Gianfranco Battisti, P.-D.G. de FS Italiane Group, et Marco Alverà, P.-D.G. de Snam, @FS Italiane
Gianfranco Battisti, P.-D.G. de FS Italiane Group, et Marco Alverà, P.-D.G. de Snam, @FS Italiane

L’entreprise ferroviaire publique italienne Ferrovie dello Stato Italiane veut abandonner les trains au diesel au profit de l'hydrogène.

Alors que la moitié des trains européens repose sur les énergies fossiles, l'avènement du train à hydrogène promet de réduire l'empreinte carbone du secteur ferroviaire. L'Italie est le premier pays de l'Union européenne à vouloir le déployer massivement.

L'Italie dans les roues de l'Allemagne

La FS Italiane (l'équivalent de la SNCF en Italie) vient de conclure un accord avec le groupe gazier Snam pour développer les trains fonctionnant à l’hydrogène. « L'accord signé avec la Snam confirme l'importance, pour FS Italiane, d'encourager la mobilité durable, conformément au Green New Deal européen » a déclaré Gianfranco Battisti, P.-D.G. et Directeur général de Gruppo FS Italiane. 

Accord inédit, ce partenariat est un pas de plus vers le développement des trains à hydrogène en Europe. Ces derniers constituent une alternative aux trains fonctionnant au diesel, comme c’est le cas sur la moitié des lignes ferroviaires du Vieux Continent. « Les transports ferroviaires à l'hydrogène constituent une innovation fondamentale capable d'accroître la durabilité environnementale tant pour le transport de marchandises que de passagers sur les tronçons ferroviaires restants qui ne sont pas encore électrifiés » précise Gianfranco Battisti.

Ce type de train est notamment en service en Allemagne depuis deux ans. Construit par Alstom, le train est équipé d’une pile à combustible, et génère sa propre électricité en faisant réagir deux gaz : l’hydrogène (stocké dans des bonbonnes) et l’oxygène contenu dans l’air ambiant. Plus besoin d’électriser les lignes !

L'hydrogène : entre promesses et interrogations

Plus généralement, l’hydrogène apparaît comme une nouvelle source d’énergie viable pour une économie décarbonée. C’est dans cette optique que la Commission européenne avait annoncé en juillet dernier un plan d’investissement massif (entre 180 et 470 milliards d’euros) pour porter l’hydrogène à 12 ou 14% du mix énergétique européen d’ici 2050.

Pourtant, le recours hydrogène ne résout pas encore tous les problèmes : actuellement, sa production à grande échelle provient des énergies fossiles, notamment du gaz naturel. Son extraction génère même du dioxyde de carbone (CO2). Des solutions plus écologiques consisteraient soit à capter le CO2 émis pour éviter qu’il ne soit relâché dans l’air, ou bien de le produire à partir d’énergies renouvelables (panneaux solaires, éolien) grâce auxquelles aucun CO2 ne serait émis. 

En France, les premiers trains à hydrogène devraient arriver en 2023 dans certaines régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Occitanie). Dans son plan de relance, le gouvernement a prévu 7 milliards d'euros pour faire décoller la filière hydrogène française.