Live Japon: le point sur les porte-monnaie électroniques

Karyn Poupée
Publié le 17 octobre 2015 à 17h53
Le train le matin et le soir, le métro dans la journée, le journal pris au kiosque, le café acheté au distributeur, le repas du midi dans un konbini (supérette), le supplément pour l'extension des horaires de garderie de mon fils, les ingrédients pour le dîner du soir, tout je peux tout payer au Japon avec mon téléphone ou un porte-monnaie électronique sur une carte à puce sans contact.

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Ces modes de paiement dématérialisé pour les toutes petites sommes (en lieu et place de l'argent liquide) sont devenus monnaie courante au Japon où la carte bancaire n'est employée que pour les grosses sommes. Les transactions effectuées avec les porte-monnaie électroniques augmentent d'autant plus que plusieurs se font concurrence et qu'ils sont acceptés dans un très grand nombre de commerces de toutes les tailles.


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Il existe diverses catégories de porte-monnaie électroniques: ceux qui font aussi carte de transport ferroviaire (Suica, Pasmo, Icoca, etc.), ceux qui sont adossés à un grand groupe de distribution (Nanaco pour Seven & I Holdings, Waon pour Aeon), ceux qui appartiennent à un opérateur mobile (ID/DCMX de NTT Docomo) ou à une galerie marchande en ligne (Edy de Rakuten, initialement créé par une filiale de Sony).


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Les chiffres donnent le tournis: pour une population nippone de quelque 127 millions d'âmes, quelque 91 millions de porte-monnaie Edy ont été activés (tous ne sont pas forcément utilisés) et Edy est accepté dans 430 000 points de vente. S'y ajoutent 56 millions de Suica (580 000 points de vente essentiellement dans la région de Tokyo), 52,6 millions de Waon (225 000 points de vente) et 42 millions de Nanaco (186 000 points de vente). Plusieurs porte-monnaie électroniques sont souvent acceptés en un même lieu. C'est le cas par exemple dans les supérettes ouvertes 24H/24 (appelées konbini).

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Même si celles portant l'enseigne Seven Eleven appartiennent au groupe Seven & I Holdings qui propose le porte-monnaie Nanaco il est possible d'y régler ses achats avec Edy, Suica ou ID/DCMX. De même dans les supermarchés du groupe Aeon peut-on payer avec Edy, Suica en plus de la carte maison Waon. Les enseignes de supérettes multiservices Lawson ou FamilyMart, qui n'ont pas leur propre porte-monnaie, acceptent ceux de tous les autres.

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Les commerces tendent en effet à considérer que plus ils offrent de commodité au client, plus il reviendra. Si Seven & I n'acceptait que le porte-monnaie Nanaco, les personnes qui veulent payer avec Edy iraient ailleurs. Car il suffit souvent de traverser la rue pour trouver une supérette concurrente.


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L'intérêt, c'est aussi la possibilité de cumuler des points (qui se transforment en à-valoir) lors de chaque paiement, et la commodité d'avoir tous ces porte-monnaie électroniques dans son téléphone portable (tous sont dotés de la puce requise, à l'exception des iPhone d'Apple). Précisons qu'au Japon, il est rarissime de se faire voler son smartphone. J'ai régulièrement l'équivalent de 100 ou 150 euros d'argent électronique chargé dans mon mobile et je pourrais en mettre trois fois plus sans pour autant avoir la hantise d'être dévalisée.

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Une chose est certaine: c'est tellement pratique qu'on dépense sans doute plus. le paiement s'effectuant en un tourne-main, simplement en posant brièvement son mobile sur le lecteur, sans code à saisir ni signature à apposer. Pas de monnaie à chercher dans sa poche, pas d'erreur de rendu, les avantages sont perceptibles pour le client comme pour le commerçant qui gagne aussi du temps (plus les clients paient par porte-monnaie électronique moins il y a de pièces et billets à manipuler). Le temps gagné en caisse accélère les flux de clients qui sont d'autant plus contents et enclins à revenir qu'ils attendent moins longtemps.

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Le grand gagnant dans cette affaire est aussi Sony puisque c'est lui qui fournit toutes les puces des porte-monnaie électroniques japonais. Tous sont en effet basés sur sa technologie Felica qui a été retenue notamment pour son haut niveau de sécurité et la vitesse des transactions. Au Japon, la technologie Felica est utilisée depuis près de 15 ans pour les passes de transport ferroviaire et depuis plus de 10 ans comme porte-monnaie électronique.
Sony aurait cependant eu une démarche commerciale plus intelligente (en offrant gratuitement la technologie), Felica aurait pu s'imposer mondialement, déplore Takeshi Natsuno, ex-dirigeant de NTT Docomo qui fut l'un des plus ardents promoteurs du téléphone porte-monnaie. Et selon lui, aujourd'hui enseignant à l'université Keio, plus l'on stocke de choses précieuses (données, argent) dans son smartphone, plus on y fait attention et moins on le perd.

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Reste que le téléphone n'est qu'une transition: le paiement électronique se passera à l'avenir totalement d'objet, il sera biométrique. Cela est déjà expérimenté à petite échelle au Japon et on imagine très bien la société nippone en accepter le principe sans trop grande résistance compte tenu du côté pratique. Il suffira de placer sa main ou un doigt au-dessus d'un lecteur de schéma du réseau vasculaire (technique déjà employée en lieu et place du code secret sur les distributeurs d'argent de plusieurs grandes banques). A suivre...
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