68 face au P67. Nous testerons également les performances des deux autres cartes mères Z68 de ce comparitif : la Z68X-UD7-B3 de Gigabyte et la DZ68DB d'Intel selon les configurations suivantes :
  • Carte mère Gigabyte Z68X-UD7-B3,
  • Intel Core i7 2600K
  • 4 Go mémoire DDR3-1600 Kingston
  • Disque dur Western Digital Raptor 300
  • Carte graphique AMD XFX Radeon HD 6970

  • Carte mère Intel DZ68DB
  • Intel Core i7 2600K
  • 4 Go mémoire DDR3-1600 Kingston
  • Disque dur Western Digital Raptor 300
  • Carte graphique AMD XFX Radeon HD 6970
D'un système à l'autre les fréquences de fonctionnement sont identiques ainsi que les paramètres mémoire. Nous utilisons les pilotes Catalyst 11.4 sur un OS à jour. En raison du comportement erratique du Turbo sur la carte mère Gigabyte, nous avons réglé l'ensemble des cartes mères sur le même coefficient maximum de turbo afin d'avoir des performances comparables.

3DMark Vantage - v1.0.1 - Test processeur

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Pas de surprises avec 3DMark Vantage, les performances d'un système à l'autre étant pratiquement identiques.

Cinebench 11.5

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Les tests de rendu 3D de Cinebench tendent à donner un très léger avantage à la carte Z68 de Gigabyte alors que la seconde place revient à notre configuration P67. Quoi qu'il en soit les écarts sont négligeables.

Sciencemark 2.0 Primordia

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Nos diverses configurations affichent des résultats semblables avec ScienceMark 2.0. On note un avantage infime pour Gigabyte.

PCMark 05 - Test processeur

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Le test processeur de PCMark 05 ne donne lieu à aucun commentaire particulier, tous nos systèmes étant au même niveau.

PCMark 05 - Test mémoire

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Même constat du côté du test mémoire : les performances sont toutes au même niveau, d'une plate-forme à l'autre.

Sandra 2011 - Test processeur

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Sandra 2011 ne fait pas exception à cette terne série de tests : on ne note aucune différence flagrante de performance d'une plate-forme à l'autre même si la Z68X-UD7-B3 de Gigabyte arrive en tête.

Sandra 2011 - Test mémoire

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Côté mémoire, Sandra 2011 semble indiquer de meilleures performances pour le P67 qui devance nos trois cartes Z68. Ces dernières offrent toutes des performances mémoire similaires.

3DMark 11 - Performance - 1680x1050

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On termine avec 3DMark 11 ici exécuté dans son but premier : le test des performances GPU en 1680x1050. Sans grand étonnement, nos diverses configurations sont sur un pied d'égalité. On note toutefois les performances faibles de la carte mère Gigabyte : elle se classe en effet dernière. Certes l'écart avec les autres systèmes est ridicule (à peine 0,75%), mais cela vient nous rappeler que les temps de latence induits par le nForce 200 n'ont rien d'enviables.

Lucid Virtu

Nous avons logiquement cherché à mesurer les performances obtenues une fois la technologie Virtu de Lucid activée. Nous utilisons pour ce faire notre plate-forme de référence à base d'Asus P8Z68V-Pro et la version 1.0 des pilotes Lucid.

3D Mark 11

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Ce premier 3DMark nous permet de confirmer ce que nous redoutions : l'activation de Virtu impacte les performances. Le temps de latence associé à la recopie des informations de la Radeon HD 6970 à la mémoire vidéo du HD3000 pénalise en effet les performances de 1,2%.

Mafia II

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Avec un vrai jeu, et non un outil de test, nous retrouvons un impact sensible sur les performances. Celui-ci s'aggrave et passe à 4,5%.

Dirt 2

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Même constat sous Dirt 2. L'activation de Virtu fait perdre en performances et pas qu'un peu puisque la baisse atteint cette fois 8% !

Consommation

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La consommation électrique relevée au moyen d'un wattmètre est une vraie mauvaise nouvelle pour la solution Virtu. En effet on s'aperçoit qu'en charge la plate-forme consomme plus une fois Virtu activé. C'est normal puisque le HD 3000 du Core i7 2600K travaille tout comme le Radeon HD 6970. En revanche, là où c'est plus grave, au repos le Radeon HD 6970 continue à consommer et à être alimenté alors même qu'il ne sert à rien, l'affichage du bureau Windows étant effectué par le HD 3000. Dans son implémentation actuelle, la technologie Virtu de Lucid ne peut pas arrêter la carte graphique additionnelle. Dommage !

Intel Smart Response Technology

Nous nous intéressons maintenant à la technologie Smart Response d'Intel qui vise à accélérer les performances disque d'une machine en utilisant un SSD comme mémoire cache. Nous utilisons ici un SSD Intel Série 311 de 20 Go sur notre plate-forme Asus P8Z68-V Pro avec les pilotes Intel Rapid Storage 10.5. Les résultats que nous vous présentons sont tous exprimés en secondes. La lecture des graphiques est inversée : la barre la plus courte représente la solution la plus rapide. Chaque test est effectué un chronomètre à la main et répété un certain nombre de fois pour éviter les écarts, lisser les résultats et contrer les effets inattendus du prefetch notamment.

Temps de chargement Windows 7

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Le gain du Smart Response Technology est évident sur le temps de chargement de Windows 7 puisque celui-ci est divisé par deux, tout simplement.

Adobe Photoshop CS5

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Avec une application gourmande comme Photoshop, le gain du Smart Response est tout à fait palpable : on passe de 11 secondes pour démarrer le logiciel à seulement 4 secondes. Cela en devient presque instantané !

3DSMax 2010

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3DSMax, encore plus que Photoshop, est une application lourde et traditionnellement longue à charger. La technologie Smart Response porte ses fruits ici aussi : le temps de chargement de l'application fond de 27 à 17 secondes. On gagne donc une dizaine de secondes.

Ces très bons résultats appellent toutefois une observation : avec un SSD d'une taille de 20 Go, l'espace est limité. Du coup si vous êtes du genre à utiliser un grand nombre d'applications, et que celles ci travaillent sur des volumes de données importants il se peut que l'effet du cache soit nettement moins probant surtout sur un volume limité à 20 Go. Cela peut être particulièrement vrai si vous accélérez un disque contenant vos jeux favoris par exemple.

Conclusion

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Six mois après la sortie des processeurs Core de seconde génération, autrement dit six mois après l'avènement de Sandy Bridge, Intel complète son offre de chipset avec un Z68 tout à fait convaincant. Mais si le Z68 est convaincant, il n'existe et trouve sa raison d'être que dans la segmentation artificielle précédemment créée par... Intel !

En privant le chipset P67 du support du cœur graphique intégré, et en privant le H67 des fonctions d'overclocking du processeur, Intel a créé le besoin d'un chipset combinant le meilleur des deux mondes. C'est ici que se positionne le Z68 qui n'est finalement que ce que le P67 aurait dû être dès son lancement.

Les utilisateurs actuels de systèmes P67 n'ont pas de raison particulière de migrer vers un système Z68, autant être clair. D'autant que ceux-ci sont des utilisateurs enthousiastes, il n'auront donc cure de pouvoir utiliser le HD 3000 de leur processeur puisqu'ils ont vraisemblablement déjà une carte graphique plus puissante. En revanche à l'achat d'un nouveau système, le Z68 est assurément le meilleur choix aujourd'hui.

L'autre nouveauté fonctionnelle du Z68 c'est la technologie Smart Response : l'idée d'utiliser un SSD pour accélérer le disque dur est pertinente et nos tests prouvent un gain tangible. C'est donc un bon point sauf que le coût à l'achat d'un SSD dédié et d'un disque dur risque de s'approcher du coût d'un SSD d'entrée de gamme. Qui plus est, il n'y a aucune raison que la technologie Smart Response soit réservée au seul Z68 : ce n'est ni plus ni moins qu'une technologie logicielle dont tous les chipsets Intel du X58 au P67 peuvent profiter...

Un mot enfin sur la technologie Virtu de Lucid permettant de faire fonctionner simultanément HD 3000 et carte graphique additionnelle. Le concept est intéressant sur le papier sauf que dans les faits il se heurte à quelques réalités déplaisantes : outre le non-support des résolutions d'affichage supérieures à 1920x1200 pixels, la carte graphique additionnelle n'est jamais éteinte avec Virtu. Du coup le côté environnemental de la technologie est nul et non avenu : le système consomme plus en Virtu qu'avec une carte graphique discrète. Reste l'intérêt de pouvoir utiliser le module QuickSync pour les transcodages avec sa carte graphique tierce... À voir si cela vaut franchement le détour ! En attendant, nous avons hâte de voir les solutions similaires de NVIDIA et AMD.

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On terminera avec un mot sur les cartes mères : si Asus maitrise toujours autant son sujet, Gigabyte passe à côté. Proposer une carte mère avec chipset Z68 sans sortie VGA va à l'encontre même de la raison d'être du Z68. Et nous ne reviendrons pas sur la non-prise en charge de Virtu ou encore l'absence de BIOS UEFI. Ce dernier point semble inexcusable sur ce type de carte en 2011. Quant au modèle Intel, il se montre trop sommaire à notre goût et pas franchement destiné au marché grand public, mais plutôt à celui de l'intégration. Attention du reste à l'écart de prix entre cartes mère P67 et Z68 : au-delà d'une quinzaine d'euros cet écart n'est plus justifié selon nous.

Intel Z68

6

Les plus

  • Overclocking et IGP réconciliés
  • Apport du Smart Response

Les moins

  • Toujours pas d'USB 3.0
  • Technologie Virtu douteuse
  • Coût du Smart Response en question

Performances8

Innovation6

Qualité/prix7

Julien Jay
Par Julien Jay

Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'ineffable Aigle d'Or sur TO7, je reste fasciné par les évolutions constantes en matière de high-tech. Bercé par le hardware pur et dur, gourou ès carte graphique et CPU, je n'en garde pas moins un intérêt non feint pour les produits finis, fussent-ils logiciels. Rédacteur en chef pour la partie magazine de Clubic, je fais régner la terreur au sein de la rédaction ce qui m'a valu quelques surnoms sympathiques comme Judge Dredd ou Palpatine (les bons jours). Mon environnement de travail principal reste Windows même si je lorgne souvent du côté de Mac OS X.

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