D'après Reuters, la Chine, qui est déjà le premier pays consommateur d'énergie et le premier producteur de gaz à effet de serre, doit voir sa consommation d'électricité liée à Internet augmenter des deux tiers d'ici 2023.
Alors que le secteur de la data y est en plein boom, le pays est encore principalement alimenté au charbon.
La consommation électrique de l'Australie
Avec le temps, les mégadonnées représentent une part de plus en plus importante dans la consommation électrique des pays. En Chine, celle des data centers a atteint les 161 térawatts-heure (TWh) en 2018. Cela représente seulement 2,35 % de la consommation électrique chinoise. À titre de comparaison, selon France Culture, la consommation des data centers en France représente 9 % de notre électricité, soit... 3 TWh en 2015.Reuters rapporte ainsi une étude issue de GreenPeace et de l'Université North China Electric Power. Selon cette étude, la Chine affiche une croissance du secteur de 30 % par an. À ce rythme, la consommation électrique des data centers s'établira à 267 TWh en 2023, soit une augmentation de 108 TWh (environ 60 %) en moins de cinq ans. Les data centers chinois consommeront alors autant que l'ensemble de l'Australie, tous usages confondus.
À la recherche des solutions
Fatalement, cette consommation électrique aura un impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Toujours à l'horizon 2023, l'étude estime que les émissions de CO² pourraient atteindre 163 millions de tonnes. Emmanuel Lagarrigue, responsable de l'innovation chez Schneider Electric, une société travaillant avec les grandes compagnies américaines et chinoises, estime que d'ici 20 ans, les data centers et le big data compteront pour un tiers de la consommation électrique, soit trois fois plus que les véhicules électriques.Mais parmi ces 163 millions de tonnes à venir, 16 millions tonnes peuvent encore être évitées, à condition que l'investissement du pays en faveur des énergies renouvelables passe de 23 % à 30 %. Chez GreenPeace East Asia, la militante pour le climat et l'énergie Ye Ruiqi dit : « Les modifications du marché de l'énergie et la progression rapide de l'éolien et du solaire ont créé des opportunités sans précédent, pour les géants de l'Internet chinois, de se procurer de l'énergie propre ».
Emmanuel Lagarrigue, lui, se veut plutôt encourageant : « Cela va consommer davantage d'électricité, mais cela ne signifie pas que ce ne sera pas durable : de nombreux acteurs réfléchissent à des solutions innovantes ».
La Chine, elle, poursuit sa conversion : la part des énergies « propres » selon la définition chinoise (nucléaire, gaz naturel, hydroélectrique et renouvelables) a augmenté de 22,1 % en 2017. Un effort nécessaire dans un pays où le charbon est le premier responsable d'un « smog » particulièrement mortel : la pollution de l'air fait 1 million de morts chaque année.
Source : CNBC