Du biométhane produit à partir de fumier de vache a été injecté dans le réseau de gaz naturel britannique. Une première dans le pays selon l'opérateur National Grid.
Si ce premier essai prête à sourire, les ambitions britanniques sont sérieuses, les responsables affirmant que le biométhane doit jouer un rôle important dans la réduction des émissions britanniques de gaz à effet de serre.
Un premier essai sur un an
Le gaz a été produit en mars dernier dans une usine de digestion anaérobie (AD) du Cambridgeshire. Privés d'oxygène, du fumier et de la paille ont ainsi donné un biogaz principalement constitué de méthane.
Si le procédé utilisant ici du fumier de vache est déjà bien connu, National Grid a franchi une étape supplémentaire en connectant l'usine aux maisons environnantes, leur fournissant du gaz naturel destiné au chauffage et aux cuisines. L'opérateur affirme que ses pipelines peuvent supporter un débit allant jusqu'à 15 000 mètres cubes de gaz par heure.
Un essai a ainsi débuté fin juillet. Il vise à alimenter une dizaine de foyers en biogaz pendant un an. Si le test est une réussite, National Grid envisagera d'injecter dans son réseau davantage de biométhane. Il doit, à terme, remplacer le gaz naturel fossile et aider le pays à tenir ses engagements d'émission de CO2 pour 2050.
Le biométhane doit jouer un rôle « critique » selon National Grid
S'il est possible de créer du biométhane à partir d'autres matières organiques, l'injection d'un biogaz produit à partir de fumier de vache dans le réseau serait une première au Royaume-Uni. Pour Ian Radley, le responsable des opérations des systèmes de gaz chez National Grid, le biométhane doit jouer un rôle « critique » dans l'alignement du secteur gazier britannique avec les objectifs d'émission, « aux côtés de l'hydrogène ».
L'injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel est effectivement une méthode de valorisation du biogaz explorée par les pays, et la majeure partie des matières utilisées est issue du monde agricole. À ce titre, les déjections animales font partie des matières premières les plus souvent utilisées pour le procédé de méthanisation.
En France, selon GRDF, un total de 150 sites injectent du biométhane dans son réseau, 80% des producteurs étant des agriculteurs. Ces sites de production lui fournissent 2 637 GWh par an, soit l'énergie nécessaire pour chauffer plus de 440 000 foyers. L'opérateur estime également qu'il est possible d'atteindre 30% de gaz renouvelable en 2030.
Sources : Edie, Business Green, GRDF