Entente sur les prix des livres électroniques : Barnes & Noble défend le modèle d'Apple

Audrey Oeillet
Publié le 08 juin 2012 à 11h41
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L'une des tablettes Nook de B and N.
Alors que l'enquête du Department of Justice (DOJ) concernant l'entente présumée sur les prix des livres électroniques entre Apple et plusieurs éditeurs suit son cours aux Etats-Unis, le commerçant Barnes & Noble s'en mêle. Ce dernier s'inquiète des conséquences que pourrait avoir sur le marché la suppression du modèle d'agence d'Apple, que suggère le DOJ.

Aux Etats-Unis, la franchise de magasins Barnes & Noble est l'une des plus importantes dans le secteur de la librairie : depuis plusieurs années, l'entreprise propose, au même titre qu'Amazon, sa propre gamme de liseuses électroniques, en l'occurrence les Nook. De fait, B&N se sent directement concerné par l'affaire opposant le DOJ à Apple et à plusieurs éditeurs... et en particulier sur les conséquences que pourrait avoir la suppression du modèle d'agence de la firme de Cupertino, accusé par la justice américaine d'être au cœur de l'affaire d'entente sur les prix.

Sans grande surprise, B&N pointe du doigt le fait que la suppression de ce modèle remettrait Amazon en position de force sur le marché : depuis l'arrivée de l'eBook Store, les parts d'Amazon en matière de livres électroniques seraient passées de 90 à 60%, permettant à Barnes & Noble de se faire une place dans le secteur, à hauteur de 27%. Une situation aurait été impossible autrement selon le commerçant, qui estime que le secteur est devenu « plus compétitif en 2010 », période où Amazon a dû arrêter de trop casser les prix pour rester en bons termes avec certains acteurs du livre numérique.

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L'évolution des prix à la hausse à partir de 2010

Le document de 26 pages (PDF) envoyé par B&N au DOJ ne remet néanmoins pas en cause les accusations d'entente sur les prix qui ciblent Apple, Penguin Group et MacMillan. Il se contente principalement de mettre en doute la nécessité et surtout la légitimité de la suppression du modèle d'Apple, qui permet aux éditeurs de déterminer un prix minimum de vente pour leurs ouvrages électroniques, et ainsi empêcher des commerçants à trop tirer les tarifs vers le bas. Concrètement, les éditeurs acceptant le contrat d'Apple ne peuvent pas permettre à des concurrents de la firme de vendre leurs livres numériques moins chers que sur l'Ebook Store. Si, paradoxalement, ce modèle met Apple dans une position très confortable, il serait également favorable à ses concurrents comme B&N, qui voient finalement une plus grande menace chez les libraires numériques qui tirent trop les prix vers le bas.

La question de l'intérêt d'Amazon dans cette affaire a déjà été soulevée plusieurs fois, certains soupçonnant même la plateforme de Jeff Bezos d'être à l'origine de l'enquête initiale du DOJ. On peut noter qu'Amazon est d'ailleurs très discret concernant la polémique naissante dans cette affaire.
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