Qwant, ou le retour du "Google européen"

Thomas Pontiroli
Publié le 28 octobre 2015 à 15h18
Qwant récolte les fonds des mécontents de Google. Après Axel Springer, c'est l'Union européenne et ses subventions. L'ambition : créer une « alternative européenne crédible ».

Qwant est un moteur de recherche franco-allemand. Son pari : fournir des résultats de recherche assez satisfaisants pour se passer de Google. Mais aussi, proposer des remontées des réseaux sociaux - ce que fait peu le géant américain. Comme Duckduckgo, il s'engage à ne pas collecter et exploiter commercialement de données personnelles - un sujet sensible pour nombre d'internautes et qui suscite un vrai débat de société.

Dans le cadre de la première conférence franco-allemande sur le numérique, le 27 octobre, la BEI (Banque européenne d'investissement) a annoncé un investissement de 25 millions d'euros dans la start-up fondée en 2013. Un financement « innovant » dit l'institution, qui veut aider la jeune société à prendre son envol en Europe et, qui sait, devenir ce « Google européen » qu'appelait de ses vœux Jacques Chirac il y a 10 ans.

Le projet Quaero (« je cherche », en latin) accouchait trois ans après cette déclaration (en 2008), fort de 198 millions d'euros de fonds, dont une large part de subventions. Le projet de recherche n'a pas manqué d'innovations (traduction simultanée, reconnaissance faciale...) ni de brevets (31). Mais quand vint l'heure du bilan, cinq ans après, Quaero était « quand même un petit peu loin » de Google, selon les dires d'Oseo.

Il s'avéra en fait que Quaero était un catalyseur de R&D et n'avait pas prétendu être un Google européen.


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Un signal à Google ?

En dix ans, les relations entre Google et le Vieux Continent ont évolué : il y a eu une enquête pour abus de position dominante, l'idée de scinder l'entreprise en deux, sans parler de l'optimisation fiscale qui agace les États-membres. Sur un autre front, Google a aussi eu un différend avec le groupe de presse allemand Axel Springer, sur l'indexation de ses articles - il a d'ailleurs investi dans Qwant à hauteur de 20 % du capital.

Dans ce contexte, dur de ne pas voir ces investissements dans Qwant comme un symbole de la résistance européenne face à Google. Seulement, dans le viseur de l'américain, le concurrent le plus « crédible », ce serait plutôt Facebook. Depuis quelques mois, il multiplie les annonces : recherche, e-commerce, articles, vidéos... Son but : opposer à Google sa propre vision du Web, dans laquelle les données sont centrales.


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Télécharger Qwant pour Windows.
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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