Sandisk Extreme II, le challenger

Frédéric Cuvelier
Publié le 04 juin 2013 à 15h00
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Après un Ultra Plus réellement séduisant, que nous testions il y a deux mois, Sandisk annonce un nouveau SSD. Son Extreme II vise le haut de gamme et cherche à concurrencer le Samsung 840 Pro ou le Vector d'OCZ.

Pour parvenir à faire jeu égal avec ces deux ténors du marché, l'Extreme II devra être compétitif sur plusieurs points : les performances, évidemment, mais aussi le positionnement tarifaire et la garantie proposée, notamment. Après avoir réalisé un très joli coup avec son Ultra Plus, Sandisk parviendra-t-il à mettre un nouveau coup de pied dans la fourmilière ?

Sandisk Extreme II, un SSD haut de gamme mais pas trop

Au premier regard, cet Extreme II déçoit un peu : il est certes aussi fin que les Samsung 840 Pro et OCZ Vector (7 mm), mais alors que ces derniers (auxquels nous pouvons ajouter le récent Vertex 450 de la marque) sont tous dotés d'une coque toute en aluminium, le SSD haut de gamme de Sandisk est composé de deux matériaux. Cette remarque d'ordre esthétique n'implique heureusement pas le refroidissement des éléments.

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En effet, l'apport de l'aluminium dans la dissipation de la chaleur générée par le fonctionnement des puces est indéniable. Sandisk a préféré réserver cette matière à l'une des deux faces de son SSD, celle en contact avec les pads thermiques disposés sur l'ensemble des puces. L'autre face revêt un plastique somme toute basique. Un artifice qui permettra aux composants de conserver une température de fonctionnement tout à fait acceptable, sans que Sandisk n'ait eu à casser sa tirelire. Malin, à condition que cette économie soit répercutée sur le prix final et serve le consommateur.

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Contrôleur Marvell, puces 19 nm et nCache

À l'intérieur de cet Extreme II, on retrouve un PCB classique, bien différent de celui de l'Ultra Plus. Toutefois, celui qui se présente sous nos yeux surprend dans le sens où seule une face est peuplée par les différentes puces. Parmi ces dernières, on trouve tout d'abord le contrôleur.

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Comme pour son dernier SSD, Sandisk a fait confiance à Marvell. Cependant, le 88SS9175 de l'Ultra Plus fait ici place au 88SS9187, nom de code Monet. Un contrôleur annoncé par Marvell il y a un an et qui diffère en un point crucial par rapport au 88SS9175 : au lieu de fonctionner sur 4 canaux, le nouveau contrôleur de Marvell travaille sur 8 voies, chacune d'entre elles gérant un débit maximal de 200 Mo/s. Des caractéristiques que l'on retrouve chez Indilinx ou Samsung, au demeurant.

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Ce contrôleur fonctionne de pair avec un système de cache, matérialisé ici par la présence d'une puce Samsung de 256 Mo de type DDR2-800, doublant ainsi la capacité par rapport à l'Ultra Plus. Notez au passage l'absence de toute fonction de chiffrement de type AES, pourtant présente sur le 840 Pro.

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Le 88SS9187 gère naturellement la commande TRIM alors que Sandisk introduit de nouveau sa fonction nCache que nous avions découverte lors de notre test de l'Ultra Plus. Pour rappel, celle-ci implique les puces eX2 ABL de Sandisk, qui disposent d'une fraction fonctionnant comme de la mémoire SLC (Single Layer Cell), ou presque. Ces puces, plus rapides que celles de type MLC (Multiple Layer Cell), sont utilisées pour améliorer les performances lors de manipulations de petits fichiers, exercice dans lequel les SSD sont les plus à la peine. Ces fichiers de petite taille sont donc écrits sur la mémoire SLC, puis sur les puces MLC dès que le SSD est moins sollicité. Ce procédé avait fait ses preuves lors de nos tests, l'Ultra Plus se positionnant en tête de nos exercices de copies de fichiers.

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Concernant les puces mémoires utilisées par Sandisk dans cet Extreme II, sachez qu'elles sont identiques à celles présentes dans l'Ultra Plus : de type eX2 ABL, elles sont gravées en 19 nm. Seule finalement change la capacité de ces modules : 64 Go pour l'Ultra Plus 256 Go (4 canaux obligent), 32 Go sur l'Extreme II 240 Go (à cause des 8 canaux).

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Par ailleurs, vous noterez que la quantité de mémoire réservée pour les opérations visant à réduire l'usure des puces est bien plus importante sur l'Extreme II. Une astuce qui permet probablement à Sandisk de proposer une garantie de 5 ans, comme le font Samsung sur son 840 Pro, ou OCZ sur son Vertex. Notez en revanche que le MTBF ne change pas par rapport à l'Ultra Plus, avec 2 millions d'heures.

