L'État a décidé de miser sur l'hydrogène, en mettant en place une stratégie sur dix ans visant à accélérer le développement de la filière verte. La mobilité, elle, constitue la partie la plus importante du volet écologique du plan de relance du gouvernement.
Le plan de relance de 100 milliards d'euros, présenté le 3 septembre par Emmanuel Macron et Jean Castex, bénéficie depuis d'un service après-vente assuré par les ministères concernés, qui bénéficieront pour certains d'une partie de l'enveloppe. Les transports sont dotés de 11 milliards d'euros, tandis que la filière de l'hydrogène, à elle seule, recevra un financement de 7 milliards d'euros.
Jusqu'à 100 000 emplois créés grâce à la filière hydrogène d'ici 10 ans
La France entend profiter de la relance pour se positionner à la pointe des technologies de production d'hydrogène renouvelable et bas carbone, avec l'objectif d'atteindre, avant 2050, la neutralité carbone. Outre les 50 000 à 100 000 emplois pouvant être créés dans cette filière d'ici 2030, c'est l'attrait d'une énergie décarbonée et stockable qui séduit le gouvernement.
Les 7 milliards d'euros alloués à l'hydrogène seront répartis selon plusieurs leviers. D'abord, l'État entend soutenir les projets portés par les entreprises dans les territoires, pour aider à l'émergence d'une véritable offre française de solutions d'hydrogène. L'hydrogène produit par électrolyse de l'eau fera l'objet d'un appel d'offres et d'un soutien à la rémunération. Enfin, l'État prévoit la mise en place d'un projet commun européen visant à « soutenir l'industrialisation sur le territoire et le développement de démonstrateurs ».
L'État veut aussi assurer sa souveraineté nationale en la matière. Il pourra ainsi aider au financement d'usines d'électrolyseurs ou d'autres projets divers tournant autour de l'énergie verte, et plus largement, les projets de recherche touchant au développement de solutions décarbonées basées sur l'hydrogène. Les solutions de piles à combustible, de réservoirs et de matériaux destinés aux prochains véhicules à hydrogène pourront bénéficier de soutiens financiers dans le cadre d'un projet européen, tout comme les solutions d'électrolyseurs pour la production d'hydrogène bas carbone et la décarbonation de sites industriels.
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Le vélo et les transports en commun, parmi les grandes priorités de l'État sur le secteur des transports
Cet investissement pour l'hydrogène de 7,2 milliards d'euros sera progressif. Une première partie (de 3,4 milliards d'euros) financera la stratégie à court terme, avant 2023, la partie restante étant dispatchée jusqu'en 2030.
Si le plan de relance fait la part belle à l'hydrogène, la partie la plus important consacrée à l'écologie (30 milliards d'euros au total) est allouée à la mobilité, et plus globalement au secteur des transports, avec un pactole de 11 milliards d'euros (5 milliards pour les transports en commun, 4,7 milliards pour le ferroviaire et 1,2 milliard en soutien aux collectivités territoriales). « Nous irons plus loin, plus fort pour développer les transports plus propres : le train, les véhicules électriques, mais aussi les transports en commun et le vélo », avait assuré le président Macron il y a quelques jours.
D'abord, l'État entend donner un vrai coup de fouet au développement de l'usage du vélo, en aidant à accélération des travaux, entendons par-là la construction des pistes cyclables. Les transports en commun bénéficieront de soutien pour créer de nouvelles offres ferroviaires, l'idée étant de renforcer l'accessibilité dans les zones urbaines les plus denses, soit en améliorant les services déjà existants, soit en créant de nouvelles lignes propres.
Source : Gouvernement