Alors que nous avons bien besoin d'un peu d'évasion en ce moment, quoi de mieux pour s'aérer l'esprit que de suivre une bande de pirates de l'espace cherchant à sauver le monde de sa destruction ?
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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.
Space Sweepers (2021)
de Sung-hee Jo
Un bon space-opera semble en effet tout indiqué pour laisser notre réalité de côté pendant quelques heures et plonger tête la première dans les étoiles. Planètes exotiques, vaisseaux spatiaux rutilants et créatures en tout genre : voilà le cocktail parfait pour s'évader loin du quotidien.
Et ça tombe bien, puisque Netflix nous propose ces jours-ci Space Sweepers, une aventure spatiale, comme son nom l'indique, arrivant tout droit de Corée du Sud. Déjà très enthousiaste à la lecture du synopsis, le film a finalement dépassé toutes mes attentes.
« Tirez-vous de là bande de loosers. Celui-là m'appartient »
Nous sommes en 2092. La Terre est, comme bien souvent dans les récits de science-fiction futuristes, ravagée par des décennies d'exploitation. L'air y est irrespirable, plus aucune plante ne pousse sur un sol désormais aride, et des milliards d'êtres humains tentent tout de même de survivre sur cette planète devenue hostile.
Alors que tous les regards sont désormais tournés vers l'espace, des stations, placées en orbite de la Terre et gérées par la méga-corporation UTS, permettent à ceux et celles qui en ont les moyens d'échapper au climat terrien en attendant un nouveau foyer. James Sullivan, fondateur d'UTS, cherche en effet à coloniser Mars pour la rendre habitable et verdoyante grâce à une technologie révolutionnaire de nano-robots.
Mais l'expansion des terriens dans l'espace ne s'est pas faite sans encombre, et les débris spatiaux pullulent dans l'Univers, menaçant les installations en orbite. C'est là qu'interviennent nos héros du jour.
« On doit bien faire comprendre qu'il n'y a plus aucun espoir pour la Terre »
Dans Space Sweepers, l'équipage du vaisseau Victory est en charge de récupérer, à ses risques et périls, les bouts de vaisseaux ou de satellites en perdition. Les débris récupérés peuvent ensuite être revendus contre quelques centaines de dollars, et à ce jeu, les bougres sont particulièrement doués, comme le montrent d'ailleurs les 20 premières minutes, survitaminées, du film.
Le metteur en scène, Sung-hee Jo, connait naturellement ses classiques et prend un malin plaisir à condenser 30 ans de SF au cinéma en quelques minutes. Ainsi il y a dans Space Sweepers, un peu de Star Wars, on ne peut décidément pas y échapper, mais aussi des références plus ou moins appuyées à Matrix, Elysium, Chappie, Avatar ou encore Blade Runner 2049, notamment pour sa Terre en pleine décomposition, plongée dans une étouffante brume ocre.
Mais ces très nombreuses références n'empêchent pas l'univers de Space Sweepers de tenir debout tout seul, notamment grâce à une direction artistique soignée, et le développement de nombreux environnements. Les vaisseaux semblent avoir vécu, et les moults détails de chaque décors donnent de la consistance aux différents lieux visités…
En outre, le film se permet d'imaginer une société totalement cosmopolite dans un monde où les pays n'existent plus, et où tous les humains parlent dans leur langue d'origine, une oreillette se chargeant de la traduction instantanée des discours. Pour nous autres spectateurs, ces dialogues sont sous-titrés : un excellent parti-pris qui renforce un peu plus l'immersion…
« Pourquoi j'ai l'impression d'être le seul à travailler ici ? »
Lorsque l'on fait connaissance avec l'équipage du Victory, une autre référence de la SF saute aux yeux : les Gardiens de la Galaxie. Tae-ho, Capitaine Jang, Tiger Park et le robot Bubs sont de vrais roublards, parfois un peu idiots sur les bords, et n'ont en cela rien à envier aux personnages des studios Marvel.
Toutefois j'ai plus de facilité à m'attacher à ces personnages… La raison ? Space Sweepers ne cède jamais au cynisme ou au ricanement, préférant aborder son univers au premier degré, avec une candeur rafraichissante.
Dans le film, c'est le personnage de Tae-ho qui est davantage mis en avant et dont le passé est le plus exploré ; toutefois tous les membres du Victory ont le droit à un développement qui nous permet d'apprécier rapidement toute la bande.
L'intrigue, elle, n'est pas la plus originale qui soit, mais peu importe. On avance dans le film pour suivre nos héros dans leur quête, qu'il s'agisse de sauver le monde ou de panser leurs blessures personnelles. Entre deux grands moments d'action, Space Sweepers laisse ainsi parler les émotions et dans mon cas, ç'a marché à 1000 % !
« D'être aussi gourmands, vous finirez tous en Enfer »
Au cours de son aventure, l'équipage va notamment découvrir, à bord d'un vaisseau abandonné, Dorothy : une mignonne petite fille qui est aussi une arme vivante d'une puissance exceptionnelle, sur laquelle James Sullivan - le patron de la mégacorporation UTS, rappelez-vous - souhaite mettre la main à tout prix.
Nos baroudeurs de l'espace vont alors devoir échapper aux milices armées d'UTS mais aussi à une organisation terroriste appelée Black Foxes, pour sauver Dorothy d'une mort certaine.
Côté action, n'y allons pas par quatre chemins, le film pousse tous les potards du blockbuster moderne à fond les ballons, pour proposer des séquences à vous coller au fond du canapé et vous éblouir la rétine.
La caméra tente comme elle peut de suivre une demi-douzaine de vaisseaux lancés à toute vitesse entre deux stations spatiales et dans des couloirs étroits, avant que leurs pilotes ne fassent parler l'artillerie, et tout ça, en un seul et unique plan. Certains diront que c'est épuisant, je préfère le terme « généreux » : Space Sweepers est doté d'un vrai sens du spectacle et d'une étonnante capacité à se renouveler à chaque séquence de bravoure.
« Si Mars et son environnement hostiles peuvent devenir des terres verdoyantes, pourquoi pas la Terre ? »
Par ailleurs, Space Sweepers n'est pas qu'un pur divertissement bas du front, et esquisse quelques réflexions sur l'état actuel de notre planète et sur la dégradation de notre environnement. En évoquant Mars comme future maison de l'humanité, le réalisateur rappelle que si la conquête spatiale est extraordinaire, il est primordial de prendre soin de notre planète Terre et des êtres vivants qui y vivent.
Le film sait aussi se montrer âpre envers notre société et sa course aux profits, qui laisse de nombreuses personnes sur le carreau, submergées par les dettes à rembourser. Comme pour ses scènes d'action, Space Sweepers se montre franc quand il s'agit de rentrer dans le lard du capitalisme et de ses excès. C'est tout sauf subtil, mais ce n'est pas pour me déplaire !
Pour toutes ces raisons, je vous invite donc à monter le plus rapidement possible à bord du Victory : vous y découvrirez mon premier vrai coup de cœur de l'année 2021. Accrochez-vous bien, le voyage risque d'être mouvementé !
Space Sweepers est disponible en vidéo à la demande sur Netflix.