Un taux d'échec record malheureusement fréquent au Pays de Galles. A se demander si la technologie, censée soulager la police, ne lui complique pas finalement la tâche.
Big Brother serait-il un peu myope ?
Ce sont des chiffres qui posent question. Lors de la finale de Champion's League l'an dernier à Cardiff, la police a passé au crible les images des caméras de surveillance de la ville, des gares et de l'aéroport. Elle a ainsi scanné les visages de 170 000 visiteurs venus le temps d'un weekend dans la capitale galloise.Dans cet immense panel, l'algorithme policier de reconnaissance faciale s'est surpassé en identifiant pas moins de 2 470 criminels, dont les visages correspondaient supposément aux photos contenues dans la base régionale de données des casiers judiciaires, ou dans celle d'Interpol.
La reconnaissance faciale est-elle efficace ?
Il semblerait que le Big Brother britannique ait besoin de lunettes : après vérification sur les criminels potentiels repérés, 2 297 n'avaient en réalité rien à se reprocher. Un honorable taux d'échec (« false positive rate ») de 92 %, donc.Ce n'est pas une première fois que l'outil de reconnaissance faciale fait des siennes au Pays de Galles. Selon le magazine WIRED, qui a compilé des données relatives au système de surveillance gallois, les caméras s'étaient aussi trompées dans les grandes largeurs lors d'un match de boxe, avec 90 % de taux d'échec. Idem pour un match de rugby, avec 87 % d'erreurs.
La police galloise défend malgré tout son algorithme en expliquant que tous les système de reconnaissance faciale commettent des erreurs, et que personne n'a (à ce jour) été arrêté après émission d'un faux positif.
Depuis son déploiement l'an dernier, l'algorithme a identifié 2 000 visages et permis un peu plus de 450 arrestations. Reste à savoir si, avec des taux d'échec aussi élevés, la machine n'est pas un boulet pour les forces de police, les obligeant à un fastidieux et chronophage travail de contrôle.
Source : WIRED.