L'utilisation de l'application de suivi de contacts est loin de suivre la même courbe que le nombre de personnes testées positives au Covid-19, qui a tendance à augmenter ces dernières semaines.
Rien n'y fait, StopCovid n'a toujours pas pris son envol. Lancée en fanfare par le gouvernement au mois de juin, l'application de contact tracing, censée constituer un geste barrière à part entière en plus de la distanciation physique, du masque ou du gel hydroalcoolique, ne rencontre toujours pas le succès. Ces dernières semaines, son nombre de téléchargements est même devenu famélique, malgré une progression estivale du coronavirus en France.
L'échec de StopCovid se confirme
Depuis son lancement le 2 juin 2020, StopCovid a été téléchargée 2,3 millions de fois. L'application qui permet d'identifier et de retrouver les contacts des personnes atteintes par le virus plafonne et n'a adressé des notifications que pour 72 contacts à risque seulement, ce qui est, il faut le dire, dérisoire, sur les dizaines de milliers de cas déclarés depuis la mise à disposition de l'outil au grand public.
Depuis la mi-juin, où le secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O, avait annoncé des résultats encourageants, StopCovid n'est depuis passée que de 1,9 million de téléchargements à 2,3 millions, selon la Direction générale de la Santé (DGS).
À ces chiffres, on peut tout de même ajouter 1 169 QR codes utilisés. Dans l'application Bluetooth, l'individu qui scanne un QR code informe les utilisateurs de l'application qu'il a pu croiser ces quinze derniers jours après le résultat -positif- de son test de dépistage, encourageant ainsi les contacts à se faire dépister à leur tour.
Le gouvernement réitère son appel à utiliser l'application
On peut en toute logique expliquer le faible nombre de notifications par le faible nombre d'utilisateurs. Avec 2,3 millions de téléchargements, StopCovid peut en théorie toucher 3% de la population, ce qui reste très en deçà des standards attendus pour l'outil (60% de la population environ). Sans parler du fait que « téléchargement » ne signifie pas « activation ». Ce chiffre est peut-être encore plus bas en réalité.
Face à la recrudescence de la pandémie durant l'été, le ministère des Solidarités et de la Santé « encourage évidemment tous les Français à télécharger l'application », tout en rappelant qu'elle peut se révéler particulièrement efficace et utile dans les zones très fréquentées, comme les bars et les restaurants, ainsi que dans les lieux où le virus circule davantage.
Décriée aussi bien pour son inutilité que pour sa potentielle ponction de données, à laquelle la CNIL veille scrupuleusement, StopCovid semble être liée au destin de la pandémie et de ses conséquences sur la société. Une explosion de la mortalité ou des hospitalisations pousserait sans doute les Français à être plus prudents, mais pour l'heure, et comme le montrent les données de Santé publique France publiées ces derniers jours, la situation n'est pas suffisamment alarmante pour inciter à l'utilisation de l'application.
Source : franceinfo / AFP