Les différentes versions de l'Extreme II

Sandisk commercialise 6 variantes de son nouveau SSD : les trois capacités (120, 240 et 480 Go) déclinées en deux versions. La première (la G25) est prévue pour les ordinateurs portables et simplement livrée avec un spacer ; la seconde (la G26) est destinée aux machines de bureau et est livrée avec un câble SATA et un adaptateur 3,5 pouces.

Sachez que ces 6 SSD bénéficient d'une garantie de 5 ans et sont tous compatibles avec le Toolkit de Sandisk : un logiciel qui permet de mettre à jour simplement le micro-code de son SSD, mais dont les possibilités et l'interface sont encore loin d'égaler ce qui se fait chez OCZ, Intel ou Samsung.

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Ces SSD sont disponibles dès aujourd'hui pour des tarifs connus : comptez 160, 290 et 550 euros pour les versions 120, 240 et 480 Go dédiées aux PC portables, et 170, 300 et 560 euros pour les modèles destinés aux ordinateurs de bureau.

Les performances

Sur le papier, l'Extreme II affiche des débits séquentiels proches de ceux des Samsung 840 Pro et OCZ Vector. Sur le nombre d'entrées / sorties par seconde en revanche, le nouveau SSD de Sandisk est moins performant que ses deux concurrents, particulièrement en écriture.

Performances
 64 Go120 / 128 Go240 / 256 Go480 Go
 Ultra PlusUltra PlusExtreme IIUltra PlusExtreme IIExtreme II
Lecture séquentielle (Mo/s)520530550530550545
Écriture séquentielle (Mo/s)155290340445510500
Lecture aléatoire 4 Ko (IOPS)76 00080 00091 00082 00095 00095 000
Écriture aléatoire 4 Ko (IOPS)29 00033 00074 00039 00078 00075 000

Qu'en est-il dans la pratique ? Pour le savoir, nous avons confronté l'Extreme II à différents SSD du marché, dont le Vector et le 840 Pro.


D'après ATTO, l'Extreme II est, sur les très petits fichiers, aussi performant que l'Ultra Plus. Mais par rapport à un 840 Pro, l'écart est conséquent. Il l'est également sur les gros fichiers lorsque l'on compare les résultats de l'Extreme II avec ceux du Vector.

Pour Everest, le nouvel Extreme de Sandisk se place systématiquement devant l'Ultra Plus, ce dernier étant déjà bien positionné dans notre classement. Le SSD de Sandisk est donc, sur ces tests théoriques, un bon cru, notamment sur le test d'écriture de petits fichiers, où le nCache semble encore faire parler de lui.

Dans la pratique, l'Extreme II termine premier en lecture de gros fichiers, se place très bien en écriture, mais peine bizarrement en copie proche. Une faiblesse du firmware ? Sur les petits fichiers, le comportement est complètement similaire à celui de l'Ultra Plus : très performant en écriture, plus modeste en lecture. Un résultat qui vient corroborer ceux d'Everest.

Notre avis

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Après un Ultra Plus enthousiasmant, Sandisk s'essaie donc au haut de gamme avec son Extreme II, venant chatouiller les OCZ Vector et Samsung 840 Pro. Les résultats de nos tests pratiques sont très bons, que ce soit sur les petits ou les gros fichiers. Et si la copie proche est un peu en deçà, l'Extreme II n'en reste pas moins un sacré compétiteur. De même, on apprécie la garantie de 5 ans conssentie par Sandisk, qui place l'Extreme II face aux meilleurs modèles que sont ceux d'OCZ et de Samsung.

Pour le reste, il faut avouer que l'on s'attendait à mieux : le packaging est correct, sans plus, et la coque mi-plastique mi-aluminium n'est pas du meilleur effet. Et comme nous le craignions, cette économie de bout de chandelle ne s'est pas propagée jusqu'au consommateur : avec 290 euros le modèle 256 Go, l'Extreme II est presque 100 euros plus onéreux qu'un Samsung 840 Pro. Un positionnement tarifaire que nous ne pouvons justifier, et que Sandisk ferait bien de revoir rapidement s'il veut définitivement jouer dans la cour des grands.

Sandisk Extreme II

6

Les plus

  • Performances globales
  • Garantie 5 ans
  • Écriture de petits fichiers

Les moins

  • Prix trop élevé
  • Le plastique un peu cheap

Performances synthétiques9

Performances pratiques9

Performances / prix5


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