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Depuis le 22 avril 2021, une polémique grandit aux Etats-Unis après que les membres de l'Université du Minnesota ont été interdit de contribuer aux recherches sur le noyau Linux.

Un élève de l'établissement a proposé des codes contenant de potentielles failles de sécurité, provoquant un bannissement systématique de toute donnée provenant d'une adresse e-mail de l'Université du Minnesota, par Linux. Une décision critiquée par plusieurs membres de la communauté Linux, jugeant la sentence excessive.

Les codes de la discorde

La tension n'est pas encore retombée dans l'Etat du Minnesota. Le bannissement de tout travaux en lien avec Linux, des membres de l'Université ne cesse d'alimenter la controverse. D'un côté, selon les responsables de Linux, l'Université du Minnesota serait coupable d'avoir sciemment soumis des codes contenant d'importantes failles de sécurité. De l'autre, les chercheurs affirment avoir seulement mené à bien des recherches dans la continuité d'un premier article publié début 2021.

Leurs travaux universitaires avaient alors été menés pour pointer du doigt les failles de sécurité existantes, montrant qu'un code malveillant pouvait outrepasser tout processus d'approbation et potentiellement infecter le noyau Linux. Or, après ces codes infectés, un étudiant de l'université a posté un code, a posteriori inoffensif, mais demandant de nouvelles révisions, ce qui a conduit Greg Kroah-Hartman, responsable du noyau et membre de la Fondation Linux, à demander à rejeter le moindre code qui émanerait d'une adresse e-mail umn.edu.

Une surréaction du board de Linux ?

Cette décision forte prévoit également le réexamen de l'ensemble des codes soumis par l'Université du Minnesota. Un travail colossal justifié, selon Kroah-Hartman, par la volonté pour les développeurs de Linux de ne pas servir de « cobaye » en subissant de potentielles nouvelles failles de sécurité induites par des codes des membres de l'université.

Une tentative de clarification de la part de plusieurs chercheurs n'y aura rien changé : leurs travaux pour déceler les failles dans le processus de soumission des codes de Linux sont suspendus jusqu'à nouvel ordre.

Deux incertitudes demeurent à ce stade. La première concerne l'origine du code défectueux décrié par Kroah-Hartman. Ce dernier réfute l'argument de l'Université du Minnesota selon lequel le code aurait été créé par un outil et non par un humain. La seconde est liée à l'origine même du code soumis, qui pourrait potentiellement ne pas faire partie du projet de recherche. Son envoi par le biais d'une adresse e-mail umn.edu et sa correction via des adresses Gmail générées aléatoirement ont achevé de semer le doute au sein du board de Linux.

Alors que le noyau fête ses trente ans en 2021, cette année restera à priori marquée par cette décision controversée et critiquée par plusieurs membres de la communauté Linux, notamment du fait de la réintroduction potentielle de bugs corrigés au préalable par le travail de l'Université du Minnesota. Pour l'heure, le réexamen des travaux de l'université par Linux prévoit néanmoins de conserver les correctifs valides.

Sources : The Verge, Zdnet