A l'occasion du Salon du Livre 2013, Chapitre.com et Sony faisaient stand commun, notamment pour mettre en avant leur partenariat autour du livre électronique. Après avoir donné la parole à la firme japonaise, c'est au tour du libraire d'évoquer sa position sur le marché : entretien avec Corentin Bergeron, directeur des projets eBook d'Actissia, le groupe à la tête de Chapitre.
Clubic : Bonjour Corentin. Le partenariat entre Sony et Chapitre.com a été lancé en août 2012. Pourquoi Sony et pas un autre acteur plus « local » ?
Corentin Bergeron : A la base, nous cherchions à proposer de nouveaux supports de lecture numérique à nos clients. Pour nous, le travail de Sony est une référence sur le marché, il était donc logique de se tourner vers eux. Nous, nous sommes des libraires, nous n'avons pas les compétences techniques pour fournir nous-mêmes des liseuses, mais dans la mesure où notre objectif est de fournir le catalogue de contenu le plus riche possible, nous cherchons également à nous tourner vers des supports de qualité.
Mais Sony n'est pas le seul acteur du secteur avec lequel nous avons signé : nous avons aussi réalisé un partenariat avec Archos l'année dernière, et nous avons à ce titre proposé la liseuse Archos 70b eReader, qui s'est très bien vendue. La tablette GBook intègre également notre application, qui permet d'acheter et de lire ses ebooks. Ça a été un vrai succès durant les fêtes, nous avons tout vendu : ce sont des petits produits accessibles qui permettent de découvrir facilement la lecture numérique.
Quel est votre bilan, à ce stade, du partenariat avec Sony ?
Nous en sommes très contents : le fait que nous ayons un stand commun au Salon du Livre en est la preuve. Nous avons des activités très complémentaires : le métier de libraire nécessite des compétences vraiment particulières, Sony à ses propres compétences aussi, donc nous complétons nos savoir-faire.
Mais nous ne souhaitons pas imposer à nos clients un support de lecture numérique : nous estimons que la lecture est quelque chose de très personnel, ça dépend de beaucoup de choses. C'est pour cela qu'on essaie de proposer une vaste gamme de liseuses et de tablettes de différents formats et à différents prix, notre premier prix est à 55 euros, il s'agit d'une tablette qui n'est pas connectée, pour les lecteurs qui souhaitent disposer du minimum... nous sommes là en tant que libraire, et c'est le lecteur qui choisit le support de lecture de son choix, au final.
La tendance du livre numérique en France évolue doucement, mais surement - on parle de 3% de part de marché cette année contre 1% l'année dernière - quelle est votre stratégie pour accompagner les lecteurs qui passent ce cap ?
Nous avons mis en place, dans notre réseau de boutiques physiques, des « porteurs numériques » : les clients peuvent venir voir ces employés avec leur liseuse et leur dire « je veux tel contenu sur tel support ». On peut lui proposer la version papier s'il le souhaite, mais également la version numérique : le client va payer son livre à la caisse comme n'importe quel ouvrage, et le libraire va quant à lui installer la version numérique sur sa liseuse. Le client ne fait rien, le vendeur fait toute la manipulation. C'est une véritable expérience multicanal qu'on est très fier de proposer.
Votre démarche est intéressante dans le sens où elle n'exclut pas le livre numérique du réseau physique. Certains libraires ont justement peur que le développement du livre électronique entraîne la désertion des librairies...
De notre côté, on ne pense pas du tout que le livre numérique va tuer le papier. C'est vraiment une démarche personnelle des lecteurs, certains d'ailleurs n'envisagent pas du tout de se séparer du papier. On n'impose le numérique à personne, on ne fait que répondre à une attente des clients.
De même, pour nous, ce n'est pas problématique que le client ne vienne pas en librairie puisqu'il peut acheter ses ouvrages en ligne. Néanmoins, on estime qu'aujourd'hui encore, venir en librairie est pour beaucoup un plaisir, les lecteurs viennent en magasin car ils veulent des conseils, des renseignements... et si leur choix, c'est de lire en numérique, il faut que le libraire sache s'adapter à cette demande.
Nous avons d'autres projets autour de la question de la vente de produits numériques dans des points de vente physiques, nous en dévoilerons plus dans les prochaines semaines, c'est encore un peu tôt.
Vous avez récemment développé votre activité autour de la bande dessinée numérique. Avec quels autres types de lectures comptez-vous enrichir votre catalogue ?
Nous avons signé des exclusivités en matière de lectures techniques, scientifiques et universitaires, car ce sont des secteurs en plein développement sur le circuit du numérique : pour les étudiants, c'est bien plus facile d'opter pour des livres et des manuels dématérialisés, d'ailleurs on voit de plus en plus de tablettes ou de liseuses dans les universités. On va donc proposer des contenus en exclusivité sur ces secteurs.
Vous avez déjà évoqués de futurs projets encore secrets, mais en avez-vous d'autres dont on peut parler ?
Nous avons beaucoup de choses dans les cartons, nous développons de plus en plus de partenariats actuellement, aussi bien avec des constructeurs que des fournisseurs de contenus, notamment autour de la jeunesse et de l'éducation. Et puis nous travaillons également sur de nouveaux modes de commercialisation du livre numérique autour de l'abonnement, nous en dirons plus prochainement.
Merci !
C. Bergeron, Chapitre.com : "nous travaillons sur des offres d'ebooks par abonnement"
Par Audrey Oeillet
Publié le 26 mars 2013 à 16h06
Par Audrey Oeillet
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