Les législateurs de l'UE ont récemment soutenu une politique ambitieuse : réduire de 40% les émissions de dioxyde de carbone en provenance des voitures d'ici 2030.
Les débats auront été animés et se seront prolongés jusqu'au bout de la nuit. Mais c'est chose faite : mercredi dernier, les législateurs de l'UE ont officiellement soutenu une politique visant à réduire la pollution automobile de 40 % d'ici l'année 2030.
Ambition ou utopie ?
Pour Bernhard Mattes, président de l'association automobile allemande VDA, cet objectif est tout simplement inatteignable : « Le Parlement européen fixe des objectifs totalement irréalistes. Elle ne tient pas compte de la faisabilité technique et économique. Les objectifs ne peuvent pas être atteints dans ce laps de temps ».On ne peut s'empêcher, en prenant connaissance de cet objectif, de penser à la politique mise en place par la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui souhaite la fin des véhicules thermiques dans sa ville d'ici 2030. Une volonté vivement critiquée par un grand nombre de Parisiens, qui ne voient pas vraiment comment ils pourraient tous se procurer une voiture électrique dans les dix prochaines années.
Le lobby de l'automobile s'inquiète lui aussi et a clairement indiqué qu'une telle politique conduira inexorablement à des suppressions d'emplois.
Certains pays veulent aller encore plus loin
Mais si les objectifs fixés par Bruxelles semblent surréalistes pour certains, des pays - comme la France - souhaitent aller encore plus loin.En effet, depuis la récente étude ayant mis en lumière le fait que les constructeurs automobiles tricheraient lors des nouveaux contrôles de pollution de leurs véhicules, les législateurs de l'UE ont également ajouté un amendement exigeant que les chiffres qu'ils annoncent soient désormais vérifiés par rapport aux essais sur route. Un amendement qui introduit également un système de crédit pour les constructeurs automobiles afin d'encourager le déploiement de véhicules électriques, ainsi que des amendes en cas de dépassement des limites de CO2.
Ainsi, dans le cadre de ce plan, les constructeurs automobiles seraient en mesure d'abaisser leurs objectifs de réduction des émissions de CO2 en atteignant un objectif de référence pour la vente de véhicules à émissions nulles ou faibles par rapport à leurs ventes totales de voitures neuves. Un objectif fixé à 20% dès l'année 2025, puis 35% à partir de 2030.
Une nouveauté contestée à son tour par le lobby de l'automobile, dont Erik Jonnaert, directeur de l'ACEA (European Automobile Manufacturers' Association), a déclaré : « Le vote d'aujourd'hui risque d'avoir un impact très négatif sur l'emploi tout au long de la chaîne de valeur automobile. Cela forcerait l'industrie à une transformation dramatique en un temps-record. »