Le lancement du pass sanitaire, dans les prochains jours, pourrait pousser les nombreux Français ne possédant pas encore de smartphone à en faire l'acquisition. Une solution de seconde main et financièrement raisonnable s'offre à eux : le reconditionné.
Le pass sanitaire va devenir une réalité pour tous les Français à compter du mercredi 9 juin. Dès lors, le dispositif, inséré dans l'application gouvernementale TousAntiCovid, deviendra un indispensable notamment pour accéder à tous les grands événements rassemblant plus de 1 000 personnes, comme les festivals, les concerts, les foires ou les rencontres sportives. Il permettra aussi de traverser les frontières et de se déplacer en Europe dès le début du mois de juillet. Le pass sanitaire pourra héberger tout test négatif RT-PCR ou antigénique, un certificat de vaccination ainsi qu'un certificat de rétablissement de la Covid-19. Mais évidemment, tout cela se fera via son smartphone, un bien que de nombreux Français n'en possèdent pas encore.
Un pass sanitaire pas obligatoire, mais presque indispensable
Aujourd'hui, environ 1 Français sur 4 (23 %) ne dispose pas de smartphone selon l'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes). Au-delà de 60 ans, ils ne sont plus que 62 % à posséder un mobile, et seulement 44 % chez les plus de 70 ans.
Pour les autorités, il n'est pas question de rendre le pass sanitaire obligatoire, pour le moment en tout cas. Et il sera toujours possible de présenter son QR Code ou son cahier de rappel en version papier, oui. Sauf que cette solution pourrait se heurter à certaines contraintes. Pour des raisons pratiques, certaines structures évènementielles privées exigeront peut-être une présentation numérique du pass sanitaire, sur smartphone donc, par crainte de faux justificatifs papier. Le mobile pourrait donc être la solution ultime.
Il existe différentes raisons pour lesquelles de nombreux Français ne disposent pas encore d'un smartphone : le prix en est une. Et pour tenter de convaincre les « sans-mobiles », certains acteurs redoublent d'efforts pour proposer des prix très favorables au porte-monnaie tout en renforçant l'aspect pratique de l'achat. C'est tout l'enjeu de la filière du reconditionné.
Certains acteurs du reconditionné ajoutent une dimension « service » à leur activité
Une société comme Hexamobile permet par exemple d'acquérir un smartphone reconditionné à partir de 79 euros dans un état dit « correct ». Évidemment, à ce prix-là, l'appareil n'est pas de première fraîcheur, et ne comptez pas sur le dernier iPhone, mais il sera garanti 1 an et aura traversé 31 points de contrôle. Un iPhone SE de 128 Go dit « comme neuf » mais de première génération coûtera forcément un peu plus cher : 129 euros.
Là où la proposition de la start-up marseillaise Hexamobile est intéressante, c'est qu'elle fournit, avec chaque téléphone reconditionné vendu, un guide explicatif qui résume le fonctionnement des multiples mesures prises par le gouvernement. Le guide se propose ainsi d'aider à l'utilisation de l'application TousAntiCovid, à l'activation du pass sanitaire et au flash du QR Code. L'idée est ici d'accompagner celles et ceux qui ne seraient pas à l'aise un smartphone en main, et à lutter ainsi contre la fracture numérique.
Le secteur du reconditionné reste en tout cas sous pression. Lundi, la Commission pour la rémunération de la copie privée a dévoilé un barème des versements qui frappe pour la première fois l'achat de produits reconditionnés. Si les chances restent minces que ce barème (qui touche aux supports d'enregistrement pouvant être utilisés pour procéder à des copies d'œuvres à usage privé) soit appliqué, l'Assemblée nationale devra encore en débattre dans les prochains jours. Son application porterait incontestablement un coup à toute la filière du reconditionnement.