Dans l'une de ses dernières dépêches l'agence Reuters rapporte que des milliers d'ebooks sont publiés chaque jour au sein du Kindle Store, mais plusieurs d'entre eux seraient le fruit de spammeurs organisés. Ainsi plusieurs auteurs auraient vu leurs ouvrages tout simplement copiés, dotés d'une nouvelle couverture et publiés au sein du Kindle Store sous un autre titre et un autre auteur. Une seconde méthode consisterait à utiliser un logiciel de type Autopilot Kindle Cash, lequel promet de publier facilement un livre sur Amazon sans pour autant écrire un seul mot. Le système consiste à prendre le texte d'une oeuvre tombée dans le domaine public pour lui apposer une nouvelle couverture et la publier vers un type d'audience spécifique.
Ces faux ouvrages sont proposés pour 99 centimes et Amazon reverse alors entre 35 et 70% du prix de vente. Interrogée par Reuters Susan Daffron, présidente de la maison d'édition Logical Expressions, déclare : « Clairement, Amazon devra effectuer davantage de contrôles de qualité (...) c'est un problème de plus en plus répandu ». Et d'ajouter : « Si les gens peuvent publier 12 versions d'un même livre avec différents titres, noms d'auteurs ou prix de vente, il leur suffit de n'en vendre qu'un seul pour faire de l'argent. Dans l'histoire ce sont eux les gagnants et Amazon le perdant ». Le cyber-marchand disposerait déjà d'une équipe scrutant la qualité du contenu publié et la porte-parole Sarah Gelman affirme : « nous effectuons certains processus permettant de détecter et d'enlever différentes versions d'un même livre ».
Pour l'heure le kiosque de la liseuse Nook serait épargné. Parmi les suggestions formulées par les experts, il est notamment question de faire payer les auteurs afin de publier leurs ouvrages au sein du Kindle Store. Pour sa part, l'analyste McQuivey, du cabinet de recherche Forrester, estime qu'Amazon devrait mettre en place plusieurs fonctionnalités communautaires afin de permettre aux clients de commenter chacun des ouvrages et de leur qualité.
