© Plenty
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Sur une surface de 0,8 hectare, elles fournissent la même quantité de fruits et légumes qu’un champ classique de 291 hectares !

Pratiquée sous sa forme actuelle, l’agriculture intensive implique de cultiver des surfaces toujours plus grandes, aspergées par toujours plus de pesticides. Mais même dans ces conditions, elle ne parviendra pas à assurer une production suffisante pour nourrir les 8,5 milliards d’êtres humains qui habiteront cette planète à l’horizon 2030. Heureusement, des alternatives plus rentables et plus vertueuses existent. Si certains misent sur l’agriculture sous-marine, d’autres, au contraire, regardent du côté de l’agriculture indoor, orchestrée au sein d’immenses fermes verticales.

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Moins d’eau, moins de surface

C’est notamment le cas de la start-up californienne Plenty. Située en Californie, cette société a été co-fondée par Nate Storey, son actuel directeur scientifique. Pour lui, aucun doute, les fermes verticales représentent une solution d’avenir.

Et pour cause : ces fermes, peuvent être érigées partout dans le monde, et surtout, elles sont nettement plus productives que les plantations traditionnelles. En effet, elles permettraient de faire pousser des fruits et légumes avec 95 % d’eau en moins et sur une surface nettement plus restreinte.

Selon Nate Storey, malgré leur surface de seulement 2 acres (0,8 hectare), elles produisent la même quantité de végétaux qu’un classique champ horizontal de 720 acres (291 hectares). Cela correspond à un rendement 360 fois plus élevé.

Une parfaite optimisation dans un espace clos

Dans ces fermes Plenty, tout est optimisé à la brindille près. À l’intérieur, des rangées de plantes suspendues au plafond poussent sereinement, dorées par des LED imitant le soleil. Des robots ou des humains s’occupent de les déplacer, tandis qu'un système d’intelligence artificielle vérifie sans cesse leurs constantes ; il ajuste l’hygrométrie, maintient une température idoine, etc. Les plantes, en vase clos, sont ainsi dorlotées, préservées de toute agression extérieure.

Pour ne rien gâcher, Plenty certifie que les fruits et légumes cultivés dans ses fermes ne sont pas OGM et que leur croissance se fait sans herbicide ni pesticide. Pour parfaire ce tableau idyllique, l’eau est entièrement recyclée, les emballages proviennent de plastique recyclé et sont eux aussi recyclables. Enfin, la ferme-vitrine de San Francisco fonctionne grâce à de l’énergie 100 % renouvelable.

Pour favoriser une agriculture plus locale ?

L’efficience n’est pas le seul argument mis en avant par Plenty. La société vante également la proximité. Plus besoin d’importer des denrées cultivées à des centaines voire des milliers de kilomètres. De plus, l’agriculture hors sol serait théoriquement moins restrictive que celle en plein champ.

Ces éléments signifient une réduction de l’impact carbone causé par le transport, une sécurisation de la production alimentaire ainsi qu’une meilleure qualité nutritive des aliments. Pour le consommateur, plus le délai entre la récolte et la consommation est courte, mieux c’est.

Nate Storey explique : « Les ruptures de la chaîne d'approvisionnement résultant de la COVID-19 et les perturbations naturelles comme les incendies de forêt de Californie de cette année démontrent la nécessité d'un approvisionnement régulier et durable en produits ne pouvant provenir que de fermes verticales. […] nous voulons accroître la capacité mondiale de production de fruits et légumes frais, parce que nous savons que c'est indispensable. »

Les fermes verticales de Plenty ont déjà convaincu de nombreux investisseurs. La start-up a récolté 400 millions de dollars auprès de SoftBank, de Jeff Bezos, le patron d'Amazon, ou encore d’Eric Schmidt, ancien président de Google. Elle a conclu un partenariat avec la chaîne Albertsons qui concerne plus de 430 magasins.