Comment régler ses paramètres de confidentialité sur Google ?

Romain Heuillard
Publié le 31 octobre 2015 à 09h21
Vous ne voulez plus que Google vous traque ? Vous pouvez utiliser des alternatives, bien sûr. Mais vous pouvez aussi continuer à profiter de l'efficacité de ses services tout en limitant la collecte d'informations.

Évasion fiscale, culture d'entreprise, collecte de données personnelles... L'émission Envoyé spécial diffusée jeudi soir sur France 2 était consacrée à « La face cachée de Google ». Pas de révélation, ce reportage a enfoncé quelques portes ouvertes, comme c'est souvent le cas avec un programme destiné à une si large cible.

Au moins a-t-il porté ces problématiques à la connaissance des profanes à une heure de grande écoute. Selon Médiamétrie, l'émission a rassemblé 2,9 millions de téléspectateurs. Et il a peut-être donné un nouvel élan d'émancipation à certains initiés qui ne s'étaient pas encore décidés.

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S'émanciper

Pour commencer, le reportage a eu le mérite d'évoquer quelques alternatives à certains services de Google. Les internautes qui n'adhèrent pas à « l'esprit » Google peuvent ainsi utiliser DuckDuckGo, « le moteur de recherche qui ne vous espionne pas », ou Qwant, qui promet lui aussi confidentialité et respect de la vie privée dès sa page d'accueil.

Pour remplacer Google Maps, on peut se tourner vers OpenStreetMap, le Wikipédia de la cartographie. Pour tout le reste, le reportage renvoie vers la campagne Dégooglisons Internet de l'association Framasoft.

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Connaitre et comprendre Google

Mais on peut aussi rester sur Google en limitant la collecte de données. « Si c'est gratuit, c'est que vous n'êtes pas le client, mais le produit, » dit le proverbe. En l'occurrence les clients sont les annonceurs, auxquels Google promet de diffuser les publicités auprès de la meilleure cible. Google collecte donc beaucoup d'informations à votre sujet, pour vous profiler au mieux et/ou pour rendre ses services les plus efficaces possible, afin de vous fidéliser et de vous présenter un maximum de publicité à long terme.

Mais Google offre un minimum de transparence et une certaine maitrise, si ce n'est de sa propre initiative, au moins en conformité avec la législation internationale.

Depuis un site internet de Google, en cliquant sur sa photo de profil puis sur Confidentialité, on accède aux règles de confidentialité de Google, lisibles par le tout-venant non-juriste, et illustrées par de nombreux exemples. L'éditeur explique ainsi que « si vous consultez fréquemment des sites de jardinage, (...) des annonces ayant trait à cette activité apparaitront sur le Web ».

Certes, les conditions d'accès aux données pour des raisons juridiques sont assez floues, sujettes à l'interprétation de la notion de « bonne foi », mais les règles du jeu sont claires, l'internaute utilise les services en connaissance de cause.

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Dompter Google

Les utilisateurs disposent aussi et surtout d'une relative liberté de choix et peuvent limiter la collecte de données. Au fil du temps, Google a simplifié les procédures, désormais rassemblées dans l'encadré « Informations personnelles et confidentialité » de l'espace Mon compte, auquel on accède d'un clic sur sa photo de profil.

Google propose pour commencer un assistant de vérification pas à pas, qui permet d'ajuster les paramètres « les plus importants » en quelques minutes.

Mais en allant dans les Commandes relatives à l'activité et dans les Paramètres des annonces, on peut aussi entrer dans le détail :
On peut désactiver chacun de ces historiques. En réalité, on peut désactiver l'association des historiques avec son compte. Ce qui rendra les services de Google plus neutres, mais aussi moins pertinents et moins efficaces. Google Maps n'affichera plus le temps de trajet vers une adresse, par exemple. Chaque rubrique précise l'utilisation qui est faite de chacun des historiques, et l'influence qu'ont leur désactivation.

Google continuera quoi qu'il en soit à enregistrer la plupart de vos activités, de manière anonyme, pour améliorer globalement ses services. Par exemple votre voix ne sera plus utilisée pour améliorer la reconnaissance de vos propres commandes, mais pour améliorer celle de tous les utilisateurs.

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En somme, en ajustant une flopée de paramètres, on peut rendre Google relativement respectueux de sa vie privée. Adhère-t-on pour autant à ses méthodes ? Quelle valeur donne-t-on à sa vie privée ? Est-ce que profiter de la vaste panoplie de services gratuits constitue une concession et est-on prêt à en faire ? Chacun fera son propre choix, éventuellement après avoir vu le reportage La face cachée de Google, disponible en rattrapage jusqu'à vendredi prochain.

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Romain Heuillard
Par Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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