L'Arctique révèle deux millions de points chauds de méthane, selon un rapport de la NASA

Benoît Théry
Publié le 25 novembre 2020 à 17h37
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Pour étudier l'Arctique, les scientifiques de la NASA ont pris de la hauteur. En 2017, une équipe de chercheurs de la célèbre agence spatiale a réalisé quelque 400 vols en avion pour analyser les émissions de méthane observables dans cette région du monde.

Leurs résultats, publiés lundi 10 février dans la revue Geophysical Research Letters, révèlent l'existence de 2 millions de points chauds de méthane.

Les fuites de l'Arctique

Pour son projet de recherche, l'équipe a défini ces points chauds comme des endroits où le méthane dépassait les 3 000 parties par million (ppm). Pour les détecter, les scientifiques de l'Arctic Boreal Vulnerability Experiment ont doté des avions de capteurs infrarouges. Au total, ils ont déclaré avoir couvert plus de 30 000 km² de terrain et relevé environ 1 milliard d'observations.

Comme le rapporte la rédaction de Gizmodo, ce type de repérage aérien est déjà utilisé pour détecter les fuites de méthane dans les conduites de structures artificielles, notamment dans les usines fonctionnant au gaz. C'est cependant la première fois que cette méthode est sollicitée dans l'Arctique, où les scientifiques peinent souvent à effectuer des relevés en raison des conditions extrêmes de cette partie du monde.

Les chercheurs ont constaté que l'essentiel des points chauds se trouvait à proximité des étendues d'eau, l'écoulement de celle-ci aidant le gaz à passer au travers de la partie encore gelée des sols. En revanche, ils ont également souligné que les points de méthane ne s'éloignaient pas à plus de 40 mètres des cours d'eau, un seuil qui leur a semblé curieux et qu'ils ne parviennent pas encore à expliquer.

Cercle vicieux

Les résultats de la NASA sont inquiétants. Si le méthane ne reste dans l'atmosphère qu'une douzaine d'années environ (contre une centaine pour le CO2), il est 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone en termes de potentiel de réchauffement global (« PRG »). Rappelons que récemment, à l'autre bout du globe, des températures supérieures à 20°C ont été relevées en Antarctique.

Or, ce réchauffement entraîne une fonte accélérée du permafrost (ou pergélisol), libérant des gaz qui, à leur tour, augmentent l'effet de serre, créant un cercle vicieux. Les glaciers, qui ont perdu 9 000 milliards de tonnes en 55 ans, libèrent progressivement le gaz qu'ils ont absorbé. Depuis l'année passée, l'Arctique libère plus de CO2 qu'il n'en absorbe, un phénomène qui risque de s'aggraver.

Cela dit, prenons tout de même quelques pincettes face à la découverte de la NASA : en effet l'agence travaille encore à déterminer l'impact exact des points chauds qu'elle a découverts sur le climat.

Source : Gizmodo
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Commentaires (10)
TheLoy

Ah oui… Il aurait mieux valu ne pas savoir…

lorksoft

Alors c’est 400 vols et pas 400 avions.
Et ce ne sont pas des 747 …L’impact doit être extrêmement limité.
Si a court terme, l’impact est négatif, les répercussions à long terme (sur des décisions politiques) peuvent être largement positives.

Sinic

« Alors c’est 400 vols et pas 400 avions. »

Effectivement, erreur de traduction de ma part, je corrige ! :slight_smile:

stratos

Certainement un Beechcraft 200 et c’est des vols, et difficile d’étudier l’artique sans avion c’est immense.
Apres pas étonnant, il y a juste à voir le permafrost, une bombe à retardement garce au réchauffement

lorksoft

« We report a 30,000‐km2 survey at 25‐m2 resolution (~1 billion observations) of CH4 hotspot patterns across Alaska and northwestern Canada »
Sur l’abstract original c’est 30 000 km2, sur gizmodo ils l’ont (mal) converti en milles carré.

twist_54

bon en gros quoiqu’on fasse la machine va s’enrayer ! vite, achetons des actions SpaceX, le salut est ailleurs que sur Terre !

rexxie

D’autres parlent de 83 fois le potentiel GES du méthane par rapport au CO2.
Un vrai beau cercle vicieux apocalyptique. Et si on cessait d’extraire et de brûler les hydrocarbures D’URGENCE?!? Il y a des millions de puits de gaz de schiste et presque tous fuient, et il y a des milliards de fuites tout le long du réseau de stockage, transport et distribution, qu’on ne voit pas.

Si on ne fait rien il y aura une ribambelle de réactions prévues comme une possible croissance d’algues rouges à la grandeur des océans, empoisonnant l’atmosphère comme c’est arrivé aux temps préhistoriques, une augmentation de celles qui ont déjà commencé : tempêtes et bouleversements météo plus fréquents et plus forts, ainsi que d’autres possibles surprises aussi joyeuses que personne n’a imaginées.

jardinero

Dans combien de temps le permafrost sera dégelé ,que ça reparte dans l’autre sens !

c_planet

mwais bof, encore des études de gagne-petit … car de toute façon ça sera une broutille comparée aux quantités dégazées par la dernière fonte qui a fait monter les océans de 100m.

